Promenons-nous dans la jungle ♪

Elle trouva l’endroit parfait où s’installer, l’endroit est partiellement ébouler pour éviter que des animaux indésirables viennent la gêner cette nuit. Sans parler que l’eau coule à flot dont la gourde pouvait être rempli sans soucis. Après quelques efforts, elle finit de l’autre côté où elle commença à installer son bivouac et allumer une torche. Ce fut en s’étirant en se disant d’avoir trouvé l’endroit parfait qu’elle regarda un peu le fond de la grotte, où un petit détail l’intrigua mais qui l’incita à se rapprocher, les ombres dansantes de sa torche ne l’aidant pas à voir grand-chose. Là où elle croyait d’abord qui s’agissait d’un gros bloc de roche en partie éclaté pour elle ne sait quelle raison, elle se rendit compte de la présence d’une trace de griffe, comme si quelqu’un ou quelques choses avait marqué son territoire, sauf que la trace de griffes faisaient assez facilement la tête d’Ariviane et… ô merde, elle finit vite par changer de couleur en devant blanche comme un linge sortant tout juste de la machine à laver après avoir utilisé Omo, la lessive qui rend son linge plus blanc que blanc en se rendant compte qu’elle venait de rentrer dans la tanière d’une vouivre. Une vouivre ancienne au vu de la taille anormalement grosse de la trace de griffe, et du rocher qui était explosé. Si aucun souffle ne se fit entendre, son premier réflexe fut d’éteindre la torche et le feu, avant d’instinctivement passer en perception astral par pur reflexe, ou par peur. Difficile à savoir si il y avait quelques chose ou non, l’endroit avait visiblement un gisement de minerai magique, certes assez faible, mais suffisant pour camoufler une aura magique, d’un gros bestiaux qui l’était malgré tout.

Oui, sa petite escapade nocturne en marche forcé, c’était peu être un moindre mal par rapport à ce qui pouvait potentiellement roupiller au fond de la grotte. Et vu que ce passage a été partiellement éboulé, Ari pouvait deviner qu’il s’agissait d’une tanière d’une vouivre qui devait dormir en attendant des jours meilleurs. Purée, ce garde-chasse était couillu, l’endroit n’abritait pas que des harpies avant la guerre !

Cette chose devait dormir depuis un sacré bout de temps, certainement au moment où il y avait une baisse de température et que la nourriture se faisait rare. Ari estima ce temps entre une quarantaine et cinquantaine d’années. Sachant qu’une vouivre de cette âge (à en juger la taille laissé par la trace des griffes) pouvait dormir jusqu’à un siècle, il y avait ici une petite bombe à retardement qui pouvait exploser à tout moment dans cette région. Pas un danger pour Vegas, la ranger estimait que les mafias suffisamment influente pour s’équiper en matériel sol-air pour lui faire comprendre que le casse-croute, elle devra le trouver sur les routes. Et depuis que l’Unité Humaine s’était installée dans la région, ses mafieux devaient avoir ce qu’il fallait si jamais les militaires commençaient à s’amuser à jouer aux petits soldats avec le peu de matériel qui devaient encore voler. Mais potentiellement un danger pour tous ceux qui prennent la route au Nord de Vegas. La méta humanité était réputée pour savoir s’adapter, et les bombes n’ont pas été assez efficace pour la plonger en plein moyen âge, époque où ce genre de créature aurait pu être considéré comme très dangereuse même pour une zone civilisée.

De nuit, et au vu de l’environnement, Ariviane dû s’obligé de se guider quelques instants à la boussole pour reprendre sa route, allumant une torche au passage. Fait chier, elle se savait suivi par des cougars, qui resteront à distance après avoir failli se prendre une flèche après s’être rendu compte que ce curieux gibier pouvait se défendre. Plus curieux que courageux ses bestiaux, visiblement ils n’avaient pas dû voir beaucoup d’être pensant jusque-là. Un comportement qui obligea l’elfe à marcher toute la nuit et à se fatiguer plus que nécessaire. Ceci, plus le fait d’avoir un terrain accidenté, ce n’était pas une promenade de santé même si par le passé, elle avait connu pire. Elle bailla au moment où le soleil commença à se lever, montant une pente qu’elle pensa être autrefois un chemin de terre. Ses foutus félins avaient abandonné leur traque depuis une heure, lui ayant gâché une nuit mais l’elfe espéra que cette tour était encore debout pour au moins se reposer quelques longues heures. Elle eut sa réponse quelques kilomètres plus loin, en se rendant compte qu’elle était encore intacts, et surtout, faite d’un peu plus de métal que celle vu auparavant, où seul le haut-vent à ses côtés s’était écroulé avec le temps. Petit point malgré tout, il y avait ce qui semblait être un quad, le seul point noir de cette histoire, si il était ici depuis longtemps, il devait être inutilisable à cause des intempéries. Il devrait y avoir quelques petites babioles à trouver, mais encore fallait-il fouiller, l’elfe ayant plus envi de monter les marches pour se reposer dans la tour.

Cette tour a été faite pour durer, ce qui explique pourquoi l’ancien garde-chasse a dû se servir de la première rencontrer comme simple relais. Ici, Ariviane aura seulement besoin de faire gaffe à un étage à cause d’un endroit où les boulons de la parcelle avaient sauté à cause de la rouille mais rien de dramatique puisqu’elle faisait partie des poids plumes. L’intérieur est mieux aménagé que le précédent, n’ayant dérangé qu’un hibou qui avait niché ici. Si le matelas est irrécupérable, le reste l’est plus. Un radio à onde longue, ce qui obligea Ariviane de mettre le nez dehors pour y voir une antenne qui semblait être en bon état. Du moins semblait, elle sait d’expérience qu’elle en avait pour quelques heures de remise en état, en ressoudant quelques fils en cuivre. Le lit est en bonne état (si on met de côté le matelas complètement dépouiller par ce foutu hibou), une glacière à moitié pleine mais où tout était bon à jeter hormis quelques boissons fruités. Quelques rations en conserve, de quoi tenir une journée. Il y a aussi un porte document où les documents sont sous plastiques ziplocs, signe que le garde-chasse avait prévu le coup pour l’humidité. Sur le bureau, un pistolet non plastifié mais rouillé et inutilisable, où seul les balles les 7 balles de 9mm sont récupérables. Il y a un fusil de chasse qui a connu le même sort, et où le paquet de 12 cartouches est encore rangé. Le porte document est intéressant mais il lui faudrait quelques heures à trier tout ça, si l’ancien propriétaire était soigneux, il n’en restait pas moins bordélique, mais lui savait comment s’y retrouver dans son bordel.

Même si Ariviane n’était pas ce que l’on pouvait appeler proche d’Ewias, il y avait des chances qu’il puisse en effet remettre en état l’antenne radio et la radio. La première semblait peu être rongé par la rouille et elle était certaine qu’il s’agissait surtout de mauvaise connexion ou de fils usé avec le temps et un bricoleur qui se démerdait bien, sans même avoir son diplôme, pourrait en être capable. Ariviane ? Dès que l’on lui parlait d’électronique, elle savait tout ou plus reconnaître un mauvais branchement, et savoir d’où venait « à peu près » la panne. Un peu comme en ce moment… Pour la radio, elle avait eu le mérite d’être protégé des intempéries, si panne il y avait, elle ne devrait pas être difficile à trouver pour Ewias non plus. En descendant de la tour, elle se posa la question sur la présence d’une source d’énergie, Ariviane eut du mal à trouver un petit générateur qui ne payait pas de mine sous le plancher, fonctionnant par piles énergétiques. Si la pile est vide depuis longtemps, le générateur est en parfait état car plutôt bien isolé. De quoi alimenté la pièce de la tour sans devoir passer par la case indispensable du « groupe électrogène ».

Le lendemain matin, elle le passa à feuilleté des documents après avoir offert une magnifique flèche dans le cou d'un lapin qu’elle mit une heure à trouver. Ici, le gibier, bien que peu présent, ne semble pas avoir les mêmes réflexes que ceux que l’on trouve dans le désert près des villes. Ce foutu lapin était plus occupé à regarder cette étrange bipède qu’était Ariviane que de penser à s’enfuir sur le moment : autant dire que la curiosité ne lui laissa aucune chance de survie.

Les documents sont… très intéressants, et certains ne devraient pas finir entre toutes les mains sous peine d’attirer des pseudo chasseurs de dragons du dimanche de toute la région et plus encore. En plus de parler de l’écosystème d’avant-guerre, l’ancien propriétaire a fait un merveilleux boulot à rayer ce qui avait disparu avec l’hiver nucléaire. En plus de ce qu’à demandé la sorcière des Predieger, la ranger fut surprise de trouver de l’Arabette d’Aigle dans la région. Pas commun comme plante, elle permet surtout d’augmenter ses sens telle que l’ouïe et la vue sans trop de préparation pointue. Juste qu’elle pousse en falaise et qu’elle était difficilement accessible. Si la ranger est capable de la trouver, juste que devoir regarder dans ce genre d’endroit très difficile d’accès, il fallait en avoir l’idée et surtout, le vice.

Présence de veine d’argent dans la région, elles sont signalées sur les cartes. Le cuivre aussi. Ariviane manqua même de s’entrucher avec son repas en voyant que sur la liste il y avait la présence d’orichalque, mot qui a été rajouté par l’ancien garde-chasse car il ne figure pas sur la paperasse d’avant-guerre. Quelques notes laissent à sous-entendre que le gouvernement était au courant mais que l’info se voulait secrète pour éviter d’être vendu au plus offrant, surtout que la Vouivre est signalée dans les dossiers. A savoir si ce n’est qu’une petite quantité, s’il y a une veine, ou la pureté du minéral, rien n’est écrit. Et bizarrement, avec le recul, Ariviane a même un doute où il y en aurait après avoir trouvé le repère d’un gros lézard qui dort.

De ce lézard, parlons-en. Son petit nom est « Guidondos », une Vouivre classifiée comme « ancienne » selon la fiche, les notes disant qu’elle était vénérée par les Anasazis… qui ont évité la construction de leurs civilisations dans cette région en particulier pour justement cette raison ! Il faut savoir qu’à l’époque, même s’il devait être moins gros que maintenant, rien que le fait que ça vole et fasse beaucoup de dégâts changeait radicalement la donne. Quelques notes son envergures, 15 mètres de longueur sur 9 mètres de haut, ce qui fait qui fait que c’est plus gros qu’un dragon du même âge, même si ça reste incroyablement plus con aussi, même si comparé l’intelligence animal avec l’intelligence d’un être éveillé est une réflexion tout aussi conne. Quelques dates de réveils aussi y figurent : apparition lors de la conquête espagnole qui a été retardé d’une dizaine d’années, les autres dates étant plus précises cette fois-ci. Apparition en 1860, qui provoqua un peu plus tard le matage d’une révolte d’amérindien par l’armée. Son sommeil fut annoncé en 1870 après une blessure dû à un régiment de canonnier, où il se replia, le gouvernement à l’époque ne trouvant pas sa planque alors que l’espèce n’était pas protégée. L’auteur de ses pages sous-entend que c’est l’une raisons pour laquelle l’état du Nevada a rejoint les Etats-Unis à l’époque. Une apparition fut aussi annoncée en 1972, mais l’animal à préféré se contenter de chasser dans sa région après sa première expérience contre quelques avions de chasse américain. Elle n’aura pas la stupidité de s’approcher par la suite de la civilisation. Elle se rendormit d’elle-même en 2004, chose non rare pour une Vouivre aussi ancienne.

Le dernier réveil fut provoqué à la tombée des bombes. Cette fois-ci, c’est les écrits du garde-chasse, un certain Mason Reilly (Ari connait enfin le nom du dernier type qui a vécu dans ses lieux), où il explique que Guidondos ne cherchait pas à aller au-delà de son territoire, sous prétexte qu’il a dû sentir la radiation ambiante hors de son territoire de chasse. La créature se contentait des proies habituelles, telles que les harpies et les coyotes habituelles, son régime alimentaire changeant seulement quand des réfugiés ne connaissant pas son existence pénétrait dans son territoire. S’il avoue que pour la plupart des victimes, c’est malheureux, l’auteur semble se venger en narrant la fois où un groupe de pillards pendant l’hiver nucléaire, s’est fait littéralement massacrer. Mason fait exception à la règle, contrairement aux gibiers locaux, il connait la définition du mot « camouflage » (Guidondos ne se contentant des proies faciles d’accès aux vues de sa morphologie) et au pire, se réfugier dans les canyons suffisaient amplement pour qu’elle abandonne, toujours à cause de son envergure. En fait, ce type savait comment ce bestiaux fonctionnait, ce qui fait qu’il pouvait fréquenter les lieux tout en évitant de le croiser, se sachant insignifiant pour un bestiaux aussi gros. Guidondos a fini par s’endormir au bout de 6 ans d’hiver nucléaire, ce qui fut très rapide malgré l’âge de la créature, la nourriture se faisant trop rare dans la région. Autres notes intéressantes, elle couve trois œufs depuis tout ce temps… les estimations de Mason pensant qu’il date durant la période de 1972. Pour avoir ce genre d’infos, ce taré a été jusque dans sa tanière pour le vérifié pendant que la femelle était de sorti ! Si le garde-chasse devait savoir que les chances qu’ils éclosent sont très faibles, Ari sait que c’est dû à la malédiction des dragons dû à un savoir ancien que peu de monde peut se vanter de connaître. Avec le léger rebond de la magie qu’il y a eu ses derniers mois, et la présence de la veine de magie, ça pourrait faire passé ce résultat de « très faible » à « faible ». Interessant…

C’est à peu tout pour la créature, ce qui est déjà pas mal.

Que dire de plus ? Si la maître-mage des Predieger est suffisamment intelligente pour ne pas chercher des noises à une Vouivre endormie qui foutrait un sacré bocson sur tout le trafic nord de Vegas (Ari estime les gangs majeurs suffisamment armé pour looker une Vouivre au lance-roquette sol-air et lui calmer toute envie de revenir en ville), la note comme quoi il y a de l’orichalque dans la région est à brûler : elle avait beau être destiné à être Erudite, elle n’en restait pas moins mage, maître-mage d’un gang majeur qui plus est. Et à moins d’avoir l’esprit méchamment tordu et ne pas lui parler de ce métal, il lui est impossible de le deviner elle-même. Ou alors il faut l’interner…

Le reste de la paperasse parle de plusieurs bêtes éveillés, l’apocalypse ayant provoqué un sursaut d’une veine de magie visiblement à l’époque, même si elle restait faible à cause de son affaiblissement. Mason parle à plusieurs reprises d’un Lynx qui a subi une mutation magique, qu’il craignait plus que la Vouivre elle-même. Si le niveau dangerosité n’était pas le même, lui n’ignorait pas la présence du garde-chasse. Une photo y figure, la bête est deux fois plus grosse que le lynx classique avec une fourrure et une peau plus dense. C’est visiblement le mâle alpha des lynx de la région, mais seulement sur une petite meute car selon ses dires, beaucoup des siens ne le reconnaissent plus en tant que lynx. Un seul y figure, stérile selon ses dires à cause d’une mutation trop soudaine. Il n’a pas hésité à le chasser mais il n’a pas réussi à le tuer… sauf si c’est le lynx qui l’a eu avant car rien n’est marqué. Il y a quelques notes sur sa tanière mais les notes sont trop vieilles, il a dû changer d’endroit depuis le temps… Depuis le temps… Ariviane à un doute, s’il a muté magique de façon trop subite, son taux de vieillissement a dû lui aussi changer… Surtout que Mason dit clairement qu’il a une régénération, en plus de posséder une maîtrise magique innée des ombres. Pourquoi le raisonnement de la régénération ? Il semble que le garde-chasse avait compter sur une blessure qui aurait dû à la longue. Il l’a surnommé Wred.

Le dernier sujet intéressant, il semblerait qu’avant la guerre nucléaire, il y ait une harpie « éveillée » et que ça soit un sujet que Mason appréciait d’étudier. Il arrive qu’une harpie soit douée de conscience, 10% des cas selon Ari. Celle-ci était bien plus maline que la moyenne, ce qui faisait que Mason arrivait à communiquer avec elle, en l’appâtant avec de la nourriture. De nature curieuse, elle arrivait au fil des années à baragouiner de l’anglais au début. Les rapports se veulent bien moins professionnelle à partir du moment où les bombes sont tombés, malgré qu’ils continuent son étude. Surement pour avoir un semblant de vie et ne pas sombrer dans la folie. Les rapports disent que Celeste, nom qu’il lui a donné, parlait telle une enfant de 10-12 ans les dernières années avant la fin des rapports. Ce genre de rapport avec Celeste, qui semblait commandé une partie des harpies de la région, lui permettait d’être tranquille de cette menace venant du ciel. D’ailleurs, au fil des écrits, Ari aura l’impression d’être tombé sur un roman érotique puisque Mason parle d’une relation un peu trop intime avec celle-ci. Et si c’est écrit dans ce rapport, il n’a pas connu le même sort que tous les mâles connaissent après un rapport forcé, celui d’être lâché à 10 mètres du sol pour finir s’éclater contre le sol et se bouffer les entrailles. Et… tout ce qui naît des harpies restent des harpies, c’est le visage rouge qu’Ariviane lira les dernières lignes en comprenant un peu tard que le monsieur a dû se faire une tournante chez des harpies pour que la génération actuelle d’harpies soient encore là.

Bon il avait une excuse, les dernières notes insultaient sa femme, avec les notes des honoraires de l’avocat pour le divorce de sa femme, le fait que celle-ci se vantait d’avoir la garde des enfants après les avoir remontés contre lui. Ceci expliquant pourquoi il a préféré vivre loin de la civilisation après un mariage foireux… Mais quand même le salaud…

La dernière partie fut bien plus intéressante pour le sujet qu'enquêtait Ariviane. Il y a dans la région la présence d'une dryade des sables, guère différente des dryades classiques si ce n'est que son arbre à laquelle il est lié, un Prosobis, est plus apte à vivre dans le désert qu'ailleurs. Il se trouve dans le canyon, dans une zone un peu plus dégagé. Pourquoi lié à son affaire ? Une dryade est capable d'invoqué des élémentaires, certes peu puissant dans la mesure où elle ne chercha pas à se lier par un quelconque pacte, mais présent quand même. Dans un monde où luter contre la magie est une connaissance qui n'était pas accessible aux profanes, c'était amplement suffisant. Un élémentaire de sable ? Fastoche pour elle ! A l'époque où Mason a commencé à exercer dans la région, elle ne s'était pas endormi, entretenait une relation neutre avec l'humain. Il stipule qu'elle s'était endormie au moment des bombes, pour mieux se préserver de l'hiver et de la perturbation des fluides. Par contre, ça n'explique pas pourquoi elle s'est réveillée en colère et s'en prendre à des véhicules hors de son territoire, voir carrément hors de sa zone d'influence !

Mason avait bien des notes concernant les zones où la foudre frappait régulièrement. Quelques petites notes suite au changement climatique lié à l’apocalypse nucléaire mais il était clair que le ranger se l’était coulé douce concernant ce genre de note une fois le gouvernement tombé et que son job ait régresser en simple bénévolat. Un point que l’on ne pouvait pas lui en vouloir. Même si les notes n’étaient pas de première jeunesse, pour Ari s’était suffisant à ses yeux. En descendant voir dans le bric-à-brac en ruine, elle arriva à trouver tout de même une pioche, une bèche et une pelle. Un peu rouillé mais comme les manches sont fait de polymères, les outils étaient encore utilisable malgré leur ancienneté. Au moins, elle n’aura pas à se prendre la tête pour casser de la roche et pour extraire difficilement à la magie certains de ses matériaux.

Les cartes récupérées signalent quelques trajets et c’était un bon début, même si Ariviane savait d’avance qu’elle devrait déblayer. Le bon côté, autant la magie n’était pas pratique pour casser de la roche pour le peu qu’elle ne soit pas classique, autant pour déblayer des chemins, c’était un must. Son enfance lors de sa formation prouvait à quel point la maîtrise des fluides de terre pouvait grandement aider.

Les harpies, il y avait bien un endroit sur une carte où les différents nids étaient signalés, mais l’elfe hésita un instant si elle devait réellement prendre note de cela : trop de temps avait passé. La preuve, aucune n’y était signalé là où elle en avait croisé. Mais la tribu d’où venait Celeste se trouve plus à l’Est de la position : ce n’était pas celle qu’elle a croisé. Le bon côté, être un minimum en bon terme avec celle-ci serait une bonne chose : un des trajets passent sur leur territoire.

Petit détail interessant, il semblerait que Mason ne soit pas spécialement resté cloitré dans ce canyon, Ariviane comprenant tardivement la signification d’un trajet en pointillé ne menant à aucune route. L’homme a eu tout son temps pour installer un système de câble pour mieux escalader et en sortir pour avoir un plein pied « à la surface » pour de potentielles fouilles de ruines. Jusqu’où il a fouillé exactement ? Il semblerait que cet homme soit l’un des premiers à avoir visité Bunkerville après la tombée des bombes. S’il escaladait à cette époque cet endroit, et qu’avec le temps une partie des accroches avaient dû disparaître, Ariviane se douta très bien qu’il avait dû choisir cet endroit en particulier car l’escalade pouvait être considéré comme plus facile et sécurisé qu’ailleurs.

Au moins, si elle remettait pour un peu plus tard la dryade et qu’elle voulait ressortir pour recontacter les autres, il y avait deux destinations : entre celle de chemin un minimum praticable pour un véhicule léger pour le peu que l’on le déblaye, et celle d’un chemin plus direct par la voie de l’escalade, certainement réutilisable à loisir pour le peu que l’on rénove ce trajet. Dommage que Mason soit décédé, il aurait pu faire un parfait compagnon pour Ariviane près d’un feu de camps tellement les points communs ne manquaient pas.

Pour le peu d'expérience qu'Ariviane avait, relativement parlant, elle ne songerait même pas en rêve d'aller en montagne sans équipement d'escalade. Elle ne faisait pas confiance à de vieux pitons rouillés, mais ils offraient une bonne idée d'où placer les siens et gagner un peu de temps. L'aller-retour sera le plus long, mais la vue en vaudra la peine au moins. En fait, cela lui fera une bonne occasion de comparer les alentours avec la carte de Mason après s'être faite les poches avec la ferase. Le reste attendra son prochain voyage, comme elle n'avait plus tant de temps que cela devant elle. Pas assez pour s'aventurer loin et explorer les alentours de cette dryade. Avec une radio réparable à la tour du garde-chasse, en acheter une portative une fois en ville serait tentant sinon. Et pas question de laisser le cordage derrière. Quand on sait à quel point faire de la corde artisanale est d'une chiantise, on respecte celle qu'on a avec soi, et on a un petit pincement au coeur quand on voit quelqu'un couper la sienne sans bonne raison.

Bref, elle pourrait en faire plus ici, mais elle aimerait bien prendre des nouvelles des autres et le temps filait. Sortir un peu du désert avait de quoi de rafraîchissant, même si on était encore loin des montagnes de son enfance. Pas de signes de harpies ni d'un certain lynx en chemin. Cela la laissera profiter du calme pour baliser un peu son chemin de la tour jusqu'à Bunkerville. Les fluides de terre pour déblayer un peu en chemin et le baliser à la fois n'était pas un luxe. L'hôtel de ville fera un bon lieu de rassemblement, comme à la dernière fois. Avec son fusil à levier pas loin, elle pourra organiser les documents qu'elle avait trouvé une dernière fois en attendant. Une fois de retour à Vegas, partager ça au milieu d'un bon dîner chaud semblait une excellente idée.



Se fut tranquillement, assise à un vieux secrétaire qu’Ariviane prit son temps à triller les documents trouvés, et clarifier un peu toutes les informations récoltées jusque-là. Une bonne pioche avant la seconde partie de son expédition, si tant soit peu que l’on ne considérait pas son passage à Vegas comme une expédition même si elle le mériterait. Les documents sur la Vouivre sera mise de côté, en vue d’être brulé quand elle le décidera et qu’elle aura mémorisé tout ce qui pouvait la concerner, y compris les documents qui n’en faisait que référence une ou deux lignes. Elle avait tout le temps après tout… Pour ce qu’elle avait pu voir Guidondos ronflait sec, et ronflerait encore un certain temps peut importe si les fluctuations magiques avaient légèrement changé (en bien) ses derniers mois. Une bonne chose pour Vegas, en particulier pour la première attaque de la Vouivre puisque voir un « dragon » au-dessus de leurs têtes un beau matin, même les mafias à l’esprit les plus tordus n’y penserait pas alors qu’ils avaient certainement le matériel pour la faire battre en retraite. Une bonne chose aussi pour ne pas voir débarqué des pseudos tueurs de dragons en vu de récolté des ingrédients et faire fortune : ils étaient rarement réputés pour ne pas y aller délicatement, que les zones soit protégées ou non. Ceci dit, l’ancien gouvernement américain aura le mérite de remonté un peu dans l’estime de l’elfe, il y avait à cette époque certaine personne assez regardante concernant la biodiversité et l’écologie… même si Mason avait pris soin de ne pas TOUT dire à ses supérieurs concernant un certain gisement potentiel. De l’orichalque naturel… Si les alchimistes savaient en reproduire, le procédé était si long, si délicat, avec des matériaux assez rares, pour n’en produire que quelques grammes, que cela n’en était pas rentable. Sans être alchimiste, Mason avait suffisamment la tête sur les épaules pour y avoir pensé lui-même et que si la nouvelle tombait, il y aurait eu certainement des pressions des grosses pontes pour une extraction intensive, zone protégée ou pas, vouivre ou pas.

En fait, pour Ariviane, le danger venait potentiellement des Harpies, avec éventuellement un clan (souvent composé d’une dizaine d’individu grand maximum) qui pouvait peut-être se montrer neutre en s’y prenant bien, mais surtout de ce foutu lynx. Maîtrise des ombres innées… Ariviane ne savait pas trop comment prendre cette information, mais c’était un pouvoir clairement dangereux, qu’elle ne savait pas trop comment traquer ou contré. Selon les informations, le feu altèrerait « un peu » ce pouvoir. Sachant que Wred est décrit comme agile et rapide malgré sa taille imposante, elle ne savait pas si elle devait le considérer comme « un danger à éliminer » autant pour elle que pour l’écosystème (qui avait l’air de s’en sortir malgré tout), ou si elle devait considérer cela comme « un défi de la chasseresse qu’elle est ». En tout cas, Mason n’avait pas l’air d’y avoir été à la fair-play pour le traquer (ce qui sous-entend qu’il se moquait de récupérer les ingrédients quitte à le faire péter à la grenade) mais à regarder les notes, l’âge commençait à le rattraper et semblait visiblement malade à en juger par une brève éclaboussure de sang qui semblait à avoir traversé la feuille du dessous, malgré qu’il ait tout recopier. Sinon, les dernières informations, l’animal est capable de se sentir traquer, et à même la capacité de raisonner pour « fausser » ses traces s’il se sentait menacé. Force plus importante qu’un lynx classique, sachant que Mason a comparé cela avec un lynx de même taille, si tant soit peu ça existait. Purée, ce bestiaux tuerait un ours qu’il n’aurait même pas besoin de son pouvoir sur les ombres, même s’il s’en sortirait avec quelques blessures. Pour Mason, le plan idéal serait de couper la bête de ce pouvoir, mais n’étant pas mage et ayant peu de ressource, il devait se contenter avec ce qu’il avait. Si Ari n’avait pas pris la peine de relire à tête reposée, elle ne l’aurait pas remarqué. Mais un tel bestiaux, éveillé, avec un peu d’imagination, avec ses ingrédients concernant son pouvoir innée ou sa régénération, ça pourrait donner des effets intéressants.

Le reste concerne le balisage, il faudrait être sur place pour y voir plus clair, et déblayer tout ça si elle voulait que des véhicules passent. Sachant que l’endroit restait un trou paumé, peu de monde irait jeter un œil tant qu’ils n’en avaient pas la raison. Cela risquerait de prendre une semaine, voir deux grands maximums avec la magie si elle n’avait pas d’aide car l’opération néccéssitait un minimum de sécurité à cause de Wred et les harpies (facilement repérable mais encore fallait-il avoir quelqu’un qui surveillait à ce moment-là).

Les documents parlent très peu de la dryade, mais citent un nom « Deniav » qui revient à plusieurs reprises. Assez autarcique, tant que l’on ne venait pas l’emmerder, elle restait dans son petit coin de paradis avec une source d’eau, il y a aussi la position, qui se trouve dans un renfoncement caverneux, qui selon Mason, à une ouverture à ciel ouvert à un certain endroit, difficile d’accès. En comparant avec une carte routière, si on savait jouer de l’escalade, elle pouvait être accessible à une demi-heure de marche, puisque l’endroit le plus proche semblait être une petite ferme perdue nulle part. Y a peu être moyen de gagner du temps que de traverser tout le canyon en passant par-là, mais devant cette info, ça remettait la conclusion en question : la probabilité d’avoir été dérangée par des fouineurs existaient si ses derniers ont exploré plus loin que la ferme, mais restaient malgré tout très basse.

Le bruit d’une voiture finira par se faire entendre. En jetant un œil par la fenêtre, c’est le pickup d’Ewias. Comme la mairie avait été fouillé, lui et Lucy ont donc décidé de voir ce lieu en priorité. Ari aura le temps de se fier au soleil pour voir l’heure, ils auraient le temps de rentrer à Vegas en fin d’après-midi.

Les parties sensibles du document par rapport à la vouivre, Ariviane les placera à la fin du dossier, mais n'ira pas les détruire tout de suite, même si elle l'avait considéré déjà pour les parties sur l'orichalque. Lucy et Ewias méritaient de savoir qu'il y avait une vouivre ici s'ils allaient y passer du temps, et cela même si l'elfe considérait Wred et les harpies comme des menaces bien plus tangibles et quotidiennes. Il y avait deux façons de voir la situation avec les harpies au final. D'un côté, il y avait plus de chances de voir des harpies éveillées si Mason était resté pour s'en occuper, et qu'elles venaient d'une mère éveillée elle-même. Le problème avec cela de l'autre côté, c'est que ces mêmes harpies seraient plus intelligentes et dangereuses pour la même raison. Ça restait une piste à creuser pour en apprendre plus sur ces montagnes, ou ne serait-ce que pour ne plus les avoir sur le dos durant leur exploration.

Ariviane bondit de son siège et s'étira en voyant le véhicule familier. Ce serait plus productif déjà d'explorer leurs options en groupe, et surtout autour d'un bon dîner. Elle mentionnera pour la radio. Elle ne pouvait pas la ramener jusqu'ici, mais la réparer sur place avait des avantages indéniables s'ils en profitaient pour se prendre une petite radio portable ici. La vieille tour de Mason ferait un bon repère temporaire pour tout ce beau monde, quitte à devoir travailler un peu dessus. Quelques planches fraîches et son élémentalisme de bois devraient faire le travail pour la rendre plus sécuritaire. Il ne faudrait pas que l'un d'eux passe à travers le plancher après tout. Faire un pour le pickup jusqu'à la tour du garde chasse restait éventuellement une idée pour des allers-retours plus faciles, mais cela dépendra de combien de temps ils comptaient rester ici.

-Alors alors? Du beau à raconter sur votre virée à Vegas? Je vous ai pas trop manqués j'espère. Je crois que j'ai une piste sur la suspecte pour nos attaques d'élémentaire, mais parlons de ça autour d'un repas chaud. J'ai de la lecture avec moi aussi en attendant.

Qu’est ce qu’il y avait de mieux pour que rien ne filtre à Vegas? En parler ici bien entendu ! A part quelques bestiaux dans les environs et des rats, difficile de trouver pire cafteur. Si le repas n’eut pas vraiment lieu (les deux autres jeunes préférant le restaurant), la conversation se fit avec plusieurs sandwichs gardé au frais pour l’occasion des retrouvailles, et au dessus du capot du véhicule en guise de bureau pour présenter les documents. A la bonne franquette!

Ewias prit la parole.

«J’ai demandé à mon pote Sunny cette histoire d’esprit, il s’est penché plus que je ne l’aurais cru sur le problème en demandant «aux esprits» pendant l’un de ses badtrip et ses rêves partagé avec sa soeur. Il y a deux incidents en fait, même si je ne sais pas si c’est vraiment lié. Les emmerdes de la route, ça concernerait un esprit sous commande, mais pour avoir jeter un oeil sur les lieux quand je lui ai dit que le problème était régler, il semblerait que «quelques choses» soit venu sur les lieux du combat, et que cette chose soit en colère.»

Lucy reprit le relais, pour être un peu plus explicatif dans le domaine de la magie, car Ariviane n’arrivait pas trop à saisir les explications d’un débutant dans la matière.

«Ce qu’Ewias veut dire, certains mages capables de ressentir le surnaturel, lorsqu’ils se rendent sur des lieux en astrale ou en perception, ou voit certaines personnes, sont capable de lire le reste d’aura rémanente. Rien à voir avec les fluides, ça peut permettre de se donner une idée de l’histoire d’un lieu, ou des sentiments d’une personne qui a du mal à contrôler ses sentiments. Ce que j’ai saisi de la conversation, l’individu qui est venu visité les lieux après le combat, l’avait suffisamment en travers et pas seulement pour l’élimination de son esprit.»

Heureusement que Lucy était là pour ce petit rappel, c’était de la perception astrale poussé et Ariviane n’aurait pas néccéssairement deviner ce point concernant l’aura, plus particulièrement concernant l’histoire d’un lieu. Pour avoir laisser cette sensation derrière son passage là où d’habitude il fallait un massacre pour que cela laisse une trace, l’élément inconnu devait être déjà furieux avant même que son esprit se fasse éliminer.

«La seconde rumeur, j’espère que ça ne nous concerne pas. Il y a un esprit qui a foutu le merdier dans le quartier de Dav’, le plus gros mac de la ville. Il a pété un mur au second étage avant de s’enfuir par les toits avec une de ses filles.»

Lucy, comme d'habitude, se montra un peu plus précise dans les termes.

«Esprit libre de glace intermédiaire, voir majeur et surtout capable de prendre soit même des décisions pour avoir leurrer la sécurité et pris de vitesse un drow. Je ne pense pas qu'il y ait un rapport, l’élément sable est un domaine radicalement opposé, et les esprit sont incapable de passer de pacte avec d’autres esprits qui est l’une des lois fondamentale de la magie... »

Euh... un drow? Ca existe encore ses merdes là? Sachant qu’ils ont reçu un «châtiment divin», ça ne peut plus avoir de gossses, ce qui veut dire que tout drow que l’on croise, a en toute logique un bon paquet de siècles derrière lui. Merde, ça tombait mal, Ariviane avait du mal à croire qu’il en resterait là et il ne restait qu'à espérer que cette affaire ne concernait pas celle du trio.

«Et sinon, tu as trouvé quoi de ton côté ?»

Le groupe s’étant restauré, il continua la conversation sur la route. Lucy réfléchit pour le cas des harpies.

«Converser avec des harpies ? Ça ne serait pas une première mais pour «ouvrir les négociations», je te conseillerais de trouver un tribut à offrir pour la cheftaine du clan avec qui tu comptes converser. On mettra de côté le traditionnel mâle, je ne pense pas qu’Ewias soit d’accord.»
«Pourquoi ça?»
«Le début paraît agréable mais la fin un peu moins. Une histoire de saut sans parachute, ou sans élastique selon ce que tu préfères. Je conseille quelques choses qui brille, telle qu’une pierre précieuse. Un bijou de préférence...»

Comme quoi lire des livres ça sert à quelques choses dans le Wasteland, Lucy avait dû se baser sur quelques légendes d’autrefois pour connaître cette information. Avec le recul, ça semblait même logique pour Ariviane: ça fonctionnait comme une société tribale, les cadeaux et tributs étant monnaie courante pour montrer son respect, sans pour autant être montré du doigt et être taxé de faible.

La suite de la conversation, se fut Ewias qui la prit, parlant un peu du matériel nécessaire. Quelques grincements de dents quand ça parlait de réparer plus qu’une radio: si il tombait sur un générateur électrique, il risquait d’être totalement à la ramasse. Le reste, de la soudure à l’arc ou de la soudure de précision en rapport avec un peu d’électronique pas trop complexe, il en restait capable. En fait, il lui faudrait tout un inventaire après avoir dégagé ce terrain et y voir plus clair.

Comme se fut Ewias qui servit de chauffeur, Lucy se contenta d’un regard envers l’elfe quand elle tomba sur les documents parlant de la vouivre. Elle ne dit rien à ce sujet, partant du principe que moins de personnes étaient au courant, mieux c’était. Non pas qu’Ewias ait une grande gueule, on ne savait pas comment pourrait évoluer la situation demain, et même sous la torture un ignorant ne pouvait pas balancer d’information, elle aura ce raisonnement. Idem pour la potentiel veine dans ce lieu: réveiller une vouivre reviendrait à foutre un merdier monstre dans cette partie de la région.

Elle passa au sujet de la dryade, où elle n’émit aucune théorie : trop de zone de flou pour le moment. Mais elle trouvait cela étrange qu’une dryade pète un câble seulement maintenant. Elle aurait grillé un fusible avec les bombes atomique, soit, mais alors pourquoi seulement maintenant? Elle semblait plutôt parti sur la théorie qu’une bande d’abrutis qui l’est chatouillée... mais même là, le raisonnement de son comportement semblait trop extrême pour qu’elle aille jusqu’à attaquer en dehors de sa zone d’influence.

Le groupe arriva à Vegas vers 18 heures, arrivant à l’hôtel à 18 heures et demi exactement.

Comme Ariviane avait annoncé la bonne récolte et la future prime qu’elle risquait de recevoir, le groupe ne trouva rien de mieux que de fêté cela avec une bonne bouffe de luxe sur le toit de l’hôtel avec une petite vue sur la partie Ouest de Las Vegas. Merci l’avance de tonton Hinman, il servait pour la bonne cause. N’allez pourtant pas croire que le trio dépensait plus qu’il ne gagnait comme une bonne partie de ses gogos qui venaient à New Vegas, Ariviane apprendra pendant le repas que le fait d’avoir passer par Sunny, même si Ewias avait déboursé pour l’information, elle aurait coûté bien plus cher en passant par d’autres personnes. En quelques sortes, il limitait les dépenses même si les gains qu’il apportait, restaient nul. Comme Lucie ne le reprit pas, l’elfe comprit qu’il y avait une part de vérité. A Vegas tout se vendait, tout s’achetait, y compris les informations. Au Niglyië on bouffait déjà bien, autant dire que le menu sera un festin et le sandwich qui servait de bouche trou pour n’était rien comparé à cela. Ariviane dût malgré tout levé le bien sur la boisson pendant le repas, même si Lucie se fit avoir et eut un coup dans le nez, même si elle resta présentable.

Durant le repas, Ewias expliqua qu’il y avait potentiellement un autre lieu «ouvert à tous» qui aurait pu intéresser les deux filles, mais qu’il serait arrivé à la fermeture de celui-ci. Le Pawn Stars est une boutique qui semblait assez connu, et qui vendait toutes sortes d’objets rachetés par des prêteurs sur gage. Du tout et du n’importe quoi selon Ewias. Aussi un bon lieu pour faire des bonnes affaires ou avoir du cash rapidement, toujours selon le jeune humain. Lieu rattaché aux nomades de Guz Tarbal visiblement, pour une histoire de neutralité mais Ewias soupçonne d’arrosé les gangs en dessous de tables officieusement. Et surtout là où il pourrait vendre des esclaves, ils ne le font pas, la Guilde des esclavagistes ayant le marché. Pression alors qu’ils étaient censé être protégé par les nomades ? Sûrement. Ariviane sous-estimait Ewias, il semblait avoir au moins hérité quelques choses de son oncle puisqu’il arrivait à voir clair sur certains jeux pas nécessairement visible à première vue.

Le repas se finit vers 20 heures et demi. Il ne faudra pas trop demandé grand chose à Lucie qui risquait de ne pas valoir grand chose pour le reste de la soirée. Ewias lui, se garda 50$ pour jouer au casino et finir tranquillement la soirée. Petit détail qui fit tiquer Ariviane : il avait fait en sorte de laisser la cagnotte à Lucie pour éviter des travers. Pour avoir fréquenté le côté sombre de Los Angeles, il connaissait facilement les travers. Quant à Lucie, il y avait plus de chance qu’elle ne cuve qu’à faire de folie démesurée. Par contre à 300$ le repas pour eux trois, ils ont réellement bouffé et bu comme des rois là où dans le Wasteland tout le monde crevait de faim.

Tant que les comptes restaient au vert, le moral était au beau fixe et personne n’y trouvait à redire concernant la cagnotte partagée. Aucun dans le groupe n’avait la folie des grandeurs, autant dire que ça aidait à garder une confiance sereine.

Fini l’ambiance où il n’y avait pas un chat comme lors de la première visite au Casino Predieger, le soir il y avait bien plus de monde. Ironiquement, Ariviane logeait sur le territoire des Pavlov et se fut dans la première fois dans le territoire des Predieger qu’elle connaîtra l’ambiance d’un casino où une musique moderne cachait une partie des bruits des machines à sous, tables, et même danseuses malgré que l’endroit ne fasse pas boite de nuit. Toujours comme la dernière fois, on lui prit ses armes, même si elle échappa à la fouille corporelle, le tout avant de recevoir un ticket de casier. Cette fois-ci, se fut au barman qu’elle s’adressa, ce dernier s’éloignant quelques peu pour prendre un talkie walkie, signe qu’il était moins équipé que les vigiles que l’elfe avait pu rencontrer à son arrivé à Vegas. On ne tarda pas à l’invité à suivre, non plus dans une pièce privée, mais directement dans une salle privé de poker, où Windy et un humain d’une quarantaine d’années discutaient en présence de plusieurs autres joueurs bien fringué eux aussi. Le point commun entre ses deux là ? Tous les deux habillés sur leur 31 même si Ariviane avait un doute que l’humain, plutôt beau gosse, était plus à l’aise que sa collègue mage. Il salua Ariviane.

«Bonsoir mademoiselle. Windy m’a parlé de vous. Je suis Frank Doraz, je suis celui qui gère ce lieu. Si vous êtes revenu de votre expédition, je l’imagine fructueuse. J’imagine que l’on sera à même de se croiser plus souvent.»
«Désolée Frank, il va falloir que je m’éclipse plus tôt que prévu.»
«Je comprends. Quand à vous ma chère, je vous souhaite une bonne soirée. »

Regarder la camelotte sur une table de jeu huppée, ça faisait tâche. Windy l’invita à la suivre et se contenta de monté un étage avant de passer par un pont de corde et arriver à l’autre batiment adjacent. Elle engagea malgré tout la conversation avant d’arriver à ses appartements.

«Comment s’est passé votre expédition ? A juger du poids de votre sac, pas trop mal. Je pensais vous revoir seulement dans quelques jours.»

Que dire de la vue ? A défaut de ne pas pouvoir offrir une aussi belle vue que le ?Niglyë, ça fera comprendre tout l’intérêt stratégique des immeubles, de ce pont de fortune et de ce quartier. L’endroit n’avait pas été choisi au hasard : des immeubles hauts et surtout, le quartier tenu par les Predieger avait surtout le mérite d’avoir des activités très concentré en un seul endroit. Donc moins de surface à contrôler, et donc moins d’hommes. Pas pour rien que le personnel avait l’air d’être mieux équipé que chez les Pavlov, qui avait pourtant la réputation de pouvoir fabriquer leurs armes. Tout cela ne fut déduit que par logique : les guérillas urbaines n’étant pas la tasse de thé d’Ariviane.

Ce ne fut pas dans un laboratoire que Windy ira: logique quand on savait que le vrai atelier d’un magicien se devait être personnel. Le hall et anciennement la cuisine était visiblement réadapté en bureau, avec seulement quelques loupes servant tout au plus pour les rapides analyses, le reste étant des pièces plus privés. Le bureau possède quand à lui quelques bibliothèques assez complètes (visiblement de rituel à en juger les couvertures), sachant qu’il y a quelques sofas pour se mettre à l’aise. Décoration assez minimaliste mais il semblerait que la mage ait quelques regards sur l’archéologie datant du 17-18ème siècle à voir les quelques maquettes présentes : difficile de trouver plus ancien au USA, encore plus dans cette partie du continent américain.

Elle sortit d’un petit frigo une bouteille d’Apérol et deux verres qu’elle remplit, avant de vaguer à ses analyses, regardant quelques ingrédients que Riri avait sorti de son sac à dos.

«Je préfère quand même vous le rappelez mais ce qui m’intéresse surtout pour la Phyrile, c’est d’en avoir avec les racines. Et pour l’argent, non, ça ne m’interesse pas : à Vegas il y a largement de quoi recyclé.»

Elle sortit l’oeil de son microscope lorsqu’Ariviane lui dira d’avoir trouvé de l’Arbalette d’Aigle.

«Ca a survécu à l’Apocalypse? Oui pourquoi pas, ce n’est pas ce que j’avais prévu mais oui, pourquoi pas...»

Elle avait l’air hésiter, quitte à faire sa difficile, mais elle était plus intéressé qu’elle ne le croyait, peu être parce qu’il y a quelques choses qui lui trotte la tête mais qu’elle n’arrivait pas à mettre le doigt dessus.

«Oui, tout m’a l’air plus que correct. Au vue de la quantité, Je vous propose le tout pour 1700$, avec l’Arbalette d’Aigle en plus. Je suis prête à rajouter davantage selon la qualité des documents, avec, bien sûr, l’exclusivité de passer par vous quand j’ai besoin d’ingrédients dans ce canyon. Je ne vais pas perdre mon temps à chercher ailleurs et utiliser ses documents quand je suis satisfaite des personnes avec qu je travaille.»

Pour connaître un peu le court des ingrédients basé aux Sables, c’était plutôt bien payé (estimation d’Ariviane à 1400-1500$), surtout qu’elle ne se mouillait pas dans des affaires de gangs et mis à part chercher des poux à un Lynx qui jouait le caïd dans les canyons, les risques dans ce domaine restait mince. 1700$ en moins d’une semaine sans avoir à buté quelqu’un et de serrer les fesses en espérant ne pas avoir de retomber, difficile de trouver mieux. A ce prix là, il y avait de fortes chances que Windy cherche à la garder sous la main pour d’autres services. Reste à voir quels documents qu’Ariviane voudra lui montrer.

Dans tous les cas, Windy finit par la rejoindre, s’asseyant en face de son interlocutrice.

«Vous voulez le paiement sous quel forme ? Liquide, service ou troc à valeur égal? Si à l’avenir vous voulez quelques décoctions par rapport à ce que vous me ramenez, on peut toujours trouvé un terrain d’entente.»

En trempant ses lèvres dans son lèvre, la maître mage ne put s’empêcher de laisser échapper un sourire.

«Il y a pire à Vegas, disons que ça fait campagnard. J’imagine que vous devez être une charmante compagnie lors des boutiques mais avec ma position, ça reviendrait à me prendre une balle par un gang rival juste pour un bikini. Depuis, je fais venir les couturiers à domicile, ça limite les risques.»

«Pas qu’à Vegas. Il faut dire que le dollar est encore utilisé dans cette partie des USA en partie grâce à cette ville qui est autant touristique qu’industriel, à sa façon. Et aussi qu’une liasse de billets est souvent moins lourde quand on n’a pas le luxe d’avoir des lettres de change et la réputation qui va avec. Mais j’imagine que ce genre d’histoire est moins intéressante et que tu préfères les étendus sauvages.»

Tiens elle tutoie? Dans un sens, l’alcool et l’ambiance aidait, et surtout il n’y avait pas témoins. Ou à moins que ça ne soit le fait de parler nature.

«Ce n’est pas vraiment la bonne région mais je verrais ce que je peux faire pour ce bois de fer.»

Assez rare aux USA, mais pas non plus super rare puisqu’il fallait viser surtout dans le Nord et que l’utilisation de ce dernier était assez rare pour le peu que l’on savait maîtriser la métallurgie. Les Predieger n’avaient pas l’air d’avoir cela dans les réserves à en juger de la réaction de leur maître-mage. Après, elle était suffisamment grande pour faire fonctionner ses contacts, puisqu’à en juger avec le lieu où était Windy ce soir, elle avait l’air d’être le genre de femme à ne pas hésiter à parler aux gens et non à s’enfermer dans son laboratoire comme une ermite associable.

Elle jeta un oeil sur les documents à côté d’Ari. La remarque sur le garde chasse la fit sourire.

«Et bien dit, ce Mason a trouvé de quoi se réchauffer pendant l’hiver nucléaire. Si la descente est une éveillée aussi, et si elle a un minimum de culture sur le monde extérieur, je déconseille ce qui ferait trop blingbling, elle pourrait se sentir vexer. Je dois avoir ce qu’il faut dans l’un de mes tiroirs, je regarderais ça tout à l’heure.»

Pas de remarque sur un quelconque ingrédients de harpies ? Elle l’avait dit auparavant, comme la plupart des ingrédients n’étaient pas indispensables ou urgent, hormis les racines. Pas non plus de remarque sur ce que pouvait valoir Celeste, même s’il ne fallait pas se voiler la face et que Windy serait la première à sauter sur l’occasion pour ses ingrédients : un harpie éveillée, les ingrédients en étaient que plus puissants.

Par contre, elle se colla un peu plus près d’Ariviane lorsqu’elle arriva sur la partie concernant Wred et ce n’était pas vraiment volontaire de sa part puisqu’elle resta silencieuse à relire une deuxième fois ce passage. Bizarrement, il semblerait que l’elfe ait trouvé une preneuse le concernant.

«Ton lynx là, il m’intéresse beaucoup. Je ne suis pas si certaine que ça soit réellement de l’arcane de lumen à en juger les descriptions: trop complexe comme arcane, ça doit être quelques choses de plus instinctif et inné. Je ne sais pas si c’est l’une de vos cibles ou non, je serais prête à pas mal déboursée si vous me le fournissez, mort ou vif. Mais à juger de la description, ça ne risque pas d’être de la tarte.»

Vif? Elle y pensait sérieusement ? C’était Ariviane qui voyait, même si Mason a échoué, et peut-être même bouffé par celui-ci au bout du compte, il n’était pas du genre à se laisser capturer. Après, qui dit vif dit plus grosse récompense mais ça restait encore plus risqué.

Le reste, ça restait des informations assez basiques, avec un coût assez peu élevée. Les zones d’influences n’étaient pas jour, peu importe la faune, et la flore restait assez peu précise et ne montrait pas beaucoup les positions. Le dossier, triée par Ariviane, permettait d’avoir des archives à jour sur ce que l’on pouvait trouvé dans le Canyon.

«Bon au moins, ça mettrait à jour les données topographiques du Canyon, la nature de son sol et ce que l’on peut y trouver. Je dirais 150$ pour photocopier tout ça, avec bien sûr ma confidentialité tant que tu travailles pour moi. Et puis je n’ai rien contre un peu de lecture érotique, tu as dû trouvé cette histoire croustillante n’est ce pas?»

Vu qu'il manquait le plus intéressant, rien d'étonnant. Mais à vu de nez, le tarif restait dans le moyenne, pas payé plus, pas payé moins, mais comme il y avait la confidentialité et que cette fois-ci, c’était à l’avantage de la ranger, elle restait quand même gagnante dans cette histoire. Par contre, était-elle vraiment obligée de la titiller sur le roman érotique de Mason ?

Si Windy venait du Grand Nord comme elle le prétextait et connaissait un minimum sur les traditions des chasseurs, elle ne cherchera pas à influencer la chasse de Ward. Cela revenait à titiller l’honneur parfois (mais souvent) mal placé que pouvait avoir certains membres de la caste des chasseurs. A croire que cet honneur mal placé restait le même peu importe la tribu dont on venait au point que certains n’arrêtaient pas de le hurler sur tous les toits pour se dédouaner des mauvaises actions.

Par contre à titiller, Ariviane comprit assez vite pourquoi les deux videurs avaient lâcher un petit sourire une semaine plus tôt. Elle titille là où il fallait, sans taper dans le vulgaire et se débrouillait pour justement pour mettre dans l’embarras à la première ouverture. Si Ariviane se garda de la toucher, Windy fit le premier mouvement en l’embrassant, sa main ne tardant pas à toucher sa cuisse et remonter plus haut.

Que dire de la soirée qui commença sur le divan avant de finir dans la chambre d’à côté ? Rien à voir avec Carol, la maître-mage était clairement une croqueuse de femmes à en juger de son expérience et de son comportement à savoir mener la danse. En plus avec l’outillage qu’elle avait dans le placard à côté d’un Dragunov dépassant de son étui que la ranger se demandait ce qu’il foutait là, que Windy s’amuse avec ses conquêtes ne semblaient plus être une suspicion. Ariviane avait beau avoir son jouet 100% naturel dans son sac, la maître mage avait la version plus moderne, un bad dragon. Un vrai. Le truc qu’aucun gros con de dragon encore vivant ne voulait reconnaître même l’existence!

Et en plus Windy trichait : Ariviane eut droit de se faire sniffer une ligne de coke sur la poitrine. L’ambiance n’aidant pas et qu’elle n’arrivait pas à suivre la cadence, elle ne trouva rien de mieux à faire que de l’imiter après avoir été convaincu qu’un rail de temps à autre ne faisait de mal à personne. Des drogues, l’elfe en avait déjà pris par le passé pour éveiller ses sens magiques et autres épreuves pour ne faire qu’un avec la nature, par contre la cocaïne dans le cadre d’un sun, sex and drugs, cela rentrait dans le cadre des nouvelles expériences. Autant dire qu’à tester cette ambiance particulière de Vegas, cela resterait mémorable.

Le lendemain matin, Ariviane se réveilla un peu vaseuse alors qu’à côté d’elle ça bougeait, le réveil sur la table de chevet de Windy affichant presque 10 heures. La main de la magicienne ne tarda pas à lui passer la main par dessus elle et lui caresser l’épaule opposé et commencer à jouer avec l’oreille de l’éclaireuse en lui susurrant.

«Tu me rejoins sous la douche? Comme ça on pourra parler tranquillement de tes projets à Vegas pour les jours à venir.»

Tranquillement tranquillement... Même si ça restait loin d’être désagréable avec le mérite de ne pas partir avant que l’elfe ne se réveille, la douche tranquille n’était qu’une question de point de vue. Mais il était vrai qu’elle n’avait pas abordé le sujet pour les futurs cueilles, sachant qu’à partir du moment où la ranger aura ramener toute la commande, elle risquait de se retrouver au chômage partiel pendant quelques temps.