Quelques parts en Amérique, mais laquelle ?

- Vous avez tord ! Malgré nos divergence, je vous aime bien vous savez et rare sont ceux qui arrive à me dérider. Avoua le nécromancien à Rebecca avant de monter à son tour dans le camion.

Dans l'ensemble la traversée fut sans problème bien que les passager du camion furent plus vigilant que d'habitude. Les choses devirent plus sérieuse à l'arrivé quand le capitaine du navire en personne demanda à Gilbert qui était Tole en Espagnol.

Tole se racla la gorge et répondit lui aussi en Espagnol avec un accent abominable.

- Je suis prédicateur itinérant en pèlerinage. Je passe de lieu en lieu afin d'apporter la bonne parole de dieu à ceux qui ont un besoin d'une aide spirituelle ou qui ont besoin de quelqu'un comme moi pour organiser un mariage ou un enterrement par exemple. Dit Tole qui cita un passage de sa bible après l'avoir ouverte.

- Genèse 12 :1 Le bonheur n'est pas dans la destination mais c'est aussi la manière de voyager… Avec Dieu. Dit il en esquissant un sourire et ayant un air aussi sympathique qu'idiot.

Bon c'était clair qu'il allait passer pour un pied tendre ou un débile mais le but du jeu c'était d'éviter qu'il ai des ennuis et encore moins montrer qu'il était mage.

Le verset obligea l’homme à lever quelques instants les yeux des billets pour regarder Amnicus, et à le dévisager. En fait, son regard s’arrêta non pas sur le revolver assez voyant, mais le fusil à canon scié qui faisait «de trop» pour un simple curé. La vache, Gilbert venait de donner une sacrée petite somme au vu du nombre de billet que ce mec venait de vérifier.

(en hispanique) «Et le «tu ne tueras point», c’est dans quelle genèse ?»

Le monde avait évolué, c’était un fait mais Amnicus avait surtout l’impression que l’homme qui lui faisait face était plutôt du genre blasé par son boulot et que les remarques, comme celle du «père mercenaires, rien d’étonnant de voir de voir ses gosses armés comme tel», c’était un peu son péché mignon avant de coller une «étiquette» sur le front de parfaits inconnus. Sans attendre la réponse de Tole, il donna les indications qu’Amnicus était certain d’avoir entendu une partie deux minutes auparavant. Il les a dit au couple.

(en hispanique) «Les règles que vous devez retenir, le lieu du parking qui fait aussi office de cale et de lieu de stockage est interdit aux personnes en dehors du personnel, même si quelques choses vous appartient sous peine d’être accusé de vol, même si vous n’êtes pas pris la main dans le sac. Le Capitaine est très à cheval sur cette règle car c’est à dire à la baille direct et avec son jugement, c’est à dire aucun... Vous n’avez pas à traîner non plus sur le lieu réservé au personnel sous peine de châtiment. Quant à une potentielle attaque, vous êtes priés d’y participer puisque de toute façon, vous n’aurez pas le choix puisque vous serez aussi tous concerné si on devait être dans la merde. Si vous désirez quelques choses, voyez ça avec le personnel qui se fera une joie de demandé un petit supplément. Quant à votre chambre pour la durée du trajet, vous c’est les cabines 2 et 3. Maintenant circulez.»
(en français) «Il a dit quoi le monsieur ?»
(en français) «Ah euh... je t’expliquerais...»

Un gros blanc, le mec avait très bien compris ce que Rebecca venait de dire, mais se contenta de faire un signe de la main pour dire de monter. Tole avait un doute sur le coup, si elle savait certainement parler portugais, elle le baragouinait suffisamment mal pour ne pas comprendre tout un monologue d’explication si longue en espagnol. Bizarrement, il avait aussi un doute que d’être taxer par l’équipage comme «ne pas comprendre l’espagnole» l’arrangeait beaucoup. Après, c’était à Gilbert de se retaper les explications mais comme ce n’était pas la première fois ni même la deuxième qu’elle prenait un tel navire, elle devait être mieux au courant des consignes que le type qui venait de lui expliquer.

Ils  en profitèrent pour rejoindre les cabines, une partie entre hommes, une entre filles. C’était petit, avec le minimum syndical. Comme il était seul avec Gilbert, celui-ci glissa sa valise métallique avec ses armes sous l’un des deux lits superposés présents, avant de demander à Tole une chose assez simple. Il se contenta d’un repère des lieux, comme si il cherchait le moindre trace de micro. Une petite habitude pour un lieu qu’il n’était pas censé connaître, même si les risques de coller le moindre micro restait très minime : le captaine ayant autres choses à foutre.

(en anglais) «Vu que l’on n’en a pas eu l’occasion d’en parler pendant le briefing, comment je dois t’appeler ? Je sais que Dorian est trop heureux d’avoir sa petite soeur Deborah, mais autant mettre les choses au clair ici et rapidement avant que ça largue les amarres.»

Tole attendit que Gilbert eu terminé ses vérification et l'aida même en astral afin de savoir si aucun sort de surveillance n'avait pas été placé dans la cabine. Une fois assuré qu'il n'y avait rien de tel il répondit à la question de Gilbert une fois qu'il eu terminé.

- Mmmm ! C'est vrais que depuis qu'on ce connais vous ne connaissez pas mon nom. Je m'appelle Tole mais dans le cadre de cette traversé appelez moi Young. Dit Tole à Gilbert alors qu'il sortait son materiel de Rituel.[/i]

- Si cela ne vous dérange pas je vais convoquer quelques esprits mineurs afin de renforcer notre sécurité à bord de ce rafiot et établir un contrat de protection avec le temps de notre traversée. Avec ce qu'à dit le capitaine je préfère prendre les devants pour éviter de se faire attaquer et libre à vous de me prendre pour un paranoïaque mais la tête du capitaine et de son équipage ne me revienne pas des masses. Non pas que je les considère comme des pirates mais c'est bizare qu'il nous aient mis dans des cabines séparés Dit Amnicus prudent.

Bon c'est une idée assez excessive mais Tole avait envie d'avoir une traversée tranquille aussi bien à l'extérieur du bateau qu'à l'interieur. Tole par son rituel convoqua plusieurs esprits servant et établis avec eux un contrat de protection qui allait durer le temps de la traversée. Les esprits servant allaient devenir ses yeux et ses oreilles aussi bien à l'interieur du bateau qu'à l'extérieur.

Ceux qui irait à l'extérieur auront pour mission de surveiller les environs tout en suivant le navire et avertir Amnicus quand d'autre navire ou des humains s'approche du leur.

Le reste des fantômes assurons la protection des fille et de la surveillance de leur cabine mais en restant discret et invisible.

Le nécromancien mis aussi à contribution Coleman pour protéger en priorité Rebecca et sa Disciple si jamais ils étaient séparés dans le navire. En revanche il faudra que Tole demande diplomatiquement à Rebecca de ne pas taper sur Coleman ou demander à Gilbert de lui demander.

- Même si Rebecca ne m'aime pas Coleman n'est pas un sale type et est assez consciencieux dans le domaine de la protection. Je vous jure qu'il respectera l'intimité des filles à moins d'une situation urgente. Demanda Amnicus au légionnaire à voie basse pour plus de discrétion.

Au moment du vrai nom, la réponse fut aussi courte que simple.

«Si.»

Il avait une briefing, autant de sa boss qu’entre membre du groupe quand Amnicus s'était absenté de la réunion, si entre temps il n’avait pas dû voir le rapide dossier qui devait tenir sur deux feuilles de papier toilette quand le responsable du secteur informatique avait créer son dossier pour les planning de journée. Donc oui, Gilbert avait fini par connaître obligatoirement son nom.

La rapide inspection astrale ne donna rien de suspect.

«Je n’ai rien contre un... watcher alarme... c’est ça le nom ? Pour surveiller la cabine pendant nos absence, mais seulement dans nos cabines respectives. Je sais que le capitaine en dit le moins possible sur la sécurité du navire pour sa propre sécurité autant que pour son équipage mais ça ne surprendrait pas qu’il ait lui aussi un mage de sécurité, et si ça devait vaguer autour du navire, c’est un coup à vous marchez mutuellement sur les plate-bandes, et d’être convoqué par le Capitaine pour que vous vous regardiez mutuellement vos signatures magiques et mettre fin à ce petit jeu.»

Vu sous cet angle, c’était tellement stupide que s’en était fortement probable en fait. Le militaire a une base théorique très protocolaire concernant la magie. Logique, si ce n’était pas son domaine, il se devait de connaître le minimum, encore plus comme éclaireur. Mais il prit en compte l’idée d’Amnicus : si un mage en astrale se devait de surveiller le navire, il le ferait en hauteur mais ne verrait pas l’intérieur et ce malgré qu’il puisse traversé les matériaux en astrale en forçant un peu. Si il devait faire sa ronde, il le ferait surement dans les cales... et utiliserais les mêmes watchers qu’Amnicus en fait ! Quant aux cabines, ça l’obligerait de vérifier cabine par cabine, ce qui représentait une énorme perte de temps pour celui-ci. Et surtout, si la sécurité du navire pour les menaces magiques visibles ou invisible était de la responsabilité du mage de sécurité, il n’avait rien à foutre à surveiller les cabines et Amnicus était en droit de gueuler si jamais il faisait une petite vérification sur les lieux, quitte à revenir dans son corps avec le nez qui saigne !

Oui, c’était très protocolaire, si Amnicus voulait rôder ou faire rôder ses esprits autour du navire, il fallait qu’il en parle au Capitaine qui convoquerait immédiatement son mage de sécurité pour que les deux mages se fixent quelques instants, et ne bannissent pas comme deux gros neuneus les esprits de l’autre en croyant avoir à faire, soit à une menace, soit un esprit errant et de comprendre tardivement le fin mot de l’histoire. C’était un peu le but de tout ce qui était protocolaire d’éviter ce genre de situation complètement burlesque !

Mais est ce que Tole avait envi d’être fiché directement «exorciste» ou équivalent par l’équipage ? Pas vraiment. Si le «seulement les cabines respectives» sonnait comme un ordre, Gilbert avait pesé le pour et le contre.

«Je crois que tu viens de donner la réponse à ta propre question concernant la séparation des cabines : les femmes avec les femmes, les hommes avec les hommes. Ensuite j’ai choisi la «première classe» pour éviter d’être mélangé avec les gardes du corps du marchand, ça évite que l’on lorgne trop sur nos affaires. Enfin même si je suis d’accord que le Capitaine Atencio n’est pas l’homme à qui on peut faire le plus confiance, il n’a pas non plus la réputation de dépouiller les voyageurs : le rapport me dit qu’il passe plusieurs fois par an à Kourou.»

Il avait fait son taf : renseignement sur le Capitaine du navire, analyse de la situation pour un maximum de discrétion, et enfin les «premières classes», visiblement, c’était des cabines de quatre personnes, où on était déjà serrer. Donc cinq, au prix que Gilbert avait payé, ça semblait être un deal honnête de la part de l’homme qui les avait laissé passer.

Puis vint le premier vrai problème, là où le sorcier ne s’y attendait pas vraiment.

«Wowowo ! Hors de question ! Déjà, un groupe de femmes armés, c’est un peu comme un nid de vipères, et surtout je ne tiens pas à trop m’approcher de Calimity Jane ! Elle a été clair la dernière fois.»

Ah oui, CE petit souci là... Il faudrait juste tirer les choses au clair pour le Watcher alarme, car visiblement Coleman est contre d’approcher de trop près la cabine des filles. Pas contre de surveiller la cabine des hommes par contre.

Il pouvait toujours invoqué malgré tout, sachant qu’invoquer un watcher alarme, au vu de ses capacités chamanique, il n’aurait juste qu’à le faire un roulement toutes les six heures pour en ré-invoquer un autre. Quasi le double des mages habituels en somme. Par contre, il faudrait peu être en parler aux filles, car Rebecca avait quand même promis une machette à ce qui s’approcherait encore d’elle. Sinon oui, le watcher alarme était un très bon complément : il préviendrait Amnicus si un curieux pénétrait dans la cabine tout en restant invisible (dans l'astral), il suffisait juste de savoir si il surveillait autant ce qui était en astrale que matériel.

Après négociation, les filles accepteront la présence d’un «watcher alarme» dans leur cabine. Négociation trop facile même : Amnicus en comprenant assez vite la raison au moment où Rebecca fit carrément la leçon de rappel à Dora, là où Ayane apprit carrément l’utilisation. Le «un esprit con comme ses pieds, quasi inoffensif au vu de son manque de force autant en astrale que matériel, sans aucune conscience et qui se fit à un ordre bien précis» était peut-être une parenthèse certes un peu longue, mais tellement clair pour les néophytes qu’elle en devait facilement compréhensible. Alors tout n’était pas exact (le nom et le raccourci qui irritèrent Amnicus) ou pas précis (la provenance exact), mais le résumé méritait d’être clair. Lui demander où est ce qu’elle savait ça ? Certainement de son ancienne équipe mais ça restait une mauvaise idée de lui en demander plus, là où Tole aurait pu glaner quelques informations à la base. Mais il était certain que tant qu’il ne s’agissait pas de Coleman, ça passait. Ironiquement, il collerait Coleman à la place de cet esprit qu’elle ne s’en rendrait même pas compte !

Le navire partit. Les endroits où trainer sans gêner ne manquait pas : le navire et sa machinerie se voulant d’avant guerre, et surtout pour les «petites cargaisons», du transport de voiture et de touristes qui voyageait d’île en île, l’avantage voulait que la surface occupé par le personnel se voulait relativement minime par rapport à l’espace initialement prévu pour les passagers. Non, avec le recul, le Capitaine, ce Atencio, était obligé d’avoir un mage s’y connaissant en sécurité, pour combler un minimum ce sous-effectif. Ceci et les menaces maritimes à gérer, autant magique que naturel.

Ce qui était fréquentable était essentiellement le pont, quelques pièces avec divers occupations tel une vieille machine à sous, avec, selon les rumeurs, quelques parties de cartes dans la soirée. La restauration n’avait plus rien à voir avec celle d’avant guerre, mais elle était toujours présente, et même si elle n’avait rien d’immense (ce n’est pas un bateau de croisière), au vu du peu de passager sur le navire, était largement suffisante. Toujours un tableau à l’entrée, pour indiquer l’heure où elle était squatter par l’équipage si les passagers voulaient éviter de se mélanger, car visiblement, ici, personne ne s’emmerdait à vouloir trop utiliser de pièces qui ne servait plus.

Le seul endroit, en dehors du personnel, où Amnicus pouvait potentiellement être mal vu, était les chambres communes que les hommes de main du marchand logeaient : même si rien ne lui interdisait d’y aller, vu qu’il ne logeait pas du tout là, il y avait de fortes chances que sa présence soit vu d’un sale oeil. Si il cherche un endroit pour entraîné son apprenti, y a le second pont qui pouvait faire l’affaire : l’air marin n’étant pas ce qui manquait vu qu’elle maîtrisera les fluides d’air en premier. Après, le mieux serait de voir cela demain, car la traversé risquait de durer presque une quinzaine de jours.

Qu’allait faire Amnicus la première semaine ?

Le pont supérieur fit l’affaire pour l’entrainement au fluide d’air... même si le plus grand malheur de Tole fut de voir le premier après midi où commença entraînement, Rebecca débouler en maillot de bain avec une serviette sur les épaules, armé d’un transat. Si elle gênait ? Un peu, et de toute façon elle envoya promener assez vite Amnicus sous prétexte que le pont supérieur, c’était moins racoleur de voir une jeunette en bikini que sur le pont principal. On ne peut pas vraiment discuté avec elle... Ah si, Dora qui prenait mauvais exemple sur sa «petite soeur» et qui passait pour parler de tout et de rien. Ah si, ça parlait de Manaus à un moment donné et un peu de fouilles et de guilde lié à celle-ci (pas étonnant vu le CV de Rebecca), juste que c’était dommage que le sujet de conversation ait dévié sur la pèche au large de Manaus à coup de bâton de dynamite...

Le bon côté ? Gilbert restait un soldat. Le seul moment où il ne verra pas ses deux merdeuses bronzées le matin étaient à un moment où le Légionnaire les faisait courir sur le pont principal, pompes comprises, avant de se défouler à un entraînement plus combatifs et violents avec des couteaux réservés normalement pour des gosses. Si il lâchait la grappe l’après midi, le matin à 6 heures, elles y avaient le droit. Elles au pluriel : car si Rebecca y dérogea la première journée, la seconde journée elle ne pouvait pas «contredire papa» puisque Gilbert la foutue hors du lit à cette heure-ci... même si la première fois Amnicus se demanda ce qui se passa en ouvrant l’oeil si tôt. Entrainement violent de close combat : Dora se chope quelques bleus, de même que Rebecca même si elle marquait moins longtemps. Cet homme était peut-être éclaireur, mais restait clairement une brute et serait capable d’égorger un type sans avoir à sortir une arme à feu. L’après midi en revanche, c’était quartier libre. Dora a une vigueur et une force surprenante pour son âge, pas étonnant qu’elle fasse limite office de mule avec le matériel qu’elle portait. Rebecca de son côté, Amnicus était certain qu’il y avait eu une baisse de ses capacités physiques telle que la force au détriment de la vitesse : il y avait clairement un manque de force dans ses coups et était moins efficace dans des combats non mortel, car au premier coup d’oeil, ses frappes restaient particulièrement précises.

L’apprentissage des fluides suivit son cour, Ayane arrivant vers la fin de la semaine à contrôler quelques courants d’air. Au moins, l’éveil s’était fait, le reste était de la perfection et quoi de mieux que crystalisé des fluides pour un travail de précision. Soyons clair,  Ayane n’a visiblement pas beaucoup travaillé son intelligence par le passé, logique pour une femme qui devait passer sa vie sur la route et qui était destiné à protéger un convoi et s’y connaître en artisanat pour subvenir au besoin de la caravane quand celle-ci dépliait bagages pendant une ou plusieurs semaines. Pour l’alchimie, il allait falloir se contenter que du rudimentaire tel que la cristallisation de fluide de quintescence. Après, ça restait long, très long dans ce cas. La moitié des matériaux pour les cristaux d’air était foutu au moment où elle venait de réussir son premier cristal.

Le dernier jour, pendant qu’il regardait l’entrainement qui avait lieu sur le pont principal de là où il était, une petite scène particulière eut lieu pendant que Rebecca se faisait défoncé par Gilbert. Il manqua de peu de se prendre un léger jet de flamme au visage, mais suffisant pour le faire reculer et assez surpris. La suite de la conversation fut de l'anglais.

«J’ignorais que tu avais des bases.»
«Avec un peu de patience, n’importe quel con peut apprendre la magie.»
«Préviens quand même...»
«Désolée «papa», je n’ai pas l’habitude et  c’est sur le coup de l’adrénaline.»

Ah non, c’était très mal contrôlée, voir même un poil dangereux pour Gilbert si il n’avait pas eu de bons réflexes, peu importe si elle s’amusait à faire quelques flammèches en claquant des doigts. Ca n’aurait pas tué ni vraiment blessé, mais ça aurait senti le cramé au niveau des sourcils et des cheveux. De plus elle avait faux : sa nature magique et bien équilibré en fluide lui permettait cette facilité, et à voir la réaction d’Ayane qui venait de voir une partie de la scène (celle où elle s’amusait à jouer le briquet), Amnicus eut la sensation de la voir quelques peu pâlir devant cette facilité avec une certaine forme de jalousie car Rebecca, avait visiblement écouté d'une oreille les cours de Tole.

Par contre y avait eu des témoins même si ça ne restait qu’un sort élémentaire, même si du côté d’Amnicus et d’Ayane, ce n’était un secret pour personne. Surtout que Gilbert parlait de temps à autres avec la présence d’un des marins et de deux gardes du corps du marchand pour la simple raison que le soir que Tole soupçonnait les fois où il rentrait parfois un peu tard, d’avoir fait quelques parties de Poker au bar.

La première semaine était terminé.

Le début de l'engueulade se fit à plus de vingt mètres de distance : il fallait qu’Amnicus descende du pont supérieur. Il fallait dire que dans le groupe Gilbert faisait parti des seuls à voir un minimum de savoir vivre. Chose étrange en revanche : Gilbert était juste surpris, pas en colère. Il ne manquerait plus qu’à Kourou il y ait des clichés sur des soldats qui s’entraînait avec de vrais armes blanches à partir d’un moment... Bon au moins Amnicus savait maintenant à quoi se résumait le job du chirurgien de la base en temps de paix : à recoudre des tarés. Ça expliquerait aussi pourquoi il avait l’air aussi blasé... Si ce type était un vétéran et qu'il suivait la philosophie de ses militaires parfois extrémistes dans leurs façons de raisonner, ça devait être à lui de s'adapter dans un combat où il était donné gagnant et improvisé face à un facteur inconnu, pas l'inverse, d'où sa réaction.

Rebecca n’en avait strictement rien à battre des dires du magicien, même si étrangement, du bas, elle ne la ramena pas trop là où elle aurait habituellement ouvert sa grande gueule. Tole le savait : elle n’avait aucune leçon à recevoir sur la manière d’improviser un sort, elle avait trop fréquenté de mages par le passé au vu des exemples donnée à la va-vite. Certainement sur les lieux de fouilles avec quelqu’un manipulant la terre et capable de la sonder avant d’être milicienne. Certainement en Amazonie pour les utilisations plus guerrière quand elle était mercenaire pour le compte de Kourou. Là où ça surprenait Tole, elle ne s’encombrait pas de gestes ou de parole, signe qu’elle avait déjà l’imagination pour. Sauf qu’actuellement, ça se voulait trop spontané.

Le temps de prendre deux minutes pour redescendre par les escaliers et éviter une scène digne de deux collégiens qui s’engueulaient chacun à l’autre bout de la cour de récréation, aucun moyen de donner une tarte : l’effet de surprise était perdu. Par contre, à l’annonce de soit disant cours, Amnicus se fit royalement envoyer chier.

«Tant que j’allume des mèches en me passant de briquet ou à me faire chier de gratter une allumette au sec, ça me va très bien comme c’est. Et occupes toi d’abord correctement de ton apprentie si tu ne veux pas que je teste directement en te collant un bâton de TNT dans le cul.»

A voir sa réaction et au vu des relations tumultueuses, il aurait peut-être du se contenter de la première remarque : d’habitude, elle avait le sens de la répartie plus rapide qu’actuellement.

«Margot était peut-être ce qu’elle était, mais au moins elle ne m’était pas antipathique... Pff... L’entraînement me prend le chou, je vais prendre l’air.»

Gilbert a réagit bizarrement en entendant le nom. L’engueulade prit fin, Amnicus voyant que le refus de Rebecca rassura plus Ayane qu’autre chose. Dans tous les cas, même s’il avait trop forcé sur l’engueulade, il eut quand même l’impression d’avoir bien fait vis à vis de son apprentie, car mine de rien, elle avait été assez rabaissé.

La seconde semaine commença à s’écouler : au moins il n’y avait plus de casse-couille sur le pont supérieur l’après midi. Ayane tente de maîtrisé l’eau alors qu’elle maîtrisait mal l’air (surtout dû à un manque de précision vu que c’était un élément immatériel). En fait, elle partait principe qu’elle devait en apprendre le plus possible avant de finir dans la jungle, Tole ayant la légère impression que même si elle se savait mal formé faute de temps, elle voulait comprendre avant qu’elle ne tombe dans cette enfer qu’était la jungle, certainement que les militaires à Kourou ont dû bien la traumatiser concernant cet environnement. Restait à voir quel serait cette fois ci le programme et ce qu'il comptait faire.

- Pour Ayane je ne me fait pas d'inquiétude. J'ai une excellente élève ! Dit Amnicus volontairement à Rebecca quand cette dernière frustrée s'en allas.

Tole c'était toutefois étonné qu'elle mentionne quelqu'un par mégarde. Surement une amie mage et vu l'expression de Rebecca et la tête de Gilbert peu être décédé. Amnicus avait peu être ravivé de mauvais souvenir chez la jeune femme et à son avis il valait mieux qu'il ne cherche pas plus loin.

Remarque fait même si Rebecca avait refusé la proposition d'Amnicus par ses dernières paroles le nécromancien avait tenté subtilement de manipuler Rebecca. Même sous entrainé à cause des circonstances Ayane faisait des efforts pour comprendre la magie. Vu que son apprentis dormais avec les filles il y a fort à parier que Rebecca qui semblait bien aimer l'ancienne esclave vu comment elle à menacer Tole de lui enfoncer un baton de dynamite dans le fondement, de lui demander des conseils pour arriver à mieux maitriser son don.

La seconde semaine fut pareil que la première mais un poil différente. Non seulement Tole aida son apprentis à maitriser au mieux les fluides qu'elle essayait d'acquérir et de maitriser mais aussi l'art et la manière d'exploiter au mieux ses dons même si ils étaient mineurs.

Sur un certain point Tole pouvait remercier Zhalme qui quand Amnicus voyageait avec lui et Yehinatal peu après avoir été libéré car il lui avait donné une leçon qu'il n'avait jamais oublié mais dans le cas présent il devait réadapter ce que l'homme lézard lui avait appris. Au court de l'entrainement Tole posa une question à Ayane.

- Dit moi Ayane admettons que tu te retrouve face à un homme armé d'un revolver braqué sur toi et que tu n'a pas d'abris ni d'autres armes que ta magie à ton niveau actuel. Que ferais tu ? De quel manière utilisera tu tes fluides d'air ou d'eau ? Demanda t'il.

Les relations entre Ayane et Rebecca, il en savait peu en fait puisque le peu qu’Amnicus avait pu voir en dehors de ce qui pouvait se passer dans les cabines, c’était clairement du neutre à l’indifférence car à écouter son élève, Rebecca vivait sa vie et n’hésitait pas à traîner le soir «en famille». Le problème comme Tole n’y connaissait rien en relation social en général, son côté sociopathe n’aidant pas, il n’arrivera pas à mettre le doigt dessus sur la raison.

L’avancé sur la maîtrise du vent d’Ayane avançait à petit pas. Celle de l’eau c’était... mouaif... Avec le recul, Tole comprit pourquoi l’asiatique avait opté pour celui-ci : elle voulait un élément solide pour s’entraîner là où l’air ne l’était pas. Ironiquement, le second qui avait stagné avait aidé à mieux comprendre le premier.

A la question concernant la situation, Ayane répondit assez vite au tac à tac.

«Une bourrasque d’air aussi vive que brûtale sur le côté de l’homme armé pour le déséquilibrer ? Ca me permettrait au moins de l’approcher pour le désarmé.»

L’eau, elle avait visiblement mis en suspens pour répondre à la question. Les compétences allaient dans son niveau : l’air est globalement invisible et ça restait faisable pour la gamine, pour au mieux déséquilibré un adversaire, au pire dévier la main du tireur. Après, il y avait le raisonnement d’Ayane qui restait une utilisatrice d’art martiaux : elle comptait utiliser les fluides pour mieux foncer dans le lard à autrui.

- Oui en effet cela reste une méthode mais plutôt gourmande en énergie. Un mage n'a pas des fluides inépuisable et il lui faut un certain temps de sommeil pour récupérer l'énergie magique nécessaire. Outre cela tu as fait une erreur. Je te rassure c'est une erreur que n'importe quel mage ferait y compris moi. Tu as dit ta réponse avec l'état d'esprit d'employer la magie de manière impressionnante. Dit Tole qui regarda autour de lui pour s'assurer qu'il n'avait personne d'autre sur son lieu d'étude ni d'oreilles indiscrètes avant de continuer.

- Lors de son combat contre Gilbert lors de son entrainement Rebecca à fait cette erreur. Si ce n'était pas un entrainement mais un véritable combat le jet de flamme aurait donner à Rebecca un avantage mais de quelques secondes à peine. Gilbert est un professionnel et aurait vite repris l'avantage et surement éclater Rebecca. La seconde erreur de Rebecca c'est que le sort qu'elle as utilisé était non contrôlé et gourmand en énergie Rebecca se serait fatigué beaucoup plus vite que son adversaire. Dernière erreur Gilbert sait maintenant que Rebecca sait maitriser la magie ce qui le rend beaucoup plus prudent et dangereux et une personne catalogué comme mage deviens rapidement une cible prioritaire. Expliqua t'il.

- La magie n'a pas besoin d'être tape à l'œil pour être efficace. Certain sort domestique discret peuvent devenir des armes très efficace à condition que le mage soit capable soit capable d'avoir un bon contrôle sur sa magie et donc savoir économiser ses fluides mais aussi disposer de bonne connaissance technique et un fort sens de l'observation sur son environnement. Dit tole qui sortis une balle à blanc et la posa face à son apprentis.

- Tu va lancer un sort d'eau sur cette balle ! Imagine que c'est un tout petit récipient qu'il faut remplir d'eau. Conseilla le nécromancien qui tira son revolver custom et le déchargea ensuite.

Le nécromancien laissa son apprentis faire et ensuite pris la balle qu'elle as traité pour en charger son custom. Il tira enfin en l'air.

Si Ayane avait bien fait son travail la cartouche à blanc n'explosera pas car le contenus de la balle était replis d'eau empêchant la poudre d'exploser.

Ayane fut attentive, signe qu’elle était une élève sérieuse, du moins jusqu’aux dernières consignes où Amnicus sentit d’avance que quelques choses ne tournait plus rond à ce moment là. En pointant son arme en l’air, se fut surtout un courant d’air qui le déséquilibra, étant emporter en partie par le poids de l’arme. L’arme, en tout cas, il la lâcha, car le poignet venait d’être pris dans un angle assez insupportable vis à vis du poids de l’arme. Le contre coup fut assez mal géré, la jeune fille se retrouvant à un moment avec une respiration assez saccagée, comme si elle venait de faire un footing.

L’intention, c’était clairement une balle d’air au niveau de l’avant-bras de l’arme. Le résultat fut assez mitigé puisque se fut surtout une bonne grosse bourrasque d’air visé à un endroit particulier que Tole se prit. Juste qu’il ne s’y attendait pas sur le coup. En clair, elle n’avait pas écouté du tout les instructions : et pour cause avec le recul, dans ses explications, il commençait à figurer des «et si ?».

-Et si elle n’était pas assez précise au niveau du revolver?
-Et si l’agresseur tirait rapidement et que ce genre d’action mettait trop de temps ?
-Et si la pression au niveau de la balle était insuffisante pour atteindre la poudre?
-Et si avec ses trois critères ce genre d’exercice était réserver en fait aux pros ?
-Et si il existait plus pratique et plus efficace, surtout après avoir expliquer une situation ?

Beaucoup de trop « Et si?» ne faisait que rajouter des variables dans une situation normalement dangereuse voir mortel. En fait, il fait les mêmes erreurs que dans sa jeunesse mais au moins, il ne pourra pas reprocher à son élève de ne pas savoir agir au quart de tour.

«Maître, vous ne croyez pas qu’avec l’exemple que vous venez de me citer, si j’avais été capable de faire ce que vous me demandiez, il n’y aurait pas eu plus vite fait de lancer une bulle d’eau en plein visage et tenter de garder la forme de celle-ci?»

La bonne vieille tactique de la noyade. Elle n’avait rien inventé et la question concernant la fatigue pouvait se discuter : pas besoin de pression, juste que la variable ici était la quantité d’eau dans l’atmosphère, l’autre variable étant que le sort se devait d’être maintenu et modeler si besoin (tentative de pénétration des voies respiratoires).

L’avantage : aucun témoin lors de cette «insubordination». L’inconvénient, Tole n’était clairement pas un manipulateur de la magie pour raisonner correctement et pour cause, Ayane donna l’explication pourquoi elle intéressait réellement à cette branche là où elle ne maîtrisait déjà pas assez l’air. Le dernier cas, il avait l’impression qu’Ayane avait capté le côté «idée à la con» de son maître quand il cherchait compliqué qui pouvait potentiellement touché son amour propre et le pire, il ne pouvait pas nécessairement accuser Rebecca de lui avoir monté le bourrichon puisque Ayane était présente au supermarché.

«Maître, je m’intéresse surtout à la magie de l’eau car c’est un élément qui existe... je veux dire visible. Ca me permet de me donner une idée de la façon dont on peut manier les fluides là où avec l’air, j’ai un peu de mal à le comprendre.»

Le bon terme serait «liquide» mais au vu du manque d’instruction de l’asiatique, rien d’étonnant qu’elle utilise ses mots. Avec un peu de recul, si le coup de feu était parti, ça aurait mis les marins en branle-bas de combat et finir dans le bureau d’un Capitaine pas très heureux puisque l’excuse des balles à blanc il se serait torcher avec.

Sur le coup, Tole alla jusqu’à penser que Yehinatal, sur le coup, avait mal fait son travail concernant son apprentissage : rares pouvaient être les fois où on recherchait un élément particulier dans un milieu où il serait totalement absent. En fait, il ne captait rien, nada, et ce qui était le plus proche se trouvant tout dans une cabine sous forme de poussière qu’il pouvait sentir la présence. C’était dire : même les élémentalistes d’eau arrivait à puiser dans le peu d’humidité dans un désert pour un résultat, disons le franchement, bien naze là où dans le cas présent, les fluides de terre se trouvaient se trouvaient à plusieurs kilomètres sur le rivage. Il n’en dira rien, mais Amnicus avait l’impression que bon nombre d’élémentaliste de terre, pas spécialement des moindres, avaient du se faire par le passé, et se ferait avoir à l’avenir, dans un cas où les fluides de terre étaient totalement absent. Une situation si rare qu’aux yeux de certains, ne méritaient pas de leçon. Oui, ils valaient mieux que l’erreur se fasse ici et maintenant que dans une situation présent, mais ils comprenaient maintenant l’utilité, voir tout le côté indispensable que pouvait avoir un cristal de quintessence dans une telle situation car actuellement, il aurait plus de chance d’avoir un bon résultat dans la cale avec toute la crasse sèche des différentes cargaisons et la poussières qui s’étaient accumulés au fil des années, contrairement à ici et maintenant.

Pendant ses explications, Tole put voir arriver au loin une petite vedette s’approcher au loin. A voir la réaction d’un des marins sur le pont où se trouvait Amnicus, à relacher sa paire de jumelles et à le voir grimacer, ce n’était pas ce qui était prévu. A défaut de prévenir immédiatement le Capitaine, comme Ayane et Tole se situait non loin de lui, ça sera les premiers à être mis au parfum, comme si il connaissait la démarche qui allait suivre par coeur. Se fut dans un mauvais espagnole qu’il s’adresssa au sorcier.

«On va avoir le droit à une fouille et une «taxe imprévu mais obligatoire» de la part des nouveaux patrons de Macapa. Je demanderais à la miss de me suivre, elle n’a pas la dégaine des mercenaires qui vous escortent. Elle attendra dans la cabine du Capitaine avec les autres femmes pour éviter qu’ils ne leurs viennent à l’idée de «réquisitionner les femmes». Dans tous les cas, le capitaine veut tout le monde sur le pont dans les cinq minutes qui suivent et votre seul consigne c’est de ne rien dire. Capiche ?»

Dora mordait, Rebecca pour le peu qu’elle soit habillée de même puisqu’elle avait l’équipement et le «père» qui allait avec. Ayane moins, d’où ce conseil. Le capitaine ne comptait pas laisser le Cartel fouiller le navire ?!? Visiblement si. Le souci, avec le recul, Tole comprenait le point de vue. Pas besoin d’une force digne de ce nom pour faire le patron sur les mers : le Cartel contrôle le port le plus proche, si cette vedette avait la radio, et même du matériel anti-char, il aurait juste à endommager le paquebot et attendre à le cueillir au port. Si le message ne passait pas pour une raison ou une autre, les dégâts sur le paquebot et la disparition d’une petite vedette du Cartel ne passerait pas inaperçu. La technique semblait assez rôdé. Et au fur et à mesure où cette vedette approchait, à voir la mitrailleuse légère installé sur le devant de celle-ci, ça ne surprendrait pas Amnicus qu’il ait avec eu un RPG-7 et plusieurs roquettes.

Si Tole obéit, il ne tarda pas à voir tout les passagers sur le navire en dehors d’Ayane (si il avait bien voulu), et de la femme du couple de voyageur mais aussi de Rebecca. Certainement que le Capitaine a jugé «trop jeune» sur le coup pour celle-ci. Par contre, si pas mal de marins sont présents, tous ne l’était pas. Petit détail, Gilbert et Dora sont armé, comme le sont l’escorte du marchands et quelques marins. Le Capitaine Atencio n’est pas contre pas seul, puisqu’il avait avec lui une femme elle aussi d’une bonne trentaine d’année. Visiblement sa femme à en juger l’alliance... par contre à l’autre main, c’était visiblement un anneau de stockage dimensionnel qu’elle avait. Visiblement, mage d'eau à en juger les pierres arcaniques lié à l'eau à sa ceinture. Avec un peu de jugeote, Amnicus se doutait que ça allait surtout se jouer à coup d’intimidation de la part des deux camps. Si c’était pour dépouiller les voyageurs et faire une fouille en règle, la présence d’arme et de la mage du navire laissait sous entendre qu’il allait avoir négociation pour éviter trop les pots cassés, histoire de faire comprendre que la vedette du Cartel n'avait pas nécessairement toutes les cartes en main. Après tout, c’était toujours mieux de racketter un minimum que de vouloir trop racketter au prix de ne pas s’en sortir vivant dans les deux camps. La conversation se fit en espagnole, Tole en comprit une bonne partie.

Capitaine Gonzalo Atencio:

Adara Atencio:

«Bon écoutez, on va faire simple. Vous fermez vos gueules et vous me laissez parlementer : ce n’est pas la première fois que j’ai à faire à ses connards.»
«On a payé pour notre protection. C’est à vous de la fournir.»
«Je n’ai pas à me justifier auprès de vous concernant des imprévus dont vous vous doutez l'existence. Si ça ne vous convient pas, je vous laisse vous démerder pour votre cas.»

Celui qui avait l’air d’être le moins à l’aise était le marchand. Logique: si il devait raquer, ça serait lui que ça couterait le plus cher. En tout cas, il se la ferma. Du côté de Gilbert, il s’adressa à Amnicus en anglais.

«Si on t’adresse la parole, tu me laisses faire. Et non ça ne vient pas spécialement de Deborah qui m’a dit que tu avais une grande gueule : juste que tu es mon client, et si ça postillonne en gueulant dans ta direction, c’est à moi que ça doit parler.»

Officiellement, lui et Dora étaient ses mercenaires, ça se défendait.

L’impact fut là, mais dans le sens que Tole l’aurait espéré. Si Gilbert pâlit quelques instants avant de dire ce qu’il devait à dire, se fut surtout l’impression de se faire fusiller du regard par la femme du capitaine. Rajoutons à cela que si le Capitaine a hésité à un moment de renvoyer Tole dans sa cabine, le fait de le voir jeter un oeil à la vedette qui s’approchait, si l’idée fut mise au placard c’était que l’un de ses passagers indésirables devaient regarder aux jumelles. Comme la vedette était loin, c’était griller pour lui. Enfin l’apparition de Coleman qui put enfin voir ce qui se passait dans le monde des mortels suite à cela, il se contenta la main sur le visage après avoir vu le costume de son invocateur. Si rien ne sortit de sa bouche, sa pensée se résumait certainement en «putain mais quel con...» ou l’une de ses proches variantes. Car si il y avait un point qu’il avait mal calculé, si Tole ignorait que le mage du navire était l’épouse du capitaine, il devait se douter qu’il finirait par arriver sur le pont pour au moins faire acte de présence.

Deux conclusions à retenir peu importe si cela se terminait bien.

Dans «mission discrète», Tole n’avait pas tout à fait saisi l’un des mots et le rapport au port de l’équipage du Cartel arrivera bien avant eux et ne pas les laisser partir était aussi à oublier puisque faire un rapprochement avec la feuille de route et le fait que les navires étaient peu nombreux n’était pas compliqué. Gilbert était sans doute «très heureux» des complications par rapport au plan initial, surtout quand celle-ci pouvait être éviter assez facilement.

Le second point étant que, dorénavant, il allait se fliquer par la femme du capitaine, qui, si Tole est certain qu’elle n’agirait pas, enquêterait sur son compte. Bon, il pouvait dissiper la signature magique de Tole en utilisant Coleman pour rôder autour de lui pour les prochains jours, mais c’était clairement un moyen de cacher quelques choses. Enquêter pendant la dernière semaine, certainement. Il restait à espérer qu’elle ne soit pas en contact avec divers petites loges de mages au fil de ses voyages et contacte celle de Macapà... En fait, comme elle voyageait d’Amérique centrale à l’Amérique du sud, il y avait de fortes chances qu’elle soit un minimum en contact avec ses dernières et se retrouve fliquer par les mages ou la milice de la ville en plus d’être mis sous surveillance par le cartel...

Était-ce un crime d’être suspecté de magie noir ? Non. Par contre il allait devoir traverser la route dans les passages piétons si il ne voulait pas que des individus lui cherchent des noises et attendent que Tole se rebiffe un minimum pour leur donner l’occasion de faire une chasse à l’homme.  Bienvenue dans le monde réel : Tole venait d’avoir cette conclusion juste après avoir vu la mage du navire le fusiller du regard, où jusque là il vivait dans sa petite bulle en sous estimant ou ignorant les problèmes lié à cela.

Telos Devis:

Au moins, il y eut une réaction bénéfique suite à cela. Celui du marchand qui prit un peu plus d’assurance.

«Je suis Telos Devis. Si vous vous débrouillez à ce que le Cartel ne mette pas les mains sur les cartes mères de mes machines de forage, vous serez bien payé.»

Gilbert ne peut rien dire, il était censé être un mercenaire de Tole. Gonzalo prendra la parole.

«Je me fous de savoir ce que vous transportez mais vous êtes bien placé pour savoir que si il arrive quelques choses autant à ce navire qu’au leur, vos machines on ne pourra plus les débarquer à Macapà.»
«Je suis mieux placé que quiconque pour respecter mes accords et contrat. Changer de navire à Sao Luis reviendrait à livrer ma cargaison en retard.»

Il y a de la provocation dans le «respecter les accords» mais le Capitaine Atencio ne releva pas la chose : Trop d’imprévu à gérer. Par contre il ne se gêna pas pour mettre les points sur les «i» avec Tole.

«Bien. Quand à vous, si ça venait à dégénérer je vous fais passer par dessus bord et sans gilet de sauvetage. J’ai l’impression que votre mercenaire mettra ça sur le dos de la sélection naturelle.»

La vedette finit par s’approcher ce qui offrit pas loin d’une minute le temps que les ardeurs de tout le monde redescende d’un cran. Temps qui fit comprendre à Tole que les emmerdes finiront non pas par tomber maintenant, mais plutôt à Macapà puisque le Capitaine comptait se soumettre à un contrôle de routine qui servait autant pour les rapports du Cartel que pour rançonner et s’en mettre l’équipage par la même occasion. Un exercice en somme assez classique quand un convoi était trop vulnérable.

Un rapide coup d’oeil en contrebas en entendant plusieurs gangsters monter l’échelle, Tole comprit que sur la vedette il restera que deux hommes sur les sept qu’il y avait : l’un à la radio et au commande, l’autre ayant délaisser la mitrailleuse pour littéralement branler un RPG-7 à l’arrière. Oui, il était clairement pas au coup d’essai. Oui, si ça devait tourner au vinaigre, ils étaient conscient que ça tournerait en leur désavantage. Oui, si ça devait dégénéré, le navire ne serait pas coulé maintenant, mais certainement dans les jours à venir si il ne changeait pas sa feuille de route en catastrophe.

En tout cas, les cinq lascars qui monteront à bord avait la gueule de l’emploi du gangster des Dasuza, mais en plus confiant, mais restait clairement en sous nombre pour contrôler de fond en comble un navire de cette taille. D’où la raison de l’agacement de Devis vu qu’ils fouilleront en toute logique les cales de cargaisons après avoir jeter un oeil rapide au cabine et piquer ce qu’il y avait de valeur en apparence.

Petit détail tout de même, celui qui semble être le leader, snoba litérallement la femme du capitaine malgré un statut de mage apparant pour voir Tole, le tout avec le sourire narquois. La langue utilisé est de l’espagnole, fait que Tole la comprend bien.

«Et bien, Capitaine Gonzalo, il semblerait que votre rafiot se soit reconverti en poubelle flottante.»

Par contre, malgré les dires, Tole a la nette impression que sa présence dérange ses hommes, l’un chutotant avec un autre, la présence de Coleman n’arrangeant rien. Il était clairement considéré comme un nécromancien, même si le respect dont il espérait avoir semblait bien loin. Petit détail tout de même, ses cons étaient suffisament organisé pour avoir main mise d’une liste de navire et connaître l’identification du capitaine après avoir eu le nom, car malgré le ton «amical», Tole était certain que le capitaine n’avait jamais vu le gangster.

«Hormis les merdes qui sortent du lot. Quelques choses à déclarer ?»
«Machinerie, ravitaillement médicale, quelques véhicules et autres denrées alimentaires.»
«Denrée de quel genre ?»
«Tabac et alcool...»

En clair, ça l’emmerdait parce que ce n’était pas plus alimentaire que cela, et ça risquait de taper pas mal dedans. Lui et deux hommes suivront le Capitaine, Telos Devis ne tardant pas à les suivre avant que l’un des gangsters l’arrêtent.

«Tu choisis deux hommes à toi, les autres se tapperont une pignole en bronzant.»

Chose «marrante», le marchand fait une tête de plus que celui qui l’avait arrêter alors qu’il était bien moins respectueux que son chef. En fait, il lui décocherait une droite que le résultat serait tout autant risible. Devis se contenta de montrer Tole et Gilbert du regard, attendant une réponse de ce dernier. Le reste du navire promettait d’être très mal fouillé puisqu’ici, taper dans la cargaison d’alcool et de tabac semblait en faire baver plus d’un. Le problème, ça restait quand même les cartes mères de machines de forage. Ca s’embarquait facilement pour le peu que l’on s’y connaisse un minimum en électronique. Libre au mage de le suivre, il ne pouvait pas être plus griller qu'il ne l'était déjà.

Si il y as bien une chose que faisait Tole c'était de foutre la merde. D'un autre coté il y avait un facteur qu'il avait pris en compte c'est avec un peu de chance ses pirates pouvait très bien tomber sur sa disciple et Rebecca ainsi que la femme du marchand caché dans la chambre du capitaine. Il fallait éviter que cela arrive.

Quand Telos chercha du regard des mercenaires pour accompagner le groupe qui allait dans les calles Tole s'avança.

- C'est bon patron je vais m'y rendre il faut bien que j'empêche mes serviteurs d'attaquer sur une erreur ! Dit il d'une voie sinistre mais respectueuse à Telos en faisant une courbette mais aussi aux pirates par sous entendus. Tole ajouta aussi ceci aux pirates…

- Evitez néanmoins de toucher aux objets présent dans le navire et dans les cales. Mes gardiens des tombes se sont habituer à l'équipage mais attaquerons tout étranger qui feront la connerie de toucher aux biens et aux personnes qui sont sous leur protection. Ce ne sont pas des esprit asservis mais sous contrat jusqu'à notre destination finale comme celui qui est à mes coté et sans moi il vous serais difficile voire impossible de vous défendre contre eux. Ce n'est pas une menace mais un conseil amical. J'imagine que personne n'a envie d'être blessé sur une erreur moi le premier. Dit il.

Tole bluffais il n'avais pas d'esprit puissant mais deux malheureux esprits servant normalement chargé de défendre sa cabines et celle de Rébecca qu'il avait embarqué après s'être changé. Les deux créatures étaient avec lui mais planqué dans le monde astral. Tole ne les voyait pas mais il sentait leur présence et pouvait les utiliser. En outre Tole avait toujours son anneau de peur actif et s'en servis sans scrupule en choisissant les bon mot pour se rendre aussi effrayant que possible sur les pirate qui allait se livrer à "une inspection".

- En revanche j'espère que vous avez l'estomac bien accroché. Commencez pas à vous étonner si vous voyez des objets flotter ou les mur saigner ou voir une face décomposé dans miroir ou des machines du navire subitement s'animer et se montrer agressive. Rien que votre présence risque déjà de les courroucer et dernier conseil… Dit Tole qui laissa sa phrase en suspend pour donner un conseil important.

- Ne vous séparez pas de moi ou de Monsieur Telios. Si jamais vous vous perdez dans les coursives trouvez un membre de l'équipage ou remontez le plus vite possible sur le pont car l'endroit est un vrais deadland remplis de morts errants. Conseilla t'il d'une voie très sérieuse et inquiétante avant que Tole ailles vers la coursive qui descendait dans les entrailles du navire et surement un voyage au bout de l'enfer.

Il existait des moyens détournés pour menacer, et Tole venait de se rendre compte qu’il en avait trop dit puisque la logique de ce genre de situation, le chef des truands ne pouvait pas perdre la face devant ses hommes. Surtout quand on savait à peu près de quelle manière était distribuée les cartes, peu importe si dans le jeu tout le monde partait du principe que l’on n’avait qu’une vie.

«Ouaips, et moi j’ai un truc tout con qui s’appelle une «radio» qui peut couler ce rafiot dans les six heures. Pareil si les boss n’ont pas de nouvelles de nous.»

Le capitaine vira au blanc devant la menace, Tole se rendant compte qu’il savait sûrement pour l’aéroport de Macapà. Et qui dit aéroport ou aérodrome dit avion, et ce sans trop connaître les détails qu’il avait loupé au briefing.

Autant la menace sembla fonctionner, autant Tole avait la certitude de louper quelques choses d’importants lorsque les truands du Cartel commença à regarda un peu la cargaison en général. Visiblement, une machine restait une machine et même si le mage avait la certitude qu’un des truands lorgnaient sur les dites machines après avoir ouvert une container, le capitaine lui somma indirectement l’ordre d’aller voir en le concentrant sur des cargaisons de caisses de produits exotiques. Comme quoi, même des mafieux avaient plus de subtilité que Tole. En tout cas, il prit la radio pour parler à ses collègues autant sur le pont que sur la vedette.

«Ben on avait prévu de n’en prendre qu’une, mais on va devoir se serrer un peu plus. Je suis sûr que notre bon capitaine va nous aider à nous laisser deux caisses de rhum et tout ce qui s’y accompagne? C’est toujours mieux que barboter dans l’eau en se battant avec les mouettes non ?»

En fait, il venait de se faire doublement racketter là où tout bon Capitaine qui se respectait avait certainement prévu une marge de pot-de-vin dans des eaux réputés contrôlé par un Cartel de Cuba pas tendre. Petit détail, Telos semblait n’en avoir rien à cirer que le Capitaine y laisse plus de plume que prévu, même si il semblait agacé en début de «négociation» pour une raison que Tole n’arrivait toujours pas à comprendre.

Au bout de dix minutes, l’ouverture du plafond ne tarda pas à se faire pour décharger non pas une caisse mais deux caisses. Dix minutes où il ne pourra qu’entendre quelques rapports de fouilles. A priori, ses truands s’étaient servis en armes automatiques dans quelques casiers de marins. De part ses esprits veilleurs, Tole savait aussi qu’il y avait eu aussi une fouille dans les cabines des passagers mais comme il n’y avait eu aucun rapport de radio concernant le petit laboratoire portatif dans la valise de Tole, la fouille avait dû se faire soit rapidement, soit nonchalamment pour ne pas figurer dans le rapport. Ironiquement, le seul rapport de deux minutes fut le bureau du Capitaine où Tole fut surprit d’entendre que des pirates de ce genre ait le vice de jeter un oeil sur le journal de bord, et les cinq autres secondes concernaient le laboratoire de sa femme, où bizarrement personne n’a rien touché. Renverser la mauvaise fiole pour que tout saute c’était une mauvaise idée. Bref : ses fumiers, à défaut d’être cons, étaient loin d’être désorganisés et savaient quoi chercher pendant une rafle peu importe si ils étaient pas assez nombreux pour une fouille en bonne et du forme d’une telle surface.

Quand les types commenceront à remonter, Tole comprit tardivement son erreur au moment où il se retourna pour voir le poing du Capitaine Atencio s’écraser sur son arcade : menacer directement un membre du Cartel revenait à mettre directement tout l’équipage et tout les voyageurs en danger. Il venait aussi de comprendre un autre détail : ses types auront beau dire «okay, on passe l’éponge» il y avait de fortes chances que le rapport disent de simplement coulé le navire pour montrer un soit disant exemple puisqu’eux, de toute façon, venait de se mettre dans la poche personnellement une bonne cargaison de produit exotiques. Non pas que le coup soit d’une précision extrême ou raffiné, c’était surtout une patate de forain par surprise quand les gangsters auront le dos tourné. Bon par contre, s’assommer contre un caisson de chargement, n’était pas au programme.

Tole se réveilla avec un mal de crâne dans sa cabine, Ayane n’étant pas bien loin, à s’entraîner avec une bassine d’eau. Elle se retourna lorsqu’elle entendit Tole bouger. Petit détail, y a ses affaires.

«Vous êtes réveillé Maître ? Ca fait une journée que vous avez dormi. On ne m’a trop rien dit. Quand j’ai demandé à Coleman, il a levé les yeux au ciel... enfin je crois que c’est ses yeux. Deborah m’a envoyé chier violemment avant d’aller prendre une douche et Gilbert s’est contenté de dire que tu as menacé de mort un homme du Cartel avant de te ramener.»

Elle sembla réfléchir.

«L’un des membres de l’équipage m’a dit que l’on aurait une journée de retard en ne me donnant pas la raison, et que vous êtes mis sous quarantaine dans cette cabine le temps que l’on arrive à destination. Sécurité du navire à ce que l’on a bien voulu me dire. Ah oui, Monsieur Devis m’a demandé de le prévenir lorsque vous vous réveillerez. Il voulait vous voir. Enfin il voulait venir vous voir puisque vous ne pouvez pas sortir.»

Ayane se contenta de répondre une chose malgré l’interruption.

«Avant de faire des plans, ça serait peut-être bien ce que Monsieur Devis a à dire. Je sais juste qu’il veut vous proposez quelques choses et si il ne s’est pas contenter de me donner ce qu’il vous doit, c’est justement pour vous obligez de le rencontrer. Il ne m’a rien dit mais pour avoir grandi dans une caravane marchande, je sais que c’est une astuce que les marchands utilisent beaucoup.»

Pour avoir grandi dans une caravane marchande, Tole sait aussi que l’asiatique s’obligeait à écouter des marchands jusqu’au bout. Une obligation pour les néophytes mais une sorte d’étiquette pour d’autres. En tout cas, elle le laissa vaguer à ses occupations, où, seul, Tole commença à un peu regarder ses notes. Faire le point avant de faire quoique ce soit était le plus sage. Parce que bon, si il cherche ses fluides noirs, il les cherchera assez longtemps puisqu’en tentant de prendre contact avec eux, il n’y parviendra pas. Logique, la première fois c’était avec l’une des deux amulettes qu’il avait dans son sac à dos. La seconde fois, c’était seulement maintenant. Et puis pour regarder ses fluides en vision astral, ça restait quand même très minime, puisqu’il avait dû bien les chercher pour voir qu’il était très légèrement tacheté. Il y avait de fortes chances que Yehinatal avait plus de chance de découvrir que le corps qu’il avait corrompu en le déterrant seulement que de découvrir que son apprenti avait les fluides corrompus, c’est dire. Sauf si il devenait plus sénile qu’il ne le croyait et possédait un drôle de fétichisme a regarder les fluides de son apprenti.

Pas de carte. Il y avait bien les notes qui aidait et le dessin approximatif qu’il avait pu faire pendant le briefing, mais ça reste qu’un plan très approximatif. Risqué donc. Ça rejoint le souci sur «le guide», «une carte précise» ou «suivre un convoi».

Il y avait aussi le fait de vouloir «chevaucher» sur le fantôme du cheval de Coleman, même si l’entité fait en quelques sortes parti de Coleman puisqu’ils ne font qu’un. L’idée était très bonne mais seulement sur courte distance. Sur dix kilomètres estimerait Tole, si pas d’intempérie particulière au vu du poids quasi zéro kilos qu’un être immatériel qui se matérialise. Peut être plus si le vent est de dos. Rajoutons cinq kilomètres avec le chargeur mais qui ne pourra qu’être utiliser une fois sous peine d’être devoir recharger en milieu hostile. En fait, autant rejoindre la côte ne serait pas impossible, autant Santarèm et Manaus, ça représentait 400 kilomètres et 800 kilomètres. Sans parler du risque de se perdre même en volant et de rallongé le trajet inutilement si jamais il empruntait le mauvais courant d’eau.

Si Tole avait loupé une partie de briefing, le fait que le groupe de Gilbert prenne un petit navire pour le trajet, fait qu’ils pourront se déplacer de 10 à 15 km par heure. En clair, Tole sera de toute manière distancé, même si la vitesse de pointe en chevauchant dans le ciel sera bien plus importante. Le danger ici étant qu’il risque de se retrouver les batteries à plat, et au bout de quelques jours, épuisé en plein territoire dangereux.

Dans son grand malheur, Tole a malgré tout des informations importantes : peu importe si il devait se retrouver distancés, il connaît les destinations du groupe de Gilbert. Un passage à Santarèm où le groupe enquêtera certainement quelques jours. La soit disant destination final étant Manaus, où, de toute manière, le groupe risquait de préparer soit une expédition dans le sud, soit préparer le terrain à long terme pour les Légionnaires. Un délais facilement estimable à une semaine puisqu’en territoire ennemi. Le hic, Tole avait loupé cette partie du briefing, ne devant se contenter d’estimation.

Coup de bol malgré tout, sous l’effet de l’adrénaline pour rabattre le clapet de Tole à Kourou, Rebecca avait déplié sa propre carte pour montrer la position de la source. Certes, c’était approximatif mais Tole savait que c’était proche du lac de Lago Jari. Où exactement ? Bonne question puisque 10 kilomètres à la ronde dans une jungle est une zone de recherche qui restait importante. A y réfléchir, il n’y avait pas vraiment besoin de l’expédition de Rebecca pour arriver à destination. Juste que Tole avait l’impression qu’elle n’est qu’une clef une fois sur place. Dans tous les cas, cela restait une information sur la non nécessité d’être dans le groupe.

Et maintenant qu’il y pense, il y avait aussi les notes de Rebecca puisqu’elle avait sorti la carte d’un carnet. Pour une nana qui lisait aussi bien qu’une gosse de 10-12 ans, difficile d’imaginer qu’elle l’avait écrit... et avec le recul, elle avait avoué elle même qu’elle avait descendu son ancien propriétaire... Elle devait certainement le connaître par coeur et n’être là qu’en temps que pense bête. En fait, si chevaucher hors du navire pour faire cavalier seul était une idée, ça serait mieux de l’alléger de ses notes. Bon, après, même si le vol elle n’allait pas s’en rendre compte immédiatement, elle saurait assez rapidement qui est le coupable même sans preuve mais Tole serait assez loin, soit en la distançant, soit en prenant son temps, mais certainement pas dans les parages pour lui donner une raison lui enfiler toute la réserve d’explosif de son sac dans le rectum.

Dans tous les cas, le souci restait de devoir traverser une grande partie de l’Amazonie jusqu’à Manaus, un voyage qui durait facilement plusieurs semaines. Peu importe sa décision concernant Ayane, l’asiatique avait raison : il faudrait voir avec le marchand pour deux raisons. La première sur sa destination puisque du matériel de forage comme il a pu voir dans les trois containers, ce n’était pas du matériel lambda et allait en destination de soit de mines, soit de site de fouille. Pour savoir que Manaus est un site de fouille au vu de son passé d’avant guerre, c’était peu être l’une de ses destinations puisque Tole avait compris qu’il devait débarquer à Macapa. La seconde pour au moins se payer un guide si la destination de Telos Devis ne l’arrangeait pas, car si il y avait bien un point que Tole avait mal calculer, c’était qu’un aller simple à Manaus devait certainement se payer bien plus cher qu’un voyage Los Angeles-Vegas aller-retour compris dans cette foutue jungle et de cette distance ahurissante, et qu’il va quand même falloir réclamer son dût car même une carte précise ne suffirait pas et qu'il finirait par s'épuiser à la longue dans la jungle peu importe les moyens magiques.

Le peu qu'il avait pu voir quand il était à Kourou, au vu de la chaleur et de l'humidité étouffante, Tole pouvait quand même juger l'Amérique du Sud assez pourrie. Alors l'Amazonie... Idéalement, il savait que le moyen de déplacement restait les voies fluviales. Il y avait même un petit détail qui commençait à le chagriner : pourquoi la Colonel n'avait pas pris la peine de les larguer par parachute en plein milieu de l'Amazonie, à défaut de pouvoir les larguer à Santarèm ? Si il n'avait pas pensé à cette histoire d'esprit, il n'aurait pas mis le doigt sur ce point assez louche, en dehors de celui de confier à Gilbert un objectif secondaire quitte à mettre en péril en les débarquant à Macapà.

La raison la plus simple : la météo. Certes, le peu d'information qu'avait Tole sur l'Amazonie lui faisait comprendre que cette météo était assez dérégler avec les risques de se perdre en plus de cela, mais si un avion cargo n'était pas capable de faire 400 kilomètres puis retour, il y avait quelques choses qui clochaient et que 800 kilomètres paraissaient trop longs avec un risque trop grand de perdre l'avion. Les conditions d'un tel dérèglement climatiques ? Plein de choses et les veines magiques, ou veines de fluides (peu importe le nom que certaines traditions magiques leurs donnaient) en faisait clairement parti. En clair, plus on s'enfoncera dans l'Amazonie, pire ça va être. A partir de là, on pouvait comprendre pourquoi la Légion Étrangère, et donc le Cartel, considérait toute trace de civilisation comme importante, juste pour maintenir debout un aérodrome. Si pour que 400 malheureux kilomètres en avion-cargo pour avoir un déplacement rapide doit être remis en question plusieurs fois après plusieurs prédictions météorologiques, c'est qu'il y avait un grave problème quelques parts. Un rapport avec la fontaine de jouvence, fort possible, car le peu d'infos qu'avait Tole, c'était de Yehinatal et si il lui avait dit que la région était inhospitalière, il n'avait pas assez appuyer sur ce sujet.

Pourquoi penser soudainement à la météo et à ses veines magiques ? Simplement  que si il cherche des esprits, il les trouvera là car sinon c'était chercher une aiguille dans un labyrinthe vert. Et aussi que ça aurait été un parfait endroit pour se ressourcer, même si l'endroit en question était très dangereux avec des esprits le plus souvent agressif. Ce point là, Tole aurait pu s'en moquer, il restait un chaman accompli, sauf que le souci, les veines, il allait devoir les trouver lui même, car c'était à ce moment là, qu'il se rendit compte, que son job de chaman, quand il était à Kourou, il l'avait bâclé en aillant perdu son temps à vouloir se refaire une réputation. Une carte des veines magiques d'Amérique du Sud, Kourou avait certainement cela dans sa base de donnée, qui lui aurait été fourni assez facilement sous prétexte que c'était son rôle d'invocateur de les connaître. A Macapà, c'était certainement la petite assemblée de sorciers qui en avaient une aussi, mais après sa scène de la veille, l'autre mégère du Capitaine allait s'occuper de sa réputation en ville le temps que le navire reste au port que l'idée était à l'oublier si il ne voulait pas ressortir entre quatre planches de cette négociation. Le conseil de Blake qui était de rester dans l'ombre, il n'était peut-être pas si mal enfin de compte car le chaman avait grillé lui même beaucoup d'options.

Devis cogna à la porte une heure plus tard, ouvrant la porte avant de la refermer. Tole eut à peine le temps de voir en faction un marin, ayant eu tout juste le temps de voir un fusil à pompe militaire en bandoulière. Tole était certains qui si quelques choses dérapaient sur le navire, il en serait le principal coupable peu importe si il était innocent. Devis resta debout, se contentant de regarder que vaguement la pièce où il se trouvait. Ce qui l’interessait, c’était le simple bureau emboité dans la carlingue pour y déposer une liasse de billets. Il y en avait pour 1500 réals brésiliens. Trop payés même pour de simples cartes mères et un job qui avait pris que 15 minutes à faire et un coup de poing dans la gueule... il était facile de deviner que l’offre était alléchante pour le faire mariner.

«Bonjour. Quant je disais que le Cartel du Rtacencyria ne devait pas fourrer leur nez dans mes containers, c’était surtout pour que vous trouviez une menace sous couvert d’une excuse vaseuse, pas de les menacer de mort directement. Après, qu’Atencio ait à se débrouiller à jouer des coudes avec le port le plus proche pour sauver son navire, c’est son problème puisque c’est le premier concerné, mais si vous pouviez éviter de jouer à ce pile ou face à l’avenir quand je me trouve sur le-dit navire, ça serait bien.»

Même pas de titre de Capitaine quand il parle d’Atencio ? Ce n’était pas le genre d’homme d’oublier le moindre grade. En clair, pour lui Atencio se devait de négocier davantage pour éviter une fouille, son devoir selon lui, chose qu’il aurait pu faire si le Cartel n’était pas en guerre ouverte avec une autre puissance locale comme la Légion Étrangère. Sauf que c’était le genre d’homme à considéré cela comme une excuse et que c’était aux gens qu’il payait de se démerder à gérer des emmerdes qu’il était censé prévoir. Petit détail aussi : il parle de lui sur le navire, visiblement il aurait coulé, tant qu’il n’était pas dessus il s’en moquait.

«Je voulais vous voir car j’ai besoin d’un mage capable de s’occuper de la sécurité astrale lorsque mon convoi devra traverser le fleuve de l’Amazonie jusqu’à Manaus. Même si ma destination restait la même, il semblerait que le Gouverneur actuel de Macapà souhaite l’une de mes machines de forage pour Manaus. J’étais un peu surpris qu’Atencio me dise ça, le Cartel du Rtacencyria est plutôt réputé à se servir qu’à vouloir négocier une acquisition.»

Rafael Cortès, l’actuel gouverneur, merci les informations des Légionnaires. Par contre à savoir à quoi il jouait, c’était une autre histoire, car oui, il avait juste à se servir une fois au port alors pourquoi négocier ?!? La seule chose pouvait être certain Tole, elle servirait certainement pour des fouilles sur les lieux de la fontaine de jouvence, et à dû prendre l’initiative d’envoyer cela à Manaus à son beau-frère.

«L’Amazonie est instable dernièrement, même par voie fluviale. Je ne sais pas ce qu’à déterré les Récupérateurs de Manaus, mais ça a chamboulé pas mal de chose. Ca ne me regarde pas, tant que ça me rapporte. Vous serez bien payés, et entre nous, ça ne me surprendrait pas que Manaus, soit votre destination en tant que mage. J’ai pensé à embaucher quelqu’un à Macapà, mais j’imagine que les mages sont limite embauchés de force par le Cartel, et je ne tiens pas à avoir une taupe du Cartel avec moi. Vous serez bien payés, mais seulement payé au nombre de container qui arrive sur place en état.»

Il se trompait sur les fouilles de Manaus, mais ce point, ne le regardait pas. Ce qui l’intéressait, c’était de pouvoir gérer les problèmes de nature magique. Petit détail, il était précis dans ses conditions : au nombre de container en état. Ça faisait bizarre à entendre mais c’était un point de vue de marchand. Au moins, la proposition tombait à pic : même si le convoi fluviale avec plusieurs barges prendraient plus de temps, et donnerait de la distance du groupe de Rebecca, il aurait seulement que quelques jours de retard par rapport au prévision. Ca restait très facilement gérable dans cette course à la fontaine.

Par contre, maintenant qu’il en parlait de ses containers, comment Cortès était au courant ? Le rapport des pirates ? Depuis quand ses types savaient faire des rapports ?!? Avec le recul, si l’info était parvenu aux oreilles de Cortès, c’est que ses fumiers de pirates avaient QUAND MÊME donné les instructions à l’aviation de couler le navire ! Et si la demande avait été intercepté pour au moins l’analyser avant d’ordonner, ce n’était pas grâce à la crainte qu’inspirait Tole (il suffisait de couler le navire puis laisser les poissons et les mouettes faire le reste) mais plutôt parce qu’une machine de forage entrait dans les intérêts de Cortès. Et un seul homme pouvait être capable d’organiser cela de façon presque militaire quitte à se faire détester par le gangster lambda, c’était Hunter selon les données de Kourou. Ironiquement, c’était son organigramme qui avait sauvé le navire.