Le côté sombre de Los Angeles

Suite de ici : lien

Au fond de lui, même si la somme pouvait paraître surprenante, Amnicus savait que 2500$ ce n’était rien, encore plus quand on se sert de cette somme là pour payer des informateurs. Alors si en plus il s’agissait de mettre la main sur des recherches déjà existantes pour mieux les adaptés, ce n’est qu’une goutte d’eau. Car cette somme à priori importante, est et restera surtout de la monnaie de singe là où le troc est souvent bien plus rentable, monde apocalyptique oblige. Et pourtant, le chaman a un doute, il a été surpayé. Peut-être en rapport avec son fils resté en arrière et d’avoir laissé un spectre derrière lui pour foutre le bordel. Même si il reste prudent envers Waban, au moins il occupait la menace locale et aurait plus de mal à courir après la druidesse, et donc indirectement, après son fils. Après tout ce type raisonnait de manière pragmatique et ce petit bonus devait avoir un rapport avec Denzell, même s’il ne l’avouera jamais.

La réponse sur ce qu’il attendait de lui fut assez bref, quoiqu’un peu déstabilisante.

« Rien. Que tu regardes, écoutes et que tu apprennes. »

Sachant qu’Amnicus devra se renseigner pour ses demandes, cela reviendrait à poser des questions. D’une certaine manière ça rentrait dans le programme, un bon côté. Par contre il lui apprit une chose concernant ses identités cachées pendant les mises aux enchères : Tole était à côté de la plaque car c’était plus complexe qu’il ne le croyait. Ses enchères, la Tour y participe aussi, soit par des représentants, soit par des mages en faisant parti pour des projets plus personnels. En réalité, l’anonymat est surtout présent pour éviter de potentiels vols qui cibleraient certains acquéreurs.

Avec cela en tête, Amnicus comprend mieux pourquoi Yehinatal avait toujours fait en sorte qu’il évite qu’il ne fréquente ce milieu : trop de complots et trop de secrets, où la moindre erreur de jugements pouvaient faire très mal. C’est peut-être pour cela qu’il passe par des personnes telles que les Blake : ils surveillent les arrières, font leurs magouilles de leurs côtés, contre les coups bas qui pourrait viser leurs contacts et récoltent les informations nécessaires tout en se servant au passage. Des individus indispensables d’une certaine manière. En fait, si Amnicus voulait garder un œil sur un monde qui le dépassait, il faudrait qu’il garde lui-même de bonnes relations avec Daan, pour ne serait-ce qu’avoir un terrain d’entente. Bref, ce type est un face, qui joue de ses relations et de son influence, spécialisé sur tout ce qui touche le domaine magique. Un allié de choix si il ne voulait pas s’encombrer sur les complots, même si Yehinatal devait par moment faire la politique de l’autruche en faisant style de ne rien savoir pour éviter tout jugement moral, jugement moral que Daan, malgré tout le respect qu’il lui devait, risquait de l’envoyer chier.

Avant de sortir, il lui donna une bague assez étrange, avant de passer le même modèle à son doigt lui aussi.

« Je te la prête le temps de la sortie mais tu verras, elle est bien pratique. En l’activant, les paroles qui sortiront de ta bouche, je serais le seul à les entendre, et vice versa. Ca une faible portée et fonctionne par visuel. »

Quelques choses en rapport avec la magie psychique… Pas une babiole bien puissante, mais qui faisait son taf à merveille pour le peu qu’un des deux porteurs tournait le dos aux personnes avec qui ils discutaient. Pourquoi ? Voir les lèvres bougés pour rien n’entendre sortir pouvait facilement mettre la puce à l’oreille pour les non-initiés à la magie… et être potentiellement insultants si les dites personnes participent elles aussi à la conversation.

Amnicus et Daan finirent par sortir de chez Yehinatal pour commencer à se diriger non pas vers les quartiers de mage, mais plutôt vers un quartier peu fréquentable, souvent fréquenté par des ivrognes et autres zonards. Sans y avoir mis les pieds, Amnicus sait qu’à quelques rues d’ici se tient la Station, un bar peu fréquentable réputé à refourguer de l’alcool de mauvaises qualités, mais suffisantes pour vous arracher la gueule (signe qu’au moins, elle n’était pas coupé à la flotte). Le bar ne l’interesse pas, se fut dans un vieux batiments délabrés qu’il se dirigeait, Amnicus ne se sentait pas trop à l’aise après avoir été repéré par la racaille locale. Daan utilisa la bague.

« Je ne vais pas te faire cour de moral ou quoique ce soit d’autres. Maître Yehinatal m’a demandé de te montrer ce que beaucoup de monde ne veulent pas voir. Je ne te demande pas non plus de traité avec eux à l’avenir et lui non plus, tu pourras toujours passer par moi si tu veux en savoir le moins possible de ce qui peut se passer pendant certaines tractations que beaucoup ignore. Je ne te cacherais pas que quand il m’a demandé ça, j’ai pris cela pour une épreuve pour te déniaiser. »

Il y avait peut-être d’autres manières de le dire plus gentiment mais au moins Amnicus ne pouvait pas lui reprocher de tourner autour du pot. Il n’a pas non plus parler de la potentielle commission qu’il prendrait, cela semblait trop logique à ses yeux.

« Ici, ce quartier est contrôlé par la guilde des voleurs locales. On va rencontrer un certain Galilian, un demi elfe qui trempe dans le trois quart des magouilles liés aux vol d'objets magiques de cette ville. C’est aussi par lui qu’il faut passer quand tu veux éviter que quelques choses se sachent : il a le mérite de pouvoir faire pression sur le roi des Clochards, pour qu’il n’aille pas fouiller tes fonds de poubelles et vendre des informations à la sauvette. Car si il y a bien une chose que les clodos n’aiment pas en ville, c’est bien les mages et les riches. Si tu as des questions, n’hésitent pas, car tu ne pourras plus m’en poser une fois que tu seras à l’intérieur : ce n’est pas très poli de snober les propriétaires des lieux en parlant entre nous. »

La batisse est un peu plus grande que d’habitude. Sans passer une vision astrale, Amnicus sent que l’endroit est protégé magiquement, surtout au niveau de la porte là où un orc semblait fumé une clope de manière non châlente. Il ne peut pas en savoir plus sur cette sécurité sans que cela ne se voie.

La sécurité est trompeuse, Amnicus le sait, sauf qu’ici, il ne sait pas exactement où elle se trouve. L’orc est sans aucun doute un garde, mais qu’en est-il du poivrot croisé vingt secondes avant ? C’était là où se trouvait le problème : où est réellement le service de sécurité ?

« Il y a deux choses qu’il faut savoir, peu importe la ville et le milieu où tu te situes. La réputation et le fait d’être connu ou non. Ca a ses avantages et ses inconvénients. Avantage d’avoir certains prix ou services, inconvénients à être connu des mauvaises personnes. C'est pour cette raison que des personnes comme moi existent et que l'on les paie : pour que certaines personnes qui ne désirent pas être connus restent dans l'anonymat. La grande différence est que j’y vais en personne, là où beaucoup y envoie leurs serviteurs ou leurs hommes… ce qui est complètement stupides de leurs parts puisque ce n'est qu'une question de temps avant de savoir pour qui ils travaillent réellement. »

Il se gratta la nuque en regardant les alentours.

« L’anonymat dans un tel lieu n’est pas si important, tant que l’on ne sait pas dans quel affaire tu trempes exactement. Ce n’est pas interdit d’aller voir « un vieil ami », même si l’excuse n’est pas crédible une seconde aux yeux de la police ou même d’autrui. Mais est-ce un crime ? Non. Et pour les témoins sur les lieux vu que tu mets ça sur le tapis, c’est au « maître des lieux » de gérer ça correctement, pas à moi. »

Soit ce sont ses hommes, soit la populace locale se doit de se la fermer pour éviter tout problème. Mais il avait raison sur un point : chacun sa merde et c’est à Gallian de gérer son quartier. Il réfléchit à deux fois avant de parler de la néo-arcane.

« Je sais qu’il est difficile pour toi d’avoir un avis neutre concernant la Tour mais il faut voir ça sous un angle différent : si ton maître ne s’était pas empêtrer dans une guerre d’influence, ils ne sont guère différents de nous. Si ils veulent quelque chose qui ne peut pas être acheté, Gallian se fera un plaisir de le subtiliser à son propriétaire légitime. »

C’est une guilde de voleurs, ils n’ont pas à avoir de parti pris.

Tole hocha la tête pour signifier qu'il avait compris mais pour tout dire après ce que avait dit Dann sur leur présence dans l'underground il commençait à s'en douter un peu. Dann Blake c'était même payer le luxe d'éclairer Tole sur l'art et la manière de traiter ses affaires en ses lieux pour commencer les avantage et les inconvénients de l'anonymat.

A bien y réfléchir Amnicus se demandait si il était connus dans ce milieu. Probablement par le fait qu'il as toujours suivis Yehinatal comme une ombre. Donc des personnes devaient être au courant qu'il était son disciple principalement les mage de Néoarcane ou son maitre y allait pour faire des conférences ou discuter avec les maitres de la tour.

En revanche Tole ne bénéficiait pas de la même réputation que Dann Blake. Clair que le mage de feu n'était pas hommes à se laisser marcher sur les pieds même par d'autres mages et la familles Blake était quand même une famille de mage réputé et ayant une influence importante dans L.A. A l'inverse Tole était un mage tout juste formé. Une fois à l'interieur du batiment il avait intérêt à surveiller ses arrières et éviter les histoire ou se tailler une réputation si jamais un conflit était impossible à éviter.

Mais perso. Ce soir il va se cantonner à observer, apprendre et si cela lui est possible faire un peu de bisness pour son projet.

Après cette courte conversation Tole attendit qu'on leur ouvre la porte. Il était quand même curieux à quoi ressemble l'interieur de l'Underground des mages.

Amnicus était certainement connu pour être l'apprenti de Yehinatal, autant pour la Tour des Néo-Arcanes que par les mages plus indépendants. En dehors de cela ? Rien, si ce n'est qu'il devait par moment prendre les quelques rares jobs d'exorcistes qui lui tombait sous la main en profitant de la notoriété de Yehinatal. Il l’aide parfois pour l’entretien des corps mais étant de nature peu social, ce n’était même pas lui qui s’occupait des enterrements. Quant à son histoires à Prescott, elle allait passer inaperçu sur son CV à Los Angeles. Des avantages comme des inconvénients : il ne sera pas emmerdé avec d’éventuel fouille merde ou de potentiels tueurs à gage près à le descendre par surprise sur une terrasse pendant une pause-café. C’est là qu’il commençait à comprendre le point de vue de Daan.

Pour en revenir à ce batiment, le type à l’entrée les laissa rentrer sans s’occuper d’eux, Amnicus comprenant seulement ensuite pourquoi. Simplement qu’une fois dans ce batiment, un hall d’entrée miteux pour un batiment tout aussi miteux, ça donnait l’impression de rentrer dans un véritable coupe gorge puisque le danger pouvait venir de partout à la fois. Ainsi c’était de cette manière que l’on pouvait blouser le meilleur des mages ? Si il savait se positionner en tant que tireur avec l’entrainement de Coinfeet, et trouver une cache temporaire, si il devait utiliser seulement ses pouvoirs, Amnicus se mit en tête que si il ne devait qu’utiliser la magie, il ne saurait plus où donner de la tête.

Car si la bande au fond jouant par terre aux dés les ignora, cela n’était qu’une impression qu’ils ont été dévisager. Se fut un demi-orc qui alla à la rencontre, sortant d’un appartement qui devait être autrefois, celui du concierge qui les stoppa net. Trop occupé à regarder le groupe, Amnicus ne l’a pas vu sortir. Même si le chaman mettrait sa main à couper qu’il avait reconnu Daan, il se limita au strict minimum sur la politesse en feignant ignorer son identité.

« C’est pourquoi ? »
« Dites à votre boss que Blake veut le rencontrer. »

A priori mal équipé, il appuiera sur une radio caché sous un drap de mauvaise qualité sur les épaules qu’il appuiera.

« Patron, y a Blake qui veut vous rencontrer… Non, c’est le patriarche. »

Mal équipé à première vue, parce que pour n’entendre que le semi-orc, il a quand même l’oreillette qui allait avec pour communiquer.

« Roger, accompagne Monsieur Blake et son ami à l’étage. Gallian veut bien vous rencontrer. »

L’intérieur est pittoresque, et ne paie pas de mine, et pourtant pour avoir une protection magique qu’Amnicus paierait cher pour savoir son utilité, l’endroit n’était pas si pitoyable qu’il en avait l’air. Ce Roger, qui jouait au dé, un type proche de la trentaine avec une tête de recouvreur de dettes, mena la marche pour les amener au second étage, puis au troisième. Des couloirs qui payait encore une fois pas de mine, avec des vieux tags d’un autre temps avec comme simple décoration de lieu. Pourquoi s’emmerder à meubler et avoir un chez soit quand on sait que la police pouvait débarquer ici à tout moment après avoir chatouillée la mauvaise personne ? Si Daan savait où logeait la guilde des voleurs, il en était de même pour la police.

Et pourtant le troisième étage se payait le luxe d’avoir quelques meubles en plus, un garde près d’une porte sommant de les arrêter. D’une voix sèche, il soma au groupe d’arrêter, montrant une caisse en bois posé sur un meuble. La remarque visa surtout Amnicus.

« Ton fusil et ton flingue. »

Tole n’a pas eu de fouille du corps, et le type s’est contenté de repéré ce qui était facilement repérable. Il a même le doute comme quoi si le fusil n’était pas là, il aurait ignoré le Colt. Daan le rassura sur un point, ayant cessé d’utiliser la bague.

« Ne t’inquiète pas, c’est la procédure habituelle. »

Il n’a pas vu que le révolver avait quelques choses de particulier, mais ce type n’est pas là pour poser ce genre de question. Comme il n’y avait aucune raison que cela dégénère, Amnicus posa son revolver dans la boite, là où son fusil finit à côté de l’armoire, il les retrouvera en question. De toute manière, si les choses devaient dégénérés, avec ou sans armes il y avait des chances que cela finisse pareil, avec un ou deux morts de différence.

Comme le MJ n’utilise pas son ordinateur, Gallian n’aura donc pas le droit à son avatar mais derrière la porte, la pièce se veut plus accueillante et confortable, avec quelques décorations même si les fenêtres condamnés gâchait l’esthétisme. Avant qu’ils n’arrivent, ils étaient en pleine discussion avec ce que Tole identifia facilement comme son « maître mage », un humain d’une trentaine d’année habillé certes comme un voyou, mais dont les tatouages magiques visible autant sur le visage que sur les bras trahissait son identité. Quant à savoir si il le cachait réellement… Le demi elfe, assis sur un sofa se leva pour accueillir ses « invités », avait un équipement plus passe partout, avec une armure de cuir caché sous un manteau assez long. Petit détail pertinent pour un monde où règne le flingue ? Ce type à une épée courte assez étrange à la ceinture, rien de magique mais c’est du artisanal que l’on ne voit pas à chaque coin de rue, surtout avec la batterie au manche avec une poignée dessus. Si il fut aimable, se fut preuve d’une fausse modestie qu’il souhaita la bienvenue à ses invités.

« Ahh bienvenue Monsieur Blake, à chaque fois que je vous vois, je sais que mes journées vont être plus radieuse en affaire. Qu’est-ce que je peux faire pour vous… et votre invité ? Monsieur… ? »

Daan prit la parole avant même qu’Amnicus ne se présente.

« Clayton. C’est Clayton… Il connait mal la ville. »

Pourquoi ce mensonge à un type qui est censé tout savoir en ville ? Qu’Amnicus arrive ou non à en connaitre la raison, il faudrait demander à Daan plus tard la raison.

« Je cherche une pierre assez rare, une gemme de Siamon plus exactement grosse de 30 centimètres d’envergure. »
« C’est plus à Edgar de voir ça… mais vous devriez savoir que je ne fais pas dans les petites annonces. »

Le « sorcier », car ne se voilons pas la face sur son identité, attrapa une tablette numérique pour commencer à passer les « pages » après une recherche rapide.

« Je ne vous demande pas de chercher sur le marché, mais sur les personnes qui en posséderait déjà… avant qu’elle ne soit utilisé. Une pierre vierge si vous préférez. »
« Ca ne devrait pas être compliqué. »

Ce type n’y connait que dalle en magie, et à en juger la réaction du « maître mage » au fur et à mesure de sa recherche, il avait l’air de bloquer sur un détail.

« La taille que vous me demandez me parait assez conséquences. »

A voir la réaction de Gallian, il n’a pas l’habitude de l’entendre parler pendant une négociation. Le demi elfe tapa dans ses mains comme si il cherchait à détendre l’atmosphère. Après tout, de manière indirecte et discrète, son bras droit venait de le contredire sur une tâche qui n’était pas si simple, à en juger de la taille de la pierre… et donc de confirmer le fait que son boss soit une grosse burne en minéralogie lié à la magie là où il aurait dû se contenter du minimum.

« Mais ce n’est pas grave, Monsieur Blake ici présent à les moyens de payer non ? »

Daan sourit avec un hochement de tête affirmatif, mais qui puait à plein nez le sarcasme à en juger le rictus partiellement caché par la partie caché de son masque et de ses cheveux. Il n’avait pas apprécié la remarque mais ne se rebiffa pas, mais le rictus rimait avec « connard ». Il semblerait que Gallian ait poussé le bouchon un peu trop loin avec sa fausse modestie en s’emmêlant les pattes après l’intervention de son conseiller mage.

« Si une telle gemme vierge est entre les mains d’un sorcier à Los Angeles, je veux que vous me métiez au courant. Pour la suite, on verra s’il est prêt à la négocier normalement avant de penser à d’autres moyens. »
« Juste se renseigner. »
« Pour le moment. »
« Bienbien… c’est noté. Autres choses ? »

Gallian s’adressa à Amnicus en même temps que Daan sur le « autre chose ». Après tout s’il est dans un tel lieu, ce n’est pas par tourisme désintéressé. Sur le coup, il ne savait pas si c’était une bonne idée de demandé un service immédiatement sans en avoir parlé au préalable à Daan. Car chose étrange, pendant la discussion, aucuns des parties n’avait parlé de prix. Après, ce n’est qu’un contact parmi tant d’autres.

Discuter ainsi devant le témoin pourrait être considéré comme mal vu mais dans le cas d’une question concernant un achat, il était normal de demander le point de vue à celui qui l’accompagnait. Du côté de Daan, vu qu’il avait été un poil insulté par le voleur, il n’en avait plus rien à foutre de la politesse. C’est aussi par le biais de la bague qu’il répondit.

« Le terme nécromantique pour moi ça veut à la fois tout et surtout ne rien dire… mais si tu veux des manuels explicatifs, comptes rendus ou thèses sur la fermentation et croissance de créatures artificiels par caisson ou même ADN préservé, ce n’est pas vraiment ici qu’il faut se renseigner. Après, si ton intention est de récupéré du cadavre pas trop abîmé pour le restaurer et t’en servir de réceptacle, je ne peux que te renseigner à qui t’adresser : j’ai pour principe de ne pas négocier avec les marchands de morts. Mais on en reparlera dehors. »

Il a fait le rapprochement avec l’organique, surtout là pour corriger les éventuelles imperfections pendant une création. Et comme sa femme avait la réputation d’être une spécialiste en la matière, il s’y connaissait plus que le simple rencardeur, d’où la direction que prenait la discussion.

Il s’adressa de nouveau à Gillian qui ne semblait pas avoir pris outre mesure concernant la discussion privé que Daan avait pu avoir avec Tole.

« Ca sera tout. Tu me contacteras de la manière habituelle. »

Toujours pas de prix, signe qu’il est difficile d’évaluer le montant d’une information quand les deux partis n’avaient aucune idée de la rareté. Sortant de la pièce, ils se firent raccompagner par ce Robert qui attendait près de la porte, Amnicus récupérant son matériel dès la sortie de la pièce. Rien n’avait été touché ou fouillé davantage.

En sortant, Daan continua à communiquer par l’intermédiaire de la bague.

« Désolé pour avoir caché ton identité, il saura tôt ou tard qui tu es mais je n’aime pas lui faciliter la tâche et vu la tournure que la conversation a pris, je regrette encore moins. Il y a aussi le fait de savoir apprendre à lire entre les lignes selon l’individu auquel tu fais face : Gallian aime l’argent, il volera cette gemme si il trouve, que je lui donne ou non l’ordre. Plus rentable pour lui. »

Il reprit le sujet de conversation d’auparavant, marchand en direction d’un quartier plus animé, et plus fréquenté.

« Je ne sais pas exactement ce que tu cherches, mais je sais où tu peux trouver quelques données de recherches facile d’accès « pour y voir plus clair » dans quoi tu te lances du nom de Mike Horrigan. Je sais que je ne trouverais pas la gemme chez lui, mais on va quand même faire le détour pour que tu poisses voir ça. Cette personne à le mérite d’être un bon « théoricien », ce qui fait qu’il arrive à, à peu près suivre le trois quart des conversations sans trop se perdre. Je te demanderais d’éviter de parler de cadavres même si il fait dans les ingrédients magiques. »

Un vieux garage accoudé à un immeuble, l’endroit se trouve qu’à une centaine de mètres de la zone que fréquentent les Nomades, ce qui fait que la surveillance policière est optimum. Malgré tout, un garde plus indépendant, aux armes assez visibles, surveille l’endroit. A l’intérieur, un humain habillé normalement mais qu’Amnicus identifia malgré tout comme un lanceurs à voir le bracelet et deux bagues magiques. Mauvais mage qui ne se fit qu’à ses babioles magiques ? Il aurait été un véritable sorcier dans une ville tel que Vegas, il n’hésiterait pas à porter une robe de mage, pour montrer un semblant de statut social. Ici, il n’y a rien d’illegal, il a pignon sur une rue protégé par la police. Il reconnaîtra Blake.

« Bonjour monsieur Blake. Qu’est ce que je peux faire pour vous. »
« Je cherche une gemme de Siamon assez imposante, trente centimètres de chaque côté. Et me la réservé si possible. »

Il réfléchit quelques instants. Amnicus le sens, il aurait bien aimé en rajouter davantage concernant la taille, mais lui se limitait au strict minimum pour éviter de sous entendre qu’il s’y connait plus que lui, alors que ce n’était pas néccéssairement le cas pour un client qui s’était bien renseigner avant de venir.

« Ah oui quand même… Vous savez que je ne fais pas trop dans la minéralogie de taille aussi… conséquente ? Si vous êtes ici, c’est pour me demander aussi autre choses. »

C’est à Amnicus d’être clair. Pour lui, ce type a dû foirer ses examens de magie en pratique à cause d’un niveau de Pouvoir en dessous de la moyenne, mais à dû crever le plafond sur la théorique pour s’occuper d’un tel lieu. Car à en juger les étages présents dans la boutique, alors que le batiment faisait la taille d’un hangar, il devait avoir les moyens mais aussi l’intellect pour pouvoir s’organiser correctement.

Le « maître mage » de Gallian, car visiblement c’était un titre pour le peu que l’on soit mage d’un gang, n’était pas toujours là pendant les négociations. Voyant un peu où est ce qu’il voulait en venir, il prétextera qu’un revendeur d’art peut être une merde en art, tant qu’il maîtrise l’art du marketing et qu’il sait s’entourer. Les objets magiques, c’est pareil.

Mike écouta avec attention, tiquant sur certaines choses quand Tole passera pour ainsi dire, du coq à l’âne. Il conclut sur ce qu’était exactement Tole.

« Je vois que Monsieur ne sait pas sur quel pied danser et veut commencer à monter sa petite bibliothèque en attendant de se décider ? Oui, j’ai ce qu’il faut, ça sera du basique mais ça vous permettra d’y voir plus clair. »

Daan à côté, se contenta d’une remarque alors qu’il ne semblait y connaître que dalle sur le sujet.

« Oui je crois que ça vaut mieux. Si je ne m’y connais pas grand-chose, entendre « golem », « petit » et « facile à réaliser » pour ainsi dire dans la même phrase, je ne pensais pas entendre ça un jour. »

Le vendeur est plus diplomatique que Daan, tentant de reprendre ses dires. Au moins le type ne l’a pas arnaqué d’avance.

« Euh… oui, je vois ce que vous voulez dire… Monsieur Blake parle de la miniaturisation de tous composants : plus celui-ci est petit, plus le travail se voulant précis, y compris pour l’intérieur du golem. Créer un membre ou l’armature d’un golem étant… comment dire ? Un peu à la portée de tout le monde, même des non initié. »

Car au moment où il sortira des documents, ça sera plutôt des manuels d’un autre temps. Car voir un manuel ayant comme nom « L’ABC du golem » rimait plus pour « les golems pour les nuls ». Même si Amnicus avait un doute qu’il contenait la vraie construction d’un golem, le bouquin faisant quand même pas loin des 150 pages jaunies avec le temps. Comme Amnicus aura le droit feuilleté, une partie explique l’histoire du golem en général, prenant une bonne moitié du bouquin. Pour un bouquin qui avait dû circuler dans les académies de magie en perte de vitesse, 300$ le bouquin ça commençait à chiffrer, mais ça permettait largement de savoir dans quoi Amnicus allait se lancer s’il voulait en savoir plus.

Le second, « En route vers mon Bac! Matière Arcane Organique - 2ème édition corrigée des Édition Le Petit Sorcier » sonnait VRAIMENT dans quelques choses qui pouvaient finir dans des examens de personne qui pensait tôt ou tard commencer des études de médecine, pour le peu qu’ils aient le don magique dans un monde où encore une fois, la magie était en perte de vitesse. Pour les urgences, ça ne pouvait pas être mal avant la découverte de molécules pouvant accélerer la régénération de façon importante. Si on met de côté les dessins fait par l’ancien proprio en bas des pages, il est mieux conservé que le premier. En fait, à en juger par les exercices (déjà rempli), il s’agit surtout de régénération de peau suite à des brûlures (ce qu’Amnicus sait faire) et de restauration de vaisseaux sanguins (bien moins). En fait, il y a un peu de médecine là-dedans, nul doute que c’était une extension du cursus médical avec plusieurs exemples sur l’anatomie. 250$ pour celui-ci.

« Les homoncules dépends surtout du matériel dont vous disposez, en plus du matériel génétique et de la complexité de la création. Je devrais recevoir sous peu quelques cuves de restauration « tombé du camion » lors de l’évacuation de Polis, je peux potentiellement vous en réservé une à la hauteur du quart du prix en plus, c’est dans les prix, mais cela reviendrait à vous proposer quelques choses dont vous ne mesurez pas l’importance. »

Daan hésita un instant, avant de s’adresser à Amnicus pour lui expliquer un des fonctionnements des différents achats.

« Ca peut paraître beaucoup et ça depends grandement de la rareté du matériel, mais voilà un exemple typique du cas, « il vaut mieux graisser la patte d’un acheteur avant que le bien n’arrive sur le marché », surtout que bon, j’imagine que vos cuves, certaines vont finir aux enchères chez Vidnar ? »

Le marchand ne répondit pas, si ce ne fut qu’un petit sourire au coin des lèvres.

« L’avantage de tel cuve, contrairement au golem, la fermentation ne néccéssite souvent que des corrections avec un programme qui gère les différents processus, là où le golem il faut travailler dessus non stop. Après, c’est surtout le coût de départ qui est très différents. »

Avec le recul, Tole commençait à se demandé si il fallait être nécessairement mage pour pratiquer ce genre de recherche. Après, avec sa barre d’orichalque, le problème de coût ne posait pas nécessairement un problème… mais cela lui faisait comprendre qu’il était bien loin d’être riche avec ses 2500$ passé.

« Je vous conseille « Homoncule et vous » qui explique les grandes phases des différents processus, avec quelques exemples à la clef des différentes manières procédés. »

Le bouquin a l’air d’être complet, surtout qu’il parle de restauration d’un corps abimé qui semble être une base dans l’apprentissage. Le problème revient sur le matériel de départ qui coûte une petite fortune à en juger les exemples montré. Le seul hic, le bouquin date un peu, avec sa reliure datant de 19ème siècle en mauvais état. Cela lui donnait peut-être « un air de grimoire » mais les procédés sont vieillots, à une époque où l’informatique n’existait pas et le terme ADN bancal, là où on parlait « d’hérédité » puisque le terme « génétique » n’était que récent. Après, il suffit de s’adapter après l’avoir relu plusieurs fois… un peu comme tous les bouquins proposé en fait ! Il n’y a pas de quoi créer des créatures parfaites, mais de quoi commencer quelques expérimentations. Chero ce bouquin pour ses 500$, Amnicus a l’impression que c’est les exemples à la fin qui ont fait monté le montant, même si il s’agit de créature pas toujours magiques, certaines y restent même si elles ne sont que faiblement magiques. Reste à espérer qu’elles n’ont pas disparu entre temps…

Bizarrement, Mike ne parla pas de manuel d’art ou quoique ce soit qui s’y approche, signe qu’il a pris Amnicus pour ce qu’il était vraiment : un amateur qui n’y connaissait rien et qui ne savait pas sur quel pied dansé. En fait, ce Mike, même si ce n’était pas exactement ce que cherchait le chaman au départ, savait proposer ce qui pourrait le mieux aller à son client.

« Après, je peux vous proposez des choses plus cher, mais je ne suis pas certain que cela vous irait. »

Pour dire ça seulement à la fin, Amnicus a un doute : il reste un marchand et aurait bien aimé proposer des choses plus cher et plus aguichante… mais y a Daan. On ne propose pas d’entrée des trucs hors de portée à un client de Daan Blake, pour au bout du compte que le client n’y pige pas grand-chose. Ca reviendrait à indirectement l’arnaqué. Après, vu comment Mike s’y est pris et le propose à la fin, il pouvait toujours aller dans la direction du vendeur en creusant davantage. A partir du moment qu’il s’y ait pris ainsi, Daan ne dira rien : ce n’est pas son fric après tout.

Le vendeur regarda une deuxième fois Amnicus, comme s’il cherchait à savoir qui était exactement son client.

« Pour le tout, ça fera 1000$. Et pour le travail, ça dépend ce que vous cherchez exactement. Je peux toujours vous rencardez auprès d’une boutique de magie, c’est tout ce que je peux faire de mon côté. »

Daan plissa les yeux devant la remarque de Tole.

« Tu sais, si tu veux recevoir le reste de ta paie, ce n’est certainement pas pour te voir te tourner les pouces ses prochains jours… Maître Yehinatal va certainement te demander quelques coups de mains à la morgue ses prochains jours le temps que Syamala commence à prendre ses repères. Depuis que Dana s’occupe de sa santé, il a décidé de reprendre les enterrements. Que le Gardien de la Miss lui ait collé la fille de son Maître entre les pattes lui a fait du bien à son moral, là où il a toujours fait son têtu sur les conseils de ma femme jusque-là. »

S’il avait dû parler d’une demi-heure de la Mor quand Amnicus était au sous-sol, il semblerait qu’il y ait eu malgré tout deux minutes pour parler de sujet plus important. Par contre avec son problème de sociopathie, il ignorait que jusque-là, Yehinatal se laissait mourir à petit feu, pensant qu’il se contentait de son propre pronostic vital sans demander à autrui car compétent. Il comptait reprendre les enterrements ? Depuis quand ? La nouvelle avait tout l’air d’être récente. Il faut dire qu’à pire embaumer et mettre en place le rituel, le côté social où il s’agissait d’accompagner la famille dans le deuil, n’a jamais été un fort pour Amnicus. C’était bon pour les rentrées d’argent pour Yehinatal, là où un duo avec le nain ghoule et l’elfe fou n’était pas forcément ce qu’il y avait de plus vendeur pour un enterrement.

Par contre, le vendeur a pigé l’identité de Tole, en entendant le nom de Yehinatal. Certainement qu’il avait dû passer par lui à plusieurs reprises.

« Je pensais aussi te faire rentrer en contact avec un vendeur d’ingrédients, et te faire préparer son traitement et lui retarder « l’inévitable » qui est un traitement plutôt complexe. Qu’Ansley soit en ce moment sur la route, ce n’était pas ce que Dana et moi avions prévu à la base. Elle a laissé ses notes à sa mère. »

Il serait en train de parler de potion complexe là ? Jusque-là, Amnicus n’en avait jamais faite et ça prenait souvent au minimums plusieurs jours, le chaman n’ayant jamais eu la patience de s’attarder sur un processus aussi long lors de sa carrière de mage. Il sait Yehinatal bien équipé en livre dans ce domaine, juste qu’il est curieux de voir les notes d’Ansley sur le moment. Yehinatal est capable de créer son propre traitement avec ses notes (s’il en a réellement besoin…), mais si Daan en parlait, c’est qu’il fallait surveiller un processus minutieux.

Ça plus le fait que s’il devait se chercher un appartement ou une maison dans un quartier tranquille, le temps d’emménager, s’il arrive à trouver le temps de mettre le nez dans ne serait ce qu’un bouquin, il aura de la chance.

En tout cas, le vendeur attendait sa réponse, pour savoir si Amnicus allait être intéressé pour être rencarder.

Être à la morgue n’était pas un travail à plein temps, ceci Amnicus le savait, Los Angeles n’ayant pas non plus son lot de décès par jour. Après, il y avait certainement plus de travail qu’exorciste, tout n’étant qu’une histoire de pronostic lié au premier job.

Quant à l’alchimie, à bien y réfléchir c’était plutôt Dana qui risquait plutôt de l’aider, étant novice dans le domaine de la vraie alchimie, celle où l’alchimiste s’éternisait à ne regarder que son laboratoire, à doser minutieusement et faire des modifications tout en se fiant aux astres. En fait, il n’avait que l’aspect théorique en place, s’étant jusque-là que contenter de faire des poisons, produits pour la momification, ou autres drogues. Il savait qu’en revanche, sélectionner les herbes et ingrédients de meilleurs qualités étaient dans ses cordes, et pas nécessairement dans les cordes de Dana qui devait surtout profiter de la fortune de son mari pour se faire servir. Qu’il soit un homme impatient incapable de s’attarder sur un sujet plus d’une semaine, ça restait quand même un sujet qui allait l’intéresser, puisqu’en effet, ça risquait de concerner le secret de la longévité de Yehinatal, et ce genre de secret n’est jamais trop tard pour être appris. Ou du moins une partie puisqu’il sait que le souci actuel lié à sa santé est surtout un problème lié à son âme, et que Tole était suffisamment compétent en matière de chamanisme pour savoir que c’était lié à un problème de transfert d’âme d’un corps à un autre qui s’est mal passé. Car il le sait, Yehinatal ne possède pas son corps d’origine.

A l’entendre réclamer du matériel alchimique, le vendeur commença à sortir un calepin pour prendre note, à la fois pour la commande mais aussi pour l’adresse de livraison. Il s’agissait surtout de matériel fragile et de précision, ou alors trop encombrant pour avoir été déménager à Prescott. En fait, il s’en tirera que pour 600$, là où Amnicus savait qu’il avait dorénavant un laboratoire alchimique de pointe, comme se doit d’avoir tout bon mage digne de ce nom. Par contre, même si ce n’était pour rien déballer pour l’instant, ça commençait à encombrer pas mal sa piaule…

Daan regarda un peu sa montre avant de demander, cette fois-ci par l’intermédiaire de sa bague.

« La soirée chez Vidnar ne commence que trois jours. Je pensais te présenter ce fameux vendeur d’ingrédients rares demain, après mon rendez-vous. A la rigueur, à cette heure-ci, il y a un quartier avec des combats clandestins, souvent lié à la magie, mais tenu par un gang. Ça permet à certains de régler leurs problèmes sous couvert de combat. Il y a aussi un certain Alphonso Nobua qui vend pas mal de trucs pour le peu que l’on ne pose pas de questions sur l’éthique, tel que la contrebande d’organes de personnes éveillés, ou de créatures magiques. Il est liée à Vegas à ce que je sais, en contact direct avec les Dasuza. »

Même si ça pouvait servir de matériel génétique, quand on commençait à parler d’organes, ça voulait souvent dire qu’il y avait la possibilité de greffes derrière tout ça. Le prix n’était bien sûr pas le même, mais à savoir qu’il y avait un tel commerce à Los Angeles qui se faisait sous le manteau, pouvait à la fois être écœurante et proposer de sacrées opportunités. Car l’organe d’un elfe ou même d’un humain riche fluide fait partie des créatures éveillés… et à bien y réfléchir Tole doutait fortement que les Dasuza organisaient des chasses pour proposer des organes de créatures magiques et que celle-ci était souvent consciente.

S’il voulait des créatures qui se chassaient, le mieux serait de se renseigner voire réserver ici auprès de Mike, ou au comptoir des nomades. Le premier avait surement ses relations auprès des chasseurs de la ville s’il n’avait pas cela ici dans sa chambre froide, les seconds avaient des relations en dehors de Los Angeles.

Se fut dans un quartier pourri, plus proche du quartier un peu en dehors de Los Angeles que le duo se rendit. Le quartier est adjacent de celui que fréquente la mafia du gros Gazo, aucune surveillance policière et où dealers et autres maquereaux ont pignons sur rue. Ils n’auront pas besoin de rentrer au centre du quartier que le duo descendra des marches en direction de ce qui était avant la guerre, un canal pour détourner les eaux usées. Pratique pour fuir si il y avait une descente de police, pratique pour être spectateur d’un règlement de compte en bas, où un grillage en piteux états avec des barbelés servait à délimiter ce « ring ». Toujours via l’anneau, Daan expliqua un peu les lieux.

« Le chef des lieux est un orc du nom de Barlak, et commande un petit gang qui a la main sur un peu de drogue, matériel cybernétique « de seconde main » et même du matériel magique, toujours « de seconde mains » si tu vois ce que je veux dire. Je te montre surtout lieu pour savoir à qui t’adresser un jour quand tu veux de la main d’œuvre bon marché, ou que tu désires une protection particulière si jamais tu te trouves dans un quartier adjacent au sien. L’orc est dans l’ensemble assez réglo, pour le peu que tu ne t’amuses à tremper dans ses magouilles de combat truqués. »

En contre bas, quelques cris, où deux jeunes se battent dans un combat qu’Amnicus peut juger irrégulier. Quand on voit un jeune, certainement élémentaliste pour ne pas être classifié de mage, face à un demi ogre avec un sabre, mais surtout quelques plaques d’armures de plate avec quelques pentacles dessus pour altérer la magie en face, on pouvait se demander si ce combat avait vraiment lieu. Clairement des barbares ici, car le jeune se fera littéralement explosé la gueule après que son bâton ait volé dans le décor. Le demi ogre ayant même le vice de lâcher son sabre à deux mains pour lui faire « la fête » à main nue une fois qu’il l’aura plaqué au sol. A part au combat, Amnicus verra même une femme en pleur avant d’être trainé à part par deux hommes, ricanant. Si l’esclavage à Los Angeles était officiellement interdite, ici il avait un petit doute qu’ici, ça ne voulait rien dire, et personne ici ne s’encombrait d’une soit disant prétendu dette validé par une guilde pour rendre ce pseudo esclavage valide. Petite remarque, ce spectacle ne faisait ni chaud ni froid à Daan : si il y a des crétins pour chercher la merde dans ce lieu, il n’allait pas les plaindre.

« Lui, s’il a terminé ici, c’est parce qu’il a fait quelques choses qui ne plaisait pas au maître des lieux pour se retrouver face à son champion… »

Bon maintenant, on sait ce que veut dire « seconde main » pour le matériel magique… Par contre Amnicus était loin du compte quand il pensait « tester des sorts », ici il s’agissait surtout d’un lieu pour régler des comptes, et se faire de l’argent rapide quand on pouvait voir les quelques liasses de billets qui s’échangeaient avec les bookmaker.

« C’est aussi lui qui s’occupe des combats de golem ou de créature un peu plus spécial créer par des mages, dans un lieu un peu plus « classe » et ça a lieu une fois par mois, dans le gros entrepôt devant le quelle on est passé. Ses combats là peuvent vite chiffrer, mais ça permet surtout de se faire remarquer pour espérer un quelconque financement. J’ai une place réservé VIP à l’étage en temps normal mais je peux t'avoir une place plus classique le jour où tu veux voir ce genre de combat. D’autres questions ? »

Le lieu était rempli de mage, Coleman de son côté semblait en avoir été conscient et ôta pour une option certes pas très loyale mais ô combien efficace du « hit and run », celui de coller un gros high kick dans la tronche de son adversaire avant de se dématérialiser et rentrer fissa dans son ancre… en profitant de la foule pour masquer toute traque digne de ce nom. Qu’il en profite, dans une autre ville et plus exactement à Vegas, il aurait pu se retrouver avec quelques invocations aux fesses juste là pour surveiller l’astrale, si ce n’est pas le maître-mage en personne. L’horreur local jouait pour une fois en faveur d’un système de surveillance astrale assez archaïque et dépassé.

Comme le demi-ogre regardait ailleurs, c’est à dire le jeune pour lui écraser le crâne, il se prit le coup sans trop s’y attendre, finissant la gueule dans le décor et plus exactement dans les barbelés. Cette brute geindra, s’étant retrouver ouvert au niveau de la joue ainsi que quelques autres contusions.

La foule a cessé d’hurler devant l’adrénaline du combat, sauf que le problème ici, personne ne semblait vraiment effrayé par une apparition puisqu’une partie fréquente le folklore magique, l’autre parti vivant dans ce folklore magique, tous étant là soit pour des paris, soit pour affaires, soit pour voir leur dose de sang.

Du côté de Daan, même si l’homme se voulait froid et souvent impassible, il vira un peu au blanc, sous entendant un « mais qu’est ce qu’il a fait ce con ?!? ». S’il y avait bien les questionnements au sein de la foule, ici la seule personne qui avait pu réellement comprendre ce qui s’est passé était lui, puisqu’à côté de Tole au moment des faits. Les autres ? Ils ne semblent pas avoir compris ce qui se passaient, ayant été grandement pris par surprise.

En haut d’un gradin qui servait de passerelle de surveillance des lieux autrefois. Un orc tapa du poing pour faire signe à tout le monde de se la fermer. D’abord en colère, il se rabaissa avant de se montrer « plus commercial ».

Barlak:

« Que personne ne bouge !  Et bien il semblerait qu’un parmi vous ait envi de prendre part à ce combat. Après tout, pour avoir frimer devant sa donzelle, ce brave jeune homme a fini par prouver sa valeur, avec comme prime, sa donzelle. Mais comme le combat a été interrompu, il semblerait qu’un courageux parmi vous veuille tenter sa chance et remporter ce joli petit lot. »

Ses deux hommes lui ramèneront la fille, qu’il prendra par les cheveux. Silence dans la foule. Il lâcha un petit rire.

« Et bien si personne se porte volontaire, ce n’est pas bien grave : les lots que personne ne veut, je les jette les filant à mes clébards. Et aujourd’hui, avec deux morceaux pour le prix, croyez-moi qu’ils vont se péter le bide. Alors qu'il tente lui aussi sa chance dans l'arène, je suis sûr que Hector sera heureux de le rencontrer. »

Oh l’enculé ! Lui il est devenu chef de gang, ce n’est pas seulement en faisant de l’haltérophilie mais en utilisant aussi son cerveau ! Avec un petit goût à bien savoir jouer sur les dilemmes pour le peu qu’il n’ait pas de réponse. Et comme il ne pouvait pas laisser couler l’affaire au risque de se décrédibiliser, il fallait s’attendre à ce qu’il y ait des conséquences.

Garde de Barlak:

En fait, il n’y avait même pas besoin de prévoir de sortie, il suffit d’attendre et se mêler à la foule quand elle partira. Le problème, l’effet de surprise passé, l’intervention de Coleman risquait d’être un poil plus compliqué. Il y avait bien un type lui aussi orc près de lui, avec de drôle de lunette high tec sur l’œil droit qui scrutait la foule, mais qui ne donna pas de réponse, faute d’en savoir plus. Il y a bien quelques discussions au sein de la foule mais personne n’était concentré à ce moment-là pour voir d’où est venu Coleman, et d’où il est parti puisqu’il a pris soin de se dématérialiser au moment où il avait fini de porter son coup. Daan à côté d’Amnicus, préfère se la fermer pour le moment.

Tole profita que Balak fasse son discours pour changer une cartouche de son fusil dissimula ses armes sous sa cape et leva la main en se levant.

- Navré c'est de ma faute. Dit il en descendant afin de rejoindre Balak.

- Je suis sincèrement désolé d'avoir foutus en l'air votre match. Ce n'était même pas volontaire. La plupart des esprits dont je suis chargé d'asservir sont plutôt turbulent la plupart d'entre eux tentent souvent de se libérer de mon emprise. L'exorcisme n'es pas un domaine facile vos savez ! Dit il en mentant sur la relation qu'il avait avec Coleman.

Tole arriva en bas de l'arène en clopinant et se tenant sur sa canne. Il fallait dire qu'il avait des couille pour oser venir surtout en montrant clairement qu'il était estropié mais cela était surtout une tactique pour montrer que malgré ses capacités de mage il semblait être nul pour le combat et offrirait surtout un bien piteux spectacle mais ce faisant il se servait de son handicap pour cacher qu'il était lui même dangereux après tout il avait caché son arsenal et sa jambe raide servais surtout à détourner l'attention.

- Si vous voulez je peu vous rembourser en soignant votre champion. Gratuitement bien entendu. Cela n'a pas l'air trop grave et j'ai quelques connaissance médicale bien que la plupart des client que je m'occupe sont généralement des morts que je rend présentable pour les enterrer. Dit il.

Barlak regarda un instant Amnicus, avant de lâcher un petit rire.

« Exorciste ? Il n’y en a pas beaucoup qui se revendique ainsi alors si je devais mettre en doute des compétences de Yehinatal, ça serait celui de former un apprenti… Former un pacte et lié un esprit, c’est un peu la base et tu viens de prouver à tous ton incompétence. »

Quelques rires se feront entendre dans l’assemblé. Ce type avait réfléchi, vite et bien, avant de faire tourner sa langue de vipère pour le rabaisser. Par contre, à un moment Amnicus sentit le canon d’une arme derrière son dos, et jetant un œil derrière lui, se fut deux voyous qui se tenait derrière lui.

« Un contractant reste responsable de ses invocations, alors tu vas gentiment rejoindre l’arène et continuer le combat que TU as interrompu et que tu sois un boiteux ou un lépreux ne change rien à cette histoire. Je suis sûr qu’Hector sera heureux de te faire un joli un câlin. »

On ne lui laissait pas le choix et il avait raison sur un point, qu’il soit boiteux ou non, ça ne changeait en rien qu’il restait le contractant. Par contre il aura droit à une fouille rapide, vu que les deux types s’apprêtait à lui ôter le pistolet et le fusil… mais rien d’autres !

« Tu as de la chance, ton fantôme « qui n’écoute rien », il peut lui aussi participer lui aussi tant que notre « très cher Horreur locale » ne se mêle pas du combat. Mais ce n’est pas ça qui te rendra la tâche plus facile. »

Le bon côté, il a laissé participer le fantôme et tant que son pistolet est dans les environs, il peut l’appeler. Il devrait le faire même au moment où il rentre dans l’arène pour l’avoir tout de suite à ses côtés. Mais marque un point en se disant qu’il ne vaudrait mieux pas que le combat s’éternise : Ohanzee n’est pas omnipotant en plus de dormir à longueur de journée. C’est pour cette raison que les esprits gardiens ou ce genre de principe est rare à Los Angeles. Ca voudrait dire que dans ce cas, ce Hector n’en ait pas à son premier adversaire qui s’aide d’un esprit.

Par contre, Amnicus est certains que si il fait un pet de travers, les deux types derrière ne le louperont pas. Surtout à cette distance.

En entrant dans le « ring », un type baraqué rentrera avec lui pour tirer le jeune homme inconscient et le sortir tel un vulgaire sac à patates pour ne pas déranger les deux combattants. Au moins ici, le service de ménage n’est pas à reprocher… Cela permettra au moins aux deux adversaires de se juger.

Premier petit problème, le demi ogre en face avait tout l’air de savoir comment se comporter face à un sorcier en prenant son épée. Si Amnicus n’arriva pas à juger la composition des pactes, les quelques pentacles et insignes sont surtout là pour perturber les fluides, à défaut de totalement les neutralisé. Quant à l’épée, quelques glyphes sont présents, mineurs mais… il est certains qu’il y a la présence d’argent. De même le gant en fer à sa main gauche. Merde, ce type n’en ait pas à son premier mage, et même s’il restait un « chasseur de mage du pauvre », la musculature et sa constitution de demi ogre fait que sa race joue beaucoup en sa faveur.

Second petit problème, il n’a pas cet équipement par hasard car si Coleman l’attaquait, il serait touché… Et visible ? La suite joua à la fois en la faveur de Tole mais aussi en sa défaveur : a voir les yeux révulsés, ce type venait de passer en perception astrale et s’attends surtout à se prendre Coleman de plein fouet. Et cette fois-ci, il ne pouvait pas le prendre à revers. Alors autant en vision astrale, il verrait les choses un peu décalés, pas précises et donc pas pratique pour le combat des créatures dans le plan matériel, et donc l’arrangeait, autant Coleman était clairement attendu.

Cela posa même un petit souci pour la suite : l’adversaire garda ses distances, à un point que Tole se retrouva même obligé de devoir maintenir son sort après l’avoir enclenché car tout simplement hors de portée pour le moment. Il ne se passa pour ainsi dire pas grand-chose pendant les six ou sept premières secondes, si ce n’était que le demi ogre bougea un peu sur le côté, pour obliger le mage à faire de même alors qu’il a une patte folle. Pour le moment, sa jambe restait largement supportable.

La seule chose à noter pour le moment, c’est que l’épée passa de deux mains à une main, sa force le permettant, pour que la libre puisse mieux se glisser sur ses quelques hachettes de lancer. Mince, il a vu le sort sans pour autant en identifier exactement l’origine, et cherche à ce que le chaman initie de lui-même le combat, tout en l’obligeant de maintenir son sort.

Ce type en face est une brute, qui a passé une partie de sa vie dans les arènes, mais une brute qui savait comment se battre face à un sorcier au point de connaître la base de la perception astrale. Ce point là, Amnicus le comprit tardivement en abandonnant toute idée de perdre son temps à lancer une hachette de combat, pour charger sur la forme avant même qu’elle ne se manifeste dans le plan matériel. Il l’a vu arriver via l’astrale après tout. A peine manifesté, le gladiateur venait de l’enfourcher d’une main avec son épée et profitant de sa taille assez imposante lui aussi, attrapa le « crâne » du fantôme pour le coucher au sol avec celle portant le gantelet. La suite fut rapide, net, voir même violent, puisqu’en posant un genou à terre et en y mettant son poids, il en profita pour l’éventrer latéralement et en sortir son épée. Le demi ogre en profita pour regarder Amnicus, les yeux non révulser cette fois-ci, signe qu’il venait de cesser sa perception astrale. Lui, il n’en était pas à son premier esprit pour savoir comment les éclater en profitant de ses attributs raciaux, même si le bon terme ici serait « satelliser ». Pas beaucoup de monde connait la façon de les combattre, mais quand on tombait sur un adversaire le sachant, aucune raison qu’il y prenne des pincettes. C’est par là que Balrak disait que ça ne serait pas si facile ? On comprend mieux pourquoi.

Le bon côté pour Amnicus, en perception astrale il n’y était et loupa le cri douleur de Coleman, qui avait dû cesser l’extension de lui-même à voir le « fantôme de son cheval » disparaître. Le second bon côté, ce n’était pas directement Coleman qui venait de prendre mais à dû perdre en puissance en plus de se faire blesser de cette façon, mais une blessure directe aurait pu être bien plus dangereuse voir même mortel pour le fantôme. Même s’il est encore en stand-by, Amnicus sait que sa puissance sera moindre.

En parlant de puissance, donner un surplus de fluide à un fantôme pour qu’il l’utilise pour une extension de lui-même, Amnicus sentira un coup mou sur le moment. Loin d’être dramatique en temps normal, pas non plus dans le cas présent mais gênant tout de même quand il fait face directement à un adversaire comme dans le cas présent.

S’il devait trouver un avantage de la situation, il a initié le combat et son adversaire à un genou à terre en s’apprêtant à se relever, le fixant en ayant chargé comme un mulet une bonne partie de l’arène : Il est à portée de son fouet. Le mauvais côté ? Amnicus dût reculer pour se retrouver à une distance un peu plus raisonnable, et son adversaire « contrôle » les trois quarts du terrain, le chaman n’étant pas loin des barbelés.

La cartouche de Tole lui éclata à cinquante centimètres de la figure, les projectiles allant un peu dans tous les sens. Heureusement que ce n’est que du gros sel, Amnicus est certains que quelques choses vient de lui riffler la cuisse puisque ça partait partout. Quand au demi ogre, elle lui griffa une partie du visage, atteignant le cou et même l’avant-bras puisqu’il eut à peine le temps d’avoir un léger réflexe qui a dû lui sauver un œil. Bref, il venait de bien douiller, et se tapait dorénavant une bonne perte de sang à en juger l’état du cou et de l’avant-bras cribler de plomb.

Par contre la suite, Amnicus cherchera encore longtemps la ruse de Coinfeet car il trouverait ça totalement con d’approcher à sa propre initiative un ogre, un peu comme n’importe qui en fait. Ou alors il ne lui a pas cité la race puisque ça lui semblait logique. Ici, c’est un demi ogre mais le fait d’avoir grandi dans des arènes fait qu’il tient plus de l’ogre que de l’humain. Alors si en plus il est blessé ou en colère… Il n’aura même pas le temps d’utiliser son fouet qu’il sentira la garde du sabre à deux mains du demi ogre lui rentrer dans le bide après qu’il ait tenté un coup latéral, étant pointu elle lui fera une jolie lardasse, avant d’être projeté dans le geste la gueule dans les barbelés à quelques mètres. Un ogre, ça cogne sec, pour ça que c’est mal aimé quand ils veulent faire des câlins. Encore un peu, il le loupait, mais il l’a quand même touché et Tole est certain qu’il l’aurait réellement loupé si il avait utiliser son fouet avant et non l’inverse.

Le seul bon côté, Tole a l’impression de s’être l’équivalent d’un coup de poignard dans le ventre avec peut-être une côte de fêlé, en plus de s’être écorché à plusieurs endroits dans les barbelés là où ça aurait pu être pire : se faire littéralement fauché par la lame. Sur ce coup pas pourri des vers, il en a d’ailleurs perdu sa concentration, coupant court au sort de fouet qu’il avait maintenu jusque-là. Comme les deux autres cartouches spéciales sont dans le fusil, il va falloir passer à autres choses, même si l’heure n’était plus au tour de passe-passe.

En tout cas, l’ogre semble à bout, à en voir le sang qui coule au niveau du cou. Le problème, en se retournant avec ses yeux injectés de sang, Tole comprendra bien vite qu’ici, il n’y en aura qu’un seul qui sortira vivant de l’arène. Et comme il est coincé à une bordure du « ring », il va falloir y aller franco niveau sort, même si l’armure perturbe un peu les fluides.