Bien dans la merde = True

Couverture limitée, les jambes de SUJET BETA continuaient sans s'arrêter. Avancer était une action simple, un pas à l'avant, déplacer un peu le centre de graviter pour aller un peu plus de l'avant, à gauche ou à droite. Courir était un peu plus complexe. Les pieds ne touchaient plus le sol pendant une courte milliseconde et déplacer un peu plus le centre de gravité du corps. Ce n'était rien qu'elle ne pouvait calculer dans ses actions.

Ces nouvelles sensations oppressantes. L'IA ne les avaient pas pris en compte dans ses calculs, elle n'y avait pas accès avant sa prise de contrôle agressive de SUJET BETA. C'était cependant la seule solution logique au problème d'élimination du SUJET BETA. Le sacrifice devait être fait, il n'y avait aucune autre option.

L'Unité n'avait pas implémenté dans sa version courante une fonction carte ou GPS. Zigzaguer était une technique valide pour permettre de les éviter, mais ralentissait l'avancement dans le désert. Se cacher trop longtemps dans la végétation était trop évidente comme stratégie. Un groupe militaire se douterait qu'un fugitif s'y cacherait. Le mieux serait de rester sur le terrain accidenter et fait des déplacements saccader sous la couverture de la nuit.

2755 mètres, un camp. Ennemi ou ami, les statistiques étaient meilleures que les autres options. Continuer d'avancer dans le désert sous ces conditions, 100% de chance de décès. Retourner au camp, 100% de chance de se faire descendre. Rester sur place, 100% de chance de décès. Avancer vers le camp, 50% de chance de se faire descendre, si elle se montrait pacifique, cette probabilité baisserait. Marge d'erreur, entre 25% et 50%.

L'unité de recherche de la poursuivait plus, il était le temps de faire ligne droite en direction du camp, le corps pouvait encore continuer sur 2755 mètres. Pour conserver de l'énergie, l'IA ralenti le pas. Une marche rapide entre 4km/h et 6km/h selon le terrain lui prendra entre 41 minutes 19 secondes et 27 minutes et 33 secondes à parcourir.

En arrivant près du camp, elle leva les bras. Lorsqu'un humain levait les bras, cela signifiait qu'il se rendait et qu'il fallait arrêter de tirer et le rejoindre sur ses gardes.

Des gardes qui ne l'avaient pas encore remarqué. Un énorme problème stratégique. Une attaque d'un ennemi seul et ils étaient décédé.
Betty se retenu de faire le commentaire. Il y avait meilleure chance de survie d'aller voir l'individus qui consommait un liquide inconnus. Un coup sur la tête venant du contenant avait moins de chance de blesser mortellement le corps de SUJET BETA qu'une lance et un Ak-47. Une arme fiable mais à la précision limitée pouvait quand même la blesser à cette distance.

Toujours les bras dans les airs, elle s'approcha d'un pas quasi militaire voir mécanique de l'humanoïde. Elle voulut attirer l'attention mais le contrôle des cordes vocales étaient beaucoup plus complexe qu'elle ne le pensait. Prendre le contrôle de la respiration pour sortir l'air était aussi une autre étape complexe.

Les jambes tremblantes, elle commençait à sentir un point dans les mollets. Une crampe. Elle s'effondra à genoux, toujours les bras bien droit dans les airs en sortant une seule faible syllabe monotone, la seule qu'elle réussi à contrôler:

-aaaaaa.

Les yeux de l'IA ne quittèrent pas l'humanoïde avec la même expression neutre. Elle garda les bras dans les airs, bien qu'elle commençait à sentir des picotements dans la seule main biologique. L'humanoïde l'appela un renard. Bien que cela ne paru pas dans son visage, elle resta confuse un moment, elle n'était pas un renard. De plus, les divinités n'avaient aucun effet sur leur rencontre. Si ses calculs étaient bien fait, il y avait plus de chance de se faire éliminer par une balle perdue qu'une divinité aléatoire ait une influence sur le monde.

Son regard quitta celui de l'humanoïde pour se poser sur les hanches. Elle n'eut pas besoin de lever les yeux puisqu'elle était petite. La gourde était intéressante, une était fournis à SUJET BETA lorsqu'elle commençait à se déshydrater. Beta se pratiqua quelque fois à positionner sa langue et ses lèvres pour sa prochaine tentative de communication. Lorsqu'elle se sentit prêt, toujours avec le même ton monotone, elle fit sa demande:

- Waaaaaaaa

Elle prit un souffle

- Teeeeeeer

Elle n'osa pas aller prendre la gourde elle-même, le geste pourrait être vu comme agressif auprès d'une inconnu. Elle garda donc les bras dans les airs.

Après une certaine hésitation, la tribale compris finalement le désir de BETA. Bien qu’elle ignorât toujours si cette personne comprenait l’anglais, ou du moins la tentative d’anglais de l’IA. BETA ne résista pas, anticipant le liquide de la gourde, elle ouvrit sa bouche sèche et accepta le liquide à l’odeur étrange et inconnue. Le corps cependant le rejeta et se mis instinctivement à le recracher, le toussant. Pourtant, dans le passé, le corps ou l’hôte tolérait le goudron noir que l’Unité osait appeler du café. L’odeur et le goût étaient pire selon les données de l’IA.

L’inconnue se mit à rire à gorge déployée de sa réaction. Si ce liquide n’était pas toxique, BETA l’aurait pourtant bien accepté. Tout liquide non toxique et sain était nécessaire à la vie et statistiquement parlant, les chances d’être empoisonné par un étranger étaient quasi nulles et l’IA jugeait donc le liquide sûr. Elle ne comprit pas la base de cet amusement si ouvert.

Ce qu’elle ne calcula pas de cette réaction était de se faire prendre par une femelle qui semblait plus petite qu’elle. BETA resta raide, les bras toujours dans les airs, ou plutôt à l’horizontale. Son code ne sachant pas comment réagir à ce changement de situation. Être transporté comme cela était si… illogique.

Elles passèrent toutes les deux près de gardes puis de fêtards, elle jugea ces personnes comme non hostiles. C’est lorsqu’ils arrivèrent à une sorte de forteresse de tente qu’elle fut enfin déposée. Les bras toujours dans les airs, elle commençait à sentir des picotements dans son bras biologique. C’est lorsqu’on lui présenta le bol de liquide transparent que BETA baissa enfin les bras et pris le bol entre ses mains, le portant à sa bouche. Elle prit une grande gorgée, puis une autre. Juste à temps qu’il ne reste plus de liquide. Elle ne dépose quand le bol après avoir terminé, le gardant entre ses mains, observant autour d’elle pour analyser de manière plus profonde les lieux. Il était important de trouver une porte de sortie efficace en cas de retrait stratégique, après tout, l’Unité était encore à ses trousses. Elle avait l‘ aidé. Elle ouvrit la bouche, tentant de dire les bonnes syllabes.

- Thaaaaa…

L’AI connaissait cette lourdeur, elle était similaire à celle qu’elle ressentait lorsqu’elle prenait le contrôle du corps lorsque la conscience originale du corps dormait. Le manque de coordination d’un corps épuisé était loin d’être inconnu, mais les blessures et la déshydratation rendaient le contrôle bien plus difficile. L’aide était appréciée et elle ne résista pas. Selon ses calculs de probabilités, ces tribaux avaient plus de chance de l’aider et lui trouver un lieu sécuritaire que d’endommager encore plus le corps.

Un homme viendra les joindre, BETA ne fit que le fixer, analysant les détails du visage de celui-ci. Un senior, il semblait réticent à l’aider. Devant ce refus, elle prit de grandes respirations pour donner assez d’oxygène au corps pour se relever et continuer son chemin. S’il trouvait que les chances qu’elle soit un danger direct pour sa tribu, elle savait qu’elle n’était pas si la bienvenue que ça. Toutefois la créature qui l’a accueilli parla de destin et qu’elle devait ainsi la soigner. Les IA ne vivent que dans le présent et le futur proche, cette notion de destin lui était totalement inconnue. Elle se demanda d’ailleurs si ce concept s’appliquait à elle-même. Peut-être qu’en cours circuitant le cerveau de son ancienne hôtesse et ainsi créant sa mort cérébrale, elle s’était créé un destin? Le concept était trop abstrait pour qu’elle réfléchisse plus, ses ressources étaient insuffisantes pour le moment.

Elle s’était déjà relevée de la couchette lors l’ainé abandonna et alla chercher les soins, elle ne comprit pas lorsqu’il parla de cercle, était-ce un équipement médical dont elle ignorait l’existence ou un autre terme pour un équipement plus courant? Il était une bonne chose qu’elle nu pas à partir tout de suite, ses jambes lâchèrent et elle retomba sur la couchette. La créature se remit à boire dans sa gourde et se lava les mains avec, cela ne semblait pas hygiénique. Elle demanda qu’elle se déshabille, elle n’eut pas besoin de terminer de parler, BETA était déjà nue devant elle, sans gêne. Le concept de pudeur n’était pas réellement développé chez elle.

SUJET BETA se lavait rarement elle-même avant la prise de contrôle, les militaires préférant simplement de lui jeter un sceau d’eau froide et sale sur la tête. Le corps de SUJET BETA étant sans valeur à leurs yeux.
 
Bien que l’IA connût l’existence des mages, ses données sur leur capacité et talents lui étaient inconnues. La table d’information n’ayant jamais été rempli par les développeurs du groupe paramilitaire, préférant ainsi focus sur sa révision sur les données de terrain et les échanges de tir. BETTY pris la cruche d’eau avec son bras mécanique et l’a rempli à rebord d’eau chaude, la souleva et se la versa d’un trait sur la tête. Elle fit précisément le même geste jusqu’à que la bassine d’eau soit à moitié pleine. Elle prit alors le savon et elle se mit à frotter les taches de sang et de sable intensément. Elle observait la position exacte de ses blessures, frottait, puis continua les mêmes étapes jusqu’à satisfaction puis passait au prochain endroit. Les blessures les plus intenses lui pris 4 à 5 minutes à nettoyer, les endroits les plus sales étaient plus simple et un ou deux essaient suffisaient pour qu’ils soient propre à ses standards. Bien que le savon irritât ses blessures, l’IA ignora la sensation de brûlure qui en découlait. Lorsqu’elle se considéra comme propre, elle reprit la cruche et refis les mêmes étapes que pour se tremper, jusqu’à que la bassine soit vide.
 
Son hôte devait sûrement s’impatienté pour les réponses mais s’occuper du corps était prioritaire pour l’IA. Elle calcula que l’eau, les soins et le bain équivalait à 3 réponses simples comme paiement. Étant maintenant une IA rogue, elle jugea que les informations de son projet n’étaient plus confidentielles. Cependant, étant justement une IA rogue, cette information devait rester des plus secrète pour la survie du corps.
 
-U…ni…té. Connai…sance… terrain. Fuite… lorsque majorité… dort le matin mais… visibilité meilleure que… nuit.
 
Elle commençait à prendre habitude à ces cordes vocales.