Promenons-nous dans la jungle ♪

Qu’Ariviane profite de la scène mignonne concernant Théia et la découverte de la literie, car la suite pouvait être comparé à la galerie des horreurs quand elle joua les piques-assiettes avec les mains... Aucune tenue.

Si Ewias eut l’appétit coupé, Lucie de son côté semblait assez plongé dans ses réflexions lorsque l’elfe lui fit quelques descriptions de Wred.

«Pas certains qu’il s’agisse d’arcane de lumière, surtout si ce pouvoir montrait son efficacité dans la pénombre. Je penche plus sur quelques choses qui se rapproche des arcanes d’ombre. Comme il s’agit d’une «mutation saine» qui a lui a offert cette capacité et non d’une corruption, il n’y a rien d’étonnant que la maître-mage s’y intéresse. En faire un manteau de fourrure prend tout son sens, surtout si elle arrive à garder un effet proche de ce que tu me décris sans que son porteur n’ait à corrompre ses fluides magiques.»
«Ça, ça s’appelle une fourchette et ça se tient comme ça... Ouais, dans le milieu mafieux, ce genre de matériel magique, on appelle ça un trésor de guerre. Euh le manteau en fourrure, pas la fourchette, je parlais à Théia juste avant... Le gros avantage, ça sert autant pour les finances et les arrangements que pour tenter des coups d’éclats imprévisibles.»

Lucie finit par poser quelques documents sur la table. Des photocopies puisque plusieurs photos mal cadré figurait sur une page. La jeune magicienne avait pris soin de photocopier les documents trouvé avant de demander des explications au médecin des Sables.

«Pour la suite, je te demanderais d’éviter d'ébruiter l’affaire ou de rester flou quand tu essayeras d’avoir des informations plus récentes par rapport à ce que je vais te dire auprès des Predieger. Si jamais ça se sait, je risque gros, c’était une protégée de quelques grosses pontes des Sables. J’aimerais que tu te renseignes au sujet du Rtacencyria, le plus puissant Cartel mafieux des Caraïbes et qui font des actes de piraterie et de pillage sur la côte Sud-Est des Etats-Unis.»

Elle montra du doigt une femme d’une trentaine d’années aux cheveux longs dans une équipe qu’Ariviane identifia comme récupérateurs au vu de l’équipement posé en arrière plan, le tout pris en pause photo. Les bouteilles d’alcool et les quelques collègues bourrés feront qu’il s’agissait visiblement de la photo de mariage de Rebecca et son mari puisqu’il était mis en avance et que celui-ci lui passait ce qui semblait être une bague certainement trouvé sur un lieu de fouille. Une date figure au dessus de la photo, 12 Juin 2289, date rajouté au crayon par Lucie, signe que la photo était daté derrière l’originale. Une seconde photo avec des miliciens puisqu’Ariviane reconnu Ron Downing sur celle-ci. Prise le 16 Novembre 2292. Rien de bien impressionnant jusque là, il s’agit d’une photo d’un groupe de milicien, signe qu’elle avait rejoint la milice à cette époque. Troisième photo, Ariviane ne réagit pas lorsque Lucie montra le même type de photo avec une adolescente au sein d’un groupe de milicien. Certainement «une fille de» pistonnée pour un job considéré comme très sécurisé quand on voyait la dangerosité du Wasteland. C’était quoi le rapport ?

24 Décembre 2304:

«Disparue pendant un an et demi, elle est réapparu au cours de l’année 2304 sous ce physique. Même si Jack a bien seulement voulu me dire ce qu’il voulait, ramener sa tête au Rtacencyria aurait donné le vertige à n’importe quel truand ou chasseur de prime, quitte à mettre une escouade la milice des Sables sur le carreau et en pleine journée. Le Cartel a réévaluer sa prime il y a peu pour qu’elle soit ramener vivante. Tu te doutes que cette histoire d’espionnage magique dans le bureau de Jack qu’avait parler Ron la dernière fois, c’était au moment où il en discutait avec Rebecca. Je ne te cacherais pas que l’idée que Wilmard se soit débarrassé de Devon, on y a pensé mais si la milicienne avait voulu disparaître sans laisser de trace, elle aurait pris sa fille avec elle pour que celle-ci ne serve pas de potentiel appât. Sans ça? Rebecca est un prénom courant et comme le Rtacencyria cherchait une femme d’une trentaine d’années, ça l’arrangeait»

C’était une blague ou Lucie la prenait pour une conne ? Elle avait l’air de dire qu’il s’agissait de la même personne là où Ari semblait pencher sur sa potentielle fille vu qu’il y avait un air de famille.

«Si le Conseil des Sables ne l’a pas lâché et voulait la garder sous la main, c’est uniquement que son sang est un excellent moyen pour soigner de façon surnaturel. Le dossier de Levranf compare Wilmard et les quelques poches de sang cachées à l'abattoir à un stimpack sur patte, mais ce que le docteur ignore que si il y a une transfusion direct, il soigne bien plus qu’une balle dans le ventre et ce point là, seuls quelques membres du Conseil le sait. J’ai aussi compris pourquoi Ron l’idolâtrait de la sorte : elle a sauvé son fils de cette manière contre la promesse de ne rien dire. Et crois moi, je le sais seulement parce que je l’ai compris.»
«Pour être honnête, j’ai surtout compris que les Sables sont plus intéressé à récupérer Wilmard que tonton. Ce qui fait flipper les vieux du Conseil, comme beaucoup c’est la mort et le cul à Wilmard peut les sauver d’un cancer pour trois fois rien. Ca fait un peu pédo dit comme ça mais comme elle a quarante piges, on va dire que ça ne compte pas... Jack a aussi fait comprendre à Lucie que si elle l’ouvrait trop, qu’un mage ça peut se trouver mais qu’un stimpack +++ niveau légendaire, non.»

Lucie n’avait pas hésité à creuser l’enquête de terrain, surtout qu’elle savait où chercher ses informations : avec le dossier et cette affaire d’espionnage magique les personnes à interroger étaient naturellement Jack et le Docteur Levranf. Par contre sympa la demie-menace de se retrouver chômeur de Jack, il avait dû l’utiliser pour les calmer quand les deux mômes ont dû commencer à monter dans les aigus. Quant à Ewias, il toussa en lâchant un discret «50.000$» après sa remarque sur le stimpack deluxe, ce qui ne manqua pas de faire étouffer de peu Ariviane pendant qu’elle mâchait sa patate au lardon.

Lecture rapide du document. A première vue la métamorphose semblait être une mutation mais ça ne collait : sans être médecin, avec un tel rajeunissement qui s’était fait sur une semaine selon Rebecca, aurait dû la tuer (perforation d’un organe interne lors de la diminution de la masse corporel) ou un trop gros choc. SURTOUT qu’il était question de jungle et qu’elle aurait pu se faire bouffer par à peu près n’importe quoi à un moment où elle était inapte à bouger. Jungle ? Il n’y en a pas dans le continent nord américain... Hallucination suite à ce choc ? Le docteur Levranf y avait pensé, du moins pendant une partie du rapport. L’enquête d’un détective privé qui, visiblement à fouiller le domicile des Wilmard discrètement (sous couvert de sécurité sanitaire et donc avec le feu vert du Conseil) a prouvé le contraire, d’où la présence de photos. Un nom en crayon avec l’écriture de Lucie y figure : Jason Dolan qui est certainement le nom de l’enquêteur donné par Jack, avec une adresse à deux maisons de la gare.

La fin est plus farfelue, puisque Levranf devait certainement faire office de psy. Ca parlait essentiellement du temps de sa disparition, où visiblement elle avait fait office de mercenaires pour un groupe para-militaire en Amérique du Sud pour se payer un billet de retour, et que ça avait pris bien plus de temps que ce que son contrat avait prévu, avant de rejoindre la Nouvelle Orléans en passant par les Caraïbes. Le médecin semblait avoir demandé confirmation à Jack concernant la situation aux Caraïbes à cette époque pour vérifier les dires, choses que le barman elfe avait pu valider. Visiblement, la prime semblait justifier même si trop haute : Rebecca s’est battue directement avec le chef du Cartel, alias «l’autre fils de pute»  à coup de dynamite selon le dossier.

Ca restait farfelue, obligeant la ranger à devoir se concentrer sur la partie parlant d’avant sa disparition. Un nom ressortait, Palo Verde qui était une petite bourgade près du lac de Salton Sea, avec la description d’un tunnel sous une route plus passagère. Puis un flash lumineux lorsqu’elle roulait en quad pour rejoindre une patrouille à l’extérieure de la ville. C’était tout aussi abracadabresque. Lucie argumenta cette partie, en voyant Ariviane remonter un peu sa lecture.

«Selon les règles fondamentale de la magie, la téléportation façon film SF est impossible mais je pense qu’il s’agit d’une anomalie magique lié à l’espace et à la distance entre deux lieux différents. Une sorte de portail, même si ce n’est pas vraiment le cas vu sa description... Ça l’a mener à Kourou, en Amérique du Sud. Je ne sais pas si le point B est fixe ou non. Si les dires sont vrais, soit il ne l’est pas, soit le passage ne se fait que dans un sens sinon Rebecca n’aurait pas eu besoin de payer son billet de retour. Dans les deux cas, ce genre d’anomalie magique dépasse ma compréhension. D’où le terme anomalie.»

Ce dossier commençait à donner mal au crâne à Ariviane qui n’arrivait pas trop à tout saisir, préférant de loin les dossiers de Mason bien plus simples que les mots compliqués de médecine du début (dont elle n’avait pas pu saisir le sens) et l’écriture ignoble du médecin.

«Devon avait fait quelques recherches sur la fontaine de Jouvence qui avait pu être repéré lors du 15ème et 16ème siècle en Amérique du Sud pour le compte de Madame Blake, à Los Angeles. Les symptômes de Wilmard semblent s’y approcher mais une mutation suivie hallucinations dans l’espoir de ravoir son poste ne sont pas impossibles. Mais une chose est certaine, elle s’est battue avec un groupe paramilitaire contre le Rtacencyria qui n’a pas hésiter à vouloir prendre de l’influence en Amérique du Sud bien loin de chez lui.»

Ca expliquerait pourquoi elle voulait les dernières informations du Rtacencyria et la politique qu’elle suivait dernièrement. Une expédition de ce genre ne passait pas innaperçu, même à des centaines de kilomètres.

Lucie fit légèrement la grimace quand Riri émit l’idée de se renseigner auprès des nomades.

«Jack est chargé de surveiller les arrières de Wilmard et ce qui pouvait se passer dans l’ombre de celle-ci. C’est même la raison pour laquelle il aété mis au courant car il est le plus apte de savoir ce qui se passe au delà du no man’s land du Texas par les voyageurs et les mercenaires qui ont réussi à traverser ce territoire de sauvage. Sa prime est connu en Nouvelle-Orléans mais a eu du mal à traverser. Si le barman n’en sait pas plus, c’est que les Nomades de Guz Torbal des Sables n’en savent pas beaucoup plus.»
«Je verrais avec le Marchand de glace même si son domaine reste Vegas. Peut-être qu’il connaît quelqu’un qui sait ce qui se passe à la Nouvelle Orléans. C’est pour ça que je voulais que tu passes par ta copine la maître mage... Le Rtacencyria c’est plus les Dasuza qui doivent savoir, pour le côté latino et des méthodes expéditives qui se ressemblent mais ça ne me surprendrait pas que les autres familles aient des contacts avec les mafias avec les mafias d’autres régions.»

Sans l’avoir visité, et avec le peu qu’elle en savait, Ariviane savait que le Texas se résumait surtout à des petits villages/villes ultra fortifié autour de puits de pétrole ou de tribus de sauvages. Le point commun entre les deux ? La loi du plus fort qui bouffe les plus faibles. Et qu’il y avait encore la zone d’influence des Skullz a traverser pour le peu que l’on réussisse à le traverser indemne. Sans être marchande, l’elfe savait qu’il était plus rentable et facile de passer les Skullz que de passer par les Nomade de Guz Torbal quand on désirait quelques choses en particulier venant de l’Est. Ou de passer par le Colorado et le Kansas même si le premier ancien états des USA était surtout réputé pour ses invasions de mutants.

Pour la remarque concernant de mettre la principale intéressée dans une chaise roulante, les deux jeunes haussèrent les épaules. Ils n’en pensaient pas moins. Nul doute qu’elle devait être au courant de sa situation.

«On n’a pas eu le temps d’interroger le détective ou sa fille. Jack a juste dit que sa fille Noemi, est en mission hors des Sables pour une histoire de couettes et de Skullz. Je n’ai pas trop compris...»
«Je crois savoir de qui il s’agit... J’espère juste que la mère est plus intelligente que la fille parce que sinon on n’est pas dans la merde...»

Quand ça parla de Los Angeles, Ewias se montra bien plus utile puisqu’il avait grandi dans cette ville.

«Je ne connais pas personnellement la famille Blake mais je sais qu’elle habite dans les beaux quartiers. Même si la ville était une ville calme avant que cette vague de réfugiés foutent le bordel, le quartier a sa milice privée. Même si ses anciens mercenaires sont violents avec les fouilles merdes, ça passe assez facilement si tu expliques ta raison et que tu ne ressembles pas à un clodo. Je sais que le patriarche est un «arrangeur», dans le sens où il peut te rencarder sur un peu près tout ce qui concerne la magie à Los Angeles. Sa femme est une sorte de médecin spécialisée en magie de soin.»

Arcane organique serait le bon terme, sachant que dire que cette magie ne faisait que guérir équivaut à un incompétent qui n’y connaissait pas au bout du compte pas grand chose dans les Arts magique. Après, il s’agissait d’Ewias, qui n’y connaissait que dalle en magie et où relever le sujet équivaudrait à un «chacun son job».

Théia, entre fouré de nourriture dans le bec, sortit de son silence.

«Ariviane a un plan pour chasser du gros lynx ?»

«C’est vrai que je me fis beaucoup trop aux suppositions du Capitaine Downing sans qu’il me puisse me ramener la moindre preuve. Tu as raison, renseignes-toi déjà sur la position de Devon, on aura le coeur net de savoir si il a fini lui aussi en Amérique du Sud ou qu’il est encore dans la région et que son... bref, savoir approximativement où il est, ça serait une bonne avancée.»
«J’espère juste qu’elle respecte autant son devoir de garde que ce que Downing le prétends.»

La conversation concernant Wred, Ewias, plus bricoleur du groupe, se laissa tomber sur le dossier de la chaise en réfléchissant. Mason n’avait pas accès à la civilisation à son époque, n’avait aucune  logistique si ce n’était récupérer et recycler du matériel déjà rafistoler dans les lieux de dépôts de la Réserve naturelle. Cela ne faisait pas assez chasseur pour certaines personnes de sa peuplade ? Les épreuves de chasse se voulaient de lâcher la personne qui voulait faire ses preuves, de la laisser se débrouiller par ses moyens pour chasser LA proie pour prouver la réussite de son initiation. Par quel moyen ? A lui de se débrouiller, si le chasseur a été capable de récupérer un fusil pour tirer plus loin que son arc, libre à lui quitte à se mettre au pillage. L’un des deux critères demandés étaient de ne pas la ramener trop abîmer pour prouver la qualité de sa chasse. La seconde, était de ne pas demander de l’aide ou de rentrer en contact avec qui-que ce soit et ce quitte à tuer la dite personne, raison pour laquelle la tribu d’Ariviane avait si mauvaise réputation. Le deuxième critère ne la concernait plus : son épreuve de chasse initiatique elle l’avait réussi.

«Lacrymo et flash-bang, c’est facile d’avoir ça. Pour les lumières stroboscopiques, laisses-moi te fournir ça et de bricoler tout ça avec une batterie pour que tu puisse installer ça rapidement sur place. Par contre je vais devoir faire mon rat, autant je peux comprendre de mettre l’achat d’infos concernant tonton en pause, autant le budget commence à fondre, surtout si je me renseigne sur nos trois lascars. Je risque de te taxer de 500$. Tu n’aurais pas ça?»

Le budget de l’expédition commençait à prendre cher sur la longue. Rien d’étonnant car Les Sables n’allaient certainement pas avancer le moindre dollar pour une recherche dont ils se moquaient complètement avec un intérêt qu’elle soit même écourtée. La présence du garde caravanier devait se limite au strict minimum pour un soit disant remboursement de dette envers la perte de l’oncle d’Ewias et que le contrarier revenait à contrarier Lucie. L’hypocrisie dans toute sa splendeur...

«Si Théia ne participera pas à la chasse, Théia dira à quel moment Wred rentrera dans sa tanière. Théia n’aime pas quand rien ne se passe, elle a toujours mieux à faire.»

A se plaindre de la sorte, elle mâchait une bonne partie du travail à Ariviane pour ne pas se retrouver avec Wred qui la prenait en embuscade au moment où elle installait le matériel.

Ewias ne rechigna pas à prendre les 550$. Autant le voir avec une arme entre les mains, Riri pouvait douter de le voir véritablement efficace, autant quand Devon lui a demandé de soutenir la ranger grâce à son côté démerde, il ne s'était pas trompé sur l'utilité de son neveu. En ville, il était comme un poisson dans l'eau et connaissait même les pièges à éviter mieux qu'Ariviane ou Lucie.

«Une pioche et une pelle de trancher en plus... Je te fournirais tout ça demain soir. Que je ne déplace pas le véhicule inutile jusqu'à Joanna.»

A la question assez indiscrète, Lucie répondit sans trop se poser de questions.

«J'ai perdu ma famille à mes 10 ans suite à une attaque de maraudeurs des sables, je me suis retrouvée coincé aux Sables avec quelques survivants de ma caravane. Comme mes parents commerçaient certains vieux livres ou savoirs d'avant guerre, j'avais la chance de savoir lire et écrire assez tôt et de m'y connaître un peu en langue étrangère, alors j'ai servi de scribe ou d'interprète au comptoir des Nomades pour faire passer des messages. C'est là que Devon m'a repéré.»

Réponse assez rapide : elle servait de larbin payée quatre sous au comptoir mais suffisant pour survivre, Devon cherchait quelqu'un qui avait une certaine prédisposition en langue étrangère et l'a donc prise sous son aîle pour ses raisons. Inutile de dire qu'avec un tel CV, sa récente promotion l'a fait passer inévitablement pour une opportuniste qui avait tout gagné et qui devait avoir les oreilles qui sifflaient, même si il était de nature chez les mages, surtout aux Sables, de ne pas se mélanger avec la populace.

Quant au maraudeur des sables, Ariviane savait à quoi cela ressemblait. Un monstre humanoïde qui pouvait se fondre dans le sable pour dévorer ses victimes, avec quelques prédispositions assez faibles avec l'élément de la terre quand il était sous forme de sable. Assez fragile quand ça ne prenait pas en embuscade à plusieurs.

Le prix de cette hôtel pouvait être considéré comme exorbitant dans un monde où la personne lambda se battrait pour une patate mais comme le groupe ne restait pas jamais bien longtemps à chaque passage à New Vegas, il serait bête de ne pas profiter d’un tel luxe. La douche, autant dire qu’Ariviane l’apprécia autant que le matelas du lit sans craindre d’être agresser par le moindre moustique.

Le lendemain matin, c’était en bonne partie grâce/à cause d’Ewias qu’elle se leva assez tôt pour être prête à 9 heures puisque si il y avait un petit souci avec Ariviane et la civilisation, c’était bien les réveils assez tardifs. Il fallait dire que le jeune homme allait avoir le planning le plus complet de la journée. Quant à Lucie, elle avait été la dernière à s’endormir puisqu’à vouloir traduire un document sur son ordinateur portable, elle en avait été beaucoup empêcher avec une Théia qui n’arrêtait pas de lui poser des questions à base de «c’est quoi ça?» dès qu’elle fixait l’écran de l’ordinateur. Et aussi le fait que la Terre n’était pas plate après avoir vu une carte sur l’un des documents. Autant dire qu’elle sommeillait un peu malgré qu’elle soit réveiller. Théia elle, était debout.

En sortant de la chambre avec les demoiselles éveillées, Ewias ne put s’empêcher de faire une remarque.

«Tant mieux que Lucie ne vienne pas avec nous auprès du marchand de glace. A Vegas, dans la rue, on risquerait de nous confondre pour des pigeons. Surtout là où on va.»

Si Vegas pouvait parfois être considérée comme grande, trouvé ce fameux marchand de glace ne fut pas si compliqué que cela, malgré qu’Ewias eut besoin de tourner dans plusieurs quartiers pour le trouver. Pour cause : un troll à la carrure importante squattait littérallement un carrefour avec sa roulotte, qui faisait un peu ridicule comparé à la taille de son propriétaire.

Ewias regarda rapidement les environs avant de s’y approcher. Tout semblait normal, en apparence du moins, mais l’humain n’y prêta pas plus attention avant de se lancer avec ses accompagnatrices.

«Je vois que le jeune homme veut montrer l’une des principales attractions de Vegas aux demoiselles. Pour 2$, qu’est ce qui vous ferait plaisir mesdemoiselles ? Fraises, vanille, pistache ou bien d’autres choses ?»
«C’est qui Pistache ?»
«Donc pistache pour la demoiselle...»

Ewias laissa un certain blanc pour laisser le temps à Riri de répondre avant d’aller au vif du sujet.

«Je cherche où je pourrais trouver les propriétaires d’une ancienne camionnette, une ambulance d’avant la guerre plus exactement. Qui appartiendrait à un deux humains bruns, et un demi-orc blond. Et aussi savoir qui ils sont.»

Le troll resta impassible pendant qu’il donna la glace à Théia. Ariviane en comprit assez vite la raison : plus on montrait que l’on était renseigné, moins l’information demandé avait de la valeur.

«Deux bruns et un demi-orc blond... Je vois que le jeune homme est précis dans ses-»
«L’un des bruns avait même le crâne rasé, un peu comme ça. Les cheveux, ça tient chaud mais le midi, on est bien content de les avoir quand le soleil tape trop fort.»

Théia se prit la partie droite de sa tignasse pour la mettre sur le côté, quitte à ce qu’elle passe pour une sauvage un peu à l’ouest dans la civilisation. Le troll avait dû voir pire dans cette ville...

«Très précis même... Oui il y a deux ambulances en ville, la première à la boucherie mais si ce brave Steack Doc sait recoudre, la mécanique c’est autre chose au point que ça va faire deux ans que cette camionnette est sur des parpaings. Je dirais que 200$ pourrait l’affaire, mais comme cette jeune fille m’a l’air sympathique, les glaces sont offertes par la maison.»

Il fit mine de réfléchir, Ewias mettant les billets sur la roulotte.

«Le demi orc blond fait un peu office de petit caïd au sein du groupe et fait parti d’un petit gang de cinq personnes sans grande envergure. Les Mazcas qu’ils se font appeler, dans le pourtour Ouest de la ville, dans une vieux garage avec quelques bornes à essence vide. A première vue bien armé, en fait c’est assez trompeur, ce gang a tendance à montrer assez facilement tout le matos qu’ils ont quand ils font des sortis assez musclés. Et ils sont un peu obligé d’agir comme ça, parce que «leur truc» à eux, c’est les petits contrats comme casser des genoux à ceux qui ont chatouiller la mauvaise personne ou de «délester des biens» que d’autres désirerais.»
«Des mecs qui tueraient ou racketterait quelqu’un contre une liasse de billets ?»
«En version éco+ pour une poignée de dollars si tu veux la bonne comparaison. Ils ne font pas dans le racket, ça reviendrait à chatouiller les mauvaises personnes alors qu’ils ne sont pas assez nombreux pour protéger quoique ce soit. C’est pour cette raison que le blondinet, Gavin, se contente plus de travailler pour des personnes que de se mettre à son compte.»

Le commanditaire... Riri en était maintenant certaine, des citadins reconvertis en récupérateurs n'auraient pas trouvé d'eux même la cache de la dryade. Surtout que dorénavant, elle savait que la méthode d'opération et leur contrat n'était pas un hasard : l'employeur savait certainement ce qui se trouvait dans cette crevasse pour les avoir envoyer en donnant quelques indications au passage. Vu les emplois que ce Gavin et ses amis prenaient, ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils s'en prennent à la mauvaise personne et que le karma allait leur revenir façon boomerang dans la figure. Comme il s'agissait de petites frappes qui ne s'attendaient pas nécessairement à une mesure de rétorsion de la part d'une dryade qui ne pouvait pas beaucoup agir en dehors de son lieu où elle résidait, si ce n'était montrer son mécontentement dans la zone aux alentours de son domaine, ils avaient dû se contenter de l'explication de l'employeur et éventuellement d'un petit sorcier/alchimiste en ville contre une poignée de dollars ou une dose de coke pour valider l'information et voir si elle n'était pas mensongère si jamais ce Gavin était un minimum professionnel et prudent. Qu’il soit ou non professionnel revenait au même : en acceptant de reprendre le rôle de Mason, Ariviane était l’élément perturbateur que personne ne pouvait prévoir sur l’échiquier.

«Froid.»

La remarque de Théia fit sortir l’elfe de ses pensées. Au moins ses Mazcas, si faire le boulot de façon aussi crades que violentes semblaient être leur signature, ne semblait affilié à aucun gang majeur sinon le troll l’aurait dit immédiatement. Ceci plus leur localisation et le fait que leur armement n’était pas fait pour tenir une fusillade trop longtemps. Une information qui valait quand même 200$ à un tel point que la ranger se disait qu’informateur, mine de rien, était un job bien plus rentable que les chasses même si une bonne partie de la somme devait alimenter son réseau d’informateurs. Ewias les rejoint bien assez vite en confirmant qu’il avait en effet à faire. Le planning le plus chargé était le sien, à un point qu’il préféra dire de ne pas s’inquiéter de son absence pendant une bonne partie de la journée.

L’arrivée au casino des Prediegers étaient toujours la même chose, toujours gardé par Lorel et Hardy dont l’un parlait du petit copain de sa fille et du fait qu’il prévoyait de laisser celui ci dans une benne à ordure après avoir soupçonner celle-ci d’avoir un hématome qu’elle n’avait pas la veille. Pas touche à la famille, c’était sacré. Si l’un accompagna Ariviane au comptoir pour la laisser déposer ses armes, il dût faire une fouille du corps pour Théia sans d’arrière pensée... se fut de courte durée quand le videur se rendit compte que quelques choses clochait au niveau de l’anatomie de la demoiselle. Ariviane venait de ramener quelqu’un que beaucoup qualifierait d’exotique. Surtout qu’en plus, en s’éloignant, celui qui avait procédé à la fouille avait regarder un peu plus la qualité des plumes des aîles... plumâge que Théia montra avec une certaine fierté, même si elle eut la pudeur de ne pas enlever sa veste. Théia semblait très fière d’avoir attirer le regard des deux hommes.

«Vous nous amenez là un oiseau rare aujourd’hui. La maître mage appréciera sans doute cette surprise. Ou à moins que vous vouliez faire affaire avec Miss Predieger ?»

La conversation tourna un peu moins de manière professionnel quand le deuxième donna son point de vue. Théia avait beau s’être tenu correctement selon les consignes d’Ari, sa présence avait provoqué ni une gêne ni un danger, mais plutôt un malentendu.

«Dans tous les cas, je pense que la présence de Windy est quand même néccéssaire. Je ne connais pas grand chose à la magie ou... à autre chose mais si c’est pour rencontrer la fille du boss, sa présence c’est la moindre des choses. Qu’elle travaille ou non pour Windy n’y change rien.»

Il a failli dire le mot «mutant» en ne sachant pas trop si c’était magique ou non mais s’est abstenu. Être appeler de la sorte pouvant être très mal pris.

«Je sais bien, mais Miss Elyana aime ce qui est rare et qui a une certaine prestance, et connaissant un peu ses goûts, accompagnée par elle pendant les soirées ou les déplacements elle nous dirait que ça rajouterait une certaine prestance.»

L’autre garde regarda un peu au alentour avant de tousser, il n’avait aucune envi que ce genre de conversation continue dans le hall d’entrée, surtout quand ce hall pouvait être fréquenter par la clientèle et donnait sur l’avenue à l’extérieur.

«Je crois que ce n’est pas à nous de décider. Vous vouliez voir la maître mage c’est ça ?»

Vive le malentendu. Si il lui prenait l’envie de refourguer Théia si un jour elle se montrait trop chiante, elle savait limite à qui s’adresser: à cette Elyana. Vu l’utilisation du «Miss», il ne s’agissait pas de n’importe qui.

«Théia veut voyager et en voir le plus possible. Mais quand Théia sera lassé, Théia y réfléchira à ce moment là.»

Elle réfléchissait trop sur le présent, se retrouver cloîtrer entre quatre murs à vivre dans le luxe ne semblait pour le moment pas l’intéresser. Elle avait donné son objectif, voir même sa condition quand elle avait rencontrer Ariviane, rien d’étonnant de la voir agir ainsi. Si les deux gardes furent les premiers à attendre sa réponse, ils ne relèveront pas le problème. Leurs job à eux, c’était de mettre des noms sur les visages, fouiller des individus et cataloguer les fouteurs de trouble. Leurs seuls véritables pouvoirs décisionnelles, c’était de faire passer ou non certains messages comme lors du recrutement d’Ariviane le premier jour. Trop de décisions, c’était trop de responsabilités. Raison pour laquelle videurs leurs allaient si bien.

D’ailleurs, quand l’elfe rencontrera la maître-mage, ils sembleraient que ses deux là aient fait passé le message quand elle les croisera dans le couloir au premier étage, accompagné d’un des hommes de main des Predieger. Windy le congédia une fois avant de la faire rentrer dans le bureau, où, sur celui-ci, se trouvait un globe sur quatre pieds de style victorien. Ariviane tiqua devant un tel objet où le savoir-faire pour en refaire un, était perdu depuis l’apocalypse  : elle en connaissait l’existence, n’en avait jamais mais sur le papier, il suffisait d’ouvrir le globe et d’inserer de l’ADN de quelqu’un pour le géolocaliser à très longue distance... Peu être aussi utiliser pour des rituels mortel à longue distance. L’utilisation était un poil plus compliqué que sur le papier à et à voir la paperasse et le grimoire sur le bureau, il semblerait que Windy ne le maîtrise pas encore parfaitement. Hors, il y avait un point louche qui gênait Ariviane, si l’acquisition était récente au point de coller Windy sur cette priorité quitte à mettre de côté d’autres affaires en suspens, c’était que l’ordre venait d’en haut et ne concernait pas Ariviane. Après, elle serait tentée de dire «chacun sa merde», elle ne faisait pas parti du gang, même si certains n’hésiteraient pas à s’en prendre à elle car trop proche des Predieger.

«Mettez vous à l’aise.»

L’excuse à deux balles pour surtout voir Théia retirer sa veste puisqu’elle reluqua le plumage des aîles. Le message avait belle et bien passé. Ariviane arriva à enfin à retirer les yeux de l’artéfact.

«Je comprends pourquoi l’un des videurs t’a demandé si tu voulais voir la fille du grand patron. Elle est exotique, elle est rare, et elle rendrait fou de jalousie ce nabot de Brazak... bien que lui, ça ne serait pas pour l’exposer pendant les soirées. Je te conseillerais d’éviter les soupçons au Niglyië avec elle... J’irais même à te conseiller de commencer à penser à loger ailleurs, quitte à ce que je te donne une adresse d’une petite pension tenu par la femme d’un de nos lieutenants. Peu de chance que le parrain la repère, à cumuler parrain et mage, son planning est souvent complet mais il vaudrait mieux éviter que ça arrive à ses oreilles.»

Elle se servit un cocktail avant d’en poser deux autres sur sa table basse avant de s’y assoir.

«Mais sinon oui, c’est une très belle trouvaille que tu as ramené là, je suis impressionnée. Je suis Windy, la maître mage de la famille des Predieger. Les proba’ jouent en la défaveur mais il semblerait que ta mère ait réussi à enfanté. Le fait qu’elle n’ait pas été stérile est un coup de chance.»
«Tu connais Mère Céleste ? Vous vous êtes connu où ?»
«Hormis sur des documents disons, très explicites, je n’ai pas eu ce plaisir. Ari, si tu es venu me voir, c’est que l’enquête sur Devon n’est toujours pas très clair, c’est ça ?»

Windy prit le sac sans trop en regarder le contenue et de le poser à côté de ce globe.

«Tant que la personne que tu recherches n'est pas protégé magiquement pour éviter les «désagréments à distance», je devrais pouvoir y parvenir. Non pas que ce globe de Brahe n'en soit pas capable, seulement je ne suis pas encore à l'aise avec l'astronomie pour profiter de son efficacité maximum et forcer les défenses. A défaut d'avoir un doigt ou d'une dent, la sueur devrait faire l'affaire dans ton cas et je pense que l'inverse ne t'aurait pas trop rassurer, n'est ce pas ?»

L'astronomie ou un casse-tête. Windy aurait le pied marin et qu'elle aurait passé une partie de sa vie sur l'océan qu'elle s'en sortirait mais ça ne semblait pas être le cas, ce qui l'obligeait d'étudier un domaine élitiste réservé qu'à une poignée d'individus. Si être Maître-mage d'un gang majeur portait d'énorme avantage niveau ressource comme c'était le cas aujourd'hui, il existait aussi les inconvénients que toute personne normalement constitué ne se serait pas penché en temps normal.

Autant dire que demander à Windy de se creuser la tête autre que dans un domaine à s'ouvrir les veines, Ariviane risquait fortement d'avoir son analyse sur un plateau d'argent sans aucune compensation en échange.

«Mon point de vue sur ses bases? Sans à avoir lui demander de déshabiller je dirais un certain contrôle suuuureuh...»
«Théia veut bien. Théia n'a jamais compris comment fonctionnaient ses particularités. «Grande sœur» disait que c'était instinctive.»

Le bug de Windy suivi d'un massage de ses tempes en disait longs, se contentant d'un signe de main de laisser tomber.

«Elle ne comprend pas le second degré... Tu peux remettre ton châle... Je n'aurais rien eu contre une partie fine à trois en temps normal mais je n'ai pas trop la tête à ça en ce moment. Vu ce que je viens de voir avec les ailes totalement à part des bras, c'est clairement de l'arcane organique instinctif. Ca doit être un rapport avec son éveil magique et le fait qu'elle veuille découvrir le monde extérieur à se mélanger avec la civilisation depuis son plus jeune âge. Ca arrive, l'instinct et le fort intérieur d'autrui joue beaucoup plus que l'on ne le croit.»

Bizarre ce comportement, surtout venant d'une fille réputée être une croqueuse de femme. Elle n'avait pas encore le niveau à avoir les poches sous les yeux mais il semblerait que Windy ne comptait pas les «heures sup'» ses derniers jours.

«Ari, je ne sais pas si dans ta tribu il y a eu l'un de vos mages qui a pété un câble, un «déconnecté de la réalité» comme on dit dans le jargon de mage. Le genre d'individus qui n'arrivent plus à différencier leur «vision philosophique» qu'ils ont de l'arcane qu'ils maîtrisent du monde réel. Ca arrive bien plus chez les arcanistes que chez les élémentalistes vu la façon différente d'appréhender la magie et ça peut donner des résultats vraiment spectaculaires, autant pour la vitesse d'apprentissage que de «puissance brut» dans l'arcane que le déconnecté appréhende. Je ne cacherais pas que si il n'est pas suivi, la plupart du temps l'arcaniste meurt de lui même avec sa propre arcane, ou qu'ils sombrent dans la folie quand ce n'est pas la société qui l'élimine vu le danger instable qu'il représente. Il y a des avantages comme des inconvénients : deux «déconnectés» de la même arcane ne l'utilisera pas de la même façon si leur vision de «leur monde» diffère.»

Dans la tribu d'Ariviane, si il n'y avait jamais eu de problème, on appelait ça tout bonnement un taré qui avait trop abusé de ses herbes. Là, elle avait un point de vue bien plus académicien de la part de la maître mage.

«Mais dans le cas de Théia, essaye de voir qu'avec son éveil, elle a suivi inconsciemment cette voie, a maîtriser une arcane organique qui la ressemblait et où elle s'identifiait. La douleur lors de la modification de ses excroissances ont dû la faire souffrir mais elle a sû quand s'arrêter, quand elle a atteint son objectif de ressembler à une humaine. Si elle avait passé le cap en étant «déconnecté», je peux t'assurer que tu aurais eu affaire à quelqu'un qui aurait plusieurs dédoublement de personnalité, qui aurait cherché à avoir une particularité physique de chaque individu qu'elle copiait... Et comme elle restait une harpie au fond d'elle, nul doute qu'elle aurait chercher à copier une de tes particularités après t'avoir dévorer le coeur de ceux qui présentait à ses yeux un certain intérêt. Un peu comme le symptômes d'un Doppleganger qui n'arrive plus à conserver sa personnalité.»
«Théia aime bien Ariviane. Ariviane est, comment disent les civilisés? Guide touristique ?»

L'elfe voulait une analyse ? Elle l'avait eu. Juste que la fin, à partir du moment où Windy parlait du dédoublement de personnalité et ce qui s'en suivait, mit Ariviane un peu mal à l'aise mais l'exposé avait été très croustillant. Elle se leva pour fouiller dans sa veste à l'entrée pour poser un stimpack sur la table. Visiblement, c'était le sien et il y avait de fortes chances qu'elle en réquisitionne un pour le remplacer à son prochain passage au laboratoire.

«Je ferais passer le mot à nos lieutenants. Ca sera certainement en présence de Stinali si ça devait se faire, histoire que les harpies s'habituent surtout à la présence des elfes. Donc ça plus quelques stimpacks, c'est sûr quand elles y goutteront et verront l'efficacité, elles auront du mal à s'en penser.»

Puis de se diriger vers le globe, commençant à sortir un couteau de rituel pour découper le t-shirt de Devon sous les aisselles, endroits le plus apte à la sueur.

«Sinon, comment se passe la traque de Wreed ?»

Un bout de chiffon finira sur le côté, avant qu'elle ne referme le globe et de commencer à le régler. De là où se trouvait Ariviane, elle semblait placer la pointe de là où se trouvait l'actuel «Les Sables» avant de noter quelques notes sur un calepin avec non loin une calculette.

«L'étude des arcanes est assez particulière, on lie les fluides pour les sculter de la manière que l'on le désire à un point qu'un élémentaliste pur souche prétextera que c'est contre nature. Il existe des écoles de pensées plus académiques mais elles sont surtout suivi par ceux qui veulent étendre le nombre d'arcane maîtrisé, là où ceux voulant se spécialisé dans un domaine en feront souvent leur façon de penser, leur philosophie. Voit ça comme une forme d'esprit artistique et c'est pour cette raison que le terme «sculter» est beaucoup utiliser quand on parle de la manipulation des fluides.»

Une utilisation contre nature... Il y avait pas moins tolérant qu'un mage envers ses confrères : toujours quelques choses à redire sur le comportement des siens qui ne lui plaisaient pas. C'était pour cela qu'il existait moult école de pensée dans ce domaine. Pour les arcanistes, cela ne semblait pas trop différent.

Enfin, la mage se décida de passer à l'action. Levant les bras au dessus du globe, Ariviane comprit qu'elle ne faisait que l'alimenter en magie, là où l'intérieur de celui-ci elle pouvait désceller une température ambiante devenant de plus en plus important. La lentille du globe commença à bouger doucement, se déplaçant de l'actuel Sable pour aller un peu plus au Sud Est... avant de s'emballer et de finir un coup sec en Amérique du Sud puis de continuer doucement mais surement dans l'océan Atlantique. Du côté de Windy, même si Ariviane la vit plisser les yeux lorsqu'elle baissa les mains pour prendre plusieurs notes, en replaçant le globe pour prendre les cordonnées... Puis elle refit la manipulation une deuxième fois pour un résultat identique.

Elle soupira en prenant une encyclopédie dans sa bibliothèque et se diriger vers la table basse où elle déplira deux cartes. Un stylo figurera sur une petite bourgade nommé Palo Verde se trouvant à une centaine de kilomètres des Sables là où sur la seconde, une carte d'Amérique du Sud, se fut carrément le cendrier qui finit en Guyane Française.

«Pas très précis tout ça... Si on part du principe qu'il a fait le tour des Sables pendant un bon mois, il est parti en direction de Palo Verde. La suite n'est pas très compréhensible, je peux te dire qu'il est en Guyane, mais la partie qui appartenait à l'UEO avant l'apocalypse. Juste que je ne comprends pas pouuur... ah oui je comprends mieux en fait.»

Elle feuilletait, avant de poser son encyclopédie sur une page montrant une base aérospatiale à Kourou, puis une base militaire à Cayenne sur la page d'à côté.

«Je ne sais pas comment ton ami Devon a fini en Amérique du Sud de manière aussi rapide... voir quasi instantanément, mais c'est là haut que tu le retrouvera. J'ai du mal à le détecter là haut mais on dirait qu'il y a encore certaines mesures de sécurités magiques encore effectifs de qualité militaire.Vu les lieux stratégiques qui appartenaient à l'UEO, ou aux européens si tu préfères le raccourci, rien d'étonnant que le globe fasse son bout de chemin et perde sa trace»

Elle tapa du doigt en montrant la base aérospatiale.

«Il y a une différence entre des mesures défensives protocolaires d'une base militaire classique et celle d'une base aérospatiale. Même deux ans en étudiant ce globe, je ne crois pas que je sois capable de forcer une telle défense même avec les meilleurs connaissances que l'on peut trouver avant la guerre.»

Elle poussa le livre, une encyclopédie en anglais d'avant guerre en parfait état mais qui n'était là que pour but informatif pour le civil lambda. Cayenne servait de base militaire à la Légion étrangère, qui, autrefois servait de bagne, avant qu'il ne soit rouvert une quinzaine d'années avant l'apocalypse, pour des criminels jugés trop dangereux, ou des terroristes. Une prison dirigée par des militaires ? Tout sauf une colonie de vacances. Quant à la base aérospatiale, les descriptions concernent surtout les données pour touristes, avec années de construction, lancement de divers projets, des explications comme quoi tous les satellites européens partaient de là-haut, avant sa fermeture au public une dizaine d'années avant la fin du monde pour des raisons de sécurité nationale. Quelques photos montrent aussi la modernisation du port de Kourou une dizaine d'années avant la fin du monde, en port militaire.

«Même si je sais que les Prediegers n'ont pas beaucoup de relation avec les pègres des Caraïbes, je peux voir avec Frank. On doit avoir des contacts et des informations sur place : on traite malgré avec eux pour des produits plus exotiques et rares. Mais tu te doutes que ce genre d'informations va plus loin que «notre accord» et il faudra trouver une compensation digne de cela pour que je puisse le convaincre. Je doute que Frank veuille bien me donner quelques-un de ses contacts juste pour mes beaux yeux.»

Il y avait bien quelques regards furtifs en direction du globe, la distance ne collant pas à ses yeux.

«La téléportation est impossible et vu la manière dont le globe s’est emballé, je dirais que ton ami a dû emprunter une sorte de portail ou de vortex. Sur des termes plus hasardeux, voit ce passage comme un tunnel dimensionnel coincé entre notre plan à nous, et un autre et qui sert de raccourci où quelques mètres peuvent représenter plusieurs kilomètres. Il n’a pas changé de plan pour ressortir ailleurs sinon le globe aurait perdu sa trace. Sauf que si je devais demander à un grand mage la méthode qu’il utiliserait, il me dirait qu’il préfère aller dans un autre plan, quitte à dépenser plus d’énergie sur le moment avec un bon calcul et le bon lieu où réapparaître. Au moins, le mage n’a pas besoin de maintenir le sort.»

La suite, la maître mage se creusa un peu plus la tête.

«Je dirais que c’est une anomalie magique qui a le mérite d’être particulièrement stable. Je ne peux pas te donner de détail parce que je ne suis pas devant mais si tu ne touches à rien sur le lieu et que tu contentes de la passer avec les conditions réunis, ton billet d’avion tu l’as. Pratique hein ? Par contre, pour le retour je ne sais pas si c’est les mêmes conditions ou si c’est possible. Bidouiller une anomalie magique de type dimensionnel, c’est hors de mes connaissances même si je t’avoue que je paierais cher pour en voir et comprendre son fonctionnement.»

A parler du Rtacencyria, l’elfe semblait un peu largué.

«Ecoute, tu me ramènes Wred et si il n’est pas en mauvais état, je t’organise une soirée aux chandelles où tu auras tout ton temps d’en parler avec Frank et moi: Je ne cacherais pas que l’on lorgne beaucoup sur sa fourrure et des possibilités que l’on peut en faire. Si tu as la bête, tu sais comment me contacter si jamais il n’y a pas moyen de la transporter jusqu’à Vegas.»

Plus grand chose à dire, la plupart des conditions était posé. Il ne restait plus qu’à faire un petit tour à la planque des trois lascards.

Au fond, ce n’était pas trop dur à trouver : difficile de trouver moins discret qu’une station à essence avec un énorme pilier «m’as-tu vu?» avec une moitié de borne à essence, et un parking où une vingtaine de voitures aurait pu se garer mais où cinq en pièces détachées étaient encore présente. L’endroit devait servir pour les réparations visiblement. Autrefois, il y avait du grillage pour entouré tout cela, maintenant les poteaux où tenait encore du grillage se compte sur les doigts de la main.

Les quelques immeubles à trois étages autour du lieu, à une quinzaine de mètres de la station à essence suffisent amplement pour se cacher. Station à essence assez basique en somme, une boutique à moitié éventrés qui servait à payer le service et acheté deux trois babioles, et un garage un peu plus grand, équivalant de deux étages, pour les réparations. A vu de nez, la partie magasin a été vidé, même la plupart des étagères sont absente et vu l’ouverture dans le toit éventré, le gang n’a pas jugé bon à le réaménager. Théia bien assez rapidement la camionnette dans la garage. Un peu de remue ménage, un punk humain (lui aussi reconnu par Théia) semblait désossé la voiture la plus proche, plus exactement l’un des sièges de cette dernière. A priori personne d’autres dans les environs.

Que dire de la situation en général ? En pleine journée, ça semblait assez risqué d’approcher avec le peu de couverture possible. Sécurisé ? Assez mal, maintenant l’elfe comprenait pourquoi le chef de ce petit gang ne cherchait pas à faire sa place à Vegas, mais se contentait d’accepter des contrats de cassage de jambes : si ça puait trop, il prenait leur fourgonnette où tout ce qu’il y avait de la valeur devait être entassé, et se s’enfuirait fissa si un gang plus nombreux devait leur chercher des noises. C’était pour cette seule et unique raison qu’ils se contentaient d’un territoire non contesté. Pas de spot de surveillance, celui qui bricolait devait certainement surveiller mais où il trouvait plus intéressant et aussi important, de jouer les récupérateurs que de se tourner les pouces à une ronde où il y avait de fortes chances qu’il ne se passerait rien... comme dans plus de 95% des rondes.

Toujours en profitant de la journée pour y voir la scène, il était clair que le bâtiment principale à deux étages, devait se contenter de quelques pacerelles à l’intérieurs pour faire office de second étage, à la fois pour stocker, et dont les poutres devaient servir à déplacer des objets lourds telles que des moteurs pendant les réparations. En clair, il pouvait être accessible, il y avait une échelle qui menait sur le toit de la boutique du magasin (ou ce qu’il en restait) pour pouvoir avoir accès à l’autre partie du bâtiment par une fenêtre. Ariviane remarqua, si elle regardait un peu aux jumelles, quelques canettes de bière sur le toit du second étage, du bâtiment principal, ainsi qu’une carabine posée et quelques balles... et un pigeon mort. Personne sur le toit mais visiblement, c’était le point de surveillance en temps normal.

A en juger de la réaction de Théia et surtout de son sourire carnassier où Ariviane ne pouvait que lorgner sur une canine plus développé digne du prédateur qu’elle était, la harpie n’y voyait aucun inconvénient. A ses yeux, des minables tel que les proies d’aujourd’hui n’étaient pas digne d’être comparé à Wred, qu’elle estimait être LA proie d’Ariviane.

«Comparer Wred avec des petits gibiers est insultant pour Wred. Mais Théia a bien mangé l’autre fois, Théia peut bien se passer de les éventrer, mais ne peut pas jurer de ne pas trop abîmer ce gibier.»

La parfaite mentalité d’un prédateur qui s’estimait être au dessus du lot. Un peu insultant pour les trois types en face mais cet avis, l’elfe devait s’en moquer pas mal, non ?

Et c’était là qu’Ariviane reconnaissait la différence entre un bon chasseur et un mauvais chasseur. Théia prit le filet mais ce ne fut pas pour se diriger directement vers le toit. Elle s’envola pour se poser sur le toit d’un des immeubles puis de faire le tour en prenant soin de faire attention à ce que son ombre ne s’approche pas de celui qui semblait dépouiller le véhicule. Puis elle prit de la vitesse pour fondre avant de planer et prendre position sur le toit. Pas de battement soudain d’aile puisque l’elfe put regarder la scène par jumelle, pour minimiser le bruit. Pas non de combat, il ne semble y avoir personne pour le moment... même si à en juger au pigeon fraîchement tué, il ne devrait pas tarder à revenir à un moment où un autre si il ne voulait qu’il faisande inutilement. Dommage qu’elle ne sache pas désarmé un fusil ou une carabine, elle venait de prendre le principal spot si facilement. Mais bon si quelqu’un voulait le reprendre, ce n’était pas comme si il avait une échelle métallique à monter.

Si Ariviane devait donner un jugement entre un et dix pour la vigilance, elle donnerait un trois grand maximum, en faisant preuve d’une grande complaisance puisqu’il leva la tête assez tardivement de son siège désossé. Ariviane put en profiter pour examiner un peu plus le monsieur en question. La définition même du «punk à chien» mais sans le chien, mais avec un six coups à la ceinture et une vieille boite à outil proche de lui où il devait manquer un bonne moitié des clefs. Pourquoi niveau trois en vigilance AVEC une grande complaisance. Si l’homme, la vingtaine, se montra intimidant au premier abord en jouant son rôle de caïd, ce n’était pas pour dégainer son arme mais pour mettre la clef à molette bien en évidence.

«Tu n’sais pas ce que ça coûte de traîner sur le territoire de Mazca toi ! Qu’est tu veux au Mazca, wesh !»

Il joue les gros bras, il a jeté un œil furtif pour voir si Ariviane était seule mais il aurait peut-être dû regarder sur le toit de la station derrière lui à ce moment là, ça aurait été sûrement plus intéressant.

L’homme bloqua quelques instants avant que sa tête ne se porte un peu sur le côté.

«Hé les cousins ! V’nez voir, j’tiens une gagnante là !»

Bon, si il ne l’a pas totalement perdu de vue, il la gardait du coin de l’oeil mais pas correctement. En revanche, Ariviane venait de sous-estimé (ou sur-estimé?) le QI relativement bas de la personne en face d’elle. Ca s’emmerde de la journée, il faut comprendre le malheureux jeune homme de trouver une victime sur qui s’occuper, et partageur comme il était, il voulait faire profiter les potes.

En tout cas, ça ne devait pas être bien loin puisqu’un demi orc ne tarda pas à sortir, suivi de ce qui semblait être une junkie. Pas de chance, c’était l’entrée où se trouvait Théia qui lâcha le filet comme si il s’agissait d’un vulgaire sac à patates. Une junkie ? Premier élément imprévu, même si elle se retrouva prise elle aussi par un filet bien lourd fait pour le gibier que son copain et elle était.

La seconde action fut simplement sauté pieds joints, aidé en partie d’un battements d’aîles en arrière pour rendre sa chute plus violente. Même si Ariviane ne put pas voir de détails, le hurlement du demi orc lui fit comprendre que le sourire carnassier ne concernait pas celui d’assouvir ses bas instincts de harpie, mais plutôt d’étancher sa soif de sang. Si il hurlait à mort, il devait être certainement vivant.

«O-p’tain!»

Le type en face d’Ariviane se rebiffe et tente de coller un coup à l’improviste de la menace la plus proche : c’est à dire Ariviane avec la clef à molette et d’une main. Ca loupe, il n’avait que du coin de l’oeil la ranger et elle n’eut besoin que de faire un pas en arrière. L’autre main sembla chercher le six coups à sa ceinture, mais ne fut pas dégainer à cause d’un laps de temps relativement court.

A quelques pas et donc aussi près, rien d’étonnant que l’adversaire d’Ariviane tente quelques choses : c’était à prendre ou à laisser car l’occasion ne se présenterait pas deux fois. Il tentera la charge désespérée et si il heurta l’elfe qui finit sous lui, il se prit une balle placé un peu en dessous l’épaule droite. En bref : elle avait dû toucher une artère et ça pissait bien le sang. Un petit imprévu qui l’arrangeait un peu : au moins elle arrivera à le dégager facilement sur le côté avec un coup de crosse vu que le bras droit n’avait visiblement plus aucune force. Il était stun, il se tiendra tranquille mais il ne fallait pas non plus le laisser là trop longtemps sans soin de premier secours sous peine à ce qu’il ne se réveille pas. Quant à Ariviane : elle allait devoir prévoir un de ses quatre une lessive.

Du côté de Théia, si elle ne vit pas grand chose sur le moment, elle entendit des cris (aussi bien masculin que féminin) suivi d’une rafale courte typique d’un pistolet mitrailleur avec un soupçon sur un Uzi vu la cadence du tir. En jetant un œil à la harpie, la ranger verra cette dernière caler derrière la porte, rabattant son aîle vers elle... et une multitudes de plumes sur les deux prisonniers. Maîtrises en organique... la créature n’avait rien de trouvé de mieux que de solidifier le plumage pour s’en servir de pseudo dagues de lancer pour torturer l’orc et sa copine, pour faire perdre le sang froid au dernier type à l’intérieur. Et ça avait réussi vu qu’il venait de vider le chargeur à travers la porte et une autre partie à travers la fenêtre en croyant que ce «monstre» ferait une entrée irréfléchie par la fenêtre à côté d’elle. La harpie ne savait peut-être pas utiliser des armes à feu, mais étrangement Ariviane commença à penser qu’elle avait dû s’y frotter à plusieurs reprises par le passé.