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La paix vend... Mais qui achète ?

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Message  Boogeyman Lun 1 Avr - 23:46

Los Angeles. Autrefois la ville la plus peuplée du monde. Le joyau de la Californie et des États-Unis en général. Maintenant une ruine parmi tant d'autres dans les Terres Désolées de la côte ouest et sûrement des États-Unis en général. Et pourtant ? Malgré les problèmes des ruines, peuplées par des hordes d'animaux sauvages, de mutants agressifs, de clochards hargneux et de mutants territoriaux ; malgré la mainmise éternellement présente de la Tour des Néo-Arcanes, la guilde des mages post-apocalyptiques... C'était un endroit plutôt agréable à vivre.

En tout cas, ça l'était pour un entrepreneur comme Iona. On avait connu plus glamour qu'une ancienne caserne comme base pour une compagnie mercenaire, mais le bâtiment tenait debout et était solide. Un peu d'huile de coude pour reboucher les baies vitrées et construire une extension pour faire office de garage étendu ainsi que d'entrepôt et l'endroit était parfait. Et dans la zone civilisée de la ville, peu de risque de se faire attaquer, même par des concurrents : la police de Los Angeles n'était certes plus aussi raciste qu'avant, mais elle était toujours aussi excitée de la matraque ou de la gâchette envers les criminels.

Ayant réquisitionné le bureau de l'ancien chef pour son usage personnel, Iona eut une bonne surprise en cette matinée : des coups à la porte, suivis de l'apparition de la tête de Klaus. Klaus gro-Shagrol le demi-orc, le tchatcheur, démarcheur et un des fusiliers du groupe. Iona ne savait pas vraiment comment avec sa gueule à coucher dehors et son putain d'accent moitié orc moitié allemand, il réussissait à attirer le chaland, mais il y arrivait. Une bonne majorité des jobs venait de gens qu'il avait réussi à haranguer, aussi mieux valait ne pas cracher dans la soupe.



- Hey boss, désolé d'vous déranger, mais y a un client potentiel à la porte. J'le fais entrer ?



Klaus gro-Shagrol:
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Message  Iona J. Weissler Ven 12 Avr - 0:28

Lorsque Klaus ouvrit la porte, il put trouver Iona avachie sur le canapé qu’elle utilisait comme lit, ayant délaissée la couverture en laine qui était tombée par terre pour les quelques feuilles et carnets qu’elle avait pu emporter jusqu’à leur installation à Los Angeles. Un stylo à la bouche, elle grommelait à voix basse en fixant une feuille sur laquelle étaient griffonnées de nombreuses formules mathématiques et observations théoriques dans le style d’écriture qui lui était connu.

Ses vieilles angoisses s’étaient à nouveau manifestées tôt dans la matinée, l’ayant obligé à se lever bien avant les premières lueurs du jour. Plutôt que de tenter le diable en retournant se coucher, elle avait préféré commencer ses activités de la journée en avalant de quoi tenir jusqu’aux aurores. De toute façon, un nouveau modèle mathématique lui était venu par la même occasion et donc elle s’était rapidement attelée à noter tout ce qui lui passait par la tête avant que ça ne lui échappe totalement.

Cela l’avait occupé une bonne partie de la matinée aux côtés de ses tâches habituelles et cela était donc la situation dans laquelle le demi-orc l’avait trouvé. Sa voix, bien qu’un peu rauque sur certains aspects mais qui se voulait néanmoins rassurante, la sortit de ses pensées et elle tourna la tête d’un air hagard vers lui.


« Huh... Eh bien, je suppose... commença-t-elle, avant de finalement se rendre compte de ce qu’elle avait entendu. Oui ! Bien sûr, fais-le entrer ! Vous lui faites faire les vérifs d’usage le temps que je m’apprête et on se retrouve dans le salon juste après. A tou’d’suite ! »

Elle ne lui laissa même pas le temps de refermer la porte qu’elle était déjà partie récupérer dans un tiroir du bureau qui trônait au fond de la pièce le pistolet qui l’accompagnait depuis déjà quelques années. Après s’être assuré qu’il était en mesure de servir, elle remit la sécurité et le plaça entre le bord de son short en cuir et la ceinture qui en faisait le tour, puis elle s'assura que sa veste lui dissimulait suffisamment le bas du dos pour ne pas laisser apparaître le canon de l'arme.

Suite à cela, elle prit quelques instants pour s’étirer en croisant ses bras derrière la nuque, aller chercher le mug qu’elle s’était attribuée et y verser ce qui restait du contenu de la cafetière posée un peu plus loin. C’était atroce, définitivement. Déjà parce que ce n’était plus tout jeune. Ensuite parce qu’évidemment, il avait refroidi. Mais le pire était probablement qu’elle n’avait aucune espèce d’affection pour ce liquide. Dans le cas présent, elle n’avait pourtant pas d’autre choix car il était grand temps de refaire les stocks de la compagnie entière. Cette nouvelle opportunité leur permettrait d’y parvenir si tout se passait.

Elle quitta la pièce pour rejoindre l’étage inférieur, où l’attendait leur nouveau client potentiel.
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Message  Boogeyman Lun 6 Mai - 0:07

Klaus disparut aussitôt après avoir reçu ses instructions, le temps que sa patronne puisse se préparer. Iona vit que son associé avait pris le temps de faire venir directement le client potentiel dans son bureau, où il attendait dans un calme olympien assis sur une chaise, fumant un épais cigare. Première chose que l’entrepreneur remarqua : ce type était, pour les standards des Terres Désolées, un bourgeois. Même vêtu avec des habits faits de bric et de broc (comme beaucoup de gens), on pouvait voir que c’était du bric et du broc qui avait été un minimum travaillé et assemblé avec précision, au lieu de juste être cousu au pifomètre. Un signe de richesse vu que les vrais vêtements qui ne venaient pas d’avant-guerre étaient rares.

Avisant l’arrivée de Iona, l’homme se leva et lui tendit la main, sans retirer son barreau de chaise de sa bouche.



- Bonjour, mon nom est Sebastian Lord, entrepreneur, industriel et autres mots ronflants. J’irai droit au bout : je recherche des transporteurs fiables pour ramener un objet de grande valeur sentimentale que des récupérateurs viennent de retrouver à Los Angeles pour l’emmener jusqu’à mon… “Manoir” à Sewel. Votre prix sera le mien.


“Votre prix sera le mien”. Une phrase qu’on entendait rarement, et qui faisait fortement plaisir dans les affaires. Un si petit volume, cela dit… Est-ce que ça valait le coup ? Ou est-ce que cet homme était vraiment prêt à casquer ?


Sebastian Lord:
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Message  Iona J. Weissler Ven 10 Mai - 0:53

« Huh... A vous aussi, bonjour... Iona Weissler. »

« Lord », hein ? En voilà un qui faisait tout pour faire honneur à son patronyme. Tant par ses manières d’homme d’affaires que son accoutrement.

Mis à part cela, il avait été assez pragmatique pour ne pas se confondre en politesses superflues et explications trop longues pour que le cerveau encore à moitié endormi de Iona soit en mesure d’enregistrer les informations importantes relatives à cette nouvelle offre tout en répondant à sa poignée de main introductive.

Un léger sourire s’afficha sur le visage Iona. L’offre était on ne peut plus alléchante et Sebastian le savait, sinon il n’aurait jamais prononcé ces mots de manière aussi ostentatoire. Il était donc prêt à mettre le prix mais il s’agissait de se renseigner un minimum avant.


« Si vous êtes d’accord, nous pourrons rediscuter des tarifs une fois que vous aurez répondu à cette question : Est-ce l’objet en lui-même qui présente un risque ou bien sa valeur qui est susceptible d’attirer les convoitises ? Dans un cas comme dans l’autre, les préparatifs que mon équipe est susceptible de nécessiter avant le départ ne sont pas les mêmes. »

Il était inutile de demander des précisions sur la nature exacte de l’objet, puisque le client lui-même semblait se réserver le droit de divulguer l’information au sein des murs de la caserne.

Pourtant, elle ne doutait pas que la tournure de phrase très ouverte qu’elle avait employée encouragerait l’homme en face d’elle à se montrer un peu plus enclin à la conversation.
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Message  Boogeyman Ven 17 Mai - 21:26

Sebastian ne put cacher un nouveau petit sourire en entendant les questions de Iona.


- Eh bien, à moins de considérer une écharde dans le doigt ou une coupure de papier comme des risques, l’objet à transporter, qui au passage tient dans une simple caisse en bois, n’en présente pas vraiment. On ne peut pas en dire autant de sa valeur. Il n’a pas de valeur intrinsèque à proprement parler pour l’habitant moyen de la région, mais d’autres connaisseurs qui lui attribuent un prix sentimental, comme moi, pourraient être tentés de l’acquérir… Disons “moins légalement” que je ne l’ai fait. Je ne pense pas qu’ils iraient jusqu’à embaucher de vrais mercenaires et se contenteraient de piétaille ou de simples gangsters à la petite semaine pour un assaut, mais sait-on jamais. Je suis accompagné de mes propres gardes et de mon propre véhicule, aussi il ne vous sera pas nécessaire de vous préoccuper de moi. Seule la cargaison compte. Et qu’elle arrive à bon port entière. Et si possible pour recevoir votre paie, me faire arriver entier aussi peut être utile, ha ha.


Il aimait s’entendre parler et plaisanter, décidément, le milord. Mais tout ce qu’il avait dit était utile pour Iona afin de planifier exactement les mesures à prendre. Un client avec de l’argent à dépenser et qui ne joue pas la rétention d’informations ? Il faudrait penser à garder ses coordonnées dans le futur à celui-ci. Généralement dans ce genre de business, les emmerdeurs qui veulent le travail fait pour hier en échange d’une poignée de cacahuètes et se gardent bien de dire qu’ils ont des casseroles aux fesses, c’était la norme plutôt que l’exception.
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Message  Iona J. Weissler Ven 5 Juil - 23:28

Il était rare qu’une occasion comme celle-ci lui soit servi sur un plateau avec un tel enrobage. Tout portait à croire que Iona et ses compagnons venait de tomber sur l’affaire qui allait les faire remonter la pente dangereuse qu’ils avaient lentement amorcé ces derniers temps.

Il allait sûrement rester encore quelques détails à régler mais dans l’ensemble, cela lui semblait être une proposition des plus honnêtes. Surtout s’ils n’avaient à s’embarrasser que de la cargaison à bord de leur véhicule, contrairement à d’habitude où les quelques individus un peu trop attachés à leur possession tenaient effectivement à tenir compagnie à ses hommes, les gênant plus qu’autre chose.


« Il semblerait que vous veniez de vous offrir les services de transporteurs. C’est entendu, nous acceptons votre offre ma foi outrageusement avantageuse ! » s’exclama la jeune femme en lui proposant de se serrer les mains.

Suite à cela, elle vint ouvrir le tiroir d’une commode non loin pour le fouiller.


« Je vais simplement vous demander... Ah ! Voilà, je savais que j’en avais un de prêt pour ces cas-là ! Tenez ! Je vais simplement vous demander de signer ce document et à partir de là, nous pourrons discuter plus en détails de l’opération. »

La feuille qu’elle lui tendit comportait un certain nombre de mention semblable à celle qui pourraient être présentes dans un contrat tout ce qu’il y a de plus officiel dans le cadre des activités de Iona. Le seul détail qui pouvait éventuellement différer d’un document normal était le bout de phrase mit en évidence juste au-dessus de la case où elle lui demandait d’apposer sa signature :

« Le client s’engage à ne provoquer volontairement de préjudice à l’égard des actifs contractés, qu’il soit de nature physique ou moral, sous peine de devoir répondre de ses actes devant les actifs toujours valides, par quelque façon que ce soit. »

Iona s’était assise dans son fauteuil juste après lui avoir remit le papier et le stylo entre les mains, plaçant ses mains avec les doigts entrecroisés devant sa poitrine tandis qu’une jambe se plaçait par-dessus la deuxième, un léger sourire s’affichant au coin de ses lèvres.

« Je n’ai sûrement pas besoin de vous le dire étant donné votre provenance et celle de votre possession mais je ne compte plus le nombre d’individus qui ont cru bon d’essayer de faire les malins pendant un travail de ce genre. La transparence est donc logiquement de mise si l’on veut faire fructifier son affaire un minimum, de nos jours. »

Il avait été suffisamment généreux pour divulguer quelques informations concernant les risques auxquels s’attendre mais comme elle l’avait si bien dit, nombreux étaient ceux qui s’était retourné contre elle ou ses employés lors de sorties hors des murs salvateurs, et avec eux ceux qui avaient donné leur vie pour qu’elle soit en mesure de s’exprimer encore à ce jour. Tous ou presque avait payé d’une façon ou d’une autre mais après avoir enterrer quelqu’un qu’elle connaissait, aucun montant de billets décrépis ou de pièces de rechange ne pouvait l’aider à mieux dormir la nuit.

Elle espérait au moins que l’arbre mort ne cachait pas la forêt calcinée, cette fois encore.
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Message  Boogeyman Ven 26 Juil - 1:22

Lord hocha de côté la tête en lisant les termes du contrat. Les gens qui maîtrisent correctement le langage légal ne couraient plus les rues, aussi bien par manque d’éducation que par le fait que la loi du 9 mm était désormais plus en vogue que celle de la Constitution.


- Rudement bien ficelé. Dois-je faire venir un notaire pour authentifier la signature ?


Encore une blague, car il apposa vite sa signature.

Ce n’était pas moins de quatre véhicules qui attendaient devant la base d’Iona : deux moto-cross, un 4x4 de luxe de marque européenne et un pick-up. Les motos démarrèrent aussitôt que Iona et Sebastian furent sortis, tandis qu’un grand gaillard musclé à l’air un peu bovin s’approchait du duo.



- Kruger, mon chef de la sécurité. Weissler, notre transporteur pour cette mission. Irvine, je vous laisse expliquer le pourquoi du comment à notre transporteur. Je retourne dans l’auto.
- Bien, Monsieur.

Les motos que vous avez vu partir font office de reconnaissance et pour essayer d’attirer un ou deux poursuivants loin du convoi principal. Pour l’organisation du convoi, vous gérez comme vous l’entendez ; pareil pour vos troupes et vos véhicules. La cargaison à transporter se trouve dans cette caisse à l’arrière du pick-up. On a une heure environ devant nous le temps que vous prépariez votre transport et vos hommes pour que les éclaireurs aient assez d’infos pour nous. Si vous voulez que certains de nous vous accompagnent, dites-le de suite. Moi et l’assistante de Monsieur Lord, on reste dans le 4x4, cela dit. Des questions ?



Le temps que Kruger donne ses explications, Iona détailla l’état des “troupes”. Sans compter les éclaireurs, il y avait pas moins de sept hommes au total : Kruger, Lord, une jeune femme droite comme un I qui ouvrit la portière au patron (sans doute la fameuse assistante) et quatre gardes. La chef d’entreprise vit toute suite que Lord n’avait pas que de l’argent à dépenser pour se faire livrer : ses hommes, excepté la conductrice, étaient tous équipés de fusils d’assaut et d’armes de mêlée diverses telles que des hachettes ou des gourdins cloutés, plus un chapelet de grenades et un lance-roquettes pour Kruger ; en plus, tous portaient des plastrons et casque de métal de récupération, mais travaillé pour ressembler autant que possible à des vrais équipements d’avant-guerre. Les véhicules n’étaient pas en reste : le 4x4 aussi bien que le pickup avaient été repeints récemment et étaient, selon les standards du Wasteland, en bon état. Et renforcés avec des plaques d’acier soudées. Et, luxe oblige, Iona vit même que la banquette arrière de Lord avait été remplacée par un siège unique juste pour lui ; une vraie limousine post-apocalyptique. Sur l’arrière du pick-up, une caisse en bois trônait, toujours au moins en visuel par un des hommes.

Et elle remarqua seulement à ce moment, en examinant de plus près, le huitième homme : un gobelin, bien calé dans le coffre sur des coussins, avec un nid de mitrailleuse aménagé à sa taille. Une chose était désormais sûre : Lord ne serait fort probablement pas la chose la plus en danger...



Irvine Kruger:

L'assistante:
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Message  Iona J. Weissler Mar 10 Sep - 23:47

Lord semblait plutôt bien prendre les méthodes de Iona malgré le fait qu’un tel document ne vaudrait sûrement rien sans la présence d’un individu agrée au moment au moment de la signature. La profession juridique était probablement l’une des dernières en demande de nos jours mais elle comprenait bien où il voulait en venir avec sa plaisanterie et lui répondit dans un léger sourire :

« Votre compréhension m’honore. »

Ils descendirent rapidement une fois le document rangé soigneusement dans le bureau d’où il venait.

La surprise fut de taille lorsqu’elle constata en sortant de la vieille caserne que le convoi dans son entièreté se pressait déjà devant leur trottoir.

A peine eut-elle posé le pied dehors que son client s’éclipsa pour la laisser discuter avec le coordinateur des équipes de défense.

Les explications eurent une fois de plus le mérite d’être concises et compréhensibles par rapport à l’état mental de la jeune femme et le dénommé Kruger l’invita ensuite à se manifester si elle souhaitait que certains d’entre eux les accompagnent de leur côté.

Elle avait bien évidemment quelques habitudes, parmi lesquelles de ne s’embarrasser d’aucun extra dans leur véhicule si possible, mais avant de lui répondre honnêtement, il fallait régler une question loin d’être négligeable.


« Je vais vous demander de m’excuser quelques minutes. Klaus ~ ♪, mon grand. Tu veux bien me rejoindre dans le salon quelques instants ? »

Iona rentra dans la caserne sans plus attendre.
Lorsque le demi-orc la retrouva ensuite à l’endroit mentionné, elle était assise dans le sofa installé dans un coin de la pièce (qui était en réalité un autre bureau aménagé pour permettre de prendre ses aises plus facilement), en train de terminer de manger ce qui ressemblait à une barre de chocolat, la troisième si l’on faisait attention aux emballages dispersés au pied de la poubelle non loin. Le pistolet qu’elle avait emporté avec elle plus tôt était disposé nonchalamment sur le cuir à côté d’elle.


« Ferme la porte, s’il te plaît. »

Elle attendit que ce soit fait avant de reprendre la parole :
« Klaus, ça fait combien de temps qu’on bosse ensemble ? Inutile de répondre ! Disons juste que ça fait bien trop longtemps pour que tu me fasses un coup pareil, grand benêt. »

Elle l’invita enfin à s’asseoir. Une fois le métis installé dans l’un des fauteuils, Iona exulta pendant quelques secondes avant de claquer le talon de sa botte au sol.

« J’ai prévenu tout le monde qu’on est loin d’être stable niveau finances, c’est la vérité. Tu es tout à fait capable de prendre tes décisions comme un grand mais si ce que t’évoque le terme ‘client potentiel’, c’est nous ramener tout un bataillon prêt à partir à peine les papiers remplis, j’ai bien peur qu’il faille devoir te coller un chaperon lors de tes prochaines sorties... Rassure-moi, c’est la seule surprise que tu comptais me faire pour aujourd’hui ou il y en a d’autres ? »


Dernière édition par Iona J. Weissler le Mar 19 Mai - 0:42, édité 1 fois
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Message  Boogeyman Lun 7 Oct - 17:36

Klaus semblait attendre les remontrances de sa patronne, car son discours pour se défendre fut récité sans hésitation.


- Boss, j’ai fait mes recherches à son sujet... Lord est pas un client potentiel comme les autres… Ce type a assez de fonds pour lâcher 15000 dollars sur une case de roulette au casino à Vegas et juste hausser les épaules s’il perd. C’est pas juste un client potentiel, c’est un pilier financier pour nous si on rentre dans ses petits papiers ! C’est comme si on avait eu Prodeva comme soutien avant la guerre si on joue bien nos cartes avec lui.


Force était d’admettre que l’argument tenait la route : si Lord était aussi plein aux as que le demi-métahumain le disait, c’était un client plus que VIP qu’Iona avait sur les bras. Impossible de se faire une idée précise sur le client sans avoir effectué la mission ou autres, mais Iona savait que Klaus ne sortait pas d’informations de son chapeau, ne serait-ce que pour éviter d’avoir à se faire engueuler. D’un autre côté, trop dépendre d’une seule et même source avait ses désavantages ; tout le monde connaît l’histoire des œufs et du panier. Il faudrait bien se décider...
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Message  Iona J. Weissler Mar 15 Oct - 1:04

Iona comprenait où voulait en venir Klaus. Ce n’était pas non plus sans raison qu’elle le laissait faire régulièrement la tournée du comté à la recherche d’occasions de se rendre utile pour leur compagnie impossible.

« Bon, ce n’est pas comme si on peut leur annoncer vouloir faire marche arrière au point où nous en sommes... »

Iona se permit un dernier soupir avant de sourire à nouveau à l’adresse du semi-orc. Il n’était pas question de lui reprocher quoi que ce soit lorsqu’il ramenait avec lui ce qui se rapprochait le plus d’un miracle des temps modernes.

« Si je ne te l’ai pas déjà suffisamment répété, saches que tu as mon entière confiance. Je vais juste te demander de redoubler d’attention avec tous ces types armés et de me faire part de tout ce qui te semble suspect dans leurs agissements. En attendant, rassemble tout le monde en bas et profites-en pour leur passer le mot. Je vous rejoins très vite. »

Deux minutes plus tard, Iona ressortit de la caserne, une mallette renforcée à la main et sa paire favorite de lunettes de protection dans l’autre tandis que le holster bien visible à l’arrière de sa ceinture accueillait désormais le pistolet qu’elle avait précédemment dissimulé comme une sorte de signe de bonne volonté de sa part.

« Navré de vous avoir fait attendre, Monsieur Kruger. Bien qu’elle soit loin d’être complète, voici mon équipe. Je leur laisse le soin de faire leurs présentations individuelles s’ils le souhaitent. Il est cependant fâcheux que vos éclaireurs soient déjà loin car je pense qu’ils auraient certainement pu bénéficier de l’appui de la pisteuse de notre escouade. Je suis certaine qu’elle aura des choses à dire lorsque vos hommes reviendront pour faire leur rapport. »

Iona fixa quelques instants l’elfe dans l’attente d’une réaction de sa part puis lorsque ce fut fait, elle poursuivit :

« Si vous êtes d’accord, Klaus accompagnera vos hommes pour le transport de la cargaison. Il n’en a peut-être pas l’air mais ses talents pour la conduite ne sont pas à sous-estimer, il pourra se rendre utile en cas de pépin avec le véhicule. En parlant de ça, Wyatt ? Tu as vérifié le Touareg ? Vu le prix que ça nous a couté, il est normalement prêt à rouler depuis qu’on l’a récupéré l’autre jour. Toi et Philippa monterez à l’avant, Millie, Rowena et moi sur la banquette arrière. J’aurais bien fait faire un tour à Baby mais compte tenu des circonstances, elle a exceptionnellement le droit de faire la grasse matinée. »

Les consignes les plus importantes délivrées, la jeune femme prit quelques instants pour réfléchir à la suite des opérations tandis que les membres de son équipe faisaient part de leurs réflexions et interrogations sur l’opération. Avant de les laisser aller se préparer, une dernière chose se devait d’être clarifiée et c’est avec un large sourire que Iona s’exclama :
« Ah ! Et si l’un de vous a des nouvelles de Glenn, faites-moi savoir rapidement. S’il ne veut pas de nouveau être de corvée ce mois-ci, qu’il se manifeste avant notre départ. »

Si le sens de ces dernières paroles pouvait avoir échappé au personnel de Lord, il ne serait certainement pas passé inaperçu chez les compagnons de la jeune entrepreneuse.


« Formidable ! Avec tout ça, j’estime que nous pouvons nous permettre d’accueillir un, voire deux passagers supplémentaires dans notre véhicule. Nos équipements prennent certes la place qu’il faut mais il n’est pas exclu de se serrer un peu dans l’habitacle. Rien de bien insurmontable du moment que tout le monde y trouve son compte. Qu’en dites-vous, Monsieur Kruger ? »
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Message  Boogeyman Mar 25 Fév - 12:50

- Lord est du genre à trier ses hommes sur le volet, mais je vais dire aux autres de faire attention.


Qui ne faisait pas ce genre de choses de nos jours ? Il était si difficile de faire aveuglément confiance sans autre protection légale qu’embaucher des costauds pour faire passer un mauvais quart d’heure à celui ou celle qui vous trompait en affaires ? Même si, vu le bataillon que Lord avait déployé pour cette mission, s’ils décidaient de se retourner contre Iona, le rapport de force n’était pas vraiment en sa faveur.

Tandis que tout le monde faisait les présentations, Kruger répondit du tac au tac concernant la remarque de Iona sur le départ avancé des éclaireurs.



- Nous ferons avec. On a prévu beaucoup d’hommes pour nous assurer que même en cas de mauvaise surprise l’avantage soit de notre côté. J’espère que cela ne vous a pas alarmée ? Quand à nos éclaireurs, ils ne reviendront pas. Ils nous transmettent leurs infos en direct par radio pour éviter de perdre du temps à les attendre, mais leur portée étant limitée, nous ne pouvons pas nous éloigner trop d’eux. D’ailleurs, au vu du temps, on va devoir partir incessamment sous peu avant de les perdre.


Klaus devait avoir la tête qui rentrait dans les épaules en entendant ca. Rowena, quand à elle, se contenta de hocher la tête à la réplique de sa chef et discuta avec Kruger des nouvelles des éclaireurs. Wyatt prit la suite.


- On y a passé des heures, mais il est opérationnel, patronne. Quand à Glenn, je vais le secouer moi-même. Laissez-moi 2 minutes.


Kruger dispatcha le garde qui était au volant du pick-up avec l’équipe de la matheuse pour le remplacer par Klaus et, sitôt les derniers préparatifs faits (incluant dire à Glenn de bouger son cul de mage raté), tout le monde se mit en route.

Le silence régnait sur les premiers kilomètres, avec seul le grésillement des radios et une occasionnelle communication des éclaireurs qui se bornait à un “RAS” pour le moment. Jusqu’à ce que, même pas 10 minutes après avoir quitté la périphérie de la ville…



- Convoi, vous avez un gros nuage de poussière dans votre direction ! Vous allez avoir de la visite sous peu !
- Recu. Comment se fait-il que vous ne l’ayez pas vu plus tôt ?
- Il vient d’apparaître derrière nous, monsieur Krug-
- “Vient d’apparaître” ? Oh merde. Iona, préparez-vous, on à affaire à des malins.



Des malins bien équipés, car quelques minutes après cette communication, ce fut 4 vans qui arrivèrent au dos du convoi, eux aussi blindés artisanalement, à toute vitesse.


- Et merde, ils ont prévu large aussi !
- Oh, cela devient intéressant. Kruger, votre opinion sur nos-



Le bruit d’une balle s’écrasant contre du métal interrompit la conversation. Les portes latérales des vans s’étaient ouvertes et, dangereusement pour eux, des tireurs tendaient le cou par ces portes pour asperger au fusil d’assaut le convoi.


- Hmmm, cela peut attendre au final.
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Message  Iona J. Weissler Mar 3 Mar - 2:23

Comme promis, Glenn avait fait son apparition tout juste à temps pour embarquer avec le reste de l’équipe. Son retard lui avait valu une tape amicale sur le haut du crâne de la part de Wyatt et une nouvelle pique assassine de la part de Philippa mais au moins, il pouvait s’estimer heureux de ne pas avoir à passer le mois suivant à passer la serpillière dans les douches.
Pour la peine, lui avait incombé la tâche de caser tout leur matériel de sorte à ce qu’il soit accessible au premier signe de dérapage et il devrait partager la rangée de sièges de coffre avec l’homme que Klaus avait remplacé dans le pick-up.

Le signal donné, toute la troupe put se mettre en route sous les indications du véhicule où Kruger avait embarqué.

A peine eurent-ils le temps de penser qu’ils étaient partis sous de bons augures que l’alerte lancé par l’équipe des éclaireurs vint rappeler à l’ordre Iona et ses compagnons. Si elle tâcha de maintenir ses distances avec la portière, elle garda tout de même un œil sur la situation à l’extérieur pour pouvoir donner ses directives, bien qu’elle sache pertinemment qu’ils savaient prendre les décisions qui s’imposent.


« Je sais, je sais. Je reste à couvert, pas la peine de me fixer comme vous le faites. »

Les regards insistants de Philippa et Millie lui lançaient depuis qu’ils avaient été avertis du danger démontraient l’importance qu’elle avait à leurs yeux en tant que meneuse du groupe mais dans un cas comme celui-ci, elle ne pourrait pas échapper au danger en restant recroquevillée sur elle-même.

Et danger il y avait, c’était certain. La première salve manqua de peu de traverser les vitres renforcées mais les manœuvres expertes de Wyatt leur permirent de s’en tirer avec seulement quelques balles logées dans les portières. S’ils voulaient éviter que le véhicule ne finisse façon gruyère, il fallait faire comprendre à leurs agresseurs qu’ils ne se laisseraient pas faire.


« Millie, je vais te demander de te préparer à leur envoyer un message qu’ils n’ont pas intérêt à ignorer. Glenn, tu te prépares, toi aussi ! Ce sera l’occasion de montrer à ces messieurs que tu n’as pas volé ta réputation. »

Suite à cela, la jeune femme se contorsionna dans l’habitacle pour attraper la radio reliée à celle qu’avait embarqué le semi-orc sur le pick-up pour lui relayer ses ordres.

« Klaus ! Pour le moment, tu ne t’occupes pas de nous et tu continues sur ta lancée. La cargaison reste importante mais tant que tu ne fais pas n’importe quoi, nous n’aurons aucune raison de dévier de notre route et risquer de nous occasionner plus de pertes qu’il n’en faut. Si tu dois modifier ta course, tu ne nous attends pas. On saura vous rattraper ensuite. »

Iona espérait qu’il saurait garder la tête froide et qu’il ne lui prenait pas soudainement l’envie de jouer les héros.

« On reste concentré et pas de risques inutiles. Ils savent qu’on n’est là que pour leur faire barrage. Il suffit d’attendre le bon moment et... A quatre heures ! Millie, Glenn, mouvement du panneau latéral ! »
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Message  Boogeyman Lun 4 Mai - 19:04

Le combat roulant, une discipline fort peu appréciée avant la chute des bombes, battait désormais son plein sur la route de Sewel. Iona avait donné ses ordres et tout le monde se mettait en branle. Millie et Glenn répliquèrent aussitôt, accompagnés des hommes de Lord qui défendaient eux aussi la cargaison; tout le monde tirait sur tout le monde ! Un rire strident couvert par des tirs automatiques retentit aussitôt : le gobelin dans le coffre était passé à l’action ! Le claquement métallique des balles s’écrasant sur le blindage des poursuivants et celui des autos était à peine audible dans le chaos ambiant, mais cela faisait son effet. L’un des véhicules ennemis dans une embardée pour esquiver les rafales émanant de partout, sortit de la route et roula sur les bas-côtés, perdant pas mal de vitesse. S’il n’était plus dangereux pour le moment le temps qu’il rattrape son retard, cela faisait de précieuses secondes avec moins de pression a gérer pour le convoi. Les vans lourds tentèrent à plusieurs reprises d’éjecter le véhicule des mercenaires de la route, mais les tirs nourris de ses occupants et le poids du Touareg réduit leurs efforts à seulement une poignée de secousses pour les occupants.

Kruger n’avait pour l’instant pas dit un mot dans la radio ou autres, mais Iona n’avait pas besoin d’entendre le moindre mot quand elle vit son torse sortir de la fenêtre du véhicule de Lord. L’horreur se lisait soudainement sur son visage, et Iona vit pourquoi : une grenade dégoupillée volait dans leur direction, lancée par le capitaine des gardes de Lord, à en juger par la position de son bras. À coup sûr, il avait visé le véhicule poursuivant qui tentait de faire sortir de la route leurs associés mercenaires, mais avait lancé trop tard. Le choc était total. Klaus ne put retenir un cri suraigu de panique... La grenade heurta le capot du Touareg et rebondit au loin, explosant sur le bas-côté de la route. Excepté un nuage de poussière et quelques fragments de pierre ricochant sur leur véhicule, l’équipe d’Iona en était juste quitte pour la frousse de la semaine. Et le poursuivant qui avait été aplatir les plates-bandes ne réapparaissait pas; du 3 contre 3 pour le moment.
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Message  Iona J. Weissler Ven 22 Mai - 1:44

Les secousses provoquées par la conduite en milieu hostile auraient certainement été suffisantes pour faire cracher ses tripes aux plus sensibles mais Iona comme ses compagnons avaient déjà été confrontés de nombreuses fois à des situations similaires, parfois même plus chaotique encore que celle actuelle.

Les échanges de tirs restaient encore ce qui préoccupaient davantage l’équipage du Touareg, qui parvenait tant bien que mal à échapper aux balles et à atteindre leurs opposants quand la chance leur souriait.


« Rowena ! Situation ?
-Que veux-tu que je te dise de plus ? On est cernés mais au moins, on a de quoi assurer nos arrières. Ils ont installé tout juste de quoi encaisser un peu plus que nous mais ça ne leur servira à rien s’ils ne savent pas quand ils doivent s’abriter.
-Je confirme. J’en ai déjà vu un finir sous les roues de son propre véhicule après que la petite lui en a collé une entre les deux yeux, donc à ce compte-là...
-A défaut de nous tenir tête, ils savent se faire remarquer. Une belle brochette d’emmerdeurs. Ça, y’a pas de doutes.
-Millie ?!
-Accrochez-vous bien, les autres se décident à sortir l’artillerie lourde. »

Wyatt initia une manœuvre d’évasion pour éviter que leur véhicule ne soit pris dans la pluie de balle qui s’abattait depuis l’arrière du véhicule de leur client. La petite taille de l’artilleur ne le gênait absolument pas dans le maniement de l’arme et les tirs de mitrailleuse parvinrent à retirer un véhicule de l’équation mais le reste tenta de compenser la perte de leurs acolytes en redoublant d’effort pour évincer Iona et ses compagnons. C’était bien évidemment sans compter sur Wyatt et sa maîtrise du véhicule presque parfaite qui leur évita plusieurs fois de finir de la même manière que leurs opposants.

« Ha ! On voit que ces types n’ont clairement pas l’habitude qu’on leur tienne tête ! Si j’avais été à leur place, je nous aurais écarté du reste du convoi depuis un bon moment.
-C’est du menu fretin, comparés à d’habitude ! Ça vous dit qu’on leur fasse le coup habituel ? Je parie qu’ils ne s’attendront jamais à ce que -
-C’est pas vrai ! On aura tout vu, décidément !
-Wyatt !!! Grenade, le capot !
-Putain mais quoi ?! »

La panique gagna le conducteur et les occupants du Touareg, qui parvient miraculeusement à échapper de peu à la déflagration, notamment grâce à une embardée magistrale permettant justement à la grenade de reprendre l’élan nécessaire pour finir sa course de l’autre côté du bitume meurtri par les années et autres intempéries.

Un léger moment de flottement passa avant que Wyatt ne se décide à briser le silence d’une voix tremblante mais néanmoins doté de son flegme habituel :

« Pfiou ! Faudrait pas que ça devienne une habitude, sinon je peux dire adieu au capital santé que j’ai réussi à maintenir jusqu’ici.
-C’était quoi ça, hein ?! Ton chef a voulu nous la faire à l’envers, c’est ça ? Réponds, espèce d’enfoiré !
-Glenn ! Lâche-le tout de suite ! Il n’y est pour rien !
-Philippa a raison. Kruger n’a pas volontairement lancé cette grenade sur nous, elle lui a échappé des mains à cause de ce que je suppose être un nid de poule. Concentre-toi plutôt sur le reste de nos poursuivants. Ce n’est pas une petite explosion qui va les dissuader de continuer à nous coller au train plus longtemps. Tant qu’ils roulent, nous devons en faire de même. On s’occupera de rendre des comptes une fois arrivés à destination.
-Tch ! N’empêche que je t’ai à l’œil, toi ! Un geste de travers et t’es le prochain à passer par-dessus bord ! »

L’homme assis sur le siège voisin pouvait s’estimer heureux que le jeune homme à la cicatrice n’était pas le genre gâchette facile.
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Message  Boogeyman Jeu 6 Aoû - 4:30

- Hé, j’y suis pour rien, mon gars ! Vois ça avec mon boss !


Le garde de Lord semblait sincère dans son explication. De plus, la « limousine » de Lord avait aussi reçu des impacts; pourquoi essayer d’abattre le patron en plus de tuer les employés ? La thèse de l’accident était la plus probable.

La situation tournait cependant bel et bien à l’avantage des défenseurs; le gobelin dans son nid à mitrailleuse improvisé, à force d’arroser à tort et à travers, finit enfin par toucher un but; les pneus avant d’un des vans des poursuivants, qui sortit presque aussitôt de la route avant de faire plusieurs tonneaux sur le bas-côté, disparaissant dans un nuage de poussière. Le van précédent ne revenait toujours pas, et si les deux autres continuèrent à essayer de faire sortir de la route Lord et son escorte, le feu nourri des défenseurs, cumulés au pilotage adroit de Wyatt, la secrétaire de Sebastian et le troisième pilote firent en sorte que le pire fut esquivé. Après de longues minutes, les tirs des attaquants devinrent plus sporadiques avant de complètement s’arrêter. Ces types étaient-ils à court de munitions ? Visiblement oui, car les vans survivants tournèrent brutalement sur ce qu’il restait d’un échangeur d’autoroute avant de disparaître au loin. Il semblerait que l’attaque était repoussée…

A l’exception d’un ou deux tourbillons de sable, le reste de la route jusqu’à Sewel se fit sans problème. Il devait être à vue de nez vers 16h quand le convoi arriva devant le « manoir » de Sebastian Lord, qui s’avéra être un grand ranch en périphérie de la ville. Juste mettre le nez dehors suffisait à expliquer pourquoi; la puanteur de la production de biocarburant et le boucan des mines était presque imperceptible d’ici. Des mobile-home et des extensions à la bâtisse principale pour loger le personnel et autres, ainsi qu’un mur d’enceinte fait de carcasses de voitures soudées ensembles coiffé de barbelés, cernait l’endroit. Les gardes à l’entrée dirigèrent Iona et ses compagnons vers un parking improvisé à l’intérieur du « manoir » tandis que Lord, Kruger et leur accompagnatrice filèrent dans la bâtisse à peine leur véhicule arrêté. Weissler et ses hommes furent laissés à part, observant le manège des rares blessés être emmenés vers une infirmerie, la précieuse caisse déchargée… Une vraie fourmilière.

La secrétaire revint quelques minutes plus tard, portant deux valises; une métallique et une plus petite en plastique. Telle une scène de film policier, elle posa les valises sur le capot du Touareg et les ouvrit, révélant leur contenu : des liasses de billets. Lord aimait vraiment son décorum et sa mise en scène...



- Le paiement convenu, ainsi qu’un bonus au titre des « incidents » du voyage qui s’est avéré plus difficile que prévu, ainsi qu’au titre du préjudice moral suite à ce jet de grenade de tout à l’heure. Monsieur Kruger vous présente ses sincères excuses pour cet indicent, et Monsieur Lord espère de tout cœur que ces erreurs et imprévus n’entacheront pas vos relations professionnelles.

Par ailleurs, Monsieur Lord désire s’entretenir quelques minutes avec Mademoiselle Weissler, idéalement immédiatement. Vous pouvez cependant prendre le temps de compter le paiement.



Les billets semblaient presque trop neufs; Lord aurait-il poussé le vice au point de les faire repasser avant de les faire amener? Ça semblait bien son genre… Un rapide comptage indiquait qu’il y avait au bas mot 4500 dollars bonus inclus dans ces valises. Ces quelques affaires faites, Iona accompagna la secrétaire dans le « manoir », dont l’intérieur de style colonial était rudement bien préservé, ou à défaut très bien recopié, lambris et décorations au mur incluses. Poussant une porte, le duo arriva dans le bureau du maître des lieux, qui semblait en pleine réflexion.


- Mademoiselle Weissler, ravi de vous voir. Tout d’abord, mes félicitations, votre performance a été des plus remarquables; j’ose espérer que vous me laisserez votre carte, les pros comme vous se comptent sur les doigts de la main et je serais ulcéré de vous voir partir travailler avec mes rivaux. Ensuite, soyez honnête avec moi. Je pense qu’elle serait mieux au-dessus de la cheminée, mais Jennifer ici présente pense qu’elle irait mieux au mur derrière mon bureau, qu’en pensez-vous ?
- Elle ajouterait une touche de couleur qui siérait parfaitement avec le mur en plus de ne pas être exposée au soleil, Monsieur.
- Certes, mais je ne pourrais pas la voir en travaillant…


« Elle » s’avéra être le contenu de la caisse. Un cadre sous verre qu’un domestique tenait, abritant… Un poster de la Joconde. Iona et son équipe venaient de courir dans tout le désert et se faire payer une fortune pour un poster; de très bonne qualité certes, mais un poster quand même. Décidément, une chose n’avait pas changé avec la chute des bombes; les préoccupations du 1% étaient très, très loin de celles du commun des mortels !
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Message  Iona J. Weissler Ven 21 Aoû - 20:48

Le convoi avait enfin rejoint sa destination, et tous purent quitter l’habitacle de leur véhicule respectif. L’homme employé par Lord s’empressa de récupérer ses affaires et de rejoindre le reste de ses camarades, tandis qu’après avoir assisté le déchargement du pick-up, Klaus retrouva Iona et le reste de l’escouade. La jeune femme prit quelques secondes pour remettre un peu d’ordre dans sa tenue avant de s’enquérir de la situation de ses compagnons :
« Tout le monde va bien ? Klaus, comment tu te sens ? Pas trop secoué ?
-C’est plutôt à moi de vous demander ça ! J’ai cru que le pire était arrivé lorsque l’explosion a retentit.
-Bah ! Faut pas t’en faire, mon grand. J’ai beau ne pas être aussi bon conducteur que toi, je sais encore négocier les courbes quand c’est nécessaire.
-Ouais ! Sauf que se faire canarder par des malades, c’est une chose ! Mais manquer de se faire exploser à cause d’un pitch de merde, je suis quand même pas le seul à me dire que c’est limite, nan ?
-Glenn, arrête un peu ton cirque... On a bien compris que tu veux passer tes nerfs mais ce n’est vraiment pas le moment. »

Suite au retour de l’assistante de Lord avec les deux mallettes ainsi que ses déclarations, le groupe commença à se montrer plus relaxé, à part Glenn qui était parti se mettre à l’écart, les mains dans les poches et la tête basse en continuant de ruminer son mécontentement.

« Bon bah je vous abandonne quelques minutes. Pas de bêtises en mon absence, je vous prie.
-On sera bien sages, patronne. C’est promis. »

Iona hocha la tête et indiqua à la jeune femme tenue de barmaid qu’elle était prête à la suivre. Elles marchèrent donc quelques instants au travers de la propriété avant d’enfin rejoindre le bureau.

La surprise fut de taille pour la jeune femme, qui dût se retenir de ne pas immédiatement enjamber le bureau massif devant elle et planter le talon d’une de ses bottes dans la gorge avec son arme de poing braquée sur le visage de l’homme d’affaire. Le poing droit enfoncé dans le bas du dos parvint heureusement à lui faire garder son calme, qu’elle tenta de faire passer le geste pour un simple étirement. Cela ne manqua certainement pas d’attirer le regard de ses interlocuteurs, surtout qu’elle n’avait pas pu s’empêcher de souffler un bon coup pour tenter d’évacuer la tension le plus vite possible.

Force était de constater que les arguments que Klaus lui avait sortis avant qu’ils ne quittent L.A. étaient encore suffisamment frais dans son cerveau pour la convaincre de ne pas mettre à mal ses chances, même s’il fallait bien avouer que l’excentricité du bonhomme avait déjà de quoi mettre un sacré frein à cette potentielle collaboration sur le long terme.


« Loin de moi l’idée de remettre en cause votre sens de la décoration ou la valeur que vous accordez à cet article, étant donné que l’originale doit probablement reposer sous les décombres du Louvre et que le nombre de peintres encore en vie capable de reproduire une pièce comme celle-ci doit se compter sur les doigts d’une seule main mais que peuvent bien avoir à gagner ces hommes surarmés à mettre la main sur un article d’une boutique de souvenirs... ? Vous nous aviez bien prévenus des risques concernant vos potentiels rivaux mais pour qu’ils en viennent à ce qu’un peloton de fourgons s’en prennent à nous, je suppose qu’il doit s’agir de quelqu’un qui a presque autant de moyens que vous... »

La question qui lui avait été posée à son arrivée semblait sacrément anodine mais compte tenu de l’objet en question, difficile pour la jeune adulte de véritablement formuler une opinion qui puisse vraiment s’aligner sur les préférences de l’homme d’affaires.

« J’avouerais être plutôt du genre à vouloir conserver cela à l’abri des regards, dans une pièce à part mais si je devais vraiment choisir, je me rangerais du côté de votre assistante afin d’éviter une exposition trop importante à la lumière naturelle. »
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Message  Boogeyman Jeu 17 Sep - 5:11

Iona aurait pu jurer que Lord allait à nouveau répondre avec une de ses tirades dont elle commençait à avoir l’habitude, mais il n’en fut rien. Au contraire, le millionnaire sembla on ne peut plus sérieux pendant un moment. Il fit un signe de main au domestique tenant le poster, lui indiquant la porte.


- Sortez, s’il vous plaît. Nous verrons cela plus tard. Jennifer, amenez-nous des rafraîchissements, s’il vous plaît.
- Votre mezcal journalier, monsieur?
- Non, j’ai besoin d’avoir les idées claires. Une racinette fera l’affaire; deux, si Mademoiselle Weissler désire se désaltérer aussi. Iona - si vous me permettez la familiarité - , mettez-vous à votre aise.


Le temps que le larbin sorte du bureau et que « Jennifer » parte fouiller dans un mini-bar habilement dissimulé dans une armoire, Lord avait ouvert une fenêtre et, se vautrant dans sa chaise, alluma un de ses cigares. Après avoir poussé la boite contenant ses barreaux de chaise et son briquet vers Iona avant de prendre la parole.


- Je ne sais pas exactement qui nous a attaqué, mais j’ai ma petite idée sur leur commanditaire. Il existe très peu de gens dans cette partie du monde prêts à dépenser des milliers de dollars pour une reproduction, extrêmement fidèle notons-le, d’une des plus célèbres œuvres d’art de l’histoire, et encore moins prêts à embaucher des tueurs pour s’en emparer quand un rival les double aux enchères pour l’avoir. Même si notre fortune n’est que de la petite monnaie comparé à celles que possédaient nos équivalents d’avant-guerre, les nantis de notre « civilisation » actuelle s’encombrent encore moins de contraintes légales. Qui irait embaucher une armée d’avocats ou faire du lobbying auprès du gouvernement de nos jours quand, comme vous avez pu voir, des balles et des grenades sont moins chères et bien plus efficaces pour régler le problème ?

Ce commanditaire sait que ses hommes de main ont échoué, mais surtout ils savent qui vous êtes. Je mettrais ma main à couper qu’en ce moment, une petite armée d’informateurs récolte tout ce qu’ils peuvent savoir sur vous, vos hommes et votre société. Cependant, vous n’êtes pas encore digne d’intérêt pour eux, sans vouloir vous offenser. Si je devais déclarer la guerre au moindre contractuel ou sous-traitant que l’un de mes ennemis embauche, ma mauvaise réputation serait vite un frein pour quiconque peut travailler pour moi, peu importe le prix; ce principe vaut pour les autres.



Jennifer interrompit son patron en arrivant avec un plateau sur lequel se trouvaient deux grands verres ainsi qu’une bouteille. Remplissant le verre de Lord du contenu de la bouteille, une boisson brunâtre et mousseuse sentant la mélasse, la secrétaire tendit la bouteille vers Iona sans dire un mot, attendant de savoir si elle en prendrait aussi ou non. Sa réponse donnée, Lord reprit la parole.


- Ce commanditaire sait qui vous êtes; dés l’instant où Jennifer été en contact avec votre employé - Klaus, c’est bien ça? - il l’a su. Nous ne pouvons pas faire un pas hors de nos maisons sans que nos déplacements ne soient notés et rapportés; j’ai moi-même des yeux et des oreilles de Tijuana a Boston qui m’informent aussi vite que possible de leurs activités; je sais même ce qu’ils mangent au petit déjeuner. Mais je m’égare.

Ce qui va l’intéresser désormais, c’est votre éventuelle envie de continuer à travailler pour moi. Je suis un homme très riche et je ne veux que le meilleur; le travail que vous effectuerez pour moi, s’il est du même niveau que ce que vous avez fait aujourd’hui, sera toujours fortement récompensé en argent et en travail; vous n’aurez jamais à vous serrer la ceinture ou à prier pour que votre carnet de commande se remplisse. Mes rivaux, voyant que je continue à faire appel a vos services, tenteront de vous convaincre de travailler pour eux ou de… Disons « ne plus me fournir de services VIP ». Ils tenteront de vous acheter. Ils vous feront chanter. Ils vous menaceront. Ils saliront votre réputation. Et évidemment, ils tenteront de vous tuer lors de vos livraisons.



Marquant un temps d’arrêt, Sebastian but une large gorgée de racinette avant de reprendre la parole.


- Je comprends que cela peut vous donner matière à réfléchir, voire vous coupe l’envie que nous fassions affaire dans le futur. Si vous désirez que nous cessions notre collaboration maintenant, je ne vous en tiendrai pas rigueur. Sinon… Jennifer ou Kruger vous recontacteront dans le futur pour vous proposer quelque chose dans vos cordes; libre à vous d’accepter ou refuser à ce moment-là.

Et je note votre suggestion pour ma Mona Lisa.
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Message  Iona J. Weissler Sam 17 Oct - 0:31

Les politesses désormais écartées pouvaient laisser place à la discussion franche, si Iona se fiait au changement d’attitude tout de même plutôt brusque de Lord.

Le sujet qu’il abordait était épineux et bien que l’alcool volontiers consommée par Iona lorsqu’on le lui proposa pouvait aider à faire passer la pilule plus facilement, la situation n’en restait pas moins grave. Lord était on ne peut peux plus correct dans ses affirmations : personne n’irait se préoccuper d’elle ou des membres de son équipe de mercenaires s’ils venaient à être victimes d’un incident fâcheux après avoir refusé une offre de la part d’un concurrent de leur actuel client.

Il fallait donc prendre une décision, et rapidement. Cependant, elle savait pertinemment que ce choix ne pouvait pas se faire sans en discuter avec ses compagnons.
En tant qu’employeur du reste de l’escouade, elle était totalement libre de définir la nature de l’ensemble des activités exercées, quitte à ce que ceux qui n’étaient pas d’accord répondent en allant chercher ailleurs. Le problème était justement qu’elle ne supportait pas l’idée d’être à l’origine du départ de qui que ce soit.
Cela avait déjà pu arriver dans le passé et les résultats observés s’était avérés catastrophiques sur le long terme, aussi souhaitait-elle désormais éviter autant que possible de reproduire un schéma similaire. Et certainement pas maintenant que la cohésion au sein de son groupe était probablement la plus forte qu’elle n’ait jamais constaté.


« Sachez que votre confiance nous honore, moi et mon équipe. Cependant, et j’ai bien conscience que je ne suis probablement pas dans une position avantageuse pour faire cette demande mais je crains de ne pas pouvoir vous répondre sans en avoir discuté de vive voix avec mon équipe, même si je ne doute pas qu’ils sont capables d’additionner les diverses variables entre elles. Seriez-vous disposé à m’accorder un moment à part avec eux, si possible à l’abri des regards et des oreilles indiscrètes ? Je ne compte pas mettre en doute le professionnalisme des hommes que vous avez engagé mais si je peux leur épargner ce qui n’entre pas dans leurs attributions, je pense nous éviter à tous quelques migraines dont on se passe bien volontiers, surtout après les évènements de la matinée. »

Iona termina le verre qu’elle tenait depuis qu’on le lui avait apporté avant de se lever et de remettre en place la cravate qui lui enserrait le col.

« Il faudra aussi que vous me communiquiez votre fournisseur à l’occasion. J’ai rarement la chance de goûter à ce genre de breuvage et je me suis récemment fait la réflexion qu’il était peut-être temps d’élargir mes horizons dans ce domaine. »

Elle comptait bien être franche avec ses compagnons. Elle s’attendait à ce que le plus gros comprenne mais les plus caractériels d’entre eux allaient très certainement être plus difficiles à convaincre de conclure un marché qui s’annonçait certes très lucratif mais néanmoins bien plus contraignant que ce dont ils avaient l’habitude jusqu’à présent.

Elle attendit d’être libre de ses mouvements avant de s’engager vers la porte menant à l’extérieur du bureau, s’attendant à ce qu’on lui délivre des consignes additionnelles pour circuler au sein de la propriété.
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Message  Boogeyman Sam 24 Oct - 21:52

Lord hocha la tête.


- C’est tout à fait compréhensible. Un instant.


Le maître des lieux écarta un dossier sur son bureau, révélant un interphone qu’il alluma.


- James, faites amener l’équipe de Mademoiselle Weissler dans le petit salon et laissez-les y seuls, s’il vous plait. Oh, et faites déposer une caisse de ma racinette près de leur véhicule.

Jennifer, amenez Mademoiselle Iona au petit salon et revenez, s’il vous plaît.

- Certainement, Monsieur.
- Avant que nous nous quittions, Iona, j’ai peur que vous ne soyez déçue, car j’achète l’intégralité de la production de mon fournisseur. Mais je peux inclure quelques bouteilles dans vos honoraires si nous travaillions ensemble à l’avenir. Un argument de poids, non?


Le clin d’œil bien lent de Lord indiquait que le sérieux n’était pour le moment plus de mise : le grand patron sur le pied de guerre avait à nouveau laissé place au bourgeois plaisantin qui aimait le son de sa voix. Jennifer fit signe de la main à Iona de la suivre. Quelques minutes de navigation dans les couloirs du manoir plus tard et le duo se trouvait devant une porte.


- Avant que je ne vous laisse avec vos employés, j’aimerais vous offrir quelque chose.

Avant de travailler avec Monsieur Lord, j’ai… Disons « fréquenté les mauvaises personnes » à Los Angeles. Je sais que certains de ces y rôdent encore et se souviennent de moi, aussi… Si, pour une raison quelconque, vous veniez à rencontrer ou faire face à une bande de punks, dites-leur que vous connaissez « Zero-R ». Cela ne remplacera jamais les sommes que pourrait vous offrir Monsieur Lord, mais je ne peux offrir grand-chose de plus.


Jennifer ouvrit la porte. Toute l’équipe Weissler se trouvait dans un petit salon aussi bien décoré que possible selon les standards d’après guerre, attendant la patronne. La porte se referma aussitôt Iona entrée.
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Message  Iona J. Weissler Mer 11 Nov - 11:52

Le ton empreint de légèreté de Sebastian Lord n’eut malheureusement pas raison de la surcouche d’anxiété de Iona, qui quitta le bureau avec le visage fermé.

Les quelques instants passés en compagnie de la demoiselle en tenue de barmaid parvinrent tout de même à l’aider à se ressaisir, adoptant une posture moins crispée et reprenant une expression neutre.

La prise à parti de l’assistante était un geste aussi surprenant qu’altruiste, surtout si l’on considérait qu’elle n’avait rien de spécial à y gagner compte tenu de sa situation très confortable aux côtés de son employeur actuel.


« C’est... très généreux de votre part, madem... Jennifer. J’ose espérer que je ne sois pas amené à devoir me servir de ce cadeau que vous me faite de sitôt mais croyez bien que je n’oublierais pas ce geste. »

Iona s’engouffra alors dans le salon suite à cet échange et retrouva son équipe au complet qui s’était répartie un peu partout dans la pièce.

Wyatt s’était adossé au mur à côté des fenêtres qui donnaient sur l’extérieur de la propriété, une cigarette tout juste embrasée entre les lèvres. Rowena semblait avoir commencé à s’intéresser aux peintures disposées sur les murs, fixant attentivement l’une des toiles exposées au fond de la pièce. Glenn avait ouvert l’un des placards, que Iona devinait en quête d’alcool rare et coûteux qu’il pourrait glaner ni vu ni connu. Millie et Philippa étaient assises sur l’un des canapés, la cadette ayant commencé à donner l’impression de s’assoupir. Klaus était quant à lui assis dans le fauteuil adjacent, penché vers l’avant et à se tortiller les pouces pour essayer d’évacuer sa nervosité.

L’arrivée de la jeune femme dans le salon alerta immédiatement les membres de l’équipe, qui s’empressèrent de s’enquérir de l’état de Iona.


« Ça va, ça va ! Je vais bien ! Asseyez-vous tous, on a des choses à se dire avant de s’en aller. »

Iona s’avança vers le canapé qui était resté libre et s’y avachit lourdement, non sans avoir ôté l’étui à pistolet de sa ceinture pour le poser sur la table basse devant elle.

« Bon ! On a les félicitations du client pour le travail accompli.
-Euh, petite question... Tu as vu ce qu’on as aidé à transporter qui a failli nous envoyer à l’hosto ?
-Tu ne veux pas le savoir, Glenn... Moi-même, j'aurais préféré ne pas être mise au courant... Comme tu devais t’en douter, Klaus, il nous propose de rempiler pour son compte sur le long terme. Cependant...
-Laisse-moi deviner. On nous a dans le collimateur quoi qu’on dise ?
-On ne peut plus perspicace, Wyatt. C’est très juste mais je précise que Lord n’a rien contre nous, il est même plutôt disposé à se porter garant du moment que l’on accepte de répondre aux requêtes qu’il nous enverra. Et Klaus, je t’interdis de t’excuser de quoi que ce soit. Tu as seulement fait ton travail et voulu nous aider à nous remettre en selle. Tu ne pouvais pas savoir que le reste des aristocrates modernes se tirent la bourre par contrats interposés.
-Du coup ? On accepte ou pas ?
-C’est sûr que la réputation de notre troupe nous fait passer pour des types sans attaches mais compte tenu des circonstances... »

Iona pouvait constater que les esprits s’échauffaient déjà, ce qui était donc bien le but de la manœuvre.

« Ma position sur le sujet est simple : je suis loin de faire ami-ami avec Lord mais, à l’heure actuelle, force est de constater que l’on ne peut pas se permettre de passer à côté de cette opportunité. Je compte donc accepter son offre mais si qui que ce soit ici souhaite faire connaître son désaccord, je suis prête à écouter ses arguments. »

La première personne vers qui le regard de la jeune femme s’était orienté en terminant sa déclaration fut le jeune homme tatoué.

« Eh ! Ça va, me regardez pas comme ça. C’est vrai que cette histoire ne me plaît pas mais très franchement, si ça peut nous dépanner dans l’immédiat, j’vais pas cracher dessus. Vous attendez juste pas à ce que je me mêle aux types qui ont manqué nous faire exploser, même si c’était soi-disant un accident. »

Apprendre que Glenn était raisonnable était un poids lourd qui s’envolait de l’esprit de Iona, qui s’était attendu à bien plus de réticence.

« Une aide telle que celle-ci, à notre époque, c’est le genre de miracle qu’on ne s’attend plus à voir. Si on veut se sortir des ennuis, autant mettre toutes nos chances de notre côté. »

Millie se contenta d’acquiescer silencieusement après avoir écouté les paroles de Philippa, n’ayant visiblement pas d’autre argument à ajouter.

« Je pense toujours ce que j’ai dit à la caserne. Lord a les ressources et si ce qu’il a vraiment exprimé lorsque vous vous êtes entretenu, la volonté qu’il faut pour nous aider à nous remettre en piste.
-T’en fais pas, ma grande. Je vous fais entièrement confiance, à toi et Klaus. Si vous êtes d’accord pour admettre qu’on peut compter sur l’appui du type avec le portefeuille.
-Eh ben du coup pareil pour moi. Rien à redire, de base, et je ne compte pas me mettre à dos le reste de l’équipe pour des prunes. Reste juste à ne pas accepter n’importe quoi sous prétexte que ça paie bien. »

L’équipe semblait donc d’accord pour s’embarquer dans cette aventure, non sans émettre tout de même quelques petites réserves pour certains.

« Je vous remercie de m’avoir écouté. Ça ne me plaisait absolument pas de vous laisser dans le brouillard et de ce que je constate, c’était la meilleure solution. De ce que j’ai compris, on sera très vite recontacté par l’assistante de Lord et son chef des opérations. On pourra leur communiquer la nouvelle à ce moment-là. A moins que l’un de vous ne souhaite le leur annoncer dès maintenant.
-Bah ! Autant leur signaler tout de suite. Rowena, tu m’accompagnes leur annoncer la bonne nouvelle ?
-Ça roule ! On se dit à tout de suite.
-Très bien. On vous attend à la voiture. Klaus, tu fais chauffer le moteur. Moi et les autres allons s’assurer qu’on a bien chargé toutes nos affaires. »

Les deux groupes se séparèrent donc et quelques minutes plus tard, terminèrent de s’installer dans le Tuareg, prêts pour le départ.

« Alors ? Ils en disent quoi ? »
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Message  Boogeyman Mar 15 Déc - 1:00

La nouvelle avait eu son petit effet. En temps normal, mettre tous ses œufs dans le même panier était vu comme quelque chose de pas très intelligent dans le monde des affaires, doublement quand travailler avec le client en question n’était pas sans risques. Lord avait beau ne pas dorer la pilule et annoncer les choses telles qu’elles devaient être dites, cela n’arrangeait au final pas grand-chose.

La conversation entre Iona et ses troupes fut vite bouclée, la décision était prise. Le temps que tout le groupe se prépare, non sans que le fameux James aie amené une grosse caisse de la fameuse racinette (marquée en gros comme étant la propriété exclusive des Raffineries Lord), Wyatt et Rowena revenaient.



- Il est hyper déçu que tu ne lui aies pas annoncé en personne ta décision, sa secrétaire à limite sorti une boîte de mouchoirs. A ce train-là, encore 2 ou 3 contrats et il va te demander ta main...


Le retour se fit sans encombres, la seule chose notable étant une caravane de Guz Tarbal qui naviguait vers Sewel. Enfin, l’une des seules, si on compte le petit cratère laissé par la grenade maladroite de Kruger à l’aller, qui était encore bien présent sur le bas-côté de la route. Le groupe se garda bien de parler de l’incident ou de se moquer du cri de pucelle de Klaus au moment où c’était arrivé, on se demande pourquoi. Pareil à l’arrivée à Los Angeles, rien à signaler excepté des mutants frais pendus aux lampadaires à l’entrée de la ville pour remplacer ceux qui avaient été trop bouffés par les mouettes ou la putréfaction. Si les esprits étaient à la fête, ce serait sûrement pour demain; la route de nuit sans GPS et sans éclairage public, c’était pas l’extase. Il devait au bas mot être minuit bien sonné quand le groupe arriva en ville, 1h voire 1h30 le temps de naviguer jusque chez eux sans écraser un clochard ivre ou un mutant trop téméraire, garer le Touareg et mettre la binouze au frais. La fête, ce serait sur le matelas.

Iona avait-elle rêvé d’une piscine de billets, de prouver l’hypothèse de Riemann ou autres ? Toujours est-il que le soleil commençait à peine à se montrer quand des détonations au loin la réveillèrent; sans doute la maréchaussée qui remplissait son office. Les Bobcops et leurs porte-flingues contractuels bossaient 24h sur 24, eux.
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Message  Iona J. Weissler Mer 30 Déc - 15:06

Le retour au bercail s’était effectué sans encombre et tout ce petit monde avait rejoint la caserne dont il s’était extirpé le matin même en un seul morceau. A défaut de pouvoir célébrer le succès de la journée, l’équipe avait néanmoins prit soin de faire l’inventaire avant de pouvoir déclarer la fin des « heures réglementaires », selon Iona. Elle laissa ensuite les membres de son équipe libres de vaquer à leurs occupations et partit s’enfermer dans le bureau slash chambre, ayant laissé le soin de stocker les gains dans le coffre installé dans l’ancien secrétariat de la caserne.

Le lendemain arriva et avec lui, la surprise de se retrouver dès le réveil avec une main se posant sur la couverture qu’elle était parvenue à conserver sur elle. Le réflexe immédiat de la jeune femme fut d’empoigner solidement le pistolet qu’elle avait dissimulé entre les coussins de sa couchette de fortune et de le braquer en direction de la personne suspectée de s’en prendre à elle. Iona fut cependant suffisamment lucide pour arrêter son geste et décaler son doigt de la gâchette au moment où elle reconnu le visage de la personne venue la réveiller.


« Il me semble t’avoir déjà conseillé de ne pas dormir avec un flingue sous l’oreiller lorsqu’on est rentré au bercail...
-Et à toi de ne pas t’introduire dans mon espace personnel sans t’annoncer au préalable. Bonjour à toi aussi, Wyatt.
-Dis donc, on dirait que t’as passé une sale nuit, princesse.
-Si tu veux vraiment tout savoir, mon cerveau n’a rien trouvé de mieux que de m’envoyer les visions de trois fusillades, une chute depuis le toit d’un immeuble, un assassinat au poignard dans les règles et une séance de torture suivie d’une exécution en place publique pour me féliciter du contrat que nous venons de négocier. Comme les psys ne courent pas les rues ces temps-ci et que je n’ai de toute façon aucune envie de discuter avec, tu comprendras aisément pourquoi, je vais devoir songer à sérieusement me reprendre en main et pour ça, une seule solution.
-Oh, vu sous cet angle.
-Chier. La boîte est vide. Et comme on n’avait jusqu’à présent pas les moyens de faire des réserves, ça veut dire que je vais devoir en récupérer quelque part. Philippa est là ?
-Euh nan, comme tu nous as dit qu’on avait quartier libre pour la journée jusqu’à ce qu’on commence à préparer la petite sauterie de ce soir, elle est partie faire quelques courses avec Millie. Par contre, elle a pensé à toi avant de partir et a laissé l’adresse d’une connaissance qui peut fournir de quoi lutter contre l’anxiété.
-Bon, ça m’évite de devoir faire le tour de la ville pour trouver cette foutue pharmacie. Baby va pouvoir se dégourdir les jantes, aujourd’hui. Qui est disponible pour m’accompagner ?
-Klaus, mais je sais ce que tu vas me dire. Il reste aussi Rowena et Glenn, qui sont rentrés ensemble complètement torchés après s’être éclipsé vers trois heures du matin pour faire la bringue jusqu’aux aurores. Comme tu dois t’en douter, elle s’en sort un peu mieux que lui, même si pas de beaucoup. Je vais moi aussi décoller pour mes affaires en ville. Je pense rentrer juste avant qu’on commence, en fin d’après-midi.
-Parfait, ça leur a laissé tout le temps de se remettre. Va les secouer un bon coup et dis-leur de m’attendre au garage. »

Les consignes données, Iona attendit que Wyatt quitte la pièce pour s’extirper de la couverture et s’habiller. Le pistolet qu’elle avait manqué de peu d’utiliser sur Wyatt réintégra de nouveau son holster, et la radio miraculeusement intacte après le cirque de la veille fut suspendue à la ceinture.

Un petit-déjeuner express et des excuses adressées à Klaus pour l’obliger à faire du house-sitting plus tard, Iona retrouva ses deux derniers acolytes adossés au capot du Tuareg, l’un fixant le plafond la bouche grande ouverte, l’autre le regard perdu avec un sourire béat qu’elle adressa ensuite à celle qui leur avait donné rendez-vous lorsqu’elle la remarqua.


« Vous avez chargé le nécessaire ? »

Ils acquiescèrent en silence après qu’elle leur eut pointé du doigt le coffre de l’Impala.

« Alors, c’est parti ! Attention à la banquette quand vous monterez. »

Le volet mécanique resté bloqué depuis plusieurs décennies en position ouverte leur laisse le champ libre pour sortir de la caserne. Evitant d’abord les quelques carcasses de véhicules laissées à l’abandon au cours des dernières semaines, le véhicule vintage à la carrosserie d’ébène emprunte ensuite un échangeur l’amenant sur la voie rapide en direction du centre-ville de Los Angeles, avant de bifurquer depuis la bretelle vers la sortie menant jusqu’au secteur qui les intéressaient.

« L’un de vous est familier du quartier ? Ce n’est pas parce que des gens savent qui est Philippa par ici qu’on ne risque rien. »
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Message  Boogeyman Jeu 25 Fév - 8:51

Les mauvais rêves d’Iona étaient terrifiants mais néanmoins imprécis; les riches, ça préfère en mettre plein la vue avec le fusil anti-matériel, le kilo de Semtex livré par la poste ou le Javelin dans la voiture. Enfin, tant qu’ils restaient des mauvais rêves et ne se concrétisaient pas, de « simples » anxiolytiques devraient s’occuper de leur cas. S’en procurer n’était normalement pas chose facile sans les bons contacts ou sans cracher au bassinet auprès des nomades… Mais Los Angeles avait un des rares hôpitaux dignes de ce nom, et si la bonne doctoresse Farnass, dont le talent médical n’était égalé que par l’amour des billets verts, n’était pas pharmacienne de formation, il y avait toujours une petite réserve de médicaments à l’hôpital qui n’étaient pas du Rad-Away ou des Stimpacks. De là à la qualifier de connaissance… Peut-être que Philippa avait ses entrées au Conseil, qui sait?


- Boss, on en a déjà parlé, Philippa ou pas, le quartier est sûr tant qu’il y a ça.


Wyatt pointa du doigt un humain et un nain fumant une cigarette assis sur le capot d’une épave de voiture sur le bas-côté, le mot « PAULISSE » grossièrement peint à la bombe sur leur gilet pare-balles les identifiant comme faisant partie des Bobcops. Los Angeles était loin d’être un paradis sur terre, mais force était de reconnaître que le fait qu’il y aie une vraie police (avec des enquêteurs, s’il vous plaît!) et prison ici faisait des merveilles pour la criminalité. Le seul moyen de faire de vraies mauvaises rencontres était de s’éloigner des zones habitées, et personne ne s’y risquait excepté les récupérateurs ou les personnes qui ne voulaient pas croiser les Bobcops, soit les clochards, les mutants ou les fauteurs de troubles. Ou les clochards mutants fauteurs de trouble. Même dans les zones plus aisées où les nantis avaient les moyens de se payer des agents de sécurité privés, la police était présente.

La route jusqu’à l’hôpital fut courte. Farnass n’était pas présente, sans doute occupée à rafistoler un patient qui avait payé d’avance. Au comptoir de l’accueil, Gertrude, l’ogresse infirmière connue pour être aussi bien la cause que la solution de plusieurs fractures et contusions aux alentours de l’hôpital, trompait l’ennui en remplissant au crayon une grille de sudoku remplie et effacée assez pour que l’empreinte des chiffres se voie dans le papier. Tout était bon pour tromper l’ennui d’être à l’accueil. Quelques patients attendaient leur tour, dont un accompagné de son garde du corps; sans doute le premier qui passerait peu importe l’état des autres, car qui disait « garde du corps » disait « argent ».



- Mademoiselle Weissler pour sa prescription habituelle, je présume.


Posant son sudoku, Gertrude tira un trousseau de clés d’une de ses poches avant d’ouvrir un casier situé derrière elle, en tirant une petite boite cylindrique en plastique orange translucide remplie de pilules. Sur l’étiquette, le nom du médicament, celui d’Iona et la posologie avaient été écrites au stylo, de façon surprenamment claire pour une écriture de docteur.


- Diazepam, 50 pilules, a prendre en fonction des besoins. Jamais plus de 4 par jour. Si vous êtes confuse, étourdie, avez des vertiges, voyez double, avez changements d’humeur soudains ou des trous de mémoire dans les 4 heures après avoir pris votre dose, revenez ici en urgence. Pas d’antihistaminiques, d’alcool, de barbituriques, de pilules contraceptives ou d’opioides dans les 6 heures après avoir pris une dose. C’est 100 dollars.


Gertrude récita mécaniquement les contre-indications; 99% de la clientèle de l’hôpital ne connaissait sans doute pas la moitié de ce que ces autres médicaments étaient, et la majorité de ceux qui savaient n’écouteraient pas. Pas optimal en termes de déontologie, mais si Farnass pouvait faire payer un lavage d’estomac en bonus… Cette elfe devait avoir été un nain dans une vie précédente.
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Message  Iona J. Weissler Dim 22 Aoû - 19:29

« Ha... Oui, bien moins difficile que ce que je m’étais imaginé. Je n’ai plus assez l’habitude de mettre les pieds dans le centre-ville. »

Le flacon de médicaments en main, Iona quittait maintenant le bâtiment de la clinique, accompagnée de Rowena et Glenn qui avaient enfin terminé de décuver.

« D’après ce que tu nous as dit hier, on va de toute façon bientôt avoir des occasions de se faire canarder et canarder en retour. Nan ?
-C’est en tout cas ce que le client a suggéré qu’il se passerait à l’avenir, maintenant que nous sommes sous contrat avec lui.
-Bah, t’en fais donc pas ! Tous ceux qui voudrons nous chercher des noises, on saura les accueillir... Du moment qu’on n’est pas à sec en munitions mais de ce que j’ai compris, ça ne devrait plus être un problème pour très longtemps.
-Exactement. Bon, pour essayer de moins nous déprimer, et aussi parce qu’on parlait d’être à court, je pense qu’il est grand temps pour moi de penser à refaire une partie de ma garde-robe. L’idée qu’on soit passé à Downtown sans vraiment en profiter risque de me rester en travers de la gorge donc tant qu’on est pas loin des magasins qui ont ce qu’il faut, autant en profiter.
-Oh ! Oh ! Laisse-moi venir avec toi, j’ai aussi besoin de m’acheter de nouvelle fringues. J’ai perdu l’habitude de faire du lèche-vitrine depuis que j’ai commencé à bosser avec vous, c’est l’occasion de me refaire une santé de ce côté.
-Pas con. J’irais pas jusqu’à dire que c’est une catastrophe mais t’avoueras qu’on a rarement vu quelqu’un d’aussi perché en termes de goût vestimentaire.
-Roh ! Arrête un peu. Et puis, tu peux parler, Môssieur je me la pète avec le col en fourrure sur les épaules. »

Les deux comparses continuèrent à s’envoyer des piques en riant de bon cœur tout en remontant à l’arrière de l’Impala. Iona reprit le volant et relança le moteur, non sans un dernier regard dans le rétroviseur avant de faire rouler le véhicule.

Ils roulèrent pendant quelques minutes à la recherche d’une boutique ou d’un centre commercial qui était resté encore debout avant de s’arrêter à quelques pas de la devanture d’un commerçant ayant élu domicile dans ce qui devait être autrefois un des grands magasins du secteur. La peinture grossièrement appliquée pour effacer l’ancienne enseigne laissait apparaître deux-trois reflets aveuglants mais le propriétaire s’était assez bien débrouillé pour apporter sa touche personnelle.


« Ah ! Je m’attendais pas à ce que tu choisisses celui-là.
-Il ne paie pas de mine, c’est vrai, mais du moment qu’on ne me vend pas de la camelote ou le linge sale d’un macchabé. Et puis, tu me connais, je suis loin d’être à la pointe de la mode. Autant se fournir en vêtements de bonne qualité dès maintenant pour ne pas avoir à faire le tour des friperies plus tard, dans l’urgence.
-Je vois. J’irais peut-être faire un tour plus tard. Ça te dérange si je surveille de l’extérieur ?
-Comme tu voudras. Rowena, on y va.
-O~kay ! A toute, Glenn.

Les deux jeunes femmes pénétrèrent à l’intérieur de l’échoppe réhabilitée avec le sourire, laissant le mage seul à faire le piquet sur le pavé.

Ce n’est qu’une dizaine de minutes plus tard qu’elles en ressortirent, Iona portant deux sacs en papier dans ses bras tandis que Rowena transportait ce qui se révéla être un gilet pare-balles, probablement récupéré dans une des stocks des forces armées autrefois stationnées dans la ville, comme en attestait l’inscription U.S.A. encore partiellement visible sur la face arrière.


« Vous avez trouvé votre bonheur ?
-Le strict minimum, ça valait ce que ça vaut. Le gilet est pour moi, il restera dans ma voiture pour servir en cas d’urgence. Je pense qu’on pourra même refaire tout le stock qu’on a à la caserne, vu l’état dans lequel ils sont depuis la dernière fois qu’ils ont servi. Allez, on remballe et on rentre. La fête de ce soir ne va pas se préparer toute seule.
-Dans ce cas, ça te dérange de me déposer un peu avant ? J’ai un truc à faire en ville.
-T’abuses. On est pas là pour te servir de taxi.
-Ça va, du calme Rowena. Où est-ce que tu veux qu’on te largue, Glenn ?
-Juste avant d'entrer dans South-East. Le reste, je me débrouille.
-Okay, alors tu nous range nos courses et on est partis. »

Glenn acquiesça et vint récupérer les sacs plus le gilet de Iona. Les affaires chargées dans le coffre, tous purent de nouveau s’installer et laissèrent la conductrice emprunter les accès vers le chemin du retour. Comme prévu, Glenn descendit moins d’une dizaine de kilomètres avant leur destination et après avoir convenu de son retour à la base avant le début des festivités, Iona et Rowena repartirent pour arriver quelques minutes plus tard à la caserne.

« Tiens. dit Iona en tendant le sac de vêtements appartenant à l’elfe qu’elle venait de sortir du coffre.
-Encore merci pour la virée. Tu veux pas que je te monte ta part du butin ?
-C’est gentil mais je vais m’en charger. Tu peux aller voir si Klaus est encore là ?
-Ça roule. »

Rowena s’éclipsa du garage, laissant Iona en train de s’assurer que la sortie de sa « Baby » ne lui avait pas fait apparaître quelques mauvaises surprises.
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