Le désert

Transience regarde l'horizon, où l'on confondrait presque la terre de sable et le ciel rougeâtre de la fin de journée.
"C'est vrai, que je ne suis pas familier à votre vie et vos coutumes."
"Je viens de loin, très loin et pendant mon voyage jusqu'ici, j'ai d'ailleurs douté à plusieurs reprises que je rencontrerai vie."

"Dans la communauté à laquelle j'appartenais, on se devait de rester ensemble. C'était NOTRE règle. Solidaire et toujours rassemblé."
"On pourrait dire qu'on était isolé du reste du monde, à l'écart de ses dangers, mais à l'ombre de la vie et de ses découvertes."

Alan soupire.
"Semblable à un village dont la philosophie est de rester fermé par rapport au monde extérieur."
"Nous vivions sur d'anciennes ressources rapportées du passé qui seront bientôt épuisées."

*Cela ne sert à rien que je lui parle du bunker, de notre technologie et autres... Cette vie est passée et je ne lui ai pas menti.*

Transience regarde Abass et pense à une citation comme pour se justifier d'avoir omis certaines choses.
*Ce que l'homme appelle vérité, c'est toujours sa vérité, c'est-à-dire l'aspect sous lequel les choses lui apparaissent.*

Puis, il sourit comme si une idée lui traversait l'esprit.
"Tu sais comment je pourrais moi aussi me procurer un cheval ?"

Alan acquiesce de la tête à la proposition d'Abass.
"Ce serait un plaisir de travailler pour vous pendant quelques temps."

Puis il reprend :
"Oui, je préférais un travail où je peux éviter toute violence.
Que ça demande une petite aptitude sportive, sociable ou technique, je suis ouvert à peu près tout, dans la mesure que cela reste honnête."

"Vous recherchez un profil précis ?"

*Travailler pour vivre et obtenir les choses souhaitées, travailler pour soit, comme toutes les personnes ici.
Bon programme, pouvant devenir une expérience enrichissante qui m'apprendra beaucoup sur leur vie.*

"J'ai de bonnes notions de secourisme, mais je ne pourrais faire plus que cela..."
*Je ne trouverai sans doute pas ici les outils que j'utilisais au bunker pour pratiquer la médecine. Et je n'ai jamais appliqué mon savoir sur de réels personnes, je ne peux prendre le risque d'échouer.*

"Mes compétences techniques concernent d'avantages l'électronique visant à réparer quelques trucs que la mécanique de véhicules..."
*Je n'ai jamais approché de près un véhicule, de plus mes connaissances limitées sont également purement théoriques.*

"Pour la lecture, ou l'écriture, il n'y a aucun problème. D'ailleurs si certains sont intéressés, je peux aussi leur enseigner rapidement les bases qui leur permettraient de se débrouiller."

les derniers mots de Transience sont dits au ralenti, perturbé par la vue de leur destination.

Un léger sourire aux lèvres reflétant l'état dans lequel se trouve Alan, parcouru par une excitation enivrante dû à l'approche de la découverte d'un monde grouillant de surprises.

"Très bien, merci de faire tout cela. J'apprécie."

"Au sujet de ton émetteur radio, il faudrait que je juge de la gravité de la panne.
Mais il est possible que je puisse faire quelque chose... surtout avec les outils adéquats."

Sa phrase terminée, Transience tousse fortement, baissant la tête, le poing contre sa bouche.
Comme il peut, il s'efforce de ne pas montrer la douleur sur son visage.
Une fois, la toux passée, Alan glisse sa main dans son manteau pour y trouver son mouchoir et l'essuyer à l'abri des regards.

Avalant sa salive au goût de sang, il continue à fixer la cité de plus en plus proche, toujours avec un air satisfait de ce qui l'attend.

"Ok alors à ce soir."

Transience quitte le groupe pendant un moment pour aller se balader au coeur du village.

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