Il était une fois

La sécurité avait toujours un prix, celle d’une vie ennuyante et monotone et pourtant personne s’en plaignait, trop heureux de savoir ce que le lendemain leur réservait et surtout trop heureux de voir le soleil se coucher sans inquiété de savoir si ils verraient l’aube de se lever. Lyrei, elle de son côté, était encore trop jeune pour connaître la véritable valeur de ce luxe. L’innocence dans toute sa splendeur en quelques sortes et pourtant elle faisait parti des rares chanceuses d’avoir des parents suffisamment âges pour connaître le monde avant la tombée des bombes. Ce qui la différenciait des jeunes comme des adultes, l’extérieur ne lui faisait pas peur, juste qu’à son âge elle s’en foutait pas mal. Mieux, elle faisait parti des rares enfants à avoir le droit de sauter quelques cours monotones pour quelques leçons de ses parents pour éveiller ses sens à la magie. Si à cette âge elle ne comprenait pas grand chose concernant ses histoires de rareté des mages, elle avait très bien compris qu’elle faisait parti de ses favorisées pour avoir le droit à ce genre de cours particuliers. Et si elle pouvait éviter ce genre d’exercices qui était de sauté sur place à gesticuler les bras en suivant le moniteur, à ses yeux ça restait tout bénéfique pour elle.

Et pourtant ça restait toujours un planning monotone digne d’un programme rédigé par un fonctionnaire n’ayant jamais bougé derrière son bureau, avec un pièce assez monotone ayant le luxe d’avoir quelques décorations récupéré à moindre du monde extérieur, après avoir bien sûr passé par le centre de contrôle des objets qui avait été récupéré par le monde extérieur. A croire que la vérification au compteur geiger ne suffisait pas... La jeune Lyrei restait comme beaucoup d’enfants de son âge, celui d’obéir sans discuter aux ordres des dirigeants, et de celui de ses parents.

Se fut donc une partie de la matinée qu’elle suivit son programme, celui d’étudier ses partitions de musique, l’un des seuls loisirs que l’on lui avait laisser le droit de choisir... même si il fallait avouer que sa mère l’avait un peu incité à choisir quelques choses qu’elle connaissait déjà, c’est à dire le choix entre un violon un usé et un violon qui lui avait appartenu pour donner cette sensation de choisir d’elle même... Naturellement, elle choisit celui sa mère... Mais après tout, si elle pouvait rendre fière ses parents, Lyrei n’en serait que plus heureuse. Le petit matin était toujours un peu plus reposant contrairement aux après midi plus exténuant, au point de parfois devoir la portée jusqu’à sa chambre pour qu’elle se repose. Des exercices d’éveil à la magie, pour ressembler à ses grandes magiciennes d’antan que l’on contait parfois dans les nombreux livres numérisés. Lyrei savait que ses parents la faisait rêver volontairement, l’abri puis cette ville, Polis, ne ressemblait en rien à un château de conte de fées. Mais si ça pouvait l’incité à donner plus d’elle même et les rendre fière, c’était un petit mensonge pour son plus grand bien, non ?

Lyrei posa son violon, son ouïe en ayant pris un sévère coup après les quelques fausses notes qu’elle venait de faire là où le début de la partition lui semblait correct. Il était bientôt 11 heures, elle ne tarderait pas à prendre sa pause réglementaire, et surtout une grande hâte de vouloir se dégourdir un peu les jambes et voir la lumière du soleil.

Lorelei savait bien choisir ses domestiques, la jeune Lyrei ne pouvait pas le nier. Tant qu’elle faisait bien les tâches à laquelle on l’assignait tout en connaissant sa place, l’elfette n’avait pas grand chose à redire. Quant au fait qu’elle vienne de l’extérieur ? Mère lui avait laissée une chance, c’était dans l’ordre des choses qu’elle les serve contre protection, gîte et couvert. Lyrei a appris à prendre soin du mobilier après tout et tant qu’elle la servait correctement, il n’y avait aucune raison que la demoiselle lui en fasse baver. Confisquer sa tablette contre un peu de sport ? Même si la domestique n’avait même pas à donner son point de vue, d’une certaine manière cela la réconfortait de savoir qu’elle le ferait pour la propre santé de la jeune demoiselle avant la sienne. Bref, elle connaissait sa position.

«C’est une bonne idée Hortense, je comptais prendre l’air. J’arrive d’ici quelques minutes.»

Juste le temps de réajuster un peu sa robe, ranger son instrument et de prendre sa tablette pour jeter un œil à ce qu’elle avait prévu de faire cette après midi. On lui avait toujours expliqué qu’être ordonnée était important, faisant parti de ses privilégiés parmi les privilégiés d’avoir le droit de choisir son emploi du temps. Père lui avait dit, aucune raison de remettre en doute ses dires, n’est-ce pas ?

Elle passa les deux prochaines heures à apprécier son repas sur la terrasse, en profitant de la petite brise du midi. Rien à dire, si ce n’était l’absence de ses parents, toujours occupé pour le bon fonctionnement de Polis. L’heure qui suivit, elle le passa avec une craie à la main, à dessiné des formes géométriques basé sur les lignes, tout en jetant par moment un oeil sur sa tablette pour ne pas se tromper. Une habitude, elle voulait se donner le plus de chance de son côté en tentant de maîtriser cet élément primaire qui lui était naturel qui était l’air. Si elle pouvait maîtriser ce courant d’air un peu plus longtemps autour d’elle, elle n’en serait que plus heureuse. Ca lui donnera surtout plus de courage le jour où elle se décidera de faire des exercices plus précis.

... et surtout, quand elle aura fini d’ici 16 ou 17 heures, elle paraîtra suffisamment épuiser sans devoir prendre le risque de surjouer cela lorsqu’elle ira voir les copains-copines et de donner cette impression qu’elle en faisait autant, voir même plus qu’eux alors qu’elle était absente aux cours. La jalousie à Polis existait, et l’elfe savait qu’entretenir une bonne relation avec son entourage se devait être importante, quitte à jouer sur les apparences en étant hypocrites. Elle savait son père ambitieux, il était naturel que sa fille prenne soin de la réputation des Naërin en évitant de salir la réputation et de passer pour une faignante. Il fallait qu'ils comprennent qu'elle aussi, comptait servir Polis autrement que d'écouter des blablas séniles en classe.

La jeune fille semblait contente de ce déjeuner, et en remercia sa domestique en lui disant simplement que le jus de fruit était frais comme il le fallait. Une façon plus compliqué et dérivé de dire que tout était parfait, mais qu’il ne fallait pas trop le montrer sous peine de voir les domestiques prendre un peu trop leurs aises à l’avenir, et donc de ne plus savoir où étaient leurs places à l’avenir. Après, être trop avare en compliment, c’était aussi une façon de passer pour une connasse gratuitement, et si par moment Lyrei pouvait être par moment une fille capricieuse, inutile d’être une de ses vilaines clichées que l’on pouvait voir dans certains de ses mangas d’avant guerre... même si elle n’avait jamais eu le loisir d’en lire si par chance ils existaient dans les archives de Polis.

Une partie de l’après midi passa jusqu’à ce que sa mère arrive un peu plus tard que prévu. Une bonne élève se devait d’être un minimum autodidacte, en particulier quand elle avait le matériel pour apprendre. C’était toujours ce que l’on lui avait répété. Là où les enfants de son âge avait des programmes éducatifs avec le petit bonhomme faisant office de mascottes pour les conseiller, l’elfe devait se contenter d’apprendre seule, avec comme seuls conseillers ses parents quand elle pouvait leur parler. Autant dire que sa mère arriva en plein milieu de ses cours, la gamine fut heureuse de recevoir ce compliment. Opération câlin-câlin donc !

Un repas distingué ce soir. L’une des leçons de Lyrei, malgré son jeune âge, comme beaucoup d’enfants de son âge, était de reconnaître les personnes avec un minimum d’influence en ville. Même si ses histoires de sénat la dépassait, elle savait que monsieur Wells se chargeait beaucoup de l’administration civile de la ville. De la paperasse et de l’organisation en somme. Normal que Lorelei ne veuille pas que sa fille pique du nez ce soir à table, c’était son rôle de ne pas entacher la réputation de sa mère et son père. Et puis quelques heures de moins d’entrainements cérébrales pour pouvoir jouer la fille de bonne famille et écouter la conversation d’adultes, cela lui changeait.

Lyrei finit une petite demi-heure avant la fin de ses travaux habituelles. La raison ? D’habitude elle demandait à Hortense de la coiffer, à défaut de lui faire perdre son temps à l’habiller. Là, elle devra se débrouiller toute seule, celle-ci étant au cuisine pour le repas de ce soir. Elle se prépara cette demi-heure, mais descendit un peu plus tôt en entendant des voix qu’elle ne reconnaissait pas. Même si les conversations ne la regardaient pas, Lyrei avait toujours appris à faire acte de présence. Aussi parce que père lui avait toujours appris à tendance l’oreille et à prêter attention à son entourage. Au moins elle descendit pour au moins se montrer, et saluer ses inconnus, quitte à ne pas devoir rester bien longtemps dans leurs pattes si sa présence était de trop.

Papa venait de sourire: c’était un signe qu’elle avait réagi correctement en étant présente un peu en avance avant que le maire n’arrive. Ce n’était pas grand chose, mais le fait que Conor était rarement présent, le voir sourire avait pour ainsi dire le même effet que les compliments: plus ils étaient rares, plus ils avaient de la valeur! Et rien que le fait d’agir ainsi, ça donnait à Lyrei l’impression d’exister davantage dans la vie de son père. En quelques sortes, elle était bien parti pour être formaté comme il le désirait, en donnant un air de famille modeste presque idyllique que l’on pouvait voir dans les archives de propagande à l’époque où il était passé en boucle dans l’Abri 16, pour ne serait-ce que pour maintenir cette saincro stabilité. Avec l’ouverture, les vidéos devint obsolète. Quant à la famille modeste, l’être humain étant de nature égoïste et pas friand du partage, les Naërin se situait un cran au-dessus de la famille modeste.

Lorsque Hortense accompagna Arion dans le hall d’entrée, Lyrei se contenta de rester un peu en arrière, le temps que son père fasse les salutations les plus classiques et les présentations. La suite, elle savait comment faire: ne pas en faire en trop, ni pas assez, pour éviter de montrer que la jeune elfe était une enfant trop mâture en ce qui concernait «le monde des adultes» et de jouer ce que Lyrei appellera plus tard «l’innocence enfantine». Elle se contenta même de «monsieur le maire» là où «Monsieur Wells» sous entendrait que ses parents lui en ait parler.

«Bonsoir monsieur le Maire. C’est pareil pour moi quand je parle de magie avec mes amis, ils disent que ce ne sont pas des cours pour une enfant de huit ans. Je crois qu’ils répètent ce que disent leurs parents, la magie c’est juste... différent. J’espère devenir comme mes parents !»

Corriger discrètement l’âge et ne pas se contenter d’un «non j’ai huit ans!» comme une gosse mal élevée. Lyrei ne faisait pas exception aux enfants de son âge, un an c’est un an et ça restait sacré à ses yeux !

Inutile d’en dire plus pour le restant de la soirée, ses mots seront pour ainsi dire les seuls qui sortiront de sa bouche avant et pendant le repas. Ce qu’elle venait de dire, s’était de sous entendre que «la magie c’est trop magique» en prenant exemple sur des parents mages, ce qui ferait rêver un peu près n’importe quel gosse. La vérité était un peu plus morne, ses parents en avaient décidés ainsi, de même que son avenir, à partir du moment où papa est rentré dans maman. La vérité gênait-elle tant que ça ? Pas vraiment, elle lui convenait, les tours de passe-passe plaisait aux copains-copines même si il ne valait mieux pas parler des cours en question: Lyrei ne mentait pas, ils ne comprenaient rien à rien là où eux ne faisaient que répondre à des QCM en guise de test. C’était «différent» et elle ne se trompait nullement.

Hormis la curiosité habituelle des gosses de son âge concernant le verre des adultes, curiosité qu’elle garda pour elle, Lyrei se contenta d’écouter la conversation des adultes, et d’essayer d’en comprendre un peu le sens. Ou plutôt d’en comprendre plus le sens que ne le ferait les enfants de son âge. Quoiqu’en dise Lorelei, même si la plupart restait incompréhensible pour la jeune fille, elle en comprenait le cinquième, un record pour huit ans. En tout cas, vu le repas et comment elle l’apprécia, Lyrei était parti pour ne pas suivre ce cliché des elfes végan : un gibier chassé puis analysé, avant de finir dans l’assiette n’avaient clairement pas le même goût que la viande clonée! Comme quoi les bonnes places qu’avaient père et mère au sein de la société de Polis pouvait apporté ce petit privilège très appréciable. Pas pour rien qu’ils s’intéressaient à l’avenir de leur fille !

Ce que Lyrei tira de la conversation ? Des trucs de compliqués. De ce qu'elle avait pu comprendre pour son jeune âge, elle savait que Polis était déchirer par plusieurs factions, et qu'à écouter son père, ceux qui auraient de toute façon le dernier mot était ceux qui avait les armes. C'était un peu comme le gros Billy, un enfant un peu plus âgé qu'elle : il ne brillait pas par son intelligence mais il savait intimider les enfants de son âge. Quant à Lyrei, pour le peu qu'elle le voyait, au vu de la position de ses parents, elle n'était pas trop embêtée ou intimidée, c'était même plus l'inverse concernant l'intimidation. Etrangement, avec ce point l'elfette avait compris bien assez tôt les avantages que pouvait apporter d'avoir des parents un minimum d'influent : des privilèges tel qu'un meilleur confort mais aussi un regard différent que peuvent avoir les autres. Même si pour ce dernier point, le sourire sourire que l'on lui faisait ne définissait pas toujours ce que l'interlocuteur pensait réellement. Son père lui avait expliqué cela et étrangement, sa mère en avait rajouté une couche malgré qu'elle ne soit pas toujours d'accord de la façon dont il oriente l'éducation de leur fille. Juste qu'elle avait compris bien assez tôt que Polis, par moment, se résumait à «bienvenue au bal des faux-cul».

La preuve, on lui avait appris à ne pas réagir aux remarques concernant les Domestiques. Hortense aussi. Ca s'appelait la hiérarchie. C'était difficile à épeler comme mot, mais pour des générations qui avaient grandi dans un abri et qui avait l'habitude d'obéir à des ordres, le principe était vite rentrer dans sa tête.

Bref, à un moment, elle commençait à piquer du nez, cachant un bâillement tant bien que mal en faisant mine de s'essuyer après avoir, comme tout gosse de son âge, sauter sur le dessert. Elle se contenta de suivre ses parents sur le sofa mais c'était en réalité une excuse pour que sa mère aille la coucher au vu de la tête qui tombait par moment sur son épaule. Parce que bon, les termes techniques que pouvait citer son père et Aaron, ça valait toutes les berceuses du monde.

C’est vrai que mère et père estimait qu’avoir une domestique ne se résumait pas à la voir passé le balai toute la journée. Certains Habitants le faisaient, misant plus sur un soit disant esthétisme que la gamine était trop jeune pour comprendre le réel sens de ce mot, mais un robot aspirateur faisait le travail tout aussi bien. Et puis bon, voir l’homimale, aussi impressionnante soit-elle, ne lui donnait pas nécessairement envi d’y ressembler tout autant. Ses plaquettes de chocolat, ses muscles. Où le côté raffiné dans tout cela ? Après, Lyrei savait qu’elle venait de l’extérieur, que le monde était plus utile et qu’il était plus utile de déplacer une vieille carcasse de voiture que de savoir danser et manier la langue. De cela aussi, elle n’en avait pas encore compris le réel sens. Promis, elle courra sur le tapis de sport : sa mère lui disait que c’était bon pour la ligne... même si bon, la ligne ça aussi Lyrei n’en avait pas compris le sens réel vu que Lorelei, il était difficile de tracer une ligne droite quand on la regardait de profil.

Un peu dans le gaz, elle finit par sortir. On lui avait toujours fait comprendre que les ordres restaient les ordres, et ce genre d’obéissance ne venait pas nécessairement de ses parents mais du fonctionnement même de l’Abri. Pour un changement de programme exceptionnel, elle ne chercha même pas à choisir ce qu’elle comptait porter comme robe, mais opta pour ses habits de sport on ne pouvait plus réglementaire pour l’abri. Histoire de prévoir tout imprévu. Certes, les vieilles habitudes comme quoi Hortense ajusta les dernières retouches ne se perdaient pas mais il lui fallait être à l’heure au lieu où elle devra aller, quitte à devoir se contenter de son verre de jus d’orange, et des cachets de vitamines. D’ailleurs, les cachets, c’était bien des vitamines ? Elle ne s’était jamais posé la question et de toute façon, elle n’était pas encore en âge à mettre en doute ce que ses parents lui racontaient, à défaut de comprendre qu’elle avait la classe sociale suffisante à remettre en doute ce que l’on lui racontait tant qu’elle faisait en sorte de ne pas exprimer le fond de sa pensée. Bref, une enfant formatée comme parmi tant d’autres.

Mais il était clair qu’elle se posait quelques questions sur ce que l’on lui avait réservé si tôt ce matin. Ses parents ne lui avaient parler de rien d’exceptionnel cette semaine, étant plus occupé avec les affaires politiques d’adultes.

Lyrei ignorait si cette pièce était dû au statut particulier de sa mère concernant la magie ou si c’était dû au statut de son père. Allez savoir. Le bon côté elle n’était pas déconcentrée par les enfants de son âge pour ne serait ce que garder les apparences, montrer qu’elle aussi échouait, le tout en gardant le sourire. Un stress de moins à gérer. Pas sûr non plus que parmi les enfants de son âge au centre de formation, il y ait la domestique pour amener la serviette et les petits fours pendant un entraînement.

Elle regarda curieusement les lunettes que lui donna sa Lorelei, le coup d’oeil sans les mettre lui donnant une drôle d’impression assez désagréable dû au mélange et à la différence de couleur que pouvait offrir le plan astrale et le plan matériel. Cette impression passa lorsqu’elle les porta sur le nez. Alors oui, elle avait déjà réussi à avoir un tant soit peu une certaine vision, voir et ressentir les fluides, mais jamais sans se concentrer. Là, elle pouvait les voir nettement. Sa mère avait raison, elle n’aurait pas besoin de se concentrer sur deux tâches simultanés, surtout quand l’air restait un élément invisible à l’oeil nue par des moyens traditionnels.

L’explication qui suivit, Lyrei les avait lu, même si le terme entendu collerait mieux puisque la tablette ne faisait que lire le contenu pendant qu’elle portait les oreillettes pour écouter calmement dans sa chambre. Une forme d’apprentissage que les enfants de l’Abri connaissaient relativement bien. La suite, elle continua comme ses dires comme s’il s’agissait d’une poésie.

«Oui, un fluide élémentaire est comme un fil que l’on doit d’apprendre à manipuler à sa guise pour donner l’effet et la forme que l’on désire. On ne peut pas créer quelques choses qui n’existe pas, ou alors il faut l’appeler par des moyens non naturel.»

Première phrase, normalement un sans faute. Seconde partie, ce n’était pas les bons termes mais il fallait que les mots aient un sens dans la bouche d’une gamine de huit ans. Pas sûr qu’elle comprenne le réel sens du mot «invoquer» à la place de «appeler» et si elle savait ce que voulait dire «traditionnel», ça restait plus facile de dire «non naturel».

«Mais mère, je ne comprends pas. J’ai voulu voir comment tu faisais pour la glace puisque ça mélangeait deux de ses fils, l’eau et l’air. Et ça m’a parler de manipuler tous l’ensemble de ses fils de manière anormale, pour des effets qui n’ont rien à voir avec les fluides élémentaires.»

C’était malin ça... Autant la petite Lyrei avait toujours été intéressé pour la magie de la glace de sa mère, autant c’était un peu normal que là, elle était perdu : elle avait confondu le répertoire «magie élémentaire» avec le répertoire «magie arcanique». Un peu jeune pour ça mais il ne manquerait plus que la miss s'interesse dans les avenirs à venir à des magies qui permettent de voir des éléphants roses.

Lyrei écouta attentivement sa mère, mêlant à la fois à les explications aux démonstrations. Pourtant, il y eut bien un détail particulier où elle tiqua, celui de mêler les mots à la musique. C’était dans quel manuel qu’elle avait entendu cela ? Celui de se servir d’un art en particulier pour à la fois se vider la tête tout en se concentrant dans la manipulation des fluides ? Ou quelques choses comme ça... C’était une discipline de concentration comme une autre, et même si Lyrei était trop jeune pour pouvoir faire deux actions trop complexes en même temps, l’idée de jouer du violon tout en pratiquant son art magique pouvait peut-être commencer à germer dans sa petite tête pour les années à venir. Elle n’aura certes rien inventé, mais elle n’avait aucunement la prétention de vouloir réinventé la roue quand elle pouvait avoir les informations dans les bases de données de Polis.

Mais d’abord apprendre à maîtriser précisément un élément magique, pour ensuite apprendre la base pour les combiner, voilà son but. Les arcanes ? Elle verra plus tard ! En plus, il y avait quelques petits avertissements par-ci par là, il paraîtrait qu’en abuser sans prendre de précaution, c’était comme le coca, ça finissait par jouer sur la psyché de magicien. Certains croient voir des fantômes partout, d’autres des éléphants roses et d’autres avaient tendance à choper des dédoublements de personnalités à force de sonder les gens.

Les cours finis, se fut l’arrivée de Valerie, ou Valeria vu que le premier avait trop de consonance française, qui chamboula un peu tout. Pas grand chose à dire, si ce n’était que la renarde avait tendance à se montrer discrète, et pour cause, à force des brimades discrètes, elle avait appris à longer les murs. En temps normal, Lyrei ne se serait pas trop intéressé à elle, les discriminations lui passant par dessus la tête. Sauf que père lui avait enfiler dans le crâne au burin les principes de la méritocratie : elle avait une situation confortable, c’était naturel de donner le meilleur de soit et se surpasser pour montrer sa supériorité. La gamine ne se faisait pas d’illusion : il suffisait de voir comment les gens de Polis regardait sa mère quand elle avait le dos tourné, l’espèce à laquelle on appartenait jouait beaucoup sur le point de vue dont la société vous regardait. A son âge, même si elle n’arrivait pas comprendre tout les qui-propos que l’on pouvait dire sur Lorelei, Lyrei partait du principe que si elle n’avait pas un père archiviste avec beaucoup d’obligation et une mère influente dans la sécurité magique, la gamine aurait eu les oreilles qui auraient doublé de volume à force de lui tirer dessus vu qu’elle était la seule elfette de sa génération vu que ses parents étaient pour ainsi dire les deux seuls elfes originaires de l’abri.

Pour faire bref ? Ce qui sauva Valeria d’être purement et simplement snober, n’était rien d’autres qu’un bulletin scolaire bien au dessus de la moyenne de classe. Qu’elle ne veuille pas se mélanger avec des abrutis étaient son droit, tout comme celui de Lyrei qui était de sourire et d’ouvrir le bal des faux-cul quand elle sympathisait. Ça faisait un point en commun. L’autre point commun n’étant pas très glorieux puisque Lyrei n’avait pas vraiment de copine avec qui elle sympathisait non plus... sauf que l’une avait un comportement plus intéressé que l’autre, mais chacun ses défauts non ? Troisième point, sa «couleur» l’intriguait. Parce qu’au vu du comportement de Valeria et la batterie d’excuse qu’elle débita en si peu de temps, Lyrei pouvait facilement deviner un manque de confiance en soit. Et coller une mioche avec un père qui n’a pas arrêter de lui rabâcher d’être un tantinet manipulatrice pour avoir de l’ascendance, l’elfette pouvait voir la hominale comme une proie et faire en sorte que cette dernière la colle quitte à la considéré comme sa «vraie meilleure amie». Oui, l’amitié chez Lyrei, elle était un peu tronquée à cause de papa...

«Merci Valeria. Ce n’était pas trop dur les cours d’aujourd’hui ? Je ne sais plus trop à quoi ils consistent, mon entraînement magique me prend tout mon temps.»

Pas de «désolée de t’avoir fait déplacé», comme avec Hortense on lui avait appris que de s’excuser revenait à abaisser sa valeur et qu’il fallait directement suivre sur une autre discussion pour éviter que ce genre de détails ne se voient. Pas non plus parler de comment vont les cours : elle se faisait rabaisser. Donc les cours comme sujet étaient parfait. Et surtout, pour quelqu’un d’aussi discret voir même introverti, se goinfrer trop de phrases d’un seul coup et de lui poser une question, ça risquait un peu de la perturber et de lui faire croire que l’on s’interesse un minimum  de son opinion. Opinion que l’on lui demandait certainement jamais.

De quoi? Sa couleur lié aux lunettes que Lyrei venait de retirer ? Ca attendra bien un peu... quitte à attendre quelques mois le temps qu’elle prenne de l’avance en matière de magie pour en parler à sa mère, pour ne pas prendre le risque d’être trop vite dépassé. Quitte à attendre quelques mois le temps que Valeria devienne tôt ou tard dépendante psychologiquement de Lyrei avant de poser la question à sa mère. Ça lui donnait une impression de supériorité et il n’y avait rien de plus jouissif qu’une fille à papa d’être idolâtré par autrui, et c’était toujours plus subtile que les abrutis de sa classe qui attendait que les instructeurs aient le dos tourné pour chercher des poux à Valeria, pour au bout du compte considéré ce stratagème comme une idée de génie alors qu’il n’avait rien de si génial. Comme quoi, toujours écouter papa, ce n’était pas toujours la bonne chose à faire...

Lyrei n’avait que huit ans, ça ne pressait pas et surtout elle n’avait aucunement l’intention de «jouer dans la cour des grands» en se penchant sur un défi qui la dépassait. La patience pouvait être une forme de sagesse qu’elle avait hérité de ses parents, ou à moins que ça ne concernait tout simplement sa race. Déjà qu’elle s’améliore en magie, puis qu’elle s’améliore au violon ensuite, et après elle y repensera car ce n’était pas en crispant des lèvres après chaque fausse note que l’elfe allait prétendre rester sereine si à l’avenir elle se creusait à utiliser cette méthode.

Connor était un homme prévoyant, voir même un tantinet manipulateur en voulant avoir un contrôle sur tout même quand il s’agissait de sa fille. Rien d’étonnant que l’elfette appréciait plus les moments avec sa mère, seul moment où elle soufflait réellement là où en présence de son père elle faisait tout pour se faire remarquer au vu des félicitations souvent trop rares. Au moins, ça lui avait appris à savoir comment se comporter dans une société très hiérarchique. Car les notes, étaient largement compréhensibles. Mais elle voyait sur plusieurs années. Valeria pouvait se montrer utile, et surtout ça restait un appui psychologique dans un milieu où Lyrei avait déjà suffisamment de pression sur les épaules malgré son jeune âge.

«Tutoies-moi, on a le même âge. Et si tu pouvais m’en dire plus sur la biologie, le seul moment où j’en ai entendu parler, c’était des adultes parlants des premiers secours.»

Pour une gamine de huit ans, Lyrei pouvait être cataloguer comme patiente. Et patiente, elle allait l’être. L’approche risquait d’être simple, parler de ce qui semblait intéresser la jeune Rodriguez, et de quelques autres cours pour lui donner l’impression de s‘intéresser à ses dires. Puis un peu parler de ce qu’elle faisait, mais sans plus. Puis les jours et semaines à venir, parler de des centres d’intérêts, quitte à rigoler un peu ensemble et seulement enfin parler des petits soucis comme quoi ses parents lui mettait trop la pression, pour lui faire comprendre que de son côté, la douleur était plus psychologique alors qu’au fond, elle n’était pas la plus à plaindre. Avec les problèmes de sociabilités et les brimades que Valeria, l’elfe savait qu’elle risquait tôt ou tard d’être sa confidente et vice-versa. Sauf que la hominale était plus fragile psychologiquement qu’elle, et que Lyrei finirait par être une bouée de secours qu’elle ne pourrait plus se passer, même si elle était encore trop jeune pour réellement comprendre la nécessité d’être sociable pour éviter de décrocher à cause d’une bête dépression qui pouvait tomber à tout moment dans les années à venir.

Une naïveté désarmante à un tel point que le point de vue de l’elfe sur les autres membres de Polis de sa tranche d’âge n’allait pas beaucoup s’arranger : un ramassis de crétins qui avait perdu une bonne occasion de la faire tourner en rond en se contentant d’un harcèlement plus direct. Au moins, elle saurait sur quelle manière s’y prendre pour qu’ils aillent dans sa direction pour les prochaines années.

Les semaines passèrent, puis les mois, puis vint le moment où Lyrei pénétra dans le jardin au moment où les deux hominales conversaient. Alors oui, Lyrei était assez compréhensible pour reconnaître que la différence d’âge entre les deux individus feraient qu’il n’y aurait pas autant de rapprochement que pourraient avoir deux jeunes filles du même âge, mais il y avait quand même ce petit pincement de cœur qui n’était rien d’autres que de la jalousie. Un comportement assez logique pour une petite princesse qui n’avait eu jusque là tout ce qu’elle désirait. Assez mâture tout de même pour éviter que ce genre de comportement ne se voit en société, pour garder la face dirait son père.

«Hortence, je crois que ma mère te cherchait mais elle ne m’en a pas dit plus.»

Ironiquement, à vouloir être le centre d’intérêt de son amie, ça l’obligerait à l’avenir de se pencher sur une discipline proche de la sienne et des plantes, une discipline que sa mère aurait tôt ou tard voulu qu’elle se penche un minimum: l’alchimie. A défaut de pouvoir, ou vouloir être une férue en botanique ou d’avoir la main verte, il y avait quand même une bonne part des ingrédients qui concernait le monde végétale. Plus exactement la moitié, le reste était souvent minérale. Les plantes, les fleurs, Lyrei aimait bien, normal pour quelqu’un qui avait grandi à l’abri. Mais de là en faire une véritable passion ? Il y avait une limite. Mais cela aurait permis d’approcher ne serait-ce qu’un peu du hobby de sa copine. Ce qu’elle donna en revanche à Valeria  pour avoir plus d’intérêt commun ? Lui expliquer les bases du maniement des fluides de l’air vu que Valeria était elle aussi proche de cette élément ? Lyrei restait débutante, aurait des explications de débutante, sera en toute logique une professeur toute aussi débutante mais si elles pouvaient s’amuser entre copines et que la seconde pouvait s’émerveiller devant un événement surnaturel qu’elle serait capable de manipuler ne serait-ce qu’un peu, ça serait de toute façon ça de gagner. Oui, Lyrei est jalouse de ne pas s’accaparer toute l’intention !

Fausse alerte mais crise de jalousie quand même. Lyrei n’avait simplement pas l’habitude que l’on s’accaparait ce qu’elle estimait être sienne. En fait, avec le recul, elle comprendra que de toute manière, la différence d’âge jouait mais ce n’était pas dit qu’elle s’en rendrait compte dans l’immédiat.

Elle découvrit aussi autre chose: que le crétin qui avait dit que tous les hommes naissent libres et égaux n’était qu’un ramassis de conneries. La partie sur la liberté, elle avait compris jeune que ce n’était pas vrai, mais égaux elle en avait la confirmation avec Valeria. Elle était née en étant prédestinée à utilisé un fluide composé. Un cas plus rare où la manière d’apprendre se devait d’être totalement opposé à celle d’un sorcier classique. Une certaine facilité diront certain, une manière d’apprendre totalement différente diront d’autres. C’était dans de tel cas que l’on pouvait reconnaître une certaine hypocrisie chez Lyrei : si elle était incapable d’apprendre à Valeria ce que Lyrei ne savait que de façon théorique, elle aurait très bien pu demander à sa mère de lui apprendre. Non, elle voulait que ça soit elle qui lui apprenne mais pas trop vite, car si la gamine était prédestinée à maîtriser un jour où l’autre la glace comme sa mère Lorelei, et que l’eau irait de bon train vu qu’elle avait compris les grandes lignes de la maîtrise d’un élément tant qu’il n’est pas contraire au sien, ce n’était pas tout de suite qu’elle pourrait se vanter d’apprendre à maîtriser un élément appartenant à un combinaison d’élément primaire.

Donc oui, elle se contenta du statu-quo et des lauriers pendant un ou deux ans le temps que ses études magiques commencent à se porter sur les éléments composé, et donc se contentant d’encourager son ami d’avoir la main verte pour être, et surtout rester, instinctivement lié à son élément pour, le jour où elle décidera de l’éveiller magiquement, elle soit prête et que l’elfe ait le travail facile. Un pseudo équivalent de la méditation en quelques sortes, plus lent mais on parle ici de un ou deux ans, donc à quoi bon se presser ? Pourquoi un tel raisonnement ? Toujours pour garder chez l’hominale un sentiment d’infériorité envers Lyrei, mais qu’elle l’idolâtre malgré tout. Et surtout du côté de Lyrei, il était malgré tout hors de question de voir gâcher les capacités de son amie, méritocratie oblige : si elle pouvait à l’avenir faire pousser des plantes pour ses recherches, ça restait un atout pour les recherches de la demoiselle, et donc un atout pour Polis.

La patience mène à la sagesse, au moins c’était un atout que Lyrei avait hérité des elfes. Après tout qu’est ce que quelques années pour une elfe ? Juste que cette sagesse n’était pas toujours mise à bonne escient mais plutôt pour des buts souvent égoïstes. Personne n’est parfait ! Cela aura l’effet de quelques modifications de plannings.

Ses derniers temps, il y avait eu quelques petits détails étranges, qui la tracassait. Des objets légèrement déplacés, plus à la place où il devrait être. Le problème, elle connaissait la manière dont Hortense nettoyait la poussière, à tout vouloir laisser à sa place. Bizarrement, ce côté maniaque savait d’où elle le tenait, ou s’obligeait de le tenir : de Conor. Son père DETESTE que l’on touche à ce qui lui appartient. Hors, le ménage ne se fait pas tout seul et en bon maniaque, il est le premier à le savoir. Depuis, Hortense a toujours pris soin que tel objet ne bouge pas de tel ou tel endroit. L’autre souci, ambiance de Polis oblige, il y avait cet aspect de suspicion toujours présent chez les habitants de l’Abri. Si Lyrei était encore trop jeune, avoir un père aussi «spécial» si ce n’était pour pas dire «ambitieux au point que les dents longues raclent le sol» avait obligé la gamine a un peu trop mûrir là dessus. En clair, y a un «truc» qui a touché à ses affaires, et qui est rentré dans ma chambre.

Si une partie de la journée, elle ne s’en préoccupa pas plus que ça, se contentant de toucher les objets légèrement déplacé pour les examiner avant de les reposer à la bonne place. Elle se contenta de jouer du violon, vaguant entre partitions et les quelques notes sur les abstractions magiques... bizarrement entre de sa chambre sur le coup ! Et c’était par la même occasion, à se faire de drôle d’idée qu’elle regarda si il en était de même pour certains objets de la maison. L’exercice de deux heures terminé, se fut au moment de faire une pause qu’elle en parla à Hortense.

«Est ce que tu as touché aux enceintes de ma chambre ou à mes tablettes ? Il n’y a personne qui y est rentré ? Je veux dire à part moi ? J’ai l’impression que quelques choses à déplacé certaines de mes affaires depuis quelques jours...»

Pas de remarque comme quoi elle faisait mal son ménage, juste que le ton de sa voix paraissait un peu étrange, comme si elle n’était pas rassurée. Logique pour quelqu’un qui, jusque là, était surprotégé. Elle n’a même pas vérifié si il y avait quelqu’un sous le lit !

Se dire rassurée, c’est une façon comme une autre de se dire rassurée. A Polis, la suspicion avait toujours existé, ses parents lui avait fait comprendre très tôt mais avec des mots adapté pour les enfants, certainement pas devant des faits comme celui. Selon Hortense, il n’y avait l’air d’avoir personne qui n’était rentré par effraction. Est-ce que les glyphes étaient adapté pour les esprits ? Tant de question et au bout du compte, Lyrei venait de se rendre compte d’une chose : elle était faible et désarmée, à devoir compter sur autrui. Même pas capable de se défendre elle même ! Comme la majorité de la population de Polis si elle y réfléchit quelques minutes. C’était l’un des défauts à se vautrer dans le luxe et la sécurité, on finit par s’amollir.

Dans un sens, heureusement qu’elle avait pensé à trouver une accroche anti-stress qui était Valeria, parce que cette histoire de vivre un peu dans la peur et la paranoïaque en essayant de se voiler la face en redoublant d’effort pour pouvoir être en âge de se défendre, en temps normal, ce n’était pas néccéssairement bon pour la santé mentale. Au moins, elle avait compris l’utilité de ce que c’était la vie sociale : garder un semblant d’équilibre mental dans un monde qui se voulait pourtant plus lourd et sombre qu’elle ne l’aurait cru. Tout le monde à Polis a son petit secret que le voisin veut découvrir et le petit cocon de sécurité et d’innocence de la gamine venait de voler en éclat. Quitte à dormir avec le buzzer sous l’oreiller...

Au moins, ça aura le mérite de la voir un peu plus acharner les jours et les semaines qui suivent. Sa puissance magique restait son muscle après tout, et le jour où elle devra se défendre, elle n’hésitera pas. Sauf que bon à huit ans, à son âge, il ne fallait pas espéré grand chose et cette stratégie n’allait pas se voir en quelques mois... Les nuits restaient quand même bien plus courtes que prévu, jetant de temps à autre un oeil furtif par dessus le drap. La sécurité magique de maman, elle la savait efficace mais ne sait-on jamais, elle n’avait rien à perdre de jeter de temps à autre un œil dans les lunettes que lui avait donner sa mère. Ça restait étrange tout de même, dans ce noir elle voyait moins bien dans des lunettes qu’en temps normal avec son infra-vision. Au moins, si elle avait un semblant d'information, elle saurait comment agir, quoi rechercher dans les banques de données, et quoi dire exactement à sa mère. En tant qu'apprentie magicienne, dire "y a un truc de magique" restait une explication totalement vaseuse et souvent sans valeur.