Il était une fois

Prendre des photos d’avant puis d’après, était une très bonne idée à mettre en œuvre. Mieux, elle pourrait même utilisé la caméra de sa tablette pour filmer la nuit... même si l’elfe avait un doute sur la véritable qualité de l’enregistrement. De nuit avec un temps de batterie qui risquait d’être assez limité si elle voulait bien la caler et caché avec en plus une qualité assez discutable pour une telle utilisation, risquait d’être le meilleur des résultats. C’est à dire mauvais mais mieux valait mauvais que rien du tout ! Après tout, elle était un peu jeune pour aller réclamer du matériel de surveillance au centre de ressource.

Elle écouta Valeria en prenant des photos «du avant» et «du après», et commença a chercher un moyen de planquer la caméra de sa tablette sur les endroits où elle avait déceler le plus de changement. On verra ce que ça donnera comme résultat.

Valeria pouvait lui rendre visite pour remettre ses devoirs, et avec ce référendum qui allait avoir lieu, Lyrei savait qu’elle avait plus intérêt à demander à sa mère qu’à son père qui jouait beaucoup sur les apparences, et qui, visiblement, le jouait d’avantage. Et pour cette demande, elle la fit à bizarrement à Lorelei pendant l’absence de son père, sachant ne jamais trop comment il raisonnerait. Car si la politique, Lyrei n’y comprenait pas grand chose, et pourtant le mot «référendum» elle en comprenait très bien la signification. Il y avait de fortes chances que son père se serve de son profil familial idyllique et que l’état de stress de sa fille passe bien loin en second plan sous prétexte d’un «il faut t’endurcir alors rends moi fière» là où sa mère était quand même plus compréhensible envers Lyrei. Et puis bon, parler comme quoi elle aussi pouvait avoir des connexions quand on avait huit ans, elle savait qu’il lui rigolerait au nez. Non sérieusement, demander à Lorelei en présence d’Hortense et le tout en l’absence de Connor, restait la meilleure solution pour accepter qu’elle dorme ici quelques jours. L’avis des parents de Valeria ? Si ils sont intelligents et comptent sur leur fille, ils accepteront.

Les «trucs d’adultes», c’était un sujet qu’elle étudiera dans quelques années pour la simple raison qu’elle n’était pas en âge de comprendre et où le seul détail à retenir était de faire bonne impression pour éviter de mettre dans l’embarras ses parents, et plus exactement son père. Pourquoi son père ? Lyrei avait compris que ses dernières années, son rôle allait plus loin que celui d’archiviste, aussi prestigieux soit-il. Elle ne comprenait pas très bien la raison de cette histoire de troisième classe là où la gamine, même si elle n’avait pas goûté à la naïveté de poser des questions du «pourquoi?» sur les sujet les plus stupides, se contenterait de proposer de faire voter que les plus méritants. Basé sur quel critère ? N’allez pas de demander cela à une gamine de huit ans... Elle en entendrait sûrement parler prochainement.

Comparer Hortense à du mobilier, Lyrei ne se le permettrait jamais. Un domestique se doit être nourri, logé et un minimum entretenu, là où on ne donne pas manger à son meuble. La comparaison pouvait être comparé à du cynisme pour beaucoup, mais avait le mérite d’avoir une certaine logique très pragmatique quitte à mépriser les Citoyens qui maltraitaient leurs Domestiques sans raison valable. Donc oui, aux yeux de Lyrei, avait une certaine valeur non négligeable. Elle est la domestique des Naërin simplement pour mettre en avant le plus possible ses qualités sinon elle croupirait dans le désert parmi tant d’autres et ne profiterait pas de la protection et du confort de Polis. Qualité qui pouvaient être à la fois autant le ménage que pour la protection du foyer qu’elle servait. En fait cette logique pouvait aussi s’appliquer à Valéria : c’était à elle de faire ses preuves pour être au-dessus du panier et manier le stylo et la tablette que de finir avec un plumeau à la main ou derrière une chaîne de production comme ses parents.

Avec ce raisonnement, la relation que pouvait entretenir sa mère avec Hortense ne choqua pas tant que ça Lyrei. Qu’elle ait huit ans ou plus n’aurait pas changer grand chose au fait que Conor arrivait mieux à entretenir les siens que de réellement s’en occuper. Que Lorelei ait d’autres points d’attaches comme le fait Lyrei avec Valeria n’avait rien de surprenant. Point de vue de Conor ? Sa propre fille comptait bien faire ses cachotteries dans son dos alors à quoi bon ?

Elle rentra comme si de rien n’était, comme si la scène pouvait être on ne pouvait plus normal.

«Mère, je voulais savoir si je pouvais invité Valeria à dormir ici quelques jours ? Je pense que ça me ferais du bien, ses derniers jours j’ai un peu de mal à me concentrer.»

Le bon terme serait dormir mais inutile de s’attarder là dessus, juste se contenter de justifier son «bien être». Il y avait aussi les autorisations à modifier mais même si Lorelei n’avait pas nécessairement les bonnes accréditations, Lyrei savait que l’on lui accorderait assez facilement sous prétexte que l’hominale ramenait les devoirs à sa fille.

Surtout qu’à bien y réfléchir, elle n’avait dû voir Valeria que seulement entre deux passages à la maison, la demande que l’on lui apporte ses devoirs Lorelei avait dû passer par la direction qu’avec un appel sans s’ennuyer à se déplacer elle-même. Pas étonnant en soit. Par contre quand Lyrei entendit parler de son père, c’était le sujet qu’elle craignait le plus et ça n’allait pas être une main sur son épaule en lui disant «fait de ton mieux» que cela aurait réellement changé grand chose concernant le stress de l’elfe. Hortense sauva la donne et même si un «merci» de la part de Lyrei risquait d’être quelques choses qu’elle n’entendra sans doute jamais, le fait de la voir souffler sur le coup suivi d’un petit sourire sera en quelques sortes une récompense.

«Merci maman.»

Ce n’était pas vraiment elle qu’il fallait remercier mais c’était rare qu’elle utilisait le mot «maman» là où normalement c’était «mère». Après, il n’y avait pas dans les environs Connor, c’était peut-être l’élément qui faisait que cette maison se relâchait sur les manières totalement dépassées. Au moins, elle savait quoi préparer avant de vaquer de s’occuper du reste de son planning et de vaquer à ses occupations.

Il y avait quand même cette chose qui l’intriguait : le fait que les glyphes de protection ou de surveillance de sa mère n’aient pas fonctionner. Si ses cours ne comprennent pas encore les protection magiques, soit l’individu «matériel» était trop petit pour être détecté, soit c’était quelques choses de non naturel pour que ça passe à travers des glyphes non adaptés.

Les photos, elle les avait faite quand Valeria lui en avait donné l’idée, maintenant c’était de trouver les bonnes cachettes pour cacher correctement les quelques tablettes. A défaut de réellement cacher son matériel, elle espérait au moins trouver les bons endroits sans devoir retourner la moitié de sa chambre avant que son amie ne vienne.

Ceci fait, elle l’accueillera comme il se doit, restant assez naturel mais avant d’atteindre sa chambre pour poser ses divers affaires sous couvert de devoir, elle décrira assez vaguement les endroits où elle comptait cacher sa tablette après qu’elle ait pris les photos avec Valeria.

Lyrei ne savait pas comment le prendre : cette «chose» ne lui voulait pas du mal et était suffisant intelligente pour replacer les dits objets à le plus place. D'un autre côté, ça foutait les fouettes et regrettait de ne plus avoir le «facteur inconnu» qui la gardait dans l'ignorance. Sur le coup, elle jeta un oeil en direction d'une potentiel bouche d'aération ou ce qui pouvait s'y prêter, non sans trop s'attarder dessus par peur. L'autre détail, elle regarda la mousse intérieur de sa peluche, pour voir si il en manquait. A moins d'avoir un fétichisme pour la décapitation, cette «chose» ne l'aurait pas fait par hasard. Et surtout, elle commença aussi à se remémorer ce qui avait pu se déplacer depuis sa «crise de paranoïa» pas si inutile enfin de compte.

Trop jeune pour penser à une quelconque identification génétique de ce fil, par contre quand elle sortira de la pièce avec son ami, se fut surtout avec sa tablette et en direction de l'ordinateur de sa mère, pour rentrer le compte de Lyrei et jeter un œil. Que Valeria soit là ne posait pas vraiment de problème mais pour son amie, ça risquait d'être une première d'avoir accès à une base de données de Polis concernant la zoologie pas toujours accessible pour le commun de la ville, surtout quand cette section «zoologie» comprenait les espèces magiques.

«J'ai vu ça. Je veux savoir ce que c'est avant de prévenir maman. Soit c'est trop petit pour les glyphes qu'elle a posé, soit ça ne prends en compte que ce qui rentre, et pas ce qui est déjà rentré.»

Elle avait des informations, il suffisait maintenant de les trier, même si ça devait prendre une ou deux heures mais cette «chose» devait s'apparenter à une araignée ou quelques choses de ce genre au vu des fils de soie. Sauf que c'était visiblement assez intelligent pour laisser le moins de trace possible.

Une part de regret suivait la découverte. Une autre part d'elle pouvait se considérer fière et soulagée qu'elle n'avait pas halluciné ces signes. La peau lui picotait quand son imagination tentait de mettre une image sur quel genre de créature pouvait avoir envahi son domicile, mais elle gardait la tête assez froide pour se remémorer. Son coffre à jouets devait avoir été fréquenté plus d'une fois. Ceux sur le dessus étaient en majorité poupées et peluches. C'était presque impossible à discerner dans les prendre dans ses mains, mais il y avait effectivement d'autres de ces petits fils de soie qui lui collait aux doigts. Que ce soit un instinct de prédateur ou autre chose entièrement, il y avait au moins un peu d'intelligence de la part de leur clandestin. Les autres victimes? Quelques-uns de ses rubans manquaient à l'appel, et le reste tombait en place avec la réalisation que ses cahiers, que ce soit ceux qui contenaient divers dessins ou des devoirs ou leçons, avaient tendance à être ouverts ou fermés avec l'impression bizarre qu'ils étaient dans l'autre position la dernière fois qu'elle les avaient laissés.

Valeria sera pour la première fois témoin d'un intranet beaucoup moins limité que celui auquel elle avait droit d'accéder durant leurs cours. Ici chez elle, Lyrei jouissait d'un accès beaucoup plus large des bases de données, tant qu'elle ne touchait pas à des domaines plus confidentiels. Cet encyclopédie d'encyclopédies avec pour seule barrière quelques mots-clefs pour restreindre un peu ce flot d'information. Il paraît qu'un tel système s'étendait sur tout le globe avant l'apocalypse, mais passons. Leur seule preuve matérielle la porta à visiter le domaine des arthropodes. La quantité de résultats était étourdissant, et lui prendrait bien plus de deux heures à fouiller. Il y avait bien moyen de réduire un peu ce nombre en utilisant les indices à disposition. Arthropode, soie, prédateur, intelligent, voyons ça... Le premier résultat dans l'ordre alphabétique n'était pas exactement encourageant.

Dieu nous déteste:

La tisseuse astrale était son joli petit nom pour une monstruosité qui pouvait atteindre la taille d'un ours une fois adulte. Apparemment classifiées comme créatures magiques, elles existaient avant l'apocalypse, et auraient présumément survécu en nombres conséquents de par une capacité bien spéciale qui leur a valu la moitié de leur nom, notamment celle de voyager librement entre le plan matériel et celui astral. On a cru pendant longtemps qu'il s'agissait d'une forme de téléportation par des témoins profanes, mais une étude plus approfondie démontra plutôt qu'elles existent sur les deux plans simultanément, et «glissent» d'un côté ou l'autre du voile pour éviter dangers ou surprendre leurs proies. On note aussi le manque de dépouille laissé derrière, qui sera plus tard attribué à son mode de chasse. Avec une soie qui possède des caractéristiques semblables, une proie est d'abord entravée, puis administrée une dose de venin paralysant. Après être recouverte de cette soie, la victime peut ensuite être entraînée dans le plan astral, ou vice-versa, où elle sera consommée plus tard par la tisseuse astrale. Une araignée nouveau-né est à son plus vulnérable, à peine plus grosse qu'une souris de maison, mais hélas ça ne reste pas le cas à voir des graphiques d'autopsie. Voilà quelque chose qui n'allait certainement pas inspirer de cauchemars à nos deux jeunes filles, surtout considérant la pression grandissante des manis de Valeria sur ses épaules à mesures qu'elles avançaient dans leur article.

Les autres articles n'étaient guère plus rassurants, cette fois sur un répertoire de mutations suivant l'apocalypse. Des espèces prédatrices diverses, rappelant que la métahumanité n'est pas la seule à avoir vu son lot de monstres de foire. Des espèces de sirènes dans leur genre, avec des cordes vocales assez développées pour émettre des sons semblables à des pleurs ou des lamentations, voire même des syllabes ou des phrases. Il est expressément dit dans ces articles que ces arthropodes monstrueux en question ne comprennent pas exactement le sens de ces paroles, seulement qu'elles ont un effet chez leur proie. Dans une certaine position, elles peuvent ressembler à une femme prostrée avec une crinière simulant une tignasse de cheveux humains. D'autres, plus classiques, attendent cachées en embuscade.

Les derniers articles intéressant portent sur des espèces hybrides qui étaient également d'avant-guerre. Le drider était déjà excessivement rare avant l'apocalypse. Leur rareté telle qu'il n'y avait que des gravures d'elfes noirs en guise de supports visuels, et leur domaine généralement bien loin sous terre. Même considérées comme une créature vénérée par les drows, ces dernières étaient toujours en marge de société, et leurs offrandes plus en guise d'apaisement. Cela soulevait un peu la question avec la quasi disparition des elfes noirs ce qui est advenu de ces créatures furtives un peu cousine des centaures. L'article décrit néanmoins quelques castes différents, allant de celles guerrières, aux proportions plus cauchemardesques encore, puis d'autres plus adeptes à la magie, et finalement des castes de tisseuses. Bien que toutes étaient capable de produire leur propre soie, alors qu'une se démarque pour ce trait était notable.

Il ne suffit que du bruit de la porte pour faire bondir Valeria avec un couinement. Elles pourront respirer à nouveau quand elles seront face à face avec le visage confus d'Hortense.

-Lyrei? Je vous cherchaient toutes les deux. Le déjeuner est déjà prêt.

Petite deviendra grosse était souvent utiliser pour des créatures tel que les rats ou les araignées. Ironiquement, ce dicton préfabriqué pour les musophobies ou les arachnophobes prenaient tout son sens à la lecture de l’article. Milieu trop incertain pour cette sirène mutée on ne sait comment, trop petit pour un drider, l’araignée astrale ici prenait tout son sens. Trop petit pour que les glyphes détectent si «par chance» ils avaient été posé avant qu’elle n’ait élu domicile, Lyrei se contenta de cette version pour mettre en cause le système de sécurité magique de sa mère, trop inexpérimenté pour savoir si ça détectait aussi le milieu astrale ou non. Non ici, même une fouille complète n’aurait pas pu la permettre de la détecter, cette araignée switchant d’un plan à un autre à son gré. Trop jeune aussi pour s’en prendre à Lyrei, du moins pour le moment puisqu’elle se contentait de prendre tout ce qui pouvait ressembler à de la mousse pour faire son nid, quelques parts dans le plan astrale de cette maison. Sur le coup, Lyrei avait tout sauf envi de remettre ses lunettes pour vérifier la présence de cette araignée, même en sachant que les petites ne pouvaient pas dévorer les grosses de peur de tomber sur plus gros qu’elle ne craignait. Surtout que bon... elle savait qu’à partir du moment où elle regardait en astrale, ça se savait, et qu’elle devenait vulnérable sur les deux plans. Règle élémentaire en magie... Quoique avec les lunettes, elle ne savait pas trop. Seulement les lunettes ou elle-même aussi ? A huit ans, elle ne savait pas grand chose si ce n’était certainement plus que le profane locale. Mais qu’un corps puisse glissé d’un plan à un autre, pas étonnant que cette capacité intrigue et fasse jubiler beaucoup de mages, surtout qu’en lisant entre les lignes, même une gamine de huit ans remarquait que les fils avaient visiblement la même propriété pour pouvoir faire traverser un autre corps.

Alors oui, elle était effrayée, mais le fait qu’elle sert les dents, il y avait aussi de la colère. Qu’elle soit prise pour cible tôt ou tard alors qu’elle vivait dans un cocon surprotégé avait de quoi toucher aussi en partie son égo. Et puis sympathie, ça restait une créature magique assez intelligente, la sympathie n’existait que dans les comptes de fées et l’elfette aurait été un repas de choix un jour ou un autre, peu importe si ses doudous et peluches lui étaient sympathiques. Visiblement, la vie en société de ses bestioles, les données étaient manquantes ou incomplètes mais devaient fonctionner de la même manière qu’une araignée classique : manger ou être manger par les siens. D’où le fait qu’une s’était glissé à Polis et se montrait trop petite pour passer à travers «les radars» des quelques mages s’occupant de la sécurité magique de Polis. Surtout qu’elle était entrée : il était plus logique de surveiller les bordures de Polis que son intérieur, moins de surface à surveiller. De toute façon, il y aurait eu «une adulte», Lyrei ne serait plus  là en train de faire la recherche avec son amie.

Le fait que Hortense rentre, fit sursauté aussi Lyrei, qui n’arrivait pas à cacher son état de stress sur le moment. Pas difficile à savoir que la maid avait dû regarder l’écran et la jolie image à ce moment là, surtout que la fillette n’avait pas eu le réflexe de réduire ou fermer la dite image.

«Euh... Hortense, où est maman? Ou même papa ?»

Pas de mère, juste maman. C’était assez rare même si elle le disait par moment. Par contre «papa» restait plus que rarissime parce que sur le coup, elle flippait et quoique l’on en dise, Connor restait un mage lui aussi. Par contre le «même» pouvait être blessant même si ce n’était pas son attention. Et surtout, le balai d’Hortense n’était pas du tout adapté pour écraser des araignées dans le plan astrale. Quoique, écraser, pour Lyrei, ce n’était pas une punition assez sérieuse pour quelqu’un qui avait brisé son cocon dorée mais bon, ici, elle ne pouvait pas encore parler de pacte de soumission ou de familier puisque son domaine de rituel se limitait pour le moment à favorisé la maîtrise d’un fluide en particulier pour les entraînements. Pourtant, la bestiole était «normalement» petite et faible, c’était pour ainsi dire le bon moment.

Son regard se porta un peu sur la pièce, avant de se poser la question si cette araignée y était aussi, dans un plan différent, et pouvait sentir la différence d’émotion à son encontre ? Peu de chance vu qu’elle faisait son nid, elle devait certainement se trouver dans une canalisation ou quelques choses de ce genre, toujours dans le plan astral si elle devait suivre la logique du document. Une créature, même semi-intelligente, avait toujours une méthode de raisonnement proche des siens, méthode souvent le plus efficace : c’était ce qui les différenciaient des êtres intelligents, qui, disons le franchement, raisonnait parfois stupidement à cause de ce libre arbitre.

«Oui c’est en rapport, on a fait le rapprochement avec le fils de soie trouvé dans l’une de mes poupées.»

Elle montra la poupée sans tête et l’absence de coton dedans, et la soie qui avait pu maintenir la tête pendant un moment.

«Comment dire... Y a deux plans, ou dimension su tu préfères, qui sont très proches l’un de l’autre. Le plan matériel, le notre, et le plan astrale, qui est immatériel et invisible à l’œil nue. Cette araignée astrale, elle peut y aller comme elle le veut, et doit s’y cacher car pour l’instant elle n’est pas très grosse. Pour ça que l’on ne la voit pas. Et c’est aussi pour ça que les alarmes magiques de maman n’ont rien détecter. C’est pour ça que je voulais voir maman ou papa.»

Les explications se devaient être adapté à une personne qui n’y connaissait rien. Ses parents risquaient d’être plus sur une meilleure longueur d’onde qu’Hortense. Quant à savoir comment elle avait pu finir là, et la raison, Lyrei ne pouvait pas savoir. Déjà qu’elle se contentait de la version du «c’est trop petit donc l’alarme n’a rien vu» qui pour elle, était suffisante. Ca fonctionnait ainsi pour les plus classiques, aucune raison que cela soit différent pour ce qui était magique.

Hortense marquait un point, Lyrei se doutait que ses parents n’avaient pas que des amis, en particulier son père avec cette histoire d’élection et de réforme qui se préparaient mais elle n’avait pas penser que l’on chercherait à s’en prendre à eux de cette manière si détourné. C’est vrai qu’une araignée astral qui avait pu passer le filet de sécurité de Polis était certes possible mais pourquoi ici ? Et pourquoi seule ? Attirée instinctivement par la magie ? Ca n’expliquerait pas pourquoi ça a pu passer si facilement la sécurité magique qui était visiblement, selon Hortense, adapté justement pour ce genre de vermines. Ou alors quelqu’un l’a faite entré d’une manière ou d’une autre. Le maire qui paraissait pourtant si sympathique ? Possible. Et même les agents d’entretiens qui se chargeaient de la maintenance pouvait être tout aussi suspect. Mais mettre un œuf ou lâcher une petite araignée astrale en partant du principe qu’elle ne risquerait pas de représenter une menace avant un bout de temps aux Naërin mais que s’en prendre à leur fille pour les déstabiliser en plus de les faire passer pour des incompétents (on parle d’un couple de magicien) , il n’y avait qu’un pas. A y réfléchir, c’était même logique que cette créature s’en prenne tôt ou tard à la plus faible de la famille. Cette faiblesse qui la mettait davantage mal à l’aise. Encore une fois, c’était du calcul dans l’ordre du 1 + 1 pour arriver à ce résultat.

Autant dire que l’elfe pâlit davantage à cette idée, se mordant nerveusement la lèvre. Nul doute qu’à l’avenir, elle risquait de se montrer un peu froide voir d’appréhender les obstacles de façon plutôt cynique. Certes, elle avait toujours été un peu manipulatrice pour obtenir ce qu’elle voulait, mais avec un tel raisonnement elle allait comprendre que pour écraser ce que Lyrei estimerait contre elle, il n’y avait pas à hésiter sur les moyens de pression ou de rétorsion comme on l’avait fait sur elle par le passé. Polis offrait peut-être une sécurité, elle n’en restait pas moins qu’apparente puisque cette ville grouillait de hyène en tout genre.

L’arrivée de Lorelei, l’elfette n’avait pas trop bougé, si ce n’était qu’elle avait peut-être serrer les poings devant sa propre faiblesse, remarquant tout au plus la voix sèche de sa mère. Se fut surtout la gifle qui la ramena vraiment à la réalité, un changement de comportement si soudain qu’il fit froid dans le dos. Oui, Hortense était en tord, elle avait mal identifié le problème et il n’y avait pas à remettre cela en doute. Après, partir du principe que l’on avait à faire à une créature pouvant switcher d’un plan à un autre, il fallait aller chercher très loin et même là, ce n’était pas le problème, puisque Lorelei ne se fiait qu’au résultat : la mise en danger de sa fille. Alors si Lyrei avait suffisamment de jugeotes pour comprendre que cette erreur restait compréhensible, tout comme devait le penser sa mère, la personne fautif restait la même. Ce jugement n’était pas juste ? Depuis quand ce monde était juste ? Et de toute façon depuis quand une domestique remettrait le jugement d’une Citoyenne ? Cela restait triste mais cela restait ainsi. Lyrei fut plus choquée par le geste soudain que par ce jugement.

Lorelei se calma à peine car sa colère froide, Lyrei savait où elle se dirigeait : sur cette araignée astrale. Pas pour rien qu’elle avait proposé à sa fille de lui faire une démonstrastion sur la manière d’éliminer ce qu’elle devait considérer comme de la vermine. Pas sûr que Valeria y comprenne réellement quelques choses mais elle qui s’intéressait à la biologie, tôt ou tard elle devra un jour décortiquer des créatures pas toujours naturelles, même si la voir pulvériser une créature astrale n’allait sûrement pas lui dire grand chose. Lyrei lui répondit assez froidement, si il y avait bien un point commun entre la mère et la fille, c’était le même avis sur le sujet de la «dératisation».

«Oui je veux voir ça, maman. Tu peux rester Valeria, même si je pense que tu ne verras pas grand chose.»

En fait, la présence de son amie allait quand même l’aider psychologiquement : Lyrei se forçait de vouloir voir ça, même si au fond d’elle, la gamine ne le voulait pas. Simplement elle voulait voir comment cette créature allait être gérer, puis mise hors d’état de nuire, quitte à ne en perdre une miette lorsqu’elle regardera dans ses lunettes.

Les arcanes magiques servaient pour la sécurité et si la logique voulait qu’elle servait aussi pour les intrusions, elle comprenait dorénavant qu’elle servait aussi à cibler un individu sans prendre la peine de se déplacer de chez soit pour le peu que l’on ait une bonne imagination, une connaissance et une maîtrise parfaite d’assez d’éléments pour pouvoir pourrir la vie d’autrui de bien des manières. Comment cette créature avait pu rentrer ? Même si ses parents devaient l’apprendre, Lyrei ne le saurait sans doute jamais pour sa propre sécurité mais aussi le fait que la langue d’une enfant pouvait être bavarde que celle d’un adulte. Et aussi que certaines personnes à Polis était intouchable mais ce point là était plus du ressors de la politique. Au fond, c’était peut-être mieux ainsi : si avoir les Naërin sur le dos quotidiennement où ils ne pouvaient faire que des petits coups de poignards était une chose, Lyrei risquait de faire une bourde si elle devait se venger elle-même quelques années plus tard alors qu’elle ne maîtrisait pas toutes les subtilités de la magie et ratait son coup à cause d’un manque d’expérience. Être rancunière était une chose, l’être en agissant stupidement en était une tout autre.

L’atelier de Lorelei, l’elfe n’y avait jamais mise les pieds, avec tout au plus quelques regards quand sa mère y pénétrait seule sous prétexte qu’il y avait beaucoup de choses fragiles à l’intérieur. Si les crânes d’oeufs et autres puristes en robes auraient tourné de l’oeil devant ce mélange de technologie et de magie, Lyrei ne fut pas tant surprise que cela vu qu’elle avait grandi, et grandira dans un milieu où la technologie était omniprésente. C’était purement logique dans un milieu où chacun avait son domaine de spécialisation si cher à Polis : un hacker de Polis saurait sans doute capable de tromper le lecteur de carte magnétique mais snoberait à ses dépends le glyphe installé derrière le tableau du couloir, et vice-versa pour le mage spécialisé en intrusion.

Ce qu’il pouvait contenir avait même de quoi donner le tournis au Citoyen lambda qui ne possédait aucune accréditation particulière dans le domaine scientifique ou d’ingénierie. Cette réaction, Lyrei la vit dans les yeux de Valeria. Quoi de plus normal quand on touchait à un domaine où le résultat était tout aussi important que la qualité des matériaux demandés ? L’explication concernant concernant les glyphes à distance, elle la connaissait déjà, la musique aussi, elle l’avait lu quelques parts. La technologie, si on lui avait expliquer que les deux faisaient rarement bon ménage, elle n’avait jamais eu d’explication concrète ou précise sur ce sujet. Et surtout, dans un milieu aussi aseptisé que Polis, l’intérêt de mélangés les deux se relevaient minimes quand le magicien pouvait avoir une tablette avec plusieurs tétra de données à la place d’une bibliothèque et qu’il pouvait communiqué en subvocal avec une équipe de terrain. Ce point-là, elle le comprendra bien vite dans quelques années lors de ses premières simulations sur terrain.

«C’est pour ça qu’il y a du matériel holographique ici?»

On ne touchait ou on ne gribouillait pas pour garder le matériel saint. C’était une règle, alors il suffisait pour les rituels ou glyphes les plus complexes de tracer là où les faisceaux signalaient. Lorelei n’a jamais prétexté révolutionner le monde de la magie, Connor préférait s’intéresser à la politique qu’à la recherche magique et nul doute qu’à l’avenir,  Lyrei n’allait rien révolutionner non plus. Juste améliorer tout au plus ce qui existait déjà, pour davantage d’efficacité. Mais dans le cas d’un glyphe où Lyrei et Valeria avait identifié le problème, elles avaient apporté toutes les informations pour que Lorelei puisse écraser le problème. La taille, la nature et cerise sur le gâteau, qu’elle faisait parti de la famille des arachnides. Que demander de plus ? En prime, elle sera témoins sur la manière d’imprimer un glyphe sur un parchemin, chose qu’elle ne savait pas encore faire. Au moins, elle savait quoi apprendre à l’avenir pour dératiser sa chambre. Il semblerait que ses parents aient mis un point d’honneur sur l’art en général pas seulement pour montrer qu’ils avaient une enfant studieuse à la maison ou pour un quelconque stéréotypes elfique.

Elles finirent par suite la matriarche jusqu’à la chambre de la jeune fille, assez curieuse de voir la manière dont on imprimait un glyphe. Visiblement, c’était les ventilations qui étaient visées puisque Lorelei en avait parler au préalable. Surtout qu’à écouter sa mère, même si l’envie lui démangeait d’écraser la bête, elle semblait plus intéressé à la capturer qu’à l’écraser. Et une capture, Lyrei était assez curieuse de la façon dont on procédait. Attendre que cette araignée astrale montre son nez ? Ou bien jouer les dératiseurs immédiatement ?

La technologie avait toujours sa place en tant que support, même si tous les efforts d'automatiser le procédé rencontraient beaucoup de résistance. Un hologramme pour guider ses gestes était pratique dans un laboratoire, voire même sur le terrain avec le bon équipement. Transposer une glyphe droit sur une surface à partir d'un parchemin sans doute un peu spécial aussi. C'était encore vaguement visible sans quelque chose pour la couvrir, mais un bête prédateur ne devrait y voir que du feu.

-La forcer à sortir? Normalement il n'y aurait qu'à attendre.
-... Les arachnides ont tendance à détester les environnements froids. On pourrait réduire la température?

Le doigt levé à sa pommette pour réfléchir à ce que Valeria venait de dire, Lorelei pinça des lèvres brièvement en accord avec cette idée.

-Elle connaît ses trucs ma foi, allons avec ça alors.
-J'ai juste tendance à lire sur les parasites et les insectes...

C'était le hobby en botanique qui venait en aide là. Son amie baissa la tête, pas trop habituée des compliments, mais il y avait les coins de la bouche qui lui retroussait sous son béret qui lui servait de bouclier. Même s'il ne fallait pas une grande vulnérabilité pour ce que Lorelei avait en tête. La sortie de ventilation la plus proche ferait l'affaire pour ses fins. Un jeu d'enfant pour une élémentaliste de glace de faire baisser la température. Il n'y avait qu'à s'approcher le visage d'une autre sortie de ventilation et de laisser s'échapper un souffle glacé. De là où elle était, Lyrei ne pouvait pas voir grand chose d'autre qu'un peu des fluides bleu clairs dans l'air. Son ouïe d'elfe le décela bien, ce petit bruit de tapotement contre le métal. Aussi simplement que ça, L'alarme retentit du côté de la chambre de Lyrei. Sa mère aura un petit sourire satisfait d'une opération qui se déroula si bien.

-Eh bien allons voir cette prise.

Et aussi simplement que ça, la créature qui avait hanté ses nuits était neutralisée. Il suffisait de confirmer que c'était bien le cas, en accompagnant bravement la matriarche de la famille pour s'assurer que rien ne tourne mal. En poussant la porte de sa chambre, il y avait bel et bien la forme de quelque chose se débattant dans une cage invisible, sauf à travers les verres de ce cadeau ô combien utile. Par contre, un seul détail clochait.


Confuse et paniquée, la créature clandestine martelait cette barrière invisible à l'oeil nu avec une confusion aussi désespérée qu'impotente. Il semblerait que, quelque part, elle se soit trompée dans sa conclusion, mais le résultat était le même, non? Bon, elle n'avait pas bonne mine dans toute cette histoire. Lorelei n'était pas allée de main morte, si le fait qu'elle était à moitié givrée était une indication. Même Lorelei avait l'air un peu ébranlée sur le coup, fixant cette prise peu commune.

La tapisserie, le meilleur ami des glyphes et le plus terrible des ennemis des petits curieux qui pénètrent chez un mage ou d’une personne qui se payait les services d’un mage. Comme à Polis la décoration chez les particuliers se restaient assez minime par rapport à l’avant guerre, il n’y avait pas non plus besoin de retourner ciel et terre pour les trouver. Celui qui fut imprimer près de la canalisation fut voyant pour le peu que l’on ait un fétichisme pour les conduits de ventilation.

L’idée de Valeria eut le mérite de bien raccourcir le suspens : Peu de petites créatures aimaient le froid et les arachnides en faisaient parti. Comme Lorelei était une élémentaliste de glace, elle ne prit même pas la peine de faire fonctionner la climatisation. Le piège ne tarda pas à s’activer dans la chambre de la gamine, alarme qui émit un bruit assez aigu peu après que les premiers tapotement eut lieu. Au moins elle dormira à point fermé demain matin en sachant que les climatisations de la maison était en bonne partie «dératisées» de tout nuisible.

Par contre la prise fut un peu surprenante : si on mettait de côté le fait qu’il s’agissait d’une arachnide, rien ne collait à ce que Lyrei et Valeria avait pu identifié sur l’ordinateur. Même si elles avaient pu lire une rapide description sur les driders, ça ne collait pas non plus à l’explication ou même la taille. Après, ce qui pouvait y avoir dans les laboratoires de Polis était certes une autre histoire que Lyrei ne pouvait connaître mais vu le trop faible nombre de mages dans la cité, et même si ce n’était pas le département de recherche qu’occupait Lorelei, la gamine savait que sa mère aurait eu un écho si les chercheurs décortiquaient une créature magique. Et à voir la tête de sa mère, ce n’était pas du tout le cas.

«Ceuh... Ce n’est pas trop ce que l’on avait trouvé dans les informations de Polis. Pour sa méthode pour se cacher ressemblait à ce qui était dit sur les araignées astrales.»

Pas d’histoire de «elle fait moins peur que ce que j’ai vu donc c’est moins dangereux», si ne pas se fier à la couverture d’un livre était vrai pour la plupart des situations, ce qui pouvait toucher à la magie l’était encore plus.

«Elle a pourtant passer tes glyphes par instinct en allant dans l’autre plan? On fait quoi ? On a loupé quelques choses dans notre recherche ?»

Parce que c’était bien une arachnide et visiblement, ce n’était pas «un truc» que s’attendait à voir Lorelei sinon elle n’aurait pas fait de quartier au lieu de bloquer et réfléchir comme elle le faisait en ce moment même.

Qu’elle soit jeune ou qu’elle paraisse inoffensive ne changeait rien au résultat : même si elle n’avait lu qu’en diagonale la description sur les driders, elle aurait servi de repas à un moment où à un autre quand elle serait devenu plus grande : ses bestioles n’étant pas réputé végétariennes. Autant Valeria pour se faire attendrir devant des choses à priori mignonne, autant ça ne fonctionnait pas vraiment sur Lyrei qui avait un aperçu plus juste, voir même froid, du monde magique. Mais pour avoir passé sous les radars de la maison, les driders devaient un lien pour pouvoir passer d’un plan à un autre. Et pourtant, il y avait cette idée qui trottait dans la tête de l’elfette depuis quelques temps, celui à un moment où à un autre de se plonger dans les arcanes via la musique. Si son petit cocon avait volé en éclat, rien ne l’empêchait de le faire voler en éclat de la même façon ceux qui en auront après elle, quitte à les faire des éléphants roses au moment où ils descendront les escaliers. Plus dur sera la chute après tout. Si le plan astrale était loin d’être aussi sécurisé que l’on le pensait, en particulier quand on y était physiquement, que se passerait-il si on altérait et modelait les fluides via la musique de ce plan sur le monde physique ? A partir du moment qu’une mélodie passait d’un plan à un autre, ça restait une expression de la magie comme une autre si elle devait réutiliser les termes de Lorelei. Hors, on ne passait pas les sorts d’un plan à un autre comme on passait transvasait l’eau d’un verre à un autre. Et cette créature pouvait lui permettre à la fois d’y parvenir, tout en prenant soin de sa sécurité. Non, elle était plus utile dans les mains de l’elfette que de la donner à ses dégénérés du centre médicale. Si ils veulent étudier une drider, il n’ont qu’à éplucher les documents d’avant-guerre au lieu d’une carcasse: ses types étaient plus utiles pour expérimenter sur les mutants ou des «étrangers» pour leur trouver une utilité quelconque à la transplantation ou dans le domaine militaire ou médicale. Mais pas pour jouer à des docteurs du dimanche en sachant que de toute façon, le renvoi n’existant pas si ce n’était de se faire sucrer les subventions de Polis si cher à leurs yeux.

Bref, que du joli point de vue de certaines castes, comme quoi si elle ne voyait pas beaucoup son père, certaines de ses idées avaient dépeint sur elle. Lyrei rajouta un détail à celui de Valeria.

«Jeune mais aussi faible... pour le moment. J’ai surtout compris que le plan astrale est surtout dangereux en plus d’être invisible. Je sais que ça peut m’arriver de nouveau un jour où l’autre. Maman, ça ne serait peut-être pas l’occasion que je fasse un pacte avec elle avant qu’elle ne devienne trop mature ?»

Pas de remarque qu’elle pourrait s’aider à l’avenir de ce passage rapide sans passer par la case «rituel» pour passer d’un plan à un autre si jamais elle s’aidait de cette drider. Sa mère prétexterait l’idée à la con de l’année vu son âge et sa formation. Si on mettait cette idée de côté, il restait aussi le fait que l’elfe savait un fil d’araignée plus solide que son équivalent en acier. Elle s’était sentie faible cette semaine ? Elle ne comptait pas que ça se reproduise dans les années à venir. Son argument de pacte et de sa sécurité en profitant de la jeunesse de la drider servaient de bonnes excuses pour lui éviter la dissection, car là actuellement, même si la gamine n’avait pas terminé sa formation, Lyrei était certaine que le contractant qu’elle était allait avoir l’ascendance sur cette créature et non l’inverse comme ça pourrait être le cas quand une créature pouvait être plus puissante que son contractant. Et de toute façon sa mère était là pour surveiller le bon déroulement de ce processus.

Un chien puis un chat ? Et puis quoi encore ?!? Autant le chien, Lyrei pouvait comprendre, l’animal pouvant servir à la défendre en étant dresser, autant pour le chat et en être son esclave sans avoir rien en retour, elle en chercherait longtemps son utilité. Elle savait que les familiers avec un peu d’effort, un chat pouvait se montrer utile dans le quotidien pour le peu que l’on soit un tantinet fouineuse mais du point de vue de Lyrei, cela reviendrait à devoir supporter plus capricieuse qu’elle même. Sa mère aura beau lui expliquer les risques que cette créature pouvait endurer, en tant que professeur du Lyrei, c’était à elle de trouver le juste milieu pour éviter de trop lui écraser la conscience et d’expliquer les bonnes conditions à sa fille. Du point de vue d’une gamine, profiter de la jeunesse de cette créature lui était bénéfique, l’elfe ne se ferait pas écraser sous le poids du pacte alors que sa formation n’était pas terminée.

«Si tu penses que le pacte dans les deux sens est le meilleur, je te fais confiance maman. Et pour la responsabilité, je sais: les contractants sont toujours responsables des créatures ou individus auxquelles ils sont liées. Je peux t’aider si tu veux.»

Ce point là, c’était un point qui était dit, redit et rabâché à chaque fois que l'elfe ouvrait un manuel. A un point que le rappel était pour ainsi dire répéter à la lettre près et qu’elle savait exactement combien de temps durait le rappel et qu’elle sautait soit les pages de sa tablette, soit elle avançait d’une ou deux minutes quand la leçon était audio. Qu'Hortense doit s'en occuper en partie ne pouvait que la soulager, même si elle savait qu'elle finirait par s'y mettre aussi pour la dresser correctement.

Lyrei fut attentive. Un peu trop dirons-nous. Si là, actuellement, le côté «calme» de l’adolescence lui dira que ce genre de rituel ne devait pas utilisé n’importe comment, dans les années à venir elle risquerait de dire que pour un bon à rien qui le mérite et qui l’avait un peu cherché, c’était un excellent moyen d’intimidation ou d’obéissance. Bien mieux que ses colliers pour esclaves récalcitrants confisqués lors d’une descente dans les taudis de l’autre côté du mur. Il y avait toujours les «risques» de tout ce qui touchait à la magie, mais quand l’elfe sera en âge de tout comprendre, cela ira mieux.

Nialie en guise de nom fit l’affaire, avec une approche pour l’apprivoiser. La dominer reviendrait à toujours s’en occuper même pour lui faire des broutilles et à la voir ne prendre aucune initiative à l’avenir. La carotte et le bâton comme dirait sa mère, la drider étant pour le moment trop apeuré et se montrer trop autoritaire risquerait d’être une approche contre-productif. Et surtout, Lyrei avait remarqué les cordes vocales qui se vocalisait, et la musique et le violon pouvait être une excellente approche auquel l’elfe n’avait pas vraiment pensé au début.

Le relent de jalousie était belle et bien présent : Lyrei voulait comprendre comment mélangé les fluides, voulait former cette glace, pour, petit côté narcissique oblige, se faire idolâtrer par Valeria quand elle lui expliquera pour les fluides de bois, avec toujours un coup d’avance même si elle risquait de la rattraper tôt ou tard si elle devait ralentir son apprentissage dans les fluides élémentaires. Car intérieurement l’elfe ne comptait «crever le plafond» en maîtrisant trop de fluides: comprendre l’élément de eau pour suivre celui de la glace et... puis c’était tout. De son point de vue, si la ville de Polis avait besoin de ses compétences quand elle aura l’âge adulte pour une éventuelle expédition à l’extérieur pour X raison, un focus ou une bête pierre de quintessence et elle fera amplement l’affaire en que soutien.

Non, ça fera l’affaire, car Lyrei avait un but, comprendre cette magie arcanique, et surtout comprendre la philosophie lié à l’arcane qu’elle comptait choisir. Ce dernier point fut surtout théorique avant de se lancer réellement à la pratique qu’elle verra  réellement d’ici quelques années, quitte à commencer à jouer avec un bandeau sur les yeux et essayer d’imaginer un peu son petit monde à elle qui l’entoure. Au moins, ça fera plaisir à Nialie lors de ses révisions de musique. Cette philosophie servira de déclencheur pour cette maîtrise. Et surtout l’elfette à une idée que beaucoup stimulerait comme «idée à la con» pour un avenir plus ou moins proche si jamais elle arrivait à avoir plus de toile que prévu de son familier pour son archet et les cordes de son violon, surtout si la drider appréciait sa musique.