Kindness

PRÉNOM : Viviane
NOM : Du Guer
SURNOM : Kindness
RACE : Ange déchue
MUTATION ou TECHNO ou HYBRIDATION :
ÂGE : Décédée à 16 ans, 711 ans
PHYSIQUE:

SANTÉ

RÉSISTANCES  

CARACTÉRISTIQUES  
Adresse : Correct
Agilité : Bon
Apparence : Excellente
Chance : Très Faible
Charisme : Exceptionnelle
Force : Faible
Intelligence : Très faible
Mental : Bon
Perception : Correct
Pouvoir : Mauvais
Réflexes : Exceptionnel
Vitalité : Moyen

COMPÉTENCES

Corps à corps : Artiste
Physique : Connaisseur
Tactique : Initié
Tir : Novice

Manuel : Novice
Médical : Technicien
Pilotage : Incompétent
Science : Profane
Survie : Connaisseur

Art : Technicien
Business : Profane
Savoir : Expert
Sociabilité : Artiste
Technologie : Profane

Alchimie : Connaisseur
Fluide : Connaisseur
Psionique : Incompétent
Rituel : Expert
SPECIALITES
Arme blanche, Défenseur, Acrobate, Langue, Affiliation élémentaire (air)

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PHYSIQUE
Bienveillance possède des traits qui, bien que très délicats, se trouvent être relativement androgynes. Sans grande surprise ici, son visage arrondi est illuminé de deux grands yeux bleus clairs au regard doux. Elle arbore généralement une expression sereine et avenante qui se trouve être très facilement contagieuse. Elle ne porte jamais aucune forme d'artifice ni de maquillage que ce soit, et n'en a pas vraiment besoin avec une peau de porcelaine qui est demeurée inchangée depuis toujours. Son visage poupin rappelle très bien l'innocence des siens. L'aspect filiforme de son nez et ses lèvres fines contribuent une fois de plus à lui donner un aspect plus rajeuni, très loin de ce que l'on trouve normalement chez les habitants des terres désolées. Elle ferait penser à une albinos si elle n'avait pas les yeux bleus, d'autant que ses cheveux sont blancs comme neige avec des mèches et reflets bleus ça et là. Ceux-ci sont d'une longueur simplement extrême, lui tombant jusqu'aux chevilles et ramenés en une longue queue de cheval.

Bien qu'elle possède un corps svelte, voire même pratiquement la peau sur les os seulement, elle fait cependant bonne taille. Faisant un peu plus du mètre quatre-vingt, elle dépasse bon nombre de femmes, contraste plutôt frappant au vu de la délicatesse de son propre corps. Bienveillance est cependant plus robuste qu'elle en a l'air même si elle n'est ni large d'épaules comme de hanches. Ses longs membres fins, surtout ses jambes à n'en plus finir n'y font pas exception. Son corps lui en demeure assez athlétique et doté d'une musculature sèche malgré son apparence fragile. Malgré sa stature peu impressionnante, elle reste, comme tous les anges, préparés à affronter leurs ennemis de toujours, et plus particulièrement dans son cas l'Envie. Bien que maigre et d'un poids plume malgré sa taille, elle ne paraît cependant en rien malade ou décharnée. Elle transmet au contraire une impression de douceur et de paix à ceux alentour.

Son accoutrement lui va non sans rappeler la mode victorienne, bien qu'elle soit plus riche encore que ce qu'ils portaient à l'époque. Une longue cape blanche et beige à l'intérieur couvre ses épaules et sa poitrine menue pour descendre jusqu'à ses chevilles en se séparant en son centre pour la laisser tomber de chaque côté. De longues cordes dorées et tressées relient les morceaux à l'avant et à l'arrière, de même que les boucles de métal au niveau de ses épaules. Au bout de ces cordes se trouvent des plumes reliées à des boucles semblables à celle se trouvant dans ses cheveux. Un tailcoat de marquis lui descend jusqu'à mi-cuisse à l'avant, et à hauteur de cheville à l'arrière pour se séparer en quatre parties distinctes. Le manteau au riche bleu royal et aux bordures dorées est décoré d'une broderie de dentelle blanche semi-rigide sur tout l'avant en partant du col là où les boucles d'argent retiennent le tout. Les manches ouvertes sont retenues au niveau de ses coudes par des bracelets d'argent aux motif fleuri et contenant eux aussi un saphir. Ce qui pourrait passer pour des gants se trouve en fait être les manches de sa chemise qui montent jusqu'à sa main et se relient aux bagues ornées de sa pierre favorite à son auriculaire. Deux ceintures se croisent au niveau de sa taille, l'une d'un cuir brun plus brut, tandis que l'autre de cuir blanc plus décorative au thème semblable au reste de son accoutrement. Son pantalon ajusté bleu marin et cyan est couvert de jambières de toile beige plus épaisse montant jusqu'à ses cuisses. Pour terminer, ses bottes de cuir à talon brun sont elles aussi couverte d'une seconde couche de cuir clouté par endroits avec une bordure blanche sur le dessus et noire le long de son pied.

MENTALITÉ
Parangon de la vertu qu'elle personnifie, il n'y a pas plus dévoué que Bienveillance face aux autres. Sa compassion est forte envers toute personne, vertueuse elle aussi ou autre. Ses actes ne sont jamais biaisés par une quelconque récompense possible, et obtiens la plus grande des satisfactions à voir ceux autour prospérer et vivre heureux. Bien qu'elle ne recherche pas de récompenses pour ses actes, il serait malvenu à son avis de refuser un cadeau offert à son intention comme il s'agit d'une preuve d'amitié en soi, qu'il y ait une raison derrière le geste ou non. Il n'existe pas de comportement plus toxique à son avis que l'envie, la satisfaction à voir les autres souffrir et être plus misérables que soi. Bienveillance vit au contraire pour être au service des autres, quitte à devoir sacrifier quelque chose qui est sien pour cela. Elle se trouve naturellement poussée à chercher l'amitié de ceux qui l'entoure et tisse immédiatement des liens très solides avec quiconque le veut bien et leur accorde une confiance totale. De par ce fait, elle cherche toujours à faire ressortir le meilleur des autres ainsi, sans avoir peur des les accompagner et de les soutenir si le besoin s'en fait sentir. Elle émane toujours une joie de vivre palpable et contagieuse, inspirant le même comportement chez ceux plus réceptifs à son comportement. Elle considère sa mission comme difficile comme le péché qu'elle antagonise est profondément ancré chez les humains, mais ne perd pas l'espoir qu'ils parviennent à en déroger de vue. Personnifiant l'amitié comme l'amour véritable et dévoué, il est peu étonnant qu'elle possède une loyauté exemplaire.

L'empathie dont elle fait preuve est telle que, lorsqu'elle se retrouve exposée à une souffrance trop grande et trop soudaine, il lui arrive d'en être même physiquement atteinte, voire même malade. Un fort malaise l'envahit pouvant même devenir une douleur presque insoutenable. Il lui arrive très souvent d'être atteinte plus durement encore par la souffrance des autres que la sienne d'ailleurs, bien qu'elle associe généralement les deux comme la même chose au final. Elle arrive à percevoir chez les autres leurs sentiments de bonté et d'altruisme, ces actes d'aide désintéressé perpétrés à l'intention des personnes qui nous sont chères comme inconnues. De ce fait, elle parvient également à déceler son opposé chez les autres, soit l'envie. De ce fait, elle ne possède aucun filtre quand il s'agit de s'adresser aux gens. De par son intégrité, elle ne voit aucun mal au fait de dire ses quatre vérités à une personne, peu importe si celle-ci est douloureuse. En fait, elle ne fait aucune distinction si un commentaire se doit blessant ou gratifiant, car cela fait partie de l'honnêteté due entre les gens à son avis. De ce fait, elle ne sait absolument pas mentir, ni chercherait-elle à le faire, peu importe la situation, ou alors faudrait-il une véritable situation de vie ou de mort, et encore.

Son opinion sur les humains en est une quelque peu mitigée. Après avoir perçu le meilleur comme le pire chez ceux-ci, elle en est convenu qu'ils sont des êtres imprévisibles qui peuvent changer du tout au tout. Cette pensée ne vient pas la décourager, au contraire comme cela veut dire que même les pires personnes peuvent changer avec suffisamment de volonté à son avis. Ce n'est pas sans grande surprise qu'elle n'apprécie pas le conflit ni la violence, mais préfère de loin confronter les gens plutôt que de laisser passer les choses et regretter plus tard. Exposer ses défauts à une personne quand elle refuse d'y faire face est en soi un service qu'elle rend par la même occasion à ses yeux. Elle possède une personnalité très réactive et volatile, réagissant très souvent par ses sentiments et mettant de côté tout pragmatisme ce faisant.

HISTORIQUE
Regarder ses propres mains se former sous ses yeux ébahis tandis qu'une vive lumière semblait être en train de les dessiner. Elle leva la tête pour prendre conscience de ses alentours. Des hommes et femmes qu'elle ne se souvenait pas avoir vu, mais envers qui elle avait une impression familière étaient groupés face à la jeune fille. Si leur stature était pour le moins impressionnante pour certains, elle ne ressentait aucune peur face à eux. Engoncé dans une lourde armure d'acier blanc couverte d'un tabard blanc remontant jusqu'à une capuche couvrant une partie de son visage, le colosse sera le premier à faire un pas vers l'avant.

-N'aie crainte mon enfant, je suis Sagesse. Tes questions doivent être nombreuses, mais tout te sera clair. Tu as eu l'honneur d'être choisie pour devenir l'une des vertus, et a choisi d'accepter de renaître.
-Renaître?
-Oui, la personne que tu étais n'est malheureusement plus, elle a laissé place à Bienveillance. Tu es l'aspect de cette vertu à présent, une allégorie vivante. Viens avec moi, je te prie.

Une allégorie vivante? Elle observa de nouveau ses mains. Elle se sentait pourtant bien être elle-même, d'autant qu'elle pouvait bien tenter de se souvenir de ce qui en était de cette autre personne qu'il mentionnait, rien ne lui venait à l'esprit. Sagesse fit un pas de plus vers l'avant, et tendit sa main pour qu'elle s'en saisisse. La main de bienveillance arrivant à peine à entourer ses doigts. Bien qu'elle-même n'était pas petite, il y avait de quoi avoir l'impression d'être une enfant suivant un adulte en ce moment. Ils marchèrent un bon moment avant qu'ils ne prononcent mot à nouveau. Elle en profita pour regarder autour. De longues tours de marbre s'élevaient des nuages en contrebas, reliées par de nombreuses passerelles. Il était difficile de concevoir leur utilité comme les autres résidents de ce lieu qu'elle pouvait apercevoir volaient sans problème d'une à l'autre. Partout où elle regardait, il s'agissait de marbre, d'ivoire et de métaux précieux. Une lumière blanche inondait les lieux, mais aucun soleil n'était en vue. Ils arrivèrent tous les deux face à un immense miroir. Le verre par contre ne reflétait rien en ce moment et demeurait noir.

-Nous suivons les gestes des mortels dans leur propre monde et leur apportons guidance dans le plus grand secret. Tu le ressens probablement à présent, leurs prières et leurs sentiments.

En fermant les yeux, elle pouvait effectivement le ressentir. Toutes ces voix qui se mêlaient dans sa tête, trop nombreuses pour qu'elle puisse les entendre toutes, mais elle arrivait cependant à les comprendre de par ses propres impressions et ses instincts. Sagesse s'approcha du miroir et le toucha brièvement. Le reflet s'anima pour dévoiler une scène qui se passait loin d'ici. Un tuteur et son jeune élève, l'un sage et vénérable, tandis que l'autre à la vision étroite en raison de la jeunesse, mais qui ne tarderait pas à s'élargir avec le temps avec son aide. Sans aucun doute ce à quoi Sagesse voulait en venir. Elle observa en silence cette scène qu'elle trouvait touchante, jusqu'à ce qu'un fort malaise vienne lui serrer la poitrine. Elle regarda le géant qui semblait être en proie au même mal. Il toucha à nouveau le miroir. Un autre lieu, et un contexte tout autre. Des créatures grotesques s'en prenaient aux gens sans provocation, sans discrimination.

-Et voici nos ennemis de toujours. Si nous sommes les êtres provenus des vertus, il existe ceux issus du vice. Ne détourne pas ton regard de ces actes, aussi atroces soient-ils. Quand un plan devient leur proie, notre devoir dévie de celui de guides cachés à celui de guerriers. Il nous faut nous assurer que jamais ces viles et misérables êtres ne viennent à conquérir un monde, bien que cela implique de devoir dévoiler notre secret à ceux-ci.

Il tendit la main, et un marteau se matérialisa lentement dans les airs. Il s'en empara et se détourna de la glace. Intriguée, elle mima son geste. De la même façon, une fine rapière apparut dans sa main. Avec cela, elle se sentait capable de porter assistance aux autres. Bien qu'elle était pratiquement tout juste «née», elle sentait déjà une grande familiarité avec cette arme, comme si elle avait été faite pour elle. Elle courut jusqu'à rattraper l'ange et se mit en tête l'idée de le suivre. Sagesse s'arrêta pour détourner la tête. Lentement, il secoua la tête et s'approcha de la jeune ange. Il posa sa main sur l'arme pour l'abaisser.

-Patience jeune fille, tu viens à peine de mettre les pieds dans ce monde. Observe et apprend pour le moment.
-Soit prudent alors.
-Toujours.

À ces mots, il se retira. L'endroit sembla agité tandis que les autres anges convergeaient vers un endroit qui lui était encore inconnu. En quelques minutes par contre, un calme plat était revenu. Seule elle et ceux sans ailes étaient restés. Elle retourna au miroir pour constater qu'elle pouvait les y voir. La peur la prenait quand ils firent face aux démons. D'abord et surtout la peur que quelque chose leur arrive, puis venait la pensée qu'elle aurait à faire la même chose éventuellement. Sagesse avait raison, elle ne devrait qu'attendre et observer pour l'instant, et être profondément impressionnée par les prouesses dont faisaient preuve ces anges.



-Je savais que je te trouverais ici.
-Mais qu'est-il arrivé à ton visage?
-Oh, ce n'est rien, je me suis entraînée un peu avec Diligence. un ou deux bleus, quelques plumes froissées mais rien de grave. Tu t'en fais trop pour moi.

Bienveillance entra dans la bibliothèques dont les étagères s'étendaient à des hauteurs vertigineuses. Quand ceux qui les consultaient étaient capables de voler, ça ne pouvait être un problème. La petite ange entra d'un pas léger se alla s'asseoir directement sur une table d'épais bois lustré. Une ecchymose se trouvait sur sa joue pour témoigner de la séance un peu plus mouvementée que la normale. Il arrivait qu'elle ne vienne lui rende visite que pour le voir travailler tout simplement comme elle aimait bien le voir dans une position plus décontractée. Cette fois-ci par contre elle était plus intenable qu'à l'habitude. Elle balançait ses jambes de l'avant vers l'arrière comme une gamine qui ne supportait pas de ne pouvoir raconter quelque chose. Sagesse n'y prêta mine et s'était remit à classer les ouvrages dont il avait la responsabilité, jusqu'à ce qu'il sentit une vive sensation dans l'une de ses ailes. Il se retourna pour apercevoir Bienveillance avec l'une de ses plumes dans la main.

-Qu'est-ce que cela signifie, dis-moi?
-Après les quelques plumes que j'ai perdu suite à mon entraînement, il m'est venue une idée.

Joignant la parole au geste, elle sortit une broche à laquelle elle attacha la plume qui lui appartenait. Elle s'en servit ensuite pour l'attacher à l'une de ses mèches qu'elle avait tressé d'avance. Elle en sortit une seconde et s'empara de l'une de ses propres plumes pour répéter le procédé. Elle lui tendit la deuxième, visiblement pour la lui donner en cadeau. Il s'agissait d'une pratique chez certains anges d'échanger une plume l'un à l'autre afin de la porter sur soi, mais ça ne l'empêchait pas d'être surpris par le geste. Le voir embarrassé pour la première fois arracha un rire innocent à la jeune fille qui insista pour le lui offrir. Il finit par acquiescer et s'empara de la broche.

-Diligence m'a parlée de ce qui est arrivée à l'autre Bienveillance. Je voulais juste dire que... Si jamais il m'arrivait quelque chose...
-Il ne s'agit pas d'une façon de parler Bienveillance. Ce qui est arrivé est arrivé. Tu n'es pas ici pour la remplacer, mais pour lui succéder. Je ne l'oublierai pas, c'est certain, mais ça ne veut pas dire que tu ne puisses être tout aussi importante à mes yeux.
-Je sais, je voulais juste dire que, malgré tout, il peut nous arriver de disparaître. C'est peut-être enfantin de ma part d'échanger des objets de la sorte pour nous assurer de nous souvenir, mais j'en ai besoin. Tu es important pour moi. Tu es la première personne à m'avoir parlée depuis que je suis ici. J'avais un peu peur au début, je l'avoue, mais grâce à toi, je suis plus mature à ce sujet. Tu m'as beaucoup apprise, alors merci. Merci pour tout...
-Ce n'est en rien enfantin, et oui, je la porterai comme tu sembles y tenir à coeur. Crois-moi, l'apprentissage fut réciproque, bien que sur des sujets différents.
-Apprendre? Toi?
-Crois-le ou non, moi-même je ne sais pas tout. L'avouer et chercher à combler ces vides, c'est aussi ça la sagesse. Va maintenant, j'ai du travail, et je doute que tu trouverais cela intéressant à regarder.

Il se pencha sur elle afin de déposer un baiser sur son front. Elle ne bougea pas d'un cheveu jusqu'à ce qu'il se redresse et se retourne pour continuer son classement. Elle n'en pipa mot, mais elle se rendit bien compte qu'il passait plus de temps à regarder la broche qu'elle venait tout juste de lui donner plutôt que ses couvertures de livres. Bienveillance pouvait au contraire très bien le regarder à l'ouvrage sans ressentir d'ennui, mais elle opta pour en demeurer là. Elle se leva pour quitter la pièce à pas de loup. À vrai dire, un monde en particulier venait la tracasser comme bien d'autres ici, et elle souhaitait pouvoir l'observer encore davantage. Des événements terribles s'y préparaient, et pour une fois le fait que les démons n'y soient pas impliqués rendait presque le tout plus difficile à gérer encore...


-Je me doutais que je te trouverais ici. Il y a raison d'être inquiet quand même toi ne souris plus.

La petite ange tressaillit en entendant la voix de Sagesse, mais ne réagit pas plus. Le menton enfoui derrière ses genoux, elle observait à nouveau les mortels à travers l'un des miroirs. Une nouvelle guerre mondiale se préparait, et plus que jamais, les mortels possédaient des armes capables de tout anéantir cette fois. Il était ironique de penser qu'après tout ce temps à craindre l'apocalypse des mains des cieux comme des Enfers, les seuls à même de causer leur propre perte en ce moment était bien ces mêmes mortels. À nombreuses reprises était-elle venue ici afin de les observer tout en espérant que le meilleur des humains puisse se réveiller avant qu'il ne soit trop tard. Qu'ils fassent preuve de la compassion nécessaire pour franchir ces obstacles qui se dressaient face à eux plutôt que de s'entre-détruire pour l'emporter en étant les seuls restant. Cette tournure des choses l'attristait au plus haut point, et partout dans les cieux était accablé de cette situation, mais nul ne pouvait se permettre d'intervenir, peu importe à quel point l'envie leur brûlaient.

Bienveillance put sentir l'imposant ange poser genou au sol à ses côtés. Son énorme main se posa sur son épaule, qui la couvrait entièrement sans difficulté. Si elle releva la tête, c'était bien en raison de l'immense respect qu'elle lui vouait. Inutile de simuler la joie afin de s'apaiser entre eux, tout le monde ici était parfaitement au courant de la gravité de la situation. Bien qu'il lui avait souvent parlée à ce sujet, elle aimait toujours l'entendre parler. Sagesse avait tant qu'elle n'avait pas, et elle plaçait toujours sa parole en importance comme tous.

-Je suis conscient que les événements qui se passent sur terre t'affectes plus que quiconque, mais tu dois rester forte, et avoir foi envers les mortels tout comme tant d'entre eux ont foi en nous.
-Mais je ne peux rien faire pour eux confinée ici, ils n'ont aucune raison d'avoir foi.
-Ils ressentent ton existence, c'est tout ce qui importe.

Elle garda le silence un long moment, et enfouit à nouveau sa tête entre ses jambes. Quand elle ne regardait pas, elle pouvait entendre les échos de la tempête qui se préparait. Les humains étaient en train de l'oublier au contraire, elle pouvait le sentir. Ses forces s'atténuaient, bien que ce n'était pas un phénomène nouveau quand de telles guerres se préparaient. Cette fois par contre était pire que toutes les autres. Pour la toute première fois, elle craignait pour sa propre existence.

-Et si les démons avaient été à la source de ce cataclysme à venir, nous serions intervenus, n'est-ce pas?
-Et comment, nous partirions tous ensembles à leur défense.
-Et nous n'intervenons maintenant pas même si le résultat sera le même?
-Non. Nous ne pouvons rien faire contre leur libre arbitre. Nous ne pouvons pas forcer les humains à être vertueux, seulement tenter de les y guider de loin. Tout comme les démons ne possèdent pas le droit de traverser de leur propre gré, nous sommes affligés de cette même contrainte.
-Mais toi-même souhaiterait te soustraire à cette règle, n'est-ce pas?

S'en suivit un soupir de la part de l'aîné. Sa main se leva de son épaule pour venir se poser tendrement sur sa tête. Elle baissa la tête tandis qu'il lui caressait les cheveux à la façon d'un père. Elle connaissait déjà sa réponse mot pour mot, et l'entendre de sa bouche, bien qu'elle était bien obligée d'acquiescer, faisait mal à entendre. Briser les lois reviendrait à trahir ce qu'ils sont, de trahir le lien qui les unissent. Ils ne seraient dès lors plus digne de s'appeler anges s'ils en viendraient à tricher et mentir de la sorte. La petite ange ne pouvait qu'être d'accord à ces paroles, mais ça ne changeait pas le fait qu'elle voulait toujours tout autant pouvoir y faire quelque chose.

Malheureusement, la guerre s'en suivit malgré leurs plus profonds espoirs de voir les mortels en venir à une paix. Ils ne pouvaient que regarder leur planète se transformer peu à peu en un Enfer. Certes, comme certains démons contournaient le pacte qui les tenaient loin des mortels, les anges gardiens faisaient leur possible afin de protéger ceux qu'ils jugeaient capables de mettre un frein à cette folie, chaque tentative qui échouait venait apporter un chagrin supplémentaire aux cieux. Voir ces mortels mourir alors que son souhait le plus cher tandis qu'elle se sentait s'affaiblir pratiquement de jour en jour en devenait trop à supporter. Quand finalement les missiles partirent sur chaque coin du globe afin de sonner vraisemblablement le glas pour les humains. Ceux-ci étaient parvenus à survivre tout comme l'avait prédit Espérance, mais à quel prix? Jamais Bienveillance ne s'était-elle jamais sentie aussi faible. Les rares personnes qui avaient survécu à ce cataclysme avaient pour la majorité régressé à la loi du plus fort et étaient prêt aux pires abominations pour survivre. Pire encore, trop souvent les mêmes personnes en qui elle sentait la capacité d'altruisme se réjouissaient du malheur de leurs semblables si cela voulait dire vivre un peu plus longtemps. Bienveillance tomba dans le plus grand des silences quand les bombes furent tombées, presque catatonique. Les semaines étaient devenues des mois, puis des années tandis qu'elle était trop faible pour faire quoique ce soit. Sa peur de disparaître à jamais était revenue, et le temps n'avait rien fait pour améliorer la situation avec les survivants.

Cette situation des plus préoccupantes lui avait cependant permise de devenir plus sensible aux quelques rares actes de bonté désintéressée qui venaient lui apporter la force de bouger, et surtout de rester éveillée dans cette tempête de cruauté et de brutalité. Une chose devenait de plus en plus claire à ses yeux. Les mortels devaient se souvenir d'elle coûte que coûte. Elle se leva péniblement, avec en tête l'idée de quitter les cieux pour enfin agir directement. Les autres anges l'observèrent s'approcher des portes qui menaient au monde des mortels. Aucune parole ne pouvaient la ramener à la raison. Sous le regard de Tempérance et d'Humilité, elle observait quant à elle la chute qui l'attendait à présent. La voix de Sagesse résonna dans ses oreilles. Elle se retourna pour observer la figure de l'ange qui se distingua des autres. Lentement, il tentait de s'en approcher tout en demeurant prudent afin de lui éviter de sauter de façon précipitée.

-Bienveillance, tu sais qu'il n'y a pas de retour en arrière à ce que tu t'apprêtes à faire, n'agis pas sous le coup de l'émotion de la sorte. Aie foi envers les mortels et ils te le rendront.
-Ne t'en fais pas Sagesse, je sais bien. Si je suis appelée à disparaître, je préfère que ce soit en pavant le chemin à une autre Bienveillance de prendre ma relève. Je veux qu'elle soit capable de vous sourire comme je le faisais il y a longtemps.
-Ne parle pas de la sorte, je t'en défends...
-Je vous aiment tous...
-Non!

Il se précipita à l'instant où elle fit le dernier pas en arrière et tomba comme une pierre. Un lourd silence tomba partout sur les hauts cieux quand celle-ci glissa de peu d'entre les doigts de la Sagesse pour rejoindre les mortels dans l'Enfer qu'ils ont créé de toutes pièces. Accroupi au rebord du gouffre, il pouvait voir l'enfant chuter. Longtemps après l'avoir vu disparaître, il continuait de trembler, figé sur place. La vision de son sourire à la fois serein et triste avait été suffisante pour lui faire se demander à lui-même, dans toute sa sagesse, s'il devait lui aussi tomber de grâce. Une poignée de plumes étaient restées coincées dans son poing serré de toutes ses forces. Il se releva lentement et leva les yeux plus haut que le ciel, comme si même l'être divin demandait à une autorité plus puissante encore de lui rendre ce qui avait été perdu. Il baissa la tête en oubliant de telles actes irrationnels. D'une voix grave chargée de chagrin et de frustration envers lui-même, il tourna la tête en direction de Tempérance et Humilité.

-Vous auriez pu l'en empêcher.
-Elle a bravé les conséquences au nom de ses convictions, lui répondit Humilité. Ne tarit pas son sacrifice par tes propres regrets.
-Il n'y a cependant aucune chance pour qu'elle puisse un jour revenir si je ne m'abuse, n'est-ce pas?
-En effet, répondit Tempérance d'un ton neutre. Elle n'était en rien ignorante du châtiment qu'attend ceux qui fuient le Royaume.
-... Certes...

Il ouvrit la main pour contempler les plumes qu'il avait arraché de ses ailes dans sa tentative de la rattraper. À l'heure qu'il était, elle était déjà perdue, tombée de grâce et ne saurait rentrer parmi les siens. Les lois qui régissent ce Royaume n'en sont pas qui puissent être transgressées impunément hélas, aussi nobles puissent être les intentions qui animaient les fautifs. La peur devait l'envahir à présent qu'elle tombait à vive allure sur ce monde. Ses ailes viendraient la protéger une dernière fois pour lui permettre d'y survivre, mais hélas elle ne saurait les conserver.

-Pourquoi est-ce toujours ceux qui souhaitent le plus arrêter les violences à qui il revient de devoir brandir les armes?

REPUTATION
-Jeunes enfants et animaux naturellement attirés vers elle.
-Réputation  à Vegas comme pourfendeuse de Junkies