Lézard de compagnie

Stealer n'aimait pas du tout sa situation. D'un côté il ne pouvait qu'être admiratif devant la propreté du matériel et l’entraînement des soldats, qui se situaient bien loin des standards du restes des populations humaines à proximité.
D'un autre côté, il sentait qu'il perdait petit à petit le contrôle. Sa situation dangereuse, la foule qu'il percevait à l'extérieur du camion, puis cet environnement étrange, tout en béton standardisé et tous ces militaires.
Il sentait ces instincts revenir et se surprit à lâcher un grognement étouffé lorsqu'on le poussa dans le bâtiment.

Mais bordel, c'était quoi cette ville ? Même dans ses rêves les plus fous il n'aurait pu espérer tomber sur un lieu aussi... moderne.

On le conduisit dans ce qui ressemblait visiblement à une cellule. Puis un homme mûr entra dans la salle et le regarda, un regard qui en disait long sur ce qu'il pensait. L'homme-lézard lâcha un autre grognement, cette situation commençait vraiment à l'énerver.

"Bien. C'est un beau spécimen. Nous allons faire quelques tests primordiaux pour voir s'il n'est pas dangereux pour nous , ensuite , nous pourrons l'étudier correctement. C'est une mutation intéressante. Vous avez bien fait de le ramener capitaine. "

Bon, c'en était trop, il fallait qu'il pète un câble ou il allait vraiment et littéralement le faire. Ce qui finirait inévitablement mal pour lui.

-Le spécimen te comprends, connard ! Enlève moi ces liens et tu vas voir si je suis dangereux !

Il avait autant feulé que parler, et sa langue avait claquée à plusieurs reprises, ce qui donnait à son ton une allure des plus bestiale.

Stealer encaissa le coup, c'était douloureux mais loin d’être insurmontable. Le plus dur était surtout de ne pas essayer de lui ouvrir le cou à coup de dents. Il y parvint également. Lorsque le scientifique partit, l'homme-lézard alla s'appuyer contre un mur de sa cellule et ferma les yeux, comme pour dormir. Il fallait qu'il se calme. L'endroit était déjà plus propice que tout à l'heure, il était quasiment seul, et les trois gardes ne faisaient pas assez de bruit pour le stresser. Quant à ce qu'il y avait au delà de la cellule, il n'en avait cure.

Pendant son repos, il lui revint le dialogue qu'il avait eu avec le nomade, à son départ de Vegas. Finalement, il semblerait que ces abrutis de Polis est réussis à l'avoir quand même. Au moins n'avaient-ils pas tirés, c'était déjà ça.

Lorsque le docteur revint, Stealer le regarda d'un œil suspect. Il n'avait aucune idée de ce à quoi pouvait servir les instruments, mais il était sur que ça n'allait pas lui plaire.
Néanmoins, il s'allongea sans poser de problèmes, et attendit la piqûre.

L'homme en blouse blanche pressa le point de pression de la seringue pour chasser l'air et s'assurer que tout fonctionnait correctement. Il procéda à l'injection du produit en glissant l'aiguille entre les écailles de Stealer. Le monde tout autour de ce dernier ce brouilla très vite. Les paupières lourdes , Stealer disparut dans le néant du pays des songes.

Ses yeux s'ouvrirent difficilement. Après un effort de volonté , Stealer put constater qu'il était toujours dans la même pièce. Il ne savait pas combien de temps il était resté inconscient ni s'ils l'avait déplacé ou non. Il pouvait sentir en lui monter la sensation de manque de fluide. Il allait devoir se nourrir rapidement où il risquait de perdre le contrôle lors de la prochaine visite des médecins.

Après un temps interminable , la porte s'ouvrit. Un homme habillé de la blouse blanche et de la combinaison verte entra. Stealer ne l'avait jamais vu. Il était de taille moyenne , portait des lunettes et une moustache qui contribuait à lui donner un air sérieux. Il devait avoir une quarantaine d'année au maximum.

Il avait avec lui une chaise et un carnet de note. Il installa sa chaise en face de Stealer et s'assit. En commençant à prendre des notes.


"Bien. Je suis le docteur Stevens. Ravi de vous rencontrer. Je suis psychologue , si vous savez ce que c'est. Je vais vous poser quelques questions si cela ne vous dérange pas et je pourrais répondre à vos questions si vous en avez. Procédons.

Les tests médicaux ont montré des mutations intéressante dans votre organisme. Est-ce que vous vous rappelez de votre transformation ? Comment avait vous été contaminé ? Avez vous des besoins particuliers dû à votre mutation , est-ce que vous pouvez manger tout type de nourriture ? Ou vivez vous ? Pourquoi étiez vous dans les montagnes ?"

Stealer émergeait lentement, lorsque le type entra dans la pièce et se présenta rapidement comme un psychologue. Le mot lui disait quelque chose, mais il n'arrivait pas à voir quoi exactement. Il avait l'air de s'y connaître, mais les apparences étaient parfois trompeuses. Ceci dit, jusqu'à maintenant l'impression que donnaient les occupants de Polis était en accord avec leurs actions.

Le type lui posa plusieurs questions, dont l'une qui lui rappela qu'il manquerait bientôt de fluides. Dommage qu'il n'ait pas plus pus vampiriser le cadavre de Barton. Il aurait peut-être tenus une ou deux journées de plus.

Quoiqu'il en soit il n'avait rien à gagner à jouer au prisonnier entêté, personne ne viendrait le chercher, surtout pas ici. Autant essayer de s révéler intéressant, c'était ses meilleures chances de survie.

-Oui, je me rappelle ma transformation... dans les grandes lignes tout du moins. Un accident magique dans une base baignée de radiations. Ma combinaison s'est déchirée et j'ai été exposé aux radiations et à la magie, mais je ne me rappelle pas pourquoi j'ai pris cette forme précisément. Je me souviens juste vaguement que la salle où j'étais devait être un ancien laboratoire, remplis de cuves.

Il avait oublié le reptile muté car il ne l'avait tout simplement jamais vu. Avant sa transformation, il n'y avait pas fait attention, et après le cadavre n'était plus là, ou si peu.

-Je suis carnivore, avec une préférence pour la viande d'espèces telles que les elfes et les orcs (vu ce qu'on disait de Polis, dire qu'il appréciait l'humain également lui vaudrait une balle dans la tête, alors que se présenter comme un prédateur d'elfes lui vaudrait sans doute de grandes claques dans le dos). Mais ce n'est pas tout. J'ai besoin de... fluides. Je les vampirise sur les créatures vivantes, ce qui n'est pas douloureux, ni même mortel en général (en soit, la vampirisation n'était pas mortel, mais généralement il tuait ses victimes après). C'est devenus comme une drogue légère, j'ai du mal à m'en passer trop longtemps, et puisqu'on en parle, je serais bientôt en manque...
Quant à mon lieu de vie, c'est assez itinérant, j'erre entre diverses villes de la région. Je suis venus dans les montagnes pour le travail, on m'avait payé pour abattre John Barton. Désolé d'avoir abattus certains de vos soldats, mais ils se mettaient entre moi et ma cible.

"hum... Je vois. oui très bien."

Le docteur Stevens écoutait attentivement chacune des réponses de Stealer. Il semblait extrêmement intéressé. Peut être était-ce partie de son travail mais il apportait plus d'intérêt à Stealer que n'importe quiconque sur cette planète. Il prit quelques notes en silence puis sortit une pile de feuilles cartonnées.

"Bien. Je vais vous montrer ces images et vous allez me dire à quoi elle vous font penser. Ne réfléchissez pas trop , répondez de manière instinctive. Voila la première"

La première feuille cartonnée représentait une sorte de grosse tâche d'encre symétrique. Elle ressemblait fortement à un ogre en train de chier. Du moins pour Stealer...
La série de tâche d'encre continua pendant un long moment. Encore une fois , le psychologue prit des notes silencieusement.

Il sortit une autre feuille.

"Bien. Je vais poser un autre type de question. C'est un peu long mais pas très difficile. Répondez sincèrement. "

"Lorsque vous devez travailler en équipe , vous préférez :
A. Prendre les commandes et guider l'équipe.
B. Former un groupe prenant des décisions à l'unisson
C. Suivre le groupe
D. Suivre le groupe mais exprimer votre désaccord à l'occasion.
E. Désigner un chef et le seconder dans ses tâches.

Dexuième question..."

La série de question dura une bonne heure. Ce travail était long et laborieux Finallement , Stevens rangea ses feuilles pour en sortir une autre liasse. Il regarda Stealer.

"Vous savez lire , écrire et compter ?"

Stealer hésitait. D'un côté, qu'ils sous-estiment ses capacités les amènerait peut-être à commettre des erreurs dont ils pourraient tirer profit, il était conscient de n'être toujours qu'un cobaye. De l'autre côté, il n'en serait sans doute que plus précieux s'il se montrait éduqué.
Il décida finalement de dévoiler ses réelles connaissances, il risquait sinon de commettre un impair plus tard.

-Je sais lire, mal je pense par contre. Écrire est encore plus ardus, enfin je suppose. Par contre je m débrouille pas trop mal en calcul.

Des restes de sa vie avant sa mutation, où il avait été éduqué. Mais cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas utilisé de stylo, et il ne lisait que occasionnellement et toujours des choses très concrètes -mode d'emploi, pancarte...- aussi aurait-il sans doute des difficultés aux yeux de ce qui semblait être un peuple particulièrement avancé.
Par contre compter il y arrive plutôt bien, l'habitude de dénombrer ses cibles, ses balles, les entrées et les sorties d'un lieu... bref, tout un tas de trucs utiles à un tueur tel que lui.

"Très bien."

Le dénommé Stevens tendit une liasse de feuille de papier à Stealer , ainsi qu'un crayon et une planchette pour écrire. Stealer n'avait pas utilisé de stylo depuis longtemps mais cela allait bientôt changé. A en jaugé par l'épaisseur de la liasse , il devait y en avoir une cinquantaine de feuille. Elles étaient attachés par un rebord , formant un petit livre de papier propre. Stealer n'avait jamais vu de papier propre. Pas de mémoire tout du moins. Il lut l'intitulé : TEST PSYCHO-TECHNIQUE NUMERO C. Au moins , il savait vaguement à quoi s'attendre. Du charabia de médecin. Stevens commenta.

"Bien. Voila un test psychotechnique on ne peu plus simple. En clair , cela sert à mesurer votre intelligence , votre logique , votre vitesse de réflexion. Appelez ça comme vous le souhaitez. Vous avez cinq chapitre. 15 minutes pour le premier , 10 pour le 2 , 7 pour le 3 et 4min pour les deux derniers. Répondez en cochant la bonne réponse. Il n'y a qu'une bonne réponse. Je vais vous chronométrer , vous changer de chapitre quand je vous le dis. Commencez des que vous êtes prêt."

Stealer se demandait où il voulait en venir. Pour le savoir , il fallait finir ce test. Les premiers test se composait de suite de cartes et de dominos , puis vinrent les variations géométriques dans l'espace , le calcul mental , le test de vocabulaire et un test de décodage. Rien de très palpitant.

Stealer se sentit rapidement rouillé du cervelet. Son travail entrainait plus ses muscles que sa tête et il acheva le test avec la forte impression d'avoir été médiocre. Le médecin lui confirma ce fait après quelques minutes à relever les réponses et faire des calculs. Encore une fois , il commenta.

"Bien. Vous n'avez rien de spécial à ce que je vois. Rien de bien étonnant venant de la part d'un mutant. Mais la n'est pas la question. Mon travail est terminé. Je vais faire suivre ces résultats à mes supérieurs. Ils viendront vous rendre visite pour vous parler. Merci bien. "

Sur cette dernière réplique , il entreprit de quitter la sale sans demander son reste. La porte se referma. Stealer était de nouveau seul.

Clairement, la notion de correcte n'était pas la même ici que dans le reste de la région. Rien de bien étonnant d'ailleurs, au moins le médecin ne semblait pas déçus. Jamais une bonne chose de décevoir ses geôliers. Pour l'instant il n'avait aucun moyen de s'échapper, mais il pouvait se présenter à n'importe quel moment. Et plus il resterait longtemps en vie, plus il aurait de chance de le voir arriver. Ça c'était le genre de calcul simple qu'on pratiquait dans le désert.

De nouveau seul, l'homme-reptile s'appuya la tête contre le mur, entreprenant de rester aussi calme que possible. Son estomac gargouillait mais ce n'était rien d'insurmontable encore.

Stealer attendait et gargouillait pendant un bon moment encore. La vie à Vegas n'était pas toujours rose mais au moins il était libre. Quelle poisse... La faim devenait de plus en plus grande.

La porte s'ouvrit sur un homme d'âge avancé. Il était propre , bien portant et malgré son âge paraissait plein de vigueur. Son corps avait été épargné par la nourriture de mauvaise qualité , le soleil ravageur et les maladies. Cela lui donnait un air irrémédiablement sain comparait aux gens que Stealer avait connu à l'extérieur.

Derrière lui , un soldat poussait une jeune humaine dans la cellule de Stealer. Brune , poitrine généreuse. Les yeux bleus. Visiblement étrangère à la ville de Polis. Elle était nue. Le soldat la poussa sans ménagement et elle tomba à terre à cause de ses pieds et poings entravés. Elle gisait devant Stealer en sanglotant. Elle ressemblait fortement à la description de Crystal. La fille à 300 dollars des mafieux de Vegas. L'homme âgé s'exprima d'une voix juste et sûr. Il dégageait un certain charisme. Même si Stealer n'avait pas réellement envie de l'admettre...

"Bien. Voila ton repas. Tu peux même t'amuser avec. Si tu veux. Bien que jouer avec la nourriture avant de la consommer ne soit pas de très bon gout tu es un mutant plutôt répugnant. Mais voila. Mes soldats et mes médecins m'ont donnés leurs rapports. Tu sembles être plutôt doué pour la... Comment dirais-je... Chasse à l'homme. Si tu travailles pour Polis alors peut être que Polis te graciera. Es tu intéressé , mutant ?"

Stealer attendit un certain temps, pendant lequel la seule chose à laquelle il pouvait penser était sa faim. Faites qu'on lui amène quelque chose à manger, et vite si possible.

Finalement un homme s'avança dans la cellule. Il n'avait pas tout à fait la même allure que ceux qui étaient venus jusqu'à présent, il ne lui faisait pas l'impression d'un médecin, même s'il possédait toujours ce teint propre aux gens d'ici, de ceux qui n'ont rien connus du désert.
C'était d'ailleurs la principale activité de Stealer pour se détendre un peu, parier sur le temps de survie des gens qui venaient le voir. Et la moyenne était basse, même en comptant les soldats.

En parlant de ça, l'un d'eux pénétra également en compagnie d'une prisonnière, jeune brune aux formes généreuses. Nues et de toute évidence pas de Polis. L'homme-lézard était prêts à parier à dix contre un qu'il s'agissait de Crystal, la fille qu'on l'avait chargé de tuer. Maigre consolation, il avait finalement pu la retrouver.
Ce fut l'homme entrer en premier qui s'exprima, d'une voix claire et juste, sans hésitation, de toute évidence celle d'un orateur.

"Bien. Voila ton repas. Tu peux même t'amuser avec. Si tu veux. Bien que jouer avec la nourriture avant de la consommer ne soit pas de très bon goût tu es un mutant plutôt répugnant. Mais voila. Mes soldats et mes médecins m'ont donnés leurs rapports. Tu sembles être plutôt doué pour la... Comment dirais-je... Chasse à l'homme. Si tu travailles pour Polis alors peut être que Polis te graciera. Es tu intéressé , mutant ?"

Répugnant. Rien que cet adjectif en indiquait long sur l’environnement de Polis. Complexe et pompeux, il exprimais quelque chose de différent de ce qu'il avait l'habitude. Généralement on le disait moche, laid, horrible, ce qui était vrai d'un point de vue humain, mais aussi dangereux, incontrôlable.
Pour ce type, il était juste répugnant. Il n'en avait pas peur, il n'en avait aucune crainte, tout ce qu'il voyait c'était un simple animal, guère plus dangereux qu'une grosse araignée et qui était sans doute à l'antithèse de son quotidien. En tout cas, c'est comme ça que Stealer le prit.
Il répondit de sa voix rocailleuse, fixant l'homme droit dans les yeux.

-Je n'ai pas vraiment le choix de toute façons. J'accepte.

Il se demandait si ces deux types allaient rester là pendant qu'il dévoreraient la fille des Dasuza ou s'ils s'éloigneraient. Dans les deux cas, il vampiriserait d'abord toute trace de fluides du corps offert avant de se nourrir, même si elle n'était qu'une humaine, Crystal lui offrirai peut-être assez de fluide pour le calmer.

Stealer, une fois qu'il eut terminé son repas, afficha se qui ressemblait le plus à un sourire ironique.

-Pour ce qui est de la bestialité, je doute pouvoir rivaliser avec un peuple livrant ses confrères pieds et poings liés sans aucun remords.

Puis il se décontracta, invitant par son immobilisme à la piqûre.

Le collègue du beau parleur s'avança vers Stealer avec une appréhension toute naturelle. Il injecta un produit avec une sorte de pistolet à seringue comme Stealer n'avait jamais vu. Il vérifia son pistolet quelques instants avant de reculer , l'air satisfait. Il fit un signe de tête à l'homme aux airs de politiciens. Ce dernier repris son discours.

"Parfait. Ce produit qui vient d'être injecté contient une sorte de... Comment dirais-je... Virus , anti-mutant. Oh bien sûr , il n'est pas spécialement anti mutant , mais je ne vois aucune raison de l'utiliser sur des gens bien. Bref , il n'est pas encore actif. Nous l'activerons si vous ne vous pliez pas à votre tâche en tant et en heure et si vous tentiez d'outrepasser vos droits de non-humain. Un petit moyen fort banal de garder la situation sous contrôle. "

Il savoura quelques instants sa "victoire" sur la "bête" puis reprit.

"Bien. Nous travaillions sur un cœur cybernétique plus facile à produire aux regards de nos installations. Je ne rentre pas dans les détails , mais un petit futé à cru bon de le voler avec l'intention de vendre le projet à d'autres personnes bien moins intentionnée que nous. Nous sommes presque sûr que deux seuls organisations peuvent être intéressés par un tel projet à l'heure actuel. les predieger de Vegas et l'unité humaine.
Nous pensons que notre individu n'ira pas à Vegas. Trop craintif pour s'aventurer dans cet amas de fange. Il tentera donc de joindre , si ce n'est déjà fait , l'unité humaine. Pour cela , il devra passer par Port-poussière. Ce rendre directement la-bas est suicidaire. Ils ont pour politique de tirer à vue. Il lui faut passer par le bureau de recrutement de PP ou peut être même de LA même si j'en doute.
Vous , dans cette histoire et de récupérer le prototype , les plans et les dossiers de développement qu'il nous a volé. Je dis bien récupérer , pas détruire. Je vous conseil de l'intercepter avant qu'il rejoigne l'unité où bien vous vivrait un véritable calvaire. Mais s'il le faut , il faudra infiltrer la base... Si c'est possible pour un mutant bien sûr. Des questions ?"

-Deux précisément. La première est très simple : où sont mes armes ? Je ne travaillerais pas sans elles. La deuxième est légèrement plus complexe : qui ici peut me renseigner sur ma cible ? J'ai besoin de tout savoir sur ce type : son âge, son apparence, son habitude aux armes, sa connaissance de l'extérieur et même s'il a l'habitude de se gratter le cul.
Alors ?

Stealer n'avait pas posé de questions sur sa moto, ce pour deux raisons. La première c'est qu'il n'y tenait pas autant qu'à ses armes. La deuxième c'est qu'il était curieux de savoir si ses employeurs allaient lui donner un moyen de transport.

"Bien sûr"

Alors que l'homme de Polis commençait à répondre au chasseur de prime , son assistant sortit de sa veste une enveloppe d'environ 15cm de large sur 20 de long. L'enveloppe était épaisse mais légère. Du papier probablement à l'intérieur. Tout en écoutant les précisions du politicien , Stealer ouvrit l'enveloppe sans ménagement et se pencha sur la paperasse.

"Nous vous remettrons le matériel que nous avons saisi lors de votre interception. Cela devrait suffire largement pour abattre un homme et récupérer le matériel. Vu que vous ne possédez pas de véhicule , nous allons procéder à un largage. Le soldat qui vous conduira à port poussière sera apte à répondre à vos questions. Vous avez aussi beaucoup de détails dans le dossier ici présent."

Le dossier contenait plusieurs feuillet. Une enveloppe plus petite avec 200$ en billet de 20$. Pour couvrir certains frais comme dirait le politicien. Le second feuillet était une photo de la cible. Chose que Stealer n'avait jamais eu depuis les débuts de sa carrière de chasseur de prime. Un luxe agréable. C'était une photo d'identité assez simple. Un humain brun , yeux bleus , ayant plus une tête de scientifique que de soldat. Il n'avait pas vraiment l'air d'un dur et Stealer se demandait combien de temps il tiendrait hors de Polis. Ce gars ne passerait pas inaperçu avec sa gueule de premier de la classe , ses lunettes et sa combinaison verte.

"Au fait , le virus se déclenchera dans 72 h. Essayer de ne pas perdre trop de temps.

Stealer plongea plus avant dans le dossier qui décrivait les détails de l'identité , l'histoire et l'éducation de l'homme. En bref , Kurt Hartman était un homme de 38 ans , d'1m72 pour 71 kg né et élevé à Polis. Possède de bonnes dispositions pour les sciences , l'histoire d'avant guerre et une formation médicale de base pour assister à l'hôpital. Il était membre du projet de recherche sur ce nouveau cœur cybernétique.
Son dossier psychologique le décrit comme un homme passablement brillant mais limité par son désir irréaliste de vivre la "grande aventure" du monde extérieur. Le psy précise que bien que peu probable que Hartman tente de réaliser ses rêves , il reste un individu à surveiller et à ne pas exposer à des tentations du monde extérieur.
Célibataire , sans enfants , sa NUP (notation d'utilité potentielle) est de 53/100 , catégorie remplaçable. Son rang pour la reproduction est 1213.

Un homme frappa à la porte. Il ouvrit sans attendre de réponse. Un homme aux allures de soldat fit son entrée. Stealer ne l'avait jamais vu. Humain de taille moyenne au visage fermé et dur , musculature noueuse et uniforme des soldats de Polis. Il se présenta comme le caporal Lenski. Il déposa un sac noir devant Stealer. Tout le matériel de ce dernier.

Stealer prit le sac et l'ouvrit, vérifiant rapidement son contenus. Tout était là, parfait. De plus Polis lui mettrait un véhicule à disposition jusqu'à Port Poussière. Fin, à disposition, pas vraiment quand même.
Le type ne s’avérerait sans doute pas trop dur à attraper, à moins qu'il n'ait déjà finis comme nourriture à charognard.

Cette histoire de cœur l'intriguait, l'une des filles du harem avait bien parlé d'un problème au cœur de Barton, d'expérience... Étrange tout cela, très étrange.

-Je pars quand ?

Stealer n'avait pas d'autres question en tête. Il aurait bien aimé en savoir un peu plus sur cette histoire de cœur, mais il craignait de se montrer trop curieux et donc remplaçable. Mieux valait ne pas faire de vagues dans un premier temps.
Quoique, une question d'ordre pratique lui vint à l'esprit.

-J'aurais un moyen de vous contacter une fois sur place ?

Le caporal Lenski semblait songeur face à la question de Stealer. Personne ne l'avait briefé sur le sujet. Intérieurement , il pesait le pour et le contre d'une décision qu'il était seul à pouvoir prendre. Il porta la main à sa ceinture et ouvrit une housse contenant un talkie walkie. Il bidouilla l'engin pour régler la fréquence puis coupa le contact. Il tendit le boitier noir à l'homme lézard.

"On m'a rien dit sur le sujet , mais ça vaut peut être mieux. C'est un talkie walkie. Vous savez vous en servir ? J'ai réglé la fréquence des soldats de Polis. Vous pourrez nous contacter. Le problème est que il n'y a une portée que de 10 km. Donc tu devras te débrouiller seul. Si dans deux jours , on n'a pas de nouvelle de vous , je passerai à PP et tu pourras essayer de me contacter. Tu peux aussi essayer à d'autres moment. Peut être que certains de nos hommes seront à PP pour affaire. Mais je peux vous garantir. La-bas , vous êtes seul. Utiliser le nom de code Gecko cannibale pour qu'on vous reconnaisse. Je vais passer le mot aux gars. Si c'est tout , en route."

Le caporal Lenski prit la direction de la marche. Talkie-walkie en main , Stealer le glissa dans son sac et emboita le pas au soldat. Tout le monde regardait Stealer , peu habitué à voir une telle créature errer "librement" dans les couloirs de l'hopital puis dans les rues de la ville. Le hangar était logiquement plus près de l'extérieur. La vie à Polis semblait plutôt actif. Personne ne lambinait dans les rues comme à Vegas. On aurait dit une fourmilière géante ou les gens ne se posaient pas de question et se contentaient d'agir pour le bien de la communauté.

Arrivé au Hangar , Lenski discuta avec un autre humain qui regardait Stealer d'un mauvais oeil. Au final , ce dernier tendit une paire de clé au premier et caporal Lenski monta dans une jeep bien retapée. Il démarra le contact et fit rugir le moteur.

"Alors tu montes le mutant ? Je vais pas t'attendre toute la journée."

Stealer accepta volontiers l'appareil de communication et ne releva guère l'inutilité de son nom de code. Sérieux, n'importe qui qui entendrait ce nom puis le verrait ferait le lien instantanément. Mas bon.

-J'arrive.

L'homme lézard se glissa dans le véhicule, n'appréciant guère de ne pas être au volant.