Coeur Pare-Balle; Sourire Dum-Dum

Si les greffes de cerveaux étaient si rares que ça, il voulait un chandail où il y était écrit « J’ai survécu à une greffe de cerveau et tout ce que j’ai eu, c’est ce t-shirt et de la morphine ». Ouais bah, il était à semi-satisfait du travail du visage mais, il ne pouvait critiquer, il ne ressemblait plus à camion à un grille-pain. Il aurait espéré retrouver sa beauté d’autrefois. Autrefois… bordel… il y manquait des bouts à cet autrefois! Il a déjà pris de la drogue et en faisait (d’ailleurs, il en reprendrait bien de cette morphine) mais, plus de ceux qui l’accompagnaient dans ses conneries. Il y avait aussi un drôle de personnage… mec, nana, hermaphrodite. Il ne pourrait pas le dire. Et son labo… en avait-il un? Alors, pourquoi savait-il que s’il mélangeait des ingrédients courant comme du simple sel de table, il pouvait créer de puissantes armes chimiques et même utiliser d’autres objets de la vie de tous les jours comme dispositifs pour utiliser ces armes chimiques. D’ailleurs, il savait qu’il avait reçu une balle dans la tête… mais était-ce lui qui avait pressé la gâchette? Mais le pire… où était son chez lui? Il ne connaissait personne qui pouvait lui dire, il n’avait personne dans sa vie. Un vide noir dans son esprit… le nord… le nord. C’est grand et pas précis le nord! Sa ville natale pourrait être autant Yellowstone ou Yellowknife.

Le cyborg voulait être en colère, il réussit à s’asseoir sur la surface où il était allongé mais, les effets de la morphine commençaient à se faire sentir. Il se sentait mou, pas en disposition pour être en rogne. Pourquoi n’avait-il pas prit plus de morphine avant? Ah oui… speed et analgésique, ça ne va pas bien ensemble.

"Quelques trous de mémoire, je sais limite plus qui je suis!"

La schizophrénie, le vrai ennemi de Leigh, son démon qui le rongeait de l’intérieur. Diminuer les effets de cette maladie valait-il le prix des pertes de mémoire? Et ces deux-là semblait satisfaits de leur travail. Si crier pour avoir un remboursement était encore courant dans le monde post-apocalyptique, il l’aurait fait volontiers. Que pouvait-il faire maintenant? Le mal était fait. Il ne savait plus d’où il venait et pourtant, c’était cher pour lui. D’ailleurs, il ne se souvenait même plus où son appartement se trouvait mais, il se souvenait qu’il avait autrefois une vie de nomade et qu’il aimait cette vie… pourquoi ne pas la reprendre le temps qu’il retrouve ses esprits, ses souvenirs et son but. Allait-il les retrouver, fallait garder espoir et l’espoir, le cyborg en avait plein le cul. Ce n’est pas avec de l’espoir qu’on retrouve ce qui a été perdu. Il avait payé un bras pour améliorer sa qualité de vie et voilà qu’il perdait ce qui était le plus important pour lui.

Il se leva, il ne voulait pas rester dans la même pièce que ces deux idiots qui n’avaient pas réussi à 100% leur boulot et pourtant, ils en étaient fiers. La qualité du travail n’a jamais été le fort de Vegas. Oui, le cyborg connaissait les risques mais, cette fois-ci, c’était pire que la mort, on lui avait arraché une partie de son « âme », de qui il était. Qui sommes-nous si nous ne savons pas d’où nous venons. Une histoire à toujours un début. Il donna remercia les deux bouchers, fausse gratitude et en se servant de tout ce qu’il avait en chemin pour se soutenir et sorti de la boutique, en prenant avec lui par accident la poignée de porte. Il faudra qu’il s’habitue à la force de ce bras mécanique. Il ne s’excusa pas de la poignée et ne fit que la jeter parterre. Vengeance  mesquine, il n’aurait pas dû payer le second paiement avant l’opération.

Il réussit à se rendre à son Jeep, où il se souvenait où il l’avait caché et dans quelles poches il avait laissé ses clés. S’asseyant sur le banc du conducteur, il posa sa tête sur le haut du volant et tout simplement, il s’endormie. Peut-être que le Steak Doc lui avait donné une dose trop généreuse de morphine.