Lol, immigration illégale

Après réflexion, Cat trouva que le meilleur moyen de retrouver l'administratrice était de recommencer du début. Elle savait déjà que sortir hors des limites de l’hôpital psychiatrique la mènerait tout droit face à l'administratrice. Elle pouvait même tester si ce qu'elle avait sur elle lors de ses départs restaient avec elle. Durant la journée, elle ignorait où se situait l'administratrice mais Catarina savait où elle était en début de journée. Avec elle, dans son bureau. De plus, l'administratrice n'était pas autant omniprésente que la Mexicaine le pensait. Elle ne se présentait que lorsqu'elle vivait des émotions négatives fortes comme la peur. L'administratrice n'était pas là quand elle a découverte la tête du docteur mais la révélation de Jeff, elle s'était comme téléportée dans la pièce.

Jésus ne prit malheureusement pas de volant, il n'était pas légal pour lui d'y être derrière. Pas de permis, pas de voiture et papa grand blanc au ciel n'aimait pas qu'on brise les lois (sauf les lois romaines). Cependant, Cat eut l'impression qu'elle eut un boost. Peut-être que Jésus la transportait sur son dos alors qu'il était en segway car elle alla en ligne droit en direction du pit du reset, marchand même sur la pelouse. Elle ne s'arrêta même pas devant la fosse, se laissant tomber. Le tralala de la dernière fois arriva de nouveau, tout devint brumeux. Elle tombait. Cette fois-ci, elle resta calme.

La brume se dissipa et elle était de nouveau devant l'administratrice. Elle semblait surprise, comme si elle ne s'attendait pas que Cat se retrouve de nouveau devant elle. Comment avait-elle fait pour recommencer la journée de force?

- Mais comment...

Sur le bureau, le choix d'armes contondantes était varié. Une lampe de lecture en métal, un presse papier en béton de la forme du building principal de l'hôpital, un laptop. Un peu plus près de l'administratrice mai il faudrait être assez rapide pour les prendre, un trousseau de clé avec un couteau suisse.

- ... es-tu arrivée ici sans...

L'administratrice ne peut terminer sa phrase. Un kilogramme de plastique et de métal s'abattit sur le côté gauche de son visage. Le premier coup fut assez pour surprendre l'administratrice qui se tenait maintenant la joue gauche. Elle faillit perdre l'équilibre, mais ne semblait pas ressentir la douleur, tout comme la ghoule.

- Vous êtes fo... !

Le second coup la frappe de l'autre côté du visage. Elle tituba, mais se rattrapa sur son bureau. Catarina redonna un autre coup, cette fois-ci son ennemie tenta de l'éviter et elle ne put que toucher l'épaule gauche sans trop de réactions. L'administratrice se jeta sur la Mexicaine, tenta de lui reprendre l'ordinateur portable. Elle fut accueillie par une autre gifle d'équipement informatique. La femme tomba sur ses genoux en gueulant, elle semblait avoir senti le choc cette fois-ci. Elle se tenait l'oeil gauche, la tête fixant le sol. Cat lâcha un cri, frappant le derrière de la tête, le plastique de l'ordinateur craquant.

Sous l'effet du coup, l'admin glissa au sol. De longs filaments blancs et gélatineux débordèrent de l'orbite gauche, l'oeil semblait manquant. Le corps semblait vouloir se relever, mais quelque chose clochait dans ses mouvements. Elle avait l'air d'être soulevée comme une marionnette La ghoule n'hésita pas. De toutes ses forces, elle abattit un autre coup derrière la tête.

L'administratrice s'effondra, molle. Son corps fondit en une centaine de milliers de filaments. Ces fils ressemblaient énormément à des tentacules de méduses. Cat fut dégoutée et s'éloigna le plus possible du tas gélatineux.

Un bruit strident résonna sur le terrain. Cat ne pouvait le décrire tellement qu'il était irréel. Comme si c'était un cri venant d'une seule bouche, mais possédant des milliers de voix. La blonde tenta de se boucher les oreilles, mais l'écho des cris traversa sa colonne. Elle eut l'impression d'étouffer pendant plusieurs secondes, tombant à genoux en cherchant son air. Le paysage se déroba autour d'elle, devenant vapeur. Il ne restait que de la brume autour. Pourtant, elle ne tombait pas. Elle se sentait suspendue par le torse. Elle observa ce qui était autour d'elle et vit des corps suspendus par les mêmes filaments dont était faite l'administratrice. Elle reconnut Jeff, le médecin et l'infirmière pas commode. Du moins, ils ressemblaient plutôt à des coquilles vides et sèches de ce qu'ils étaient.

Elle leva les yeux et remarqua qu'elle était suspendue elle aussi. Entre la brume, elle vit quelque chose bouger. Un autre cri fit trembler le monde et la brume se dissipa assez pour que Cat puisse voir l'origine de ce son qui l'étouffait.

Un énorme globe oculaire dans un dôme de gelée multicolore qui semblait infini l'observait. Deux énormes bras brunâtre et veineux au moins avec d'innombrables doigts se tenaient au-dessus d'une barrière invisible. De longs filaments tombaient du dessus de la gelée comme de fins cheveux. Ces tentacules se battaient entres-elles pour passer entre de petites fractures de la barrière. La gelée leva un bras et commença à frapper la barrière. Il beugla une autre fois, séparant son unique oeil au milieu. D'énormes dents tentèrent de mordre la barrière, une langue tordue et barbelée bavant sur l'unique protection qui séparait Cat de ce monstre.

Le regarde de Cat resta figé sur la chose figée sur la créature, elle récita une discrète prière. Sa seule réaction était d'essayer de se défaire des tentacules qui la tenaient au torse. Elle eut de la difficulté, n'étant pas capable de ne pas fixer la créature, mais après plusieurs tentatives, elle fut libérée. Elle tomba dans brume qui recommençait à tout couvrir de nouveau, les sons venant de la gelée étant de plus en plus qu'un lointain écho. Elle se laissa tomber comme une poupée de chiffon pendant un temps qui semblait durer une éternité. Elle pensa un moment qu'elle allait revenir au bureau de l'administratrice. Elle ferma les yeux. Un son le fit rouvrir, surpris. Un aboiement.

Devant elle, deux grands yeux bruns inquiets l'observaient. Cat tourna la tête douloureusement pour voir autour d'elle. Des ruines, des corps calcinés et le ciel qui était noir. Il faisait froid, des éclairs verdâtres frappaient à la seconde plus loin, au point d'origine de l'explosion. La Mexicaine tenta de se lever, mais quelque chose n'allait pas. On la retenait. Elle fixa son regard vers son abdomen, deux pieux métalliques la traversaient. Elle les toucha pour voir si c'était bien réel, le métal était tout aussi froid que l'air. Elle vit ses mains, noires comme le charbon. Des veines rouges lumineuses les recouvraient. Elle paralysa, pendant un moment l'air ne passait plus dans ses poumons, ses mains tremblaient... puis elle cria.

Catarina toussa, elle ne cria pas pendant bien longtemps, elle eut un moment de faiblesse. Revenant à elle-même, elle tenta de toucher à la chose qui l’observait et elle n’eut pas besoin de s’étirer beaucoup, un museau froid et humide s’installa dans le creux de sa main.

Dakota, elle était amanchée comme elle, sa peau nue était noire et couverte de veine rougeâtre. Ses oreilles manquaient, comme si elles avaient brûlée. C’était sûrement ce qui s’était passé, elles étaient tout les deux très près de l’explosion et avant de perdre connaissance, la ghoule se souvenait de la chaleur du souffle. Cat regarda de nouveau ses bras. Elle se souvenait que son avant-bras avait reçu des débris de verre mais, ils n’étaient plus là. Elle monta son regard jusqu’au haut des épaules et elle vit quelque chose qui la dégoûta elle-même. Elle était nue. Ses vêtements avaient brûlé avec elle et des bouts de plastique de sa veste en faux cuir avaient fondues est s’accrochait à sa peau. Le rebord du plastique fondu remontait un peu, laissant voir à Cat ce qui se trouvait en dessous. Du muscle tout aussi rouge que les veines.

Dakota fit un gémissement, elle fit quelque chose saut des pattes avant et regarda en arrière d’elle. Elle voulait partir.

Un... deux... trois... Utilisant toute la force qui lui restait elle se souleva en utilisant ses bras comme support. Étrangement elle ne sentit pas de douleur. Sans s'en rendre compte, elle n'était plus empaler. Ses trois plaies ouverts étaient du même rouge brillant que les veines. Un liquide plus épais que le sang mais de la même couleur que ses blessures coula lentement, prenant une couleur de plus en plus foncée pour devenir un rouge noirâtre après quelques secondes à l'air. Après réalisation, la mexicaine réalisa qu'elle n'avait mal nul part autre en fait, malgré sa peau carbonisée. Dakota fit une plainte, portant l'attention de Cat sur elle. Elle aussi était carbonisée sauf sa patte gauche arrière. Elle était à l'os, ses muscles pendaient et brillaient tout comme ses autres blessures, comme si la patte avait été arrachée. Pourtant la chienne marchait dessus et ne semblait pas en souffrir. Les tendons tenaient bien ce qui restait des os. Cat eu un haut de coeur, mais se reprit.

Observant de nouveau autours d'elle, quelque chose clochait. À part le fait que tout était en ruine et que les corps des autres goules étaient encore fumant. Sa perception des profondeurs étaient différentes... elle avait cette impression de revoir de nouveau en 3D.

Oh surprise, oh grande douleur. Elle eut mal, un grand mal. Oh... il y avait bel et bien un oeil et un oeil fonctionnel et la goule regretta d'avoir mise son doigt dans son nouveau oeil. Voulait-t-elle déjà le crever? Attend... elle sentait la douleur? Pourtant ses autres blessures, ses perforations... sa peau? Elle ne sentait aucune douleur à ce niveau? Bordel, qu'est-ce qui arrivait? Était-elle encore dans un autre univers? Ce n'était pas normal.

Trouver des vêtements sur des corps calcinés, elle se doutait que c'était impossible. Tout ce qu'elle voyait des goules qui étaient resté malgré les radiations pour garder le fort, il ne restait que des statues de cendre à forme humanoïdes. Dire qu'elle aurait put terminer comme eux. Elle eut un frisson à cette idée. Cependant, une réalisation lui vint à l'esprit. Si les corps étaient calcinés, leur effet personnel encore rangé, pas nécessairement. Elle se souvint qu'un souffle avait tout détruit mais elle ne se souvenait d'aucun feu. Peut-être que les effets de ses concitoyens avaient été sauvé par les débris.

Soulever et déplacer les débris étaient cependant l'étape difficile. Bien qu'elle ne sentait pas la douleur de ses blessures, elle sentait très bien la fatigue. Ses premières fouilles furent sans succès. Avec les mouvements, les bouts de peau calciné et le faux cuir fondu tombèrent, laissant une peau fraîche et rougeâtre à l'air. Après quelques heures, la rougeur commençait à s'estomper et à devenir beaucoup plus pâle, un peu plus comme sa peau d'avant. Dakota de son côté était un peu inutile, ne faisant qu'observer la Mexicaine et les environs.

C'est après 4 heures de recherche qu'elle trouva enfin ce qu'elle cherchait. Sous un bloc de béton qu'elle poussa, elle trouva une valise à roulette écrasée. Malgré son état plat, aucune trace de combustion semblait l'avoir touché. L'ouvrir n'avait pas été très difficile et à son grand bonheur, Cat trouva des vêtements de femme un peu vieux et usé mais utilisable.

Il était maintenant le temps de partir de ces ruines. En revanche, avec ces nuages noirs et épais qui couvraient le ciel, impossible de savoir où était le nord ou le sud. Ni même le moment de la journée. Au loin, le ciel craquait toujours avec ses éclairs verdâtres. Cat savait qu’il fallait plutôt s’éloigner de ces éclairs. Au moins elle avait une direction générale où ne pas aller. Le reste, elle allait laisser ça à la volonté du Bon Dieu.

Pour les vivres et les véhicules, l’évidence était là, il n’y avait rien d’utilisable. Une voiture retournée pointait son nez sous un tas de débris, elle était capotée et donc inutilisable. À l’horizon, elle ne voyait que les squelettes de quelques édifices qui tentaient encore de rester debout. Quoiqu’on ne pût plus les appeler édifices, plutôt 2 ou 3 murs qui se soutenaient entrent eux. C’est en se promenant dans ce cimetière de brique qu’elle trouva un véhicule qu’elle reconnaissait, son quad. Le souffla de l’explosion l’ayant fait balader 500m plus loin. Il était couché sur la droite, un muret en béton ayant arrêté sa course. La Mexicaine le remit sur ses roues, les dommages semblaient surtout cosmétiques. Elle pouvait affirmer que le quad était dénudé de son corps en plastique. Ayant eu la majorité des chocs, au moins il semblait avoir protégé les autres composants. Il restait quelques bouts ici et là, mais elle reconnut son quad.
L’affichage du tableau de bord était endommagé, « l’encre » de l’écran LCD saignait sur les chiffres de l’indicateur de vitesse digital, mais au moins la gauge d’essence et l’indicateur de vitesse analogue fonctionnaient toujours malgré leur verre de protection éclatée. Elle réussit à démarrer le véhicule qui fit une plainte mécanique. Avec ce qu’il avait vécu, il était normal. La gauge montrait qu’il y avait un peu moins de la moitié du réservoir. Assez pour faire du chemin si elle restait hors route. Elle trouvera peut-être de la population en chemin… d’ailleurs ce désastre nucléaire était-il le seul? Était-ce une attaque nucléaire plutôt? … Était-elle la dernière personne encore en vie de l’ouest américain? Cette idée macabre passa dans l’esprit de la goule, elle ne pouvait pas être seule au monde, pas vrai?

Dakota couina et fit les 100 pas, la chienne était nerveuse. Il n’y avait pas de place sur le quad pour un chien de sa taille. Quoiqu’elle pouvait placer sa partenaire sur ses genoux et espérée que le chemin ne soit pas trop difficile. C’était la seule solution de toute manière et c’était mieux que d’être à pied. Ce fut un peu plus compliqué qu’elle ne pensait de placer Dakota pour que les deux soient plus ou moins confortable. Elles partirent enfin loin de cet enfer.

La route était moins déserte qu’elles ne le pensaient, d’anciens entrepôts détruits, des stations d’essences effondrées et surtout, des carcasses de voitures. Elle n’osa pas regarder à l’intérieur, elle savait ce qu’elle allait trouvée et elle en avait déjà vu assez. Un peu plus loin, elle vit un panneau routier qui pendait, suspendu par une dernière visse courageuse. Interstate 5 Los Angeles. Enfin une piste. Elle suivi les indications de la route et démarra à grande vitesse. Elle allait contourner l’orage.
Trois heures passèrent. Elle avait réussi à trouver un pick-up truck avec du matériel dans le coffre. Les propriétaires étaient absents. Elle trouva un bidon d’essence, quelques bouteilles d’eau et des conserves. Elle n’avait rien pour les ouvrir mais elle bu l’eau et en partageant avec Dakota. Elle remplit le réservoir du quad. Il y en avait bien plus de ce qu’elle en avait besoin et aucune place pour transporter le reste du bidon et de l’eau. Déçue, elle dût laisser ses trouvailles derrières.

Les heures passèrent rapidement, la couverture nuageuse devenant de plus en plus clairsemée. Elle pouvait enfin voir le ciel, un bleu avec des tons orangés. Fin d’après-midi. Elle s’était donc réveillée en matinée. Des mouvements au loin attira son attention. De la poussière s’élevait du sol et elle voyait la vague silhouette d’un camion. Il ne l’avait pas encore remarqué. Ses inquiétudes étaient fausses, elle n’était pas seule au monde. Il y avait encore des gens de vivants dans ce wasteland mais il fallait quand même faire preuve de prudence. Elle avait entendu parler qu’un groupe armé nommé l’Unité Humaine rôdait dans la région et ces personnes n’aimaient pas les gens comme elle… En y pensant, elle regarda ses bras, ils n’étaient plus noirs, croûté de cendre. Les veines étaient plus discrètes et surtout, sa peau était d’un blanc un peu rosé.

Le camion s’arrêta puis changea de direction… sa direction. Il l’avait enfin remarqué.

Le véhicule s'approchait de plus en plus vite, bien qu'il était encore loin, Cat hésita pour partir en direction contraire et de le rejoindre. Sa réflexion fut interrompu par une boule lumineuse d'un rouge rosé qui s'envola dans les cieux venant du véhicule. Une fusée de détresse? Peut-être que c'était des secours qui signalait qu'ils avaient trouvé une survivante. Elle réfléchit un peu plus, c'est alors que la réalité la frappe en plein visage. Les opérations de sauvetages était quasi inexistante dans le wasteland. Après tout, qui gâcherait des ressources à sauver des gens alors que celles-ci étaient déjà minces?

La ghoul donna un coup sur le côté du guidon pour faire demi-tour et mit le gaz à fond. Il ne fallait surtout pas qu'elle reste ici. Il fallait à tout prix qu'elle se sorte de cette merde. La chienne couina, surprise de cette accélération et faillit tomber du quad. Elle se reprit à la dernière seconde. Regardant derrière elle, Cat jugea qu'elle allait plus vite que le véhicule, satisfaite, elle jugea que cela ne prendrait encore que quelques secondes pour que ses poursuivants ne la perde de vue. Pour toute la malchance qu'elle avait reçu ces derniers temps, cela faisait du bien de gagner pour une fois.

Une autre boule lumineuse illumina le ciel lorsqu'elle perdit de vue le véhicule ennemi. Quelques secondes passèrent, à gauche d'elle une autre fusée de détresse explosa dans le ciel. Puis une autre un peu plus derrière. Bientôt, le ciel s'illumina de rouge. Dans ses déplacements, Cat ne pouvait compter combien ils étaient. Tout ce qu'elle pouvait faire était de continuer son chemin, hors route.

Le pire des scénarios étaient sûrement qu'il la cherchait. La nuit allait bientôt tomber et ils arrêteraient sûrement leur recherche assez rapidement. Cependant, avec aucune route pour la guider, la Mexicaine se retrouva rapidement perdue, ne voulant pas retourner en direction des éclaires vertes.

Elle retrouva assez rapidement une route et décida de la suivre, le soleil pointait à peine ses rayons à l'horizon et les étoiles commencèrent à envahir les cieux. Aucune lune en vu, elle allait bientôt perde son seul guide.. Quelques minutes plus tard, elle trouva un arrêt de camion avec une station d'essence qui tenait à peine encore debout. Un camion rouillé dont il manquait les pneus était basculé sur le côté passager. Son conteneur avait longtemps été vidé.

Cat pouvait se contenter chanceuse que la station tienne encore. Difficilement mais elle ne pouvait pas se plaindre d'avoir un toit pour passer la nuit. Avec ce qui la recherchait, valait mieux éviter d'être à découvert. Il était cependant étrange qu'elle n'avait pas de sommeil. Pourtant les goules de ce monde avaient un cycle circadien tous à fait normal, elle avait même entendu parler de goules folles et sauvages dormant en bande la nuit avec quelques-unes montant la garde.

Le nez de Dakota ne trouva qu'une chose. Deux corps enlacés à l'intérieur de la station, leurs traits quasi estompés mais elle pouvait facilement savoir qu'il s’agissait d'une femme et un enfant pas plus vieux que 10 ans. Leur nez avaient rapidement nécrosé pour laisser place à un trou béant. La peau rougeâtre avait un ressemblant de fondu, du pu sec jonchait le rebord de brûlure noire, leur crânes n'étaient garni que de quelques minces poils. La Mexicaine avait déjà vu cette scène, il y a très longtemps, tous juste lorsque les bombes venaient de tomber. La mort devait être récente. Après avoir fouillé la station, elle découvrit que les deux défunts n'étaient pas que de passage, ils vivaient là.

Il n'y avait que des babioles qui trainaient, à moitié brûlées ou totalement fondues. Alors qu'elle cherchait de quoi être confortable dans les ruines, Dakota sortie dehors. Un doux vent caressait le désert, rafraichissant l'air. Puis la chienne se mit à aboyé, Catarina eut le réflexe de se plaqué au sol. Levant les yeux vers une fenêtre, elle ne remarqua rien à l'extérieur puis d'un coup, un spot de lumière s'alluma venant du ciel et une alarme se mit à crier.

Sortant en trombe de la station d’essence, trainant Dakota par la peau du cou (son collier ayant sûrement disparu lors de l’explosion), Cat trouva son quad dans la noirceur grâce à la lumière du drone. Le drone ne l’avait pas remarquer sortir, son spot visait toujours la station d’essence. Sa caméra semblait confondre les corps de la mère et de l’enfant avec la goule et le chien. La femme jetta limite la chienne sur le quad et démarra.

Ce qui fut sa plus grande erreur, le bruit du moteur attira l’attention de la machine, son spot visant directement le véhicule et ses cibles. Partir à pied ne servait plus à rien, il fallait foncer. Les roues crissant, Cat parti comme si sa vie en dépendait. En fait, sa vie en dépendait. Le drone était cependant tout aussi rapide qu’elle et même plus. La femme jura, le bruit du drone et ses alarmes l’empêchaient d’entendre se qui se passait et surtout que Dakota ne se la fermait pas.

Tout pour la déconcentrer, la Mexicaine ne remarqua pas le véhicule qui s’approchait sur sa gauche et pour un véhicule il était énorme. Trop tard, elle tourna la tête. Ce qui la suivait à une dizaine de mètre derrière elle était un camion militaire. Les tourelles avaient été enlevé et le tout était revêtu de plomb. Une simple fente vitrée sur le parebrise permettait aux occupants de voir.

Cat eu le réflexe de freiner, le drone continuant son chemin. Le camion la dépassa avant de freiner une cinquantaine de mètre. Bien qu’elle eût réussi à feinter ses poursuivants, le freinage sec lui fit perdre son contrôle de son quad. Le volant virevoltant à gauche et à droite lui fit perdre sa prise et sa balance. Dakota fut la première à être éjecter de sa place, n’ayant rien pour s’agripper. Son corps frappant le sol et glissa sur plusieurs mètres. Sous le choc, la chienne couina. Les roues de gauche quittèrent le sol, faisant tomber sur le côté Cat. Le véhicule tomba sur ses jambes. Un énorme craquement se fit entendre et comme si un éclair la frappa, la goule sentit passer au travers de son corps dont le point de départ était sa jambe droite. Elle ne put sortir qu’un cri de douleur, des larmes coulèrent sur ses joues.

Cela ne prit pas trop de temps pour que le drone la retrouve, son spot visant la goule directement dans les yeux. Elle ne pouvait pas voir Dakota qui ne faisait plus un bruit. Puis elle l’entendit, le camion faire demi-tour et s’approcher lentement vers elle. À environ 10 mètres d’elle, elle entendit un « thud » puis un faible couinement. Cat tentait de libérer ses jambes de sous le véhicule, sans succès. Quelques minutes suivirent, la seule porte du véhicule s’ouvrit et claqua. Une créature dans un habit antiradiation orange s’approcha d’elle. Aveuglé par ses larmes et le spot du drone, elle put voir ce qui semblait être une arme de poing. Cat tenta de supplier mais comme un assassin, l’homme leva l’arme en direction de Cat et pesa sur le trigger.

Tout était noir, Cat était déprivé de sensation. C’était donc ça la mort? Non, ça ne pouvait être ça. La bible lui avait promis bien plus. La mort ne pouvait être que des limbes. Elle ne pouvait flotter dans les noirceurs infinies jusqu’à l’entropie de l’univers. Puis un son parvint à ses oreilles. Des gargouillements… non des cris? Les deux à la fois? Elle cligna des yeux, peu à peu, sa vision revint. Un brouillard de toutes les couleurs l’entourait. Comme de l’encre dans l’eau, les couleurs se mélangeaient puis se séparait, créant ainsi une couleur inconnue. Il n’y avait aucun sol à ses pieds et pourtant, Cat avait l’impression que si elle marchait, elle allait avancer. Les gargouillements-cri semblait de plus en plus à des paroles dans une langue qu’elle ne pouvait comprendre. Pourtant à par le brouillard anormal, elle avait l’impression d’être la seule dans cet étrange lieu. Elle ne sentait même pas la présence de Dakota ni de l’homme en combinaison qui l’avait tu… Elle n’osa pas penser à ce mot.

Un vent la frappa, le brouillard se dissipant. Elle fut aveuglée par un une lumière aberrante. Elle ne pouvait la décrire et cela pris un moment avant que ses yeux ne s’habituent à ce lieu insolite. Devant elle, elle nageait dans un océan d’infini. Tout comme le brouillard, la lumière de milieu était de toute les couleurs. Cat ne pouvait que décrire comme si chaque rayon de lumière était fait de ton et même d’éclat différent. Il n’y avait aucun air dans ce lieu et pourtant, elle ne sentait pas le désir de respirer. Des bulles flottaient pourtant autours d’elle. Paniquant, elle regardant autours d’elle puis une ombre passa au-dessus elle.

Une méduse géante volait, bloquant la lumière. Des billes virevoltaient autours de cette créature, comme tenues en laisse. Cat ne pu juger la distance ou la grosseur de ce monstre mais cette présence, elle la connaissait. Une des billes s’arrêta puis commença à descendre vers la goule. Les gargouillements devenant de plus en plus fort. Les formes de la bille devinrent plus définies. Elle pu voir des bras, des cheveux… non des tentacules. Puis elle pu observer une énorme iris qui la scrutait. Elle connaissait cette créature, c’était la même qu’à Sanitaville mais cette fois-ci, Cat pouvait la voir au complet.

L’œil s’approchait de plus en plus de Cat, à une vitesse quasi impossible. Une bouche s’ouvrit au milieu de l’orbe oculaire, montrant d’énorme dents et une langue horrible. La créature riait.

Les rires continuèrent, mille et une voix la noyèrent de leur rire. Puis quelques rires commencèrent à muter pour des grognements et gloussements puis elle entendit résonner dans sa tête une voix féminine qu’elle connaissait.

- Ė̶̩̳̪̀̾X̸̨͈̓́͌̈́Q̸̺̳͕̏͒̍ͅṴ̸̏͝I̵̡̪̹̾͆̑̚S̶̢̛͂̓̒

Paralysée par la peur, Cat ne pouvait plus bouger. L’œil ouvrit encore plus la bouche, montrant ses crocs. Comme une grenouille, la langue rugueuse de la créature chargea la jeune femme et la goba d’une bouchée.

Était-ce la fin pour Cat? Elle le pensa pour un moment, mais le monstre ne l’avala pas. Elle se sentit transportée puis sa prison la cracha, son bras gauche frappant une des dents coupantes, mais elle ne sentit aucune douleur. Elle tourbillonna un petit moment avant de retrouver l’équilibre, bien que dans cet univers, elle ne savait pas de quel côté était le haut ou le bas. Elle ne se sentit pas étourdie, mais lorsqu’elle vit ce qui se trouvait devant elle, elle eut la tête légère. Un énorme cerveau emprisonné dans un liquide gélatineux la dévisageait. Des flashs de lumière multicolore stroboscopique voyageaient le long du corps gélatineux. Les plus du cerveau semblaient respirer, grossissant et rapetissant. En observant bien, elle pouvait même croire que ces plis creusaient plus profond dans le cortex, rampant comme des vers de terre cherchant à s’enfouir dans le sol.

Elle se trouvait encore à des centaines de milliers de kilomètres de la créature, si les unités de mesure affectaient encore cet univers. Le monstre était de taille planétaire et ses milliers d’yeux tentaculaires plus petits la dardaient maintenant. La voix résonna de nouveau dans sa tête, comme si elle était debout devant un ampli d’un concert de métal.

- C̵̥̏Ȅ̶͜S̸͈̔ ̶̺̀É̴̝̔M̶̬͊O̷̗͝T̶̼̓I̴̮̚Ǫ̶͐N̷͇̉S̶̖̋ ̸̱̏F̵̞͌O̶̗̿R̸̘̀Ť̴̰È̴̝S̷̩̊,̵̞̇ ̸̰͂J̴̦̈́E̵̩͛ ̶͕̐S̵̜͝Â̵̭I̵͓̚S̶̫͆ ̸͈̍M̴̩͋Ǎ̶̘Î̵̻N̶̮̋T̶̪̊E̴͇̍Ṋ̶̓Ä̴̦N̸̙̐T̸̯̓ ̸͈̕D̷̘̋'̵͎̋Ó̷̱Ù̸͚́ ̷͓̚Q̸͎͊U̸͓͝'̵̙̋Ẻ̵͇L̴̩͑L̶͖͌E̶͔͆S̸͎̐ ̶̪̋V̷̫̓I̶̬͑E̶̞̿N̵̺̔N̶̙̒Ę̷͘N̴̪̈T̶̜̓

L’œil qui l’avait transporté se plaça sous les pieds de la jeune femme, lui donnant maintenant un appui physique dans ce monde sans fond.

-C̵̤̐'̶̡̏E̸̩̔Ṡ̶͚T̸̥͠ ̸͉̑N̸͈̑O̵̧̚Ů̸̢V̶̞͒Ë̴̖́A̵̯͆U̷̗͐.̸̿͜ ̶͈́I̴̩̓L̸͈̑ ̸̩́S̴̖̕E̶͍̽M̴͚͆B̶̞͒L̶̠̿Ȇ̵̝Ṟ̴͂A̶͔͘Ì̸̧T̵͚̔ ̴̺͝Q̶̬͂U̴͖̒Ë̵͉́ ̴̤̂T̴̮̀U̷̪̓ ̸̯͐Ṉ̷͛Ë̸̢́ ̵̖͝Ṕ̸̦E̷̝̍U̷̖̇X̴͙͐ ̸͇̀M̷̢̈́Ě̷͈ ̶͖̚F̸͉́Ụ̷̊I̵̖̽Ŗ̷̿ ̵͌͜M̴͉̒Ȁ̵̼ ̵̹͐B̶͓̋Ȅ̶͖L̸͉̕Ḽ̴̔É̶͈ ̴̥̈C̵̞͂A̵̯͘T̴͇͑Â̷̲R̸̩̋I̶͔͒N̷͇͊A̷̳͐.̶̬̒ ̴̮̀Q̴̣̑Ṵ̶̌E̶͈͑ ̶̗͝M̶̯̏Ê̷̟ ̶͍̕V̴̫̅A̶̢̚Ȗ̵͎T̸͉͛ ̸̦͠C̵̯͘E̷̲̓T̵̥̽T̵̩̄E̸̺̽ ̸̻̀V̸̮̿I̶̠͘S̷̰̚I̸̫̋T̶̜̓E̵̩͋ ̵̮͠Ḋ̷̮Ä̵̯N̴̫̍Ṣ̴̆ ̶͙̎M̴͚͒Ò̸͉N̴̙͘ ̴͍̏H̶̫͋U̵̹͊M̸̗̑B̴͎̆L̷̍ͅE̶͖̒ ̴͍͛C̶̝̃H̵̠̄E̵̱͊Z̵̲̆ ̷͚͊M̵̖͠O̵͍̚I̶͔̚?̴̱̆