Chasse à l'homme

[Vient de Lézard de compagnie ]

Stealer descendit d'un bond du véhicule avant de s'adresser au caporal.

-Non ça ira, je me débrouillerais.

Puis il se mit en route vers Port-poussière. Il ne savait pas grand chose de cette ville et se demandait s'il pourrait passer discret avec sa morphologie. Il n'avait pas grand chose pour la cacher de toute façon.
Lorsqu'il arriva en ville, la première chose qu'il fit fut de chercher un bar ou quoi que ce soit de semblable. Il y trouverait forcément quelqu'un qui pourrait le renseigner.

Stealer marcha quelques longues minutes dans le désert avant d'atteindre concrètement la ville de Port-Poussière. Premier pas dans une ville inconnue pour lui. L'architecture locale semblait assez solide et de construction post-apocalypse. La ville était assez sombre même si le soleil brillait la plupart du temps. Les maisons faisaient rarement plus d'un niveau de hauteur.

Le vent portait une odeur particulière. Odeur peu commune , plutôt agréable. Stealer n'avait jamais vraiment senti autre chose que l'odeur crasse et poussiéreuse de Vegas. Cette odeur Iodée venait tout droit du Sud , vers la mer.

Les premières réactions sur son passage ne se firent pas attendre. Tout le monde le regardait avec un air curieux et méfiant. Stealer ne se risqua pas à demander son chemin de peur qu'ils prennent ça comme une tentative d'agression. Pour ce qui lui semblait , la ville semblait en opposition avec Polis. La population était très éclectique. Il y avait de toutes les races et pas mal de mutant. Ce qui expliquait peut être pourquoi ils n'avaient pas tiré à vue.

Stealer continua son chemin. Au loin , il pouvait voir la mer. Sur sa droite , un grand bâtiment avec un gros poisson bleu peint dessus. Un son ambiant de bar en jaillissait gaiment. Stealer entra.

Le bar était tout aussi grand en intérieur. Il y avait des tables un peu partout , parfois occupées. Une scène permettait à des artistes de se représenter. Pour le moment , il n'y avait personne. Des gars aux airs bourrus picolés avec force bruit. Les gens le regardèrent entrer mais sans trop s'occuper de lui. Il se fraya un chemin jusqu'au bar ou un homme obèse servait la clientèle avec un regard plein de jugement et de reproche. Il s'avança vers Stealer.

"Yep ? Putain , on en voit pas des masses des comme vous. Faites gaffes à l'unité qu'ils vous dézinguent pas , héhé. Moi , du moment que vous avez de quoi payer. Je vous sers quoi comme poison ?"

Stealer trouva opportun de rire, ou ce qui y ressemblait, un peu lorsqu'on lui parla de l'unité humaine.

-Une bière. Et je me demandais si vous n'aviez pas vus passer un pote à moi dernièrement.

"Une bière , hein ? ça roule."

Le gros se pencha sur un petit frigo rouillé et souffreteux qui marchait peut être. Stealer ne pouvait pas vraiment deviner mais le gros barman faisait comme si. Tout en se penchant , son pantalon mal attaché glissait légèrement le long de son arrière train laissant la joie d'admirer la fente de ses fesses recouverts de poils et légèrement suintante. Stealer se dit qu'il lui fallait bien une bonne bière après cette vision d'horreur.

"Et voila , 6 $ l'ami"

Une fois l'argent empoché , il décapsula la bouteille et la fila à Stealer. La bière n'était pas fraîche. Le frigo ne marchait plus depuis longtemps apparemment. La bière sentait un peu la pisse mais semblait buvable. Cela faisait un moment qu'il n'avait pas bu une bonne bière.

"Alors , un pote a vous ? Je vois pas mal de gars dans le coin. Je peux peut être vous renseigner mais faudrait m'en dire un peu plus sur ce type."

Stealer sortis la photo qu'on lui avait donné et la tandis au barman tout en avalant une gorgée du liquide à peu près correct.

-Il a sans doute pas mal d'avance sur moi, et j'aimerais pouvoir le retrouver.

Le barman rondelet prit la photo entre ses doigts potelés. Son visage prit une forme d'étonnement comique. Son menton gras tremblait lorsqu'il commença à parler d'un tout autre sujet que celui sur lequel Stealer voulait porter son attention.

"Wow ! Une photo ?!!! Ça fait un bail que j'en ai pas vu. Celle la à l'air assez récente en plus. Je vois que les gars de Polis ou de l'unité pour avoir ça. Mais vous pouvez pas être de l'unité vu votre gueule. Pas d'offense mec. Et par contre , je te vois pas non plus venir de Polis... J'espère que tu butes pas les mecs de Polis. Quoique... Ce serait pas un drame. HAHAHAHA."

Il dit cette dernière phrase avec plus d'entrain et de volume sonore. Cela eut pour effet de faire éclater de rire , l'ensemble de la salle. Gras double reprit un ton plus sérieux.

"Ouep. Je le connais. Il s'est arrêté la , comme tous les gars qui arrivent en ville. Il m'a posé des questions. Rien de bien nouveau. Et il avait l'air plutôt stressé. Après. Pour te dire où il est allé... Je suis pas sûr , mais il a posé des questions sur l'unité humaine. Pas sûr que ça t'aide beaucoup."

Stealer fronça ce qui lui servait de sourcils. Il n'aimait pas ce genre de personnes, incapable de fermer leur gueule deux minutes. Au moins avait-il eus les réponses qu'il cherchait.

-Et serait-ce possible de savoir exactement les réponses qu'il a eu de ta part ?

Le ton était sec et rocailleux, le lézard perdait patience et en avait marre des extravagances de ce bar miteux. Vegas n'était pas le paradis, mais au moins les gens savaient y être sérieux, surtout avec lui.

"Héhé , ouep , bien sûr. Ce que la plupart des gens diront sur L'unité. Une bande de merde qui possèdent des gros flingues et des grosses bagnoles avec pour seul but de dézinguer les non-humains pure souche. Tu t'en feras des amis facilement pour sûr ! Mais fais gaffe avec tes questions , ami reptilien. A Port-poussière , certaines personnes soutiennent fortement l'unité humaine et pourrait te tomber dessus avant même que tu t'en rendes compte. Tu n'as pas vraiment une gueule d'amour si tu vois ce que je veux dire.

Ils avaient un bureau de recrutement il y a quelques temps dans la ville mais il a été ruiné. Donc je sais pas trop depuis. Une autre bière sinon ? "

Stealer leva les yeux au ciel. Pourquoi certaines personnes éprouvaient le besoin de le mettre en garde, il n'avait pas l'air suffisamment dangereux comme ça ? Ceci dit, la dernière fois on l'avais prévenus contre Polis, et...

-Merci des infos et du conseil. Un autre jour la bière. Le bureau de recrutement est où précisément ?

Une fois obtenus l'info, il ressortit du bar et décida d'aller voir ce fameux bureau de recrutement

"Pas de quoi le sang-froid. A la revoyure !" Se furent les derniers mots que Stealer obtint du gros lard avant de sortir du bar miteux de PP.

Il lui avait bien indiqué le poste de recrutement de l'unité humaine. Ce n'était plus qu'une ruine au milieu de la rue. Personne n'avait semblé intéressé par la reconstruction , même pas l'unité qui c'était contenté de laisser un panneau indicatif.

"POUR TOUTE PERSONNE INTÉRESSÉE , L'OFFICIER RECRUTEUR DE L’UNITÉ EST EN POSTE TOUS LES MATINS DE 8H00 A 12H00 DANS L’ENTRÉE DU NAVIRE "LE ZORGLOOB"



A cela s'ajoutait divers graffiti obscène qui n'apportait rien de plus à Stealer. Alors qu'il lisait Stealer avait remarqué un groupe d'individus derrière lui qui parlait à mi-voix. Tout en continuant à lire il pouvait les entendre parler de lui. Ce qu'il entendait était indistinct mais ils comprit les mots "Monstre" et "casser la gueule".

Stealer avait trouvé l'ancien bureau de recrutement. Si il pensait juste, sa cible avait du venir là à un moment ou un autre, et au vu du panneau il était probable qu'elle se soit dirigé vers ce fameux bateau.

Pendant ses déductions, il entendit le groupe d'individu parler dans son dos. Il s'était peut-être trouvé une source involontaire d'informations. Sans sembler prêter attention à eux, il continua son chemin dans la rue avant de s'engager dans une ruelle secondaire. Il longea le bâtiment de droite et en atteignit l'angle . Il tourna et chercha rapidement une prise qu'il serrait capable d'atteindre pour se hisser en hauteur et y attendre le groupe, si celui-ci avait décidé de le suivre.

Stealer venait peut-être de trouver des informateurs involontaires. Il observa le groupe, individuellement peu menaçant mais à un contre cinq un mauvais coup était vite arrivé. Et il avait déjà essuyé plus d'échecs qu'il ne pouvait le tolérer.

Il décida d'attendre, avec un peu de chance, une occasion se présenterait.