Au alentour de Vegas

Eric fit la moue. Cette voix ressemblait à celle de son défunt père, qui d'ailleurs écoutait parfois cette radio. Le nez froncé, il chercha une autre fréquence, puis finit par l'éteindre. Il jeta un coup d'œil vers les cadavres de ses parents.

"Tss... Bons qu'à se faire bouffer par des asticots..."

Il retourna à sa carte. Il avait un peu de mal à réfléchir, à cause de la chaleur du désert. New Vegas pouvait être une opportunité, une ou deux personnes le reconnaîtrait peut-être.

"Mouais... Y'a pas mal de gens louches là-bas, quand même" pensa-t'il à voix haute.

Finalement, il décida que Los Angeles ferait sûrement son affaire, même s'il trouvait la ville trop nombreuse. Il n'appréciait pas spécialement les endroits trop peuplés.
Il prit alors les clefs, mis le contact et... cala. Et bien, oui, quoi, il n'avait pas l'habitude de conduire. Il l'avait fait une fois ou deux, en cachette (son père ne l'aurait jamais autorisé!). Il retenta son coup, et démarra. Cela le fit sourire de toutes ses dents. Il accéléra, mais la voiture ne bougea pas. Intrigué, il continua, appuyant sur la pédale de plus en plus fort.

"Ha, oui! Le frein à main!"

Fier de lui, il poussa un cri victorieux, qui se changea en un hoquet de frayeur. C'était la marche arrière qui était enclenchée, et le véhicule fonça en arrière, roulant au passage sur ses parents et manquant de foncer sur la maison qui se trouvait dans son dos. Heureusement qu'il eut rapidement le réflexe de se mettre debout sur la pédale de frein.
Il lui fallut quelques minutes pour retrouver un rythme cardiaque normal, puis repartit en direction de LA (en ayant bien sûr bien fait attention à désenclencher la marche arrière).

Suite à un magnifique coup de pied, l'un des deux rats volent et s'écrase violemment contre le mur. Le second passe entre les deux jambes d'Eric, le mordant au passage pour éviter de connaitre le même sort que son petit frère. La morsure est peu profonde et le jeune homme devrait boiter une journée tout au plus si rien ne s'infecte. Bref, Eric à son repas de la soirée.

En sortant son couteau pour le dépouiller, c'est la vue d'escalier moitié à moitié enseveli menant à un sous sol qui le fera sortir de son occupation. Peu être que le ce lieu n'a pas été fouillé de fond en comble et que les pillards ont été trop feignants pour dégager des planches et quelques blocs de béton. De toute façon, il fera bientôt nuit et la visibilité sera encore plus réduite dans ce lieu.

En dépouillant la bête tranquillement dans la chambre du Motel, Eric aura de la nourriture pour les deux prochains jours. Il commencera à s'allonger mais c'est 22 heures que des phares de voitures le réveilleront. Un seul bruit de voiture et après un coup d'oeil par la fenêtre, c'est un vielle jeep qui se gara devant le motel. Une femme rousse d'une vingtaine d'années sortira du véhicule, le chauffeur, un homme mal rasé avoisinant la quarantaine l'accompagne. Si la première ressemble pas du tout à une femme qui a eu la vie dur, le second ressemble plus à un mercenaire et pas besoin d'être malin pour savoir qui est le patron entre ces deux là. D'ailleurs, en ces terres désolés, il est rare que ce genre de personne vouvoie la patronne, la politesse s'est perdu depuis des siècles.

"Vous verrez mademoiselle, ce lieu est pourri mais c'est toujours mieux que de dormir à la belle étoile."

Pas vraiment louches ces deux là mais si Eric voulait roupiller tranquille, manque de chance pour lui, le lieu ne semble pas être connu que de lui.

Restant caché dans l'une des chambres, les épiant quelques minutes pour en savoir le maximum sur eux, Eric écouta une partie de leur conversation. Pas vraiment interressante, il prit surtout connaissance sur la destination du couple. La discussion se poursuivit dans ce qui restait le hall d'accueil du motel, dépliant une carte sur le vieux comptoir en ruine.

"Si tout se passe bien, nous atteindront Los Angeles demain après-midi. Normalement, ça devrait être tranquille, cette route est peu emprunter en ce moment contrairement à Vegas-Les Sables. Peu de pillards donc."

"Et vous dites que je pourrais rencontrer ce shérif facilement?"

"Avec ce qui glande, je ne vois pas où est-"

C'est à ce moment là qu'Eric décida de sortir de sa cachette, faisant sursauté le couple. Si le mercenaire mit la main rapidement sur son revolver à sa ceinture sans la sortir, un pur réflexe mais se calma bien vite après avoir vu qu'il s'agissait d'un môme devant lui. La femme semble être bien plus lente, même si elle a armé elle aussi. Même Eric est plus vive qu'elle.

C'est l'homme qui prit la parole, éloignant calmement la main de son arme. Il se contenta de regarder autour de lui pour voir si il n'y avait personne d'autre, comme si Eric était un leurre pour une éventuelle embuscade.

"Dis petit? Tu es seul? Qu'est ce que tu fous là? C'est un endroit paumé ici."

Questions inutiles qui peut être vite retourné. La femme prit la parole et visiblement, elle a le sens de l'observation. La tâche de sang au mollet étant visible.

"Tu es blessé? Qu'est ce que tu t'es fait? Je peux regarder ça de plus près? Je m'appelle Angela Lerenski et voici Serge.

Si la femme gobe tout et semble limite niaise, le mercenaire ce mercenaire lui se contente de s'appuyer sur le mur tout en se contentant d'un bref "hmm" qui veut tout dire pour Eric. Il fouilla dans sa poche pour ensuite s'allumer une clope. Un prudent de nature, si l'enfant veut le berner, il faudra plus que cela pour y arriver.

Angela semble être habitué à touché à ce genre de blessure et sera soulager en voyant une blessure pour ainsi dire superficiel.

"Mon pauvre, les routes ne sont pas sûr. Bon ça va, ce n'est qu'une écorchure mais il faut soigner ça avant que ça s'infecte."

Le mercenaire finit par sortir de son silence après avoir tirer une latte, il savait quoi faire et on aurait dit que se déplacé était le bout du monde.

"Ok, j'ai compris. Je vais chercher la trousse de secours... J'imagine que je dois prendre quelques barres nutritives en plus?"

Deux minutes se passent avant qu'il ne revienne et c'est à ce moment qu'Eric a vite compris qu'il venait de toucher le gros lot. La "trousse de secours" n'était rien d'autre qu'une mallette et après avoir vu brièvement écrit "Polis Pharma" dessus qu'il compris que ce couple venait de cette cité. Enfin seulement la femme parce qu'il faut avouer que ce Serge, il a tout sauf une gueule d'un mec qui vient de là haut.

"Ca va piquer."

"Tiens gamin, attrape ça. Ça n'a pas de gout mais au moins, ce n'est pas dégueulasse."

C'est un coup de bombe cicatrisante qu'il recevra à sa cheville. Léger piquement mais rien de plus, Eric n'est pas si douillet. Le mercenaire lui lança une sorte de barre plaquette en chocolat emballer dans un sac plastique. C'est une barre nutritive, c'est la première fois qu'Eric en voit une.